ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Said Ahmed Said Abdillah : « Le dialogue national est une comédie théâtrale »

Alors que le G10 ne participe pas au dialogue national, Said Ahmed Said Abdillah du parti Comores Alternatives affiche son pessimisme. Puisque, dit-il, c’est une comédie théâtrale dont le metteur en scène est le leader de la CRC. Ce membre du G10 est revenu sur le crash de l’avion AB Aviation et les événements sur Paris contre l’ancien procureur de la République.

Le G10 s’est retiré du dialogue national. Qu’entend ce groupement de 10 partis pro-Azali après le dialogue  national ?

Je vous remercie, vous et l’équipe de votre journal de m’avoir accordé cette interview. Permettez –moi, d’abord, de transmettre mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes du crash de l’avion de la compagnie AB Aviation, que Dieu  ouvre,  aux victimes, la porte du paradis. Je transmets aussi, mon soutien de réconfort et de solidarité à mon ami  Ayad Bourhane, patron de l’AB Aviation.  Le G10 est un groupement de dix partis politiques issus de la mouvance présidentielle, qui a participé aux assises nationales, au référendum constitutionnel et aux différentes élections présidentielles, des gouverneurs, législatives et communales.  Le G10 a un bureau exécutif, qui vient d’être renouvelé récemment, et qui parle au nom du groupement. Pour ma part, je parle, en tant que président du parti Comores Alternatives (P.C.A) membre du G10.  Nous félicitons le G10 d’avoir pris la décision courageuse et honorable de ne pas participer à ce dialogue dit national.  Si nous n’avons pas voulu participer à ce dialogue, c’est que nous voyons que c’est juste une comédie théâtrale dont le metteur en scène est le leader de la CRC. Ce dernier est devenu la matière grise du pays et la lumière qui doit éclairer les Comores d’aujourd’hui et demain. Et pour nous, ce genre de lumière venant d’une lampe à pétrole, n’illumine pas pour ceux qui veulent aller loin.

Et pourquoi le G10 n’a pas pris part au dialogue national ?

Le G10, a émis des conditions pour y participer dont la prise en compte des recommandations des assisses nationales et d’autres. Aucune condition n’a  été respectée par le pouvoir qui a préféré ignorer totalement le G10. Ce dernier a trouvé mieux de montrer au peuple comorien, sa position claire et précise pour la vie politique de notre pays. 

Que direz-vous des premiers jours des débats axés sur les thématiques du dialogue national ?

C’est une comédie théâtrale qui rabaisse encore l’image de notre pays et de nos leaders politiques. C’est triste et cela nous fait très mal, voir notre pays rabaisser à ce niveau.  Le monde est en crise, suite à la guerre en UKRAINE, et aussi la crise de covid -19 et les Comores ne sont pas épargnées. Avons-nous vraiment besoin de mobiliser tout ce monde juste pour parler de code électoral, à la place des députés qui sont intronisés et payés par le même pouvoir. En comorien, on dit «  cinema ya masera ».

Partagerez-vous les conclusions du dialogue national ?

Partager ? non, absolument pas. Nous risquons de les subir à défaut de pouvoir les combattre.

Comment expliquer-vous la négligence du gouvernement sur le crash de l’Avion AB Aviation ?

Le pays va très mal et comme on préfère la lampe à pétrole à l’ampoule pour nous éclairer, c’est l’un des résultats : rien n’est important du moment où le crash ne touche pas leur famille. Peut-on s’excuser des fautes des carburants au moment où l’Etat a mis plusieurs millions de notre monnaie pour faire plaisir à nos amis étrangers. Le peuple comorien doit être la priorité de nos dirigeants politiques. Mais malheureusement, c’est toujours le peuple qui souffre et paie le prix fort pour satisfaire les caprices et l’aisance de nos dirigeants et cela doit cesser.

Que dites-vous des événements survenus dernièrement contre l’ancien procureur de la République en France ?

C’est une logique de la vie. A chaque fois que vous fermez une porte normale qui permet aux gens d’entrer et sortir librement, ils vont passer par une porte dérobée. Quand le juge ne rend pas la justice, le peuple la lui rend. Quand un chef d’Etat s’obstine à rester au pouvoir par la force, on lui fera sortir par une autre voie. C’est la loi naturelle de la vie et cela ne doit pas nous étonner. C’est juste une question de temps.  L’ancien président de la République Française, fondateur de la Vème République Charles de Gaulle  disait : « Il vaut mieux partir cinq ans  trop tôt  qu’une minute trop tard. »

Propos recueillis par KDBA

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