ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Said Larifou Larifou : « À partir du 26 mai 2021, l’Union des Comores n’aura pas de président légitime »

Quelques semaines avant le 26 mai, Said Larifou, leader de l’opposition revient sur la fin du mandat du locataire de Beit Salam. Il insiste que l’actuel président comorien comparaitra devant le tribunal pour répondre ses crimes.

Presque deux ans de lutte pour la démocratie et la tournante de l’ile d’Anjouan, pourriez-vous nous parler des résultats ?

Le premier résultat est positif et encourageant pour ceux qui, depuis plus de deux ans sont sincèrement engagés pour un Etat de droit, de la démocratie aux Comores. La prochaine élection présidentielle aux Comores se tiendra dans un avenir très proche au profit de l’ile autonome d’Anjouan car la dictature dirigée par le colonel Azali Assoumani est à l’agonie. Il a réussi l’exploit de réunir les comoriens sur deux choses qui le tiennent au-dessus de tout : son départ immédiat et sa comparution devant un tribunal pour répondre ses crimes.

Quelques semaines avant le 26 mai, quelle stratégie mise en place pour le retour de l’ordre constitutionnel et la démocratie aux Comores ?

 Le combat contre une dictature et pour la démocratie dans une société fataliste comme la nôtre demande de la constance,  de la conviction et une très bonne organisation des structures très variées et nombreuses à l’intérieur du pays et surtout dans la diaspora dans un esprit d’efficacité et de cohésion de la résistance contre ce régime autoritaire et répressif ultra minoritaire qui ne tient son pouvoir que par la répression militaire. la persécution judiciaire, la terreur et les 19  assassinats politiques commis en toute impunité par des militaires et sans compter les personnes portées disparues . Malgré ce climat de terreur et pour faire face aux vraies menaces de mort lancées par le colonel Azali Assoumani et ses collaborateurs contre les opposants et les résistants, nous avons imaginé des stratégies qui seront très prochainement mises en place pour le contourner pacifiquement et avec la grâce du Tout Puissant mettre fin à la souffrance endurée par le peuple comorien qui, comme les autres peuples, s’appropriera de son destin.  Nous encourageons et aidons le peuple comorien souverain à désobéir ce régime sanguinaire et dictatorial.

Vous êtes membre d’un Ong panafricain baptisé waraba, pouvez-vous nous décrire ses missions par rapport au climat actuel aux Comores ?

J’ai l’honneur d’assurer la présidence de cette Ong Panafricaine WarabaAfrique. Les organisations africaines membres de cette structure ont pour ambition d’accompagner et aider notre continent , l’Afrique  dans un esprit positif et conquérant à relever ses défis que ça soit pour l’émergence d’un environnement démocratique sur le continent ou sur le domaine démographique  et au sujet du défi climatique . La question des migrants comme celle de la persistance de l’esclavage notamment l’esclavage moderne préoccupe notre Organisation Panafricaine et nous l’avons inscrit sur nos actions pour les prochaines semaines. Les membres de WarabaAfrique sont concernés par ce qui se passe aux Comores et elles manifestent leur souhait d’y venir très prochainement pour accompagner le peuple souverain des Comores dans son combat pour la démocratie et la libération de notre peuple.

 

Des grands régimes dictatoriaux en Afrique sont déchus, quel conseil donneriez-vous donc au président comorien ?

Des hautes personnalités politiques et de grands dignitaires religieux de notre pays et étrangers ont désespérément tenté de le ramener à la raison.  Hélas, il est fait prisonnier par ses folles ambitions. J’ai très peur qu’elles ne soient la cause de son malheur. Azali est son propre ennemi. Il n’a pas à le chercher ailleurs. La boulimie de pouvoir est une maladie incurable et Azali en souffre.

Le régime continue à recevoir des félicitations de la part des dirigeants africains. Pensez-vous que votre politique en vers les pays africaines a un sens ?

Je ne sais pas en quoi et pourquoi le colonel Azali Assoumani serait félicité. Pour avoir commandite l’assassinat de 19 personnes, pouvoir son régime qualifié de tortionnaire. Pour les pratiques qualifiées par l’ONU, de tortures et traitements cruels et inhumains de ses opposants et des journalistes. Les dictatures dans le monde ont des pions et des soutiens et les peuples aussi . Le peuple comorien se souviendra de ceux qui ferment les yeux sur les atrocités du colonel Azali et qui par leur complaisance et leur démission tolèrent ses crimes. Les vrais amis sont ceux qui se rapprochent de vous lorsque vous êtes à terre et font de leur mieux pour vous relever.

Êtes-vous optimistes du départ d’Azali Assoumani le 26 mai prochain ?

La date du 26 mai est une échéance constitutionnelle que, Azali Assoumani n’entend pas respecter sinon il aurait organisé des élections présidentielles et des gouverneurs étant donné que des élections anticipées tenues le 24 mars 2019 ont, selon les observateurs nationaux, internationaux et les institutions internationales, été interrompues suite à des fraudes massives et caractérisées commises par lui. Tous les chefs d’Etats d’Afrique, nos partenaires ont été avisés de notre position et de la crise institutionnelle en cours aux Comores. Une chose est claire, à partir du 26 mai 2021, l’Union des Comores n’aura pas de président légitime et nous appelons la population à la désobéissance contre Azali et son équipe.  C’est l’arme politique, démocratique que nous utiliserons contre la dictature et la répression militaire qui s’abat sur nous depuis plus de deux ans.

Propos recueillis par Kamal Saïd Abdou

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