À l’approche des élections législatives du 12 janvier prochain, les voix qui s’étaient élevées pendant la présidentielle de janvier 2024, se font de nouveau entendre. L’opposition autrefois réunie dans le « Collectif des candidats malheureux aux dernières élections présidentielles » est aujourd’hui divisée. Dans une rencontre tenue avec l’Union Africaine hier dans un hôtel de la place, l’opposition unie pour les élections demeure inflexible et exige le respect des préalables issus du cadre de concertation. Elle met en garde l’Union Africaine et les institutions en charge des élections en cas de tentative de fraude électorale.
La dernière ligne droite. À quelques heures des législatives, l’opposition est donc divisée sur la forme et non sur le fond. Les conditions pour des élections législatives crédibles, démocratiques, transparentes et acceptées par tous refont surface sur la rencontre entre l’opposition unie pour les élections et l’Union Africaine. Cette organisation panafricaine est pointée du doigt aux dernières élections présidentielles à l’écoute de toutes les parties engagées dans ces élections.
Réveil des vieux démons
Dès lors que la campagne électorale prend fin ce 11 janvier à minuit, l’opposition juge toujours nécessaire le respect du cadre de concertation bien établi entre toutes les parties prenantes au processus et la Ceni pour des élections propres et apaisées. Dans cet idéal, l’opposition constate déjà les vieilles pratiques douteuses. Alors que les noms des membres du bureau devaient être connus, ceci reste une équation à deux inconnus avant le 12 janvier prochain. La formation de ces membres de bureau a eu lieu mais « jusqu’à maintenant, leurs noms ne sont pas encore publiés », déplore Aboudou Soefo, porte-parole du collectif. Ce qui constitue un premier pas vers des élections taillées sur mesure dont le porte-parole du collectif dénonce la prise en otage de la Ceni et ses démembrements par la Crc, principal parti au pouvoir.
« Nous avons demandé à la délégation de l’Union Africaine de tirer l’attention aux institutions en charge des élections que si les préalables dont nous étions tous d’accord sont piétinés, nous n’allons pas accepter », précise-t-il. Dans un tel climat, l’Union africaine a l’obligation de s’impliquer davantage dans ce processus à un moment où le moindre dérapage pourrait conduire le pays au chaos. Mais de ce qui s’est passé en janvier 2024, c’est l’inquiétude au côté de l’opposition qui exige une grande vigilance aux institutions en charge des élections et l’Union Africaine.
La tension monte dans l’opposition
Sous l’œil de critique et une élection au fond de tension, la tension monte dans l’opposition. Elle met en garde le gouvernement contre toute tentative de fraude. Dans cette position, le porte-parole du collectif n’a pas mâché ses mots rassurants en effet, « qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent mais nous n’allons pas accepter que ces élections se déroulent dans des conditions autres que celles acceptées par nous tous dans le cadre de concertation ».
L’opposition se dit prête à un face-à-face contre le gouvernement en cas de fraude électorale.
Sans langue de bois, Aboudou Soefo affirme que l’opposition est prête à combattre et à affronter le gouvernement s’il le faut. Les jours à venir sont décisifs et le porte-parole du collectif a demandé la neutralité des forces de l’ordre dans ce « combat électoral ». Dans l’autre côté, la voix est contraire à celle de l’opposition unie pour les élections qui estime que, seule la voie des élections pourra faire partir Azali Assoumani au pouvoir.
Un avis non approuvé par l’opposition anti-élection qui a fait appel au boycott et demande à la population de ne pas se rendre aux urnes le 12 janvier. Une déclaration qui a ému le collectif, auquel cette déclaration ne correspond malheureusement pas à leur statut politique et dont Ibrahim Abdourazak alias Razida la qualifie des « amateurs politiques » en leur invitant de revoir cette position.
Kamal Said Abdou