Madame Sittina Echat Salim, directrice régionale de la promotion du genre et la protection des enfants depuis 2016, se bat toujours et encore, pour lutter contre les violences. Elle organise des ateliers et formations, sensibilisations et tournées dans les différentes écoles et hôtels de l’île d’Anjouan.
Elle (Sittina Echat Salim) se rend dans les collèges et lycées avec son équipe à la rencontre des élèves afin de les sensibiliser, informer et éduquer sur la thématique des violences basées sur le genre. Plusieurs dizaines des collégiens et lycéens, des administrateurs, des cadis, des juristes de Ndzuani sont sensibilisés.
« C’est depuis 2016 que je suis dans cette direction. Je vois combien d’enfants et de femmes sont violentés, agressés et ce sont surtout les enfants qui subissent le plus de violences. On leur fait subir toute sorte de violence surtout des viols et des détournements », regrette Mme Sittina Echat Salim. « J’ai appris beaucoup de choses. Par exemple, comment se battre dans la vie », confie-t-elle.
Selon elle, le fléau des violences sur le genre est mondial. Après les différentes formations, sensibilisation et tournées, « je dirais que maintenant la population sait qu’elle peut chercher son droit dans un service, je parle du service d’écoute. En cas des VBG, les procédures sont là. Premièrement, il faut se rendre au service d’écoute qui se trouve à l’hôpital de Hombo. Une animatrice écoutera la personne sans distinction de sexe, de race ni d’âge. Elle orientera la personne vers les services qui s’y trouvent à savoir, une prise en charge médicale, psychologique ou juridique », a expliqué la combattante des droits humains.
Interrogée par nos soins sur le non-respect de la loi, et des procédures bâclées par certaines autorités, la directrice en charge de la protection des enfants dit que « nous voyons souvent cet aspect, mais nous oublions que certains parents des auteurs font le nécessaire pour libérer le violeur. D’où la nécessité de sensibiliser la population sur les textes régissant la loi. Les parents contribuent à la violation de la loi en faisant tout pour libérer les auteurs. Par exemple, vouloir faire des certificats médicaux pour montrer que la personne qui est en prison est malade. A partir de là, l’auteur bénéficie d’une liberté provisoire. C’est comme les cadis, ce sont les parents qui font marier leurs enfants avant l’âge de 18 ans. La dissémination et la vulgarisation de ces textes par toute la population sont aussi nécessaires qu’importants », indique-t-elle.
À l’en croire, les travaux réalisés dans les îles Comores, les cas de violences devraient diminuer. La population est sensibilisée. Les textes qui régissent la loi sont sévères. Les dispositions seraient prises et les présumés coupables sont prévenus. Il ne reste qu’à punir fortement les coupables de violences basées sur le genre et les enfants.
Ahmed Zaidou