ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Produits alimentaires : A la veille du Ramadan, les prix sont en hausse

L’ambiance ne manque pas au marché de Volo-volo pour ceux qui font leurs courses domestiques à l’occasion du mois sacré du Ramadan. Les produits alimentaires et carnés connaissent des prix exorbitants. La population crie. Un carton de poulet passe de 11.000kmf à 12000kmf et un sac de sucre passe de 7000 à 9000kmf.

Devant les magasins, les personnes font des queues pour l’achat des denrées alimentaires. Certains produits de première nécessité connaissent une hausse des prix. Pendant qu’aucune pénurie de produits alimentaires n’est constatée. Ce sont les produits qui se consomment avec excès durant le mois de Ramadan. Un sac de sucre de 25kg passe de 8 500 kmf à 9 000 kmf. La population hausse le ton. Fouad Mohamed s’interroge sur les causes de la hausse des prix. « Nous n’avons pas eu connaissance d’une pénurie des produits de première nécessité. Les vendeurs profitent la naïveté de la population pour vendre leurs marchandises aux prix de leur gré. On se demande pourquoi les prix sont grimpés en moins de 24h », s’interroge-t-il.

Un carton de poulet passe de 11 000 kmf à 12 000 kmf. Ce qui ne rend pas facile à la vie des citoyens, selon lui. « Certes la crise continue à faire rage mais quand même il faut tenir compte de la vie de la population la plus démunie », souligne Fouad Mohamed. Les produits locaux sont aussi chers dans les marchés. Fouad Mohamed rappelle que les comoriens ont l’habitude de se nourrir des produits locaux pendant cette période du Ramadan. « Il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités afin d’éviter le désordre dans les marchés. Chaque mois du Ramadan, le gouvernement publie une grille des prix et j’espère qu’il le fera », souhaite-t-il.

Comme les acheteurs, les vendeurs livrent leurs versions sur les causes leur poussant à la hausse de certains produits. Maman Salma, vendeuse de manioc à Volo-Volo, explique quelques raisons, notamment le frais de transport des produits jusqu’à Moroni et les dégâts du Kenneth  enregistrés dans le domaine de l’agriculture. « Pour transporter juste un sac de manioc depuis la région de Mboudé ou Badjini jusqu’à Moroni, il faut avoir au moins 1500 kmf. Comment pouvons-nous vendre nos produits à des prix bas ? Certes on peut dire que les produits locaux sont chères si on ne tient pas compte du déplacement », martèle-t-elle.

S’agissant du cyclone Kenneth, Maman Salma rappelle que le pays a été frappé par le cyclone Kenneth. Des dégâts conséquents sont enregistrés. « Nous avons eu beaucoup de perte suite au cyclone qui a frappé le pays. Certains agriculteurs sont dans l’impasse depuis cette période jusqu’à présent. Voilà la conséquence de la hausse des prix de nos produits parce qu’ils sont rares au niveau du marché », indique-t-elle. Quant aux produits de première nécessité, Saïd Mohamed, acheteur de poulet évoque les prix. « Aucune raison valable pour justifier la hausse des prix des produits de première nécessité. Certains grossistes disent qu’il y a une pénurie car les pays auxquels les marchandises proviennent sont en crise mais cela n’est pas une raison valable», avance-t-il. Le moment n’est pas opportun pour grimper les prix, selon Saïd Mohamed. « Il fallait tenir compte de cette période marquée par la pandémie et la situation actuelle de chaque comorien », conclut-il.

Kamal Saïd Abdou

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