ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Stabilité énergétique : La Sonelec danse-t-elle avec les milliards investis ?

En dépit des efforts du gouvernement, le pays souffre toujours de délestages récurrents. Bien que des milliards aient été investis depuis 2016, la problématique reste la même, les Comores sont sujettes à des coupures intempestives et des délestages qui ralentissent les activités quotidiennes, et renforcent la fracture sociale. De 2016 à 2023, plus de 20 groupes électrogènes neufs et reconditionnés sont achetés. Mais aucune stabilité énergétique.

Une fois de plus mais pas trop. C’est en cœur que le peuple exprime leur peine. Mais quand l’énergie est mal gérée, il y a toujours des coupures et délestages. Le pays connaît l’une des pires années de délestage. Déjà faible en temps normal, l’offre énergétique de la Sonelec devient caduque pour les comoriens.

Aucune partie du pays n’est épargnée, pas même la capitale, où les délestages durent avec des effets néfastes autant pour le confort du citoyen que pour les affaires. Cette situation commence à être intenable. Pourtant, des milliards sont investis pour une stabilité énergétique.

En 2016, neufs groupes électrogènes de 2000 KV ont été achetés d’une valeur de 7 milliards de francs comoriens. Force est de rappeler qu’un plan global de 60 milliards pour quatre ans a été lancé en 2016 avec comme objectif, l’acquisition d’une puissance de 60 Mégawatts.

En 2018, un groupe de 2 MW a été acheté et deux groupes reconditionnés de 1,6 MW ont été aussi achetés en 2019. En 2021, trois groupes électrogènes (deux neufs et un reconditionné) ont été achetés pour 1 milliard 600 millions de francs comoriens.

En 2022, la Sonelec a procédé à une révision des groupes à une valeur de 1,174 milliards et 593 millions de francs comoriens. Ainsi trois groupes ont été achetés et six radiateurs d’une valeur de plus de 1 milliard de francs comoriens. Et en 2023, quatre milliards octroyés pour cinq groupes électrogènes et des pièces de rechange.

En dépit des efforts du gouvernement, le pays souffre toujours de délestages récurrents. Bien que des milliards aient été investis depuis 2016, la problématique reste la même, les Comores sont sujettes à des coupures intempestives et des délestages qui ralentissent les activités quotidiennes, et renforcent la fracture sociale.

« Le manque de leadership reste le grand problème dans la gestion de la Sonelec », lâche Mahamoud Abdoulmadjid, un boutiquier à Moroni. « Nous souffrons ici. Comme on vend des produits carnés et des boissons, c’est un peu compliqué. Donc, s’il y a coupure ou délestage de courant, les produits se gâtent. Il y a, en tout cas, beaucoup de pertes », se plaint-il.

Si les plus nantis peuvent s’offrir de l’énergie solaire ou celle provenant de groupes électrogènes, c’est en revanche la croix et la bannière pour la grande masse de la population. « Nous avons l’impression que les choses vont de mal en pis », dixit-il. Les usages sont plus excédés.

KDBA

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