ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Soulé Bacar : Et si l’on parle de cet artisan valeureux ?

Il ne doit pas demeurer dans l’ombre des dissimulés, donc il ne peut pas faire le compte des démissionnaires à leurs missions. Le pouvoir délaisse… les bonnes œuvres et leurs valeureux créateurs, le citoyen lambda ne pourra pas faire ainsi, ni moins ne pourra pas subir assidûment les méfaits de la démission de ce pouvoir.

Depuis bas âge, nombreux, sont ceux qui l’ont connu et le connaissent ikonien comme tant d’autres, donc un jeune ikonien. Oui un jeune… car là, on parlait d’autrefois. C’était dans divers milieux qui animent la ville. Lui c’est Soulé Bacar. Voyez comment ça raisonne simple ? Ce n’est pas inapproprié, ce jeune de jadis est bien l’homme modeste. Et pourtant, il a de quoi à se marquer pénétrant car pénétrant il est. Lucide, beau parleur… Mais il a préféré ne pas vivre buccal. Son talent fait de lui un cordonnier de grand renomme. Cet ikonien est né concepteur et réalisateur. Certains âges l’ont vu, et le voient. Lui qui a commencé depuis l’échelon d’un réparateur des chaussures hommes et femmes, est fini par créateur des chaussures de performance, dont on osedire aujourd’hui chaussures de haute gamme à la comorienne. Une vérité indéniable, qui ne souffre d’aucun manqued’authenticité.Ici, on parle des « nkabwazazilatru » autrement dit « makubadhwi ».

Quand on parle de l’artisanat, quand on parle du développement du pays, quand on parle d’un travail digne de ce nom, qui fait une fierté, c’est ça.C’est ce que fait Soulé Bacar. Bien sûr cen’est pas lui qui a inventé cette famille de chausseurs, mais il est concepteur d’archétypes. Le vrai honorable c’est lui. Lui qui n’a pas besoin de selfie pour qu’on dise « honorable ». Lui honorable par son talent et sa sueur, lui honorable qui ne fait ni saigner un peuple ni le prendre de haut. Honorable Soulé Bacar, son costume, cravate… ne sont pas « homnipublic », plutôt c’est son « bleu » de travail qui fait le quotidien de son corps. C’est sa sueur qui fait l’honneur de sa personne. Soulé Bacar, l’honorable.  

« Et si l’on se rappelle d’un temps si éloigné ? »

Le temps sans connexion, ni ordinateur. Le temps sans Smartphone ni iPhone ? Le temps où les enfants jouaient sous la belle lune et s’égayaient du jour de l’Eid… ? C’est bien une période où Soulé Bacar, avec des pneus de voiture désaffectés, manufacturait des chaussures sans se passer de réparations. Et de cela, des nombreux jeunes ikoniens avaient caprice de porter ces fameuses chaussures qui luttaient contre la pluie, le beau temps, la terre lisse ou rocailleuses… Et tout cela était l’œuvre de Soulé Bacar. Aujourd’hui, la persévérance et la conviction paient, Soulé Bacar, un artisan hors-pair s’impose avec des estampilles de génie.

Une prédisposition qui n’a jamais été dissimulée mais qui a mis du temps pour être comprise selon le rythme du pays. Se chausser avec les « makubadhwi » de SouléBacar, c’est un plaisir et aussi une fierté comorienne. Indispensables aux mariages traditionnels, peau de beau cadeau… et allant de pair avec les tenues traditionnelles ou bien un des composants des tenues traditionnelles, ces « zilatru » en tout cas ces « makubadhwi », se portent. « Made in Comores ».Et l’artisan de haute gamme, c’est Soule Bacar. Bien que le pays soit abattu par l’inconscience et la contradiction de ses autorités, mais Soulé Bacar et ses semblables, œuvrent pour que ce petit archipel se maintient debout. Contre vent et marais, avec le délaissement de ce secteur de l’artisanat par l’Etat, Soule Bacar se bat afin que cet art soit au Rendez-vous pour la respiration des Comores. L’ikonien c’est cela aussi, celui-ci aussi. Vivre avec sa sueur, faire vivre des gens et contribuer au bien être de ce petit archipel… Soulé Bacar, est une fierté ikonienne.

Said Yassine Said Ahmed

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