ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Politique : La peur que ça parte en des heurts violents

En ce jour du 26 mai date à laquelle un nouveau président doit être investi en conformité avec la constitution de 2001 révisée en 2009, le pays vit sous un climat de psychose. Alors que la nouvelle constitution de 2018 laquelle a permis à Azali d’être réélu jusqu’en 2024 est contestée par l’opposition, la peur anime les esprits. Reportage.

Les mouvements de la terreur annihilent la paix et la stabilité du pays et font aggraver un climat de peur sur le territoire national. C’est une évidence. Et sur le terrain, ça vaut la réalité. Tout ce qui est dit avec aplomb sur les réseaux sociaux triturent les esprits. Opposition et pouvoir s’entendent de loin et chaque partie accuse l’autre de troubles et violences. L’opposition appelle à un sursaut national pour déloger le président Azali de Beit Salam. Leur front commun a prévu des démarches démocratiques pour en finir avec ce régime. Lesquelles ?

Une circulation timide

Sur place, on voyait bien que les citoyens ont peur. Une circulation timide aux premières heures de la journée. Au petit marché, les marchands y ont déserté. Des établissements scolaires fermés. Des enfants contraints de ne pas se rendre dans leurs milieux scolaires. « Nous avons peur que le pays parte en guerre. Nous appelons à la paix et à la stabilité. Notre pays a vécu des périodes des mercenaires et des coups d’état. Nous avons oublié cette époque-là. Nous sommes dans une nouvelle ère. Que nos politiques trouvent un consensus pour que notre pays ne s’éclate pas en éclat. Si ce mercredi 26 mai, j’ai décidé de ne pas envoyer mes enfants à l’école, c’est parce que beaucoup ont fait croire que le pays risque de se mettre en conflit », a manifesté Faouziat Imamou, une mère de deux enfants. « Nous sommes perturbés et nos activités sont au ralenti. Mais qui devons-nous accuser ? L’opposition ou le pouvoir ? », a-t-elle avancé. A Moroni, surtout dans certains quartiers, des magasins n’ont pas ouvert pendant que les super marchés ont ouvert.

L’échec de l’opposition

En ce jour du 26 mai date à laquelle un nouveau président doit être investi en conformité avec la constitution de 2001 révisée en 2009, le pays vit sous un climat de psychose. Alors que la nouvelle constitution de 2018 laquelle a permis à Azali d’être réélu jusqu’en 2024 est contestée par l’opposition, la peur anime les esprits. Le gouvernement a célébré leurs deux ans de pouvoir.

 « Je ne comprends pas pourquoi nos politiciens veulent paralyser notre pays. Certains cadres de l’opposition sont exilés en France et appellent au désordre dans notre pays pendant qu’ils font leur vie dans la paix et la stabilité. Et ici, des jeunes sont corrompus pour mettre notre pays en conflit. Qu’ils aillent en enfer ! », a réagi Ahamada Moissi. Il appelle aux ténors de l’opposition à commencer à descendre dans la rue. « C’est une évidence. Rien ne vaut la réalité du terrain. Les ténors de l’opposition sont restés sur leurs canapés et veulent que les citoyens lambda descendent dans la rue pour manifester et réclamer le départ d’Azali. C’est vraiment chimérique. Aucun citoyen lambda n’osera le faire sinon il sera inculpé pour troubles à l’ordre public par la justice », a-t-il indiqué.

« Nous vivons sous la terreur… »

De son côté, Fundi Ibrahim Moussa, un père de cinq enfants, est agité contre le pouvoir. Selon lui, le président en exercice doit quitter le pouvoir et laisser la place à un autre qui sera « compétant ». « Le pays est déstabilisé. Des violences physiques, morales, policières se multiplient. Et cela explicite le bilan amer du président de la République. Le pays est sous la terreur, les intimidations…, personne n’ose s’exprimer, la démocratie est bafouée », a manifesté Fundi Ibrahim Moussa.

A la mi-journée, les activités ont repris à la normale. Une guerre de nerf entre le pouvoir et l’opposition. Avant la date du 26 mai, des membres de l’opposition ont été virulents sur les réseaux sociaux. Et tout allait croire que le pays partait en guerre. Que pense donc l’opposition après le 26 mai ?

KDBA

 

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