ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

En pleine crise sanitaire due au coronavirus, le secteur économique est touché. Said Ahmed Said Abdillah, dénonce le fonctionnement de la banque centrale des Comores. Une banque qui, selon lui, ne joue pas son rôle.

Face à une crise due au coronavirus, n’est-il pas le moment d’une mobilisation économique ?

Si, il nous faudra une mobilisation générale tant au niveau économique qu’est sociale. C’est pourquoi je salue les bonnes volontés des uns et des autres qui ont donné de l’argent aux comoriens des Comores et ceux qui sont bloqués en Tanzanie, à Madagascar et à Dubaï. C’est une situation très grave surtout pour nos compatriotes bloqués à l’extérieur dont nous enregistrons sept morts. Nous devons tous nous mobiliser afin de sauver des vies des comoriens d’ici, en respectant les consignes données en portant des masques et garder une distance d’au moins de 1 mettre et en se lavant les mains régulièrement. Nous avons appris que nos compatriotes bloqués en Tanzanie viendront aux Comores le jeudi prochain. Nous saluons également les efforts du gouvernement comorien qui s’est mobilisé pour aider et soutenir les comoriens dans cette période difficile.

Quel rôle jouent les secteurs bancaires, notamment la banque centrale des Comores dans une situation pareille ?

Il faudra rappeler qu’il y a deux sortes des banques, la Banque centrale qu’on appelle la banque des Banques et les banques secondaires ou communément appelées banques commerciales. Les banques commerciales comme, l’économie de notre, dépendent de la Banque Centrale. C’est la banque centrale qui pilote la politique monétaire de notre pays. Or la monnaie est l’oxygène d’un pays, sans elle, on ne peut pas concevoir réellement une politique économique. Les banques commerciales dépendent de la banque centrale, par le biais entre autres du taux directeur qui fixe le coût de l’argent. C’est-à-dire le coût que les banques commerciales vont devoir payer pour acquérir « la monnaie de banque centrale ». Les Banques commerciales vont ensuite octroyer des crédits aux entreprises et aux particuliers à des taux qui seront fixés par la Banque Centrale. Pour favoriser les crédits afin de relancer l’économie, la Banque centrale devrait fixer des taux directeurs très bas comme cela se font actuellement à la Banque Centrale Européenne (BCE) et à Fédéral réserve (LA FED) et dans d’autres banques centrales du monde depuis un moment avant même la crise du covid-19. Malheureusement, pour répondre à votre question, la Banque centrale des Comores ne joue pas son rôle qu’elle devrait faire pour aider les Comores et les comoriens. Elle mène une politique monétaire calquée et dictée par la Banque Centrale Européenne qui est une politique qui lutte uniquement contre l’inflation. La lutte contre l’inflation est surtout important pour des pays riches dont la population est à forte majorité des vieux et qui veulent conserver leurs niveaux de vie en protégeant la valeur de l’argent. Un pays jeune et pauvre , comme les Comores a besoin d’une politique monétaire qui associe la stabilité des prix et la politique de plein emploi en favorisant les crédits par la baisse de la banque centrale du taux directeur afin de faciliter les banques commerciales de prêter aux secteurs économiques, entreprises et particuliers. Mais aucun comorien, même le chef de l’Etat Azali Assoumani, et je ne parle pas du gouverneur qui n’est qu’un simple administrateur au sein de l’institution ne maitrise ou contrôle ni la politique monétaire de notre pays et ni la Banque Centrale. Cette dernière qui mène la politique monétaire de notre pays est dirigée par un conseil d’administration, article 49 des statuts de la Banque composé de huit personnes dont quatre français désigné par le gouvernement français. Nous sommes le seul pays au monde où la banque Centrale n’est pas dirigée par un gouverneur mais un conseil d’administration dont quatre des étrangers. Tant que cette situation perdure nous n’en sortirons jamais de cette misère économique et du sous-développement.

La Banque centrale répond-elle aux attentes des Comoriens ?

La Banque centrale est le pilier de la politique économique et elle pilote la politique monétaire de notre pays. Elle peut aider le peuple comorien et cela des plusieurs manières à supporter la crise économique et social liée au covid-19. Les Banques Centrales du monde entier se sont portées secours à leurs pays, en usant tous les moyens qu’ils disposent y compris la fameuse planche à billet. Pour que la Banque Centrale des Comores répondent aux besoins des comoriens nous devons rapidement discuter avec la France, propriétaire de la monnaie et de la banque centrale afin de suspendre certains articles des statuts de la Banque dont l’article 4 et surtout l’article 22 Alinéa 2 qui limite le concours de la Banque Centrale à l’Etat comorien à la hauteur de 20% « de la moyenne annuelle des recettes ordinaires de l’Union des Comores effectivement collectées au cours de trois exercices budgétaires précédents ». Il faudra aussi suspendre l’article 43 , 48 et 49 qui donnent au conseil d’administration des pleins pouvoirs pour l’avenir des Comores et la gestion de la monnaie comorienne dont personne ne connait ni leurs noms ni leurs visages. Rappelons que le conseil d’administration fonctionne par délibération à majorité absolue. Dans cette période de crise où chaque minute compte, la manière dont notre dite banque centrale est dirigée n’est conforme au règle standard communément accepté dans les différentes banques centrales du monde et elle a une conduite d’administration qui est très lente et complexe et déconnecté de la réalité comorienne.

Comment faire pour accroître l’économie Comorienne ?

Le développement de notre économie commence d’abord par la maitrise de notre monnaie. Toute politique économique implique une politique monétaire et une politique budgétaire. L’une ne peut pas mieux fonctionner sans l’autre. Notre pays, qui est déjà pauvre, est amputé de la politique monétaire. Cela nous empêche d’avoir une politique monétaire qui lutte contre l’inflation et qui crée l’emploi en facilitant l’accès aux crédits pour les acteurs économiques. Le chef de l’Etat a lancé l’idée de l’émergence avec les grands travaux routiers, hôtelière et de l’hôpital mais sans le soutien de notre banque centrale qui aurait dû être le pivot de ces travaux. On ne peut se pas se contenter de la politique budgétaire pour mener des travaux. Par ailleurs, en pleine crise lié au Covid-19, tout le pays se plie à lui-même en comptant sur la Banque centrale pour aider son peuple et sauver les secteurs économiques et privés, nous, on entend d’abord qu’on nous aide pour pouvoir aider. Le peuple comorien est laissé à lui-même et parfois victime de notre inaction voir de notre incompétence. Nous ne pouvons continuer à laisser l’avenir des Comores et des comoriens qui est fortement lié à la monnaie et à la politique monétaire entre les mains de la banque centrale européenne qui ne se soucie jamais de nous.

Quelles mesures à mettre en place pour lutter contre tout impact économique dans cette période de crise sanitaire ?

Dans cette crise, qui a touché toute la couche sociale, le rôle de l’Etat est déterminant. Les différentes secteurs économiques ont été impactés, surtout les secteurs touristiques. Quelques mesures ne suffiront pas à sauver les secteurs économiques. Il faudra que l’Etat s’asseye avec les différents secteurs économiques et les différentes banques commerciales appuyés par la Banque centrale pour plancher ensemble afin de trouver une solution adaptée qui pourront sauver l’économie des Comores.

Recueillis par KDBA

Une note de la préfecture du centre vient de chasser les marchands ambulants et autres à Volo-volo. Environ 600 personnes sont actuellement au chômage, selon Mtchantcho, vendeur  à Volo-volo. Mtchantcho estime que ce n’est pas le moment de prendre cette mesure. Malgré la note de leur réintégration, il appelle le gouvernement à faire preuve de bonne foi surtout en ce mois béni.

La note interdisant les activités commerciales qui ne concernent les denrées alimentaires aux marchés,  commence à creuser un fossé entre les vendeurs et le gouvernement depuis sa publication la semaine dernière. Malgré le revirement de cette décision, celle-ci reste inapplicable. « Après la publication de la note par le préfet, nous l’avons rencontré afin de trouver une solution commune. Le préfet nous a promis de nous faire quelque chose », explique Mtchantcho. Pendant que nous devons reprendre nos travaux, avance-t-il, la gendarmerie a interdit nos activités. « La gendarmerie n’a pas contesté cette note mais elle n’a pas été au courant de rien. Elle dit qu’elle va vérifier afin d’éviter le problème », souligne-t-il.

Inquiet du silence du syndicat des commerçants, le vendeur n’a pas mâché ses mots en dénonçant le mutisme des opérateurs économiques. Selon Mtchantcho, le secteur informel constitue le levier de l’économie d’un pays, alors, « nous appelons le gouvernement et surtout le chef de l’Etat et le ministre de l’économie à revoir cette décision. Je crois que ce n’est pas le moment de prendre une telle mesure au moment où chacun de nous cherche à manger en ce mois », lance-t-il. « Nous remercions le ministre de l’intérieur, Mohamed Daoudou Kiki pour son déplacement jusqu’au marché pour nous rendre visite et écouter nos doléances. Ce n’est pas la première fois pour Kiki, c’est toujours lui qui nous vient en aide », a-t-il conclu.

Kamal Saïd Abdou

 

Les Comores traversent une crise économique due au covid-19. Au cours d’une interview accordée à Al-fajr depuis la France, Youssouf Saïd ancien vice-président de l’Assemblée et économiste donne son avis par rapport aux  mesures économiques et financières prises par le gouvernement.

Pour faciliter la population en cette période de crise sanitaire, le gouvernement a adopté une mesure d’abattement de 30% de certains produits douaniers, quel constat faites-vous ?

Evidemment, le gouvernement a pris cette mesure. Personnellement, ces mesures retenues par le gouvernement sont insuffisantes. Certes, elles constituent une petite bouffée d’oxygène pour les entreprises qui importent mais leurs besoins restent immenses. Aussi, elles doivent bénéficier d’un efficacement de leurs dettes, d’un soutien financier accru pour leur permettre d’investir en vue de créer les conditions de la reprise de la croissance et de la relance.

Notre pays dépend de l’extérieur en termes de denrées alimentaires. Or, aucune stratégie de lutte contre l’insuffisance alimentaire en cette période n’est jusqu’à présent mise en œuvre. Qu’en dites-vous ?

En ce moment où tous les pays sont frappés par la crise, l’Etat, comme ce fut le cas dans un passé plus récent, a mis sur l’urgence des importations alimentaire en Tanzanie pour combler le déficit en matière de production agricole et permettre de satisfaire les besoins de la population. Moi, je n’y suis pas favorable. Entant que partisan de la politique menée par le feu  Ali Soilihi, milite pour soutenir la production nationale en visant quatre objectifs : l’autosuffisance alimentaire, la transformation artisanale voir même industrielle de nos produits agricoles y compris ceux de la pêche, l’exportation de nos produits transformés et la création d’emploi. Ceci n’est possible que par une volonté politique qui manque dans notre pays.

Le ministère de l’économie a publié une grille des prix. Des sanctions sont  aussi prévues en cas du non-respect de cette mesure. Pensez-vous que cela est une solution ?

Un petit rappel, de nombreux gouvernements ont eu par le passé à recourir à des sanctions contre les commerçants qui ne respectent pas les prix fixés par l’Etat. Par conséquent, ce type des mesures sont révélées inefficaces. La police a du mal à les faire respecter. A mon avis, je n’y suis plus favorable, estimant que nous devons faire jouer la loi de l’offre et de la demande.

Entant qu’économiste, quel plan proposez-vous sur l’économie dans cette période de crise sanitaire ?

D’abord pour répondre à cette question, voyons la nature de cette crise. En remontant à 2019, nous constatons que les Comores en raison des effets négatifs du Kenneth (dévastations de la production, destruction des infrastructures énergétiques et de télécommunications, dégâts considérables des routes, des écoles et des habitations) ont vu leur croissance économique passer de 3,8% à 1,5%. Et les chiffres officielles prévisionnelles tablaient sur une croissance de l’ordre de 4,3% en 2020. Année de la reprise et de la relance, selon les prévisions du fonds monétaire international, nous dit-on. Mais entre-temps, la crise liée à la pandémie du covid-19 fait son apparition. Elle va  avoir un impact négatif considérable sur nos performances économiques en raison, notamment de la réduction très significative des envois de fonds des comoriens de la diaspora, de la diminution des importations, des exportations et des investissements directs étrangers. Face à cette pandémie, que nous propose-t-on ici aux Comores ? Des mesures financières et bancaires ont été prises : rééchelonnement  des créances, gel des agios pour les empruntes impactés par cette épidémie, réduction de taux de réserve obligatoire à 5% durant 5 mois à compter du 1er avril et allocation d’une enveloppe exceptionnelle aux entreprises publiques dont l’activité a été  interrompue par la fermeture des aéroports. Selon moi, que faire ? Je ne suis pas partisan d’une requête pour l’efficacement de notre dette extérieure afin de disposer des ressources en vue de financer les activités économiques du pays. En même temps, je verrais d’un bon œil la prise en charge par l’Etat en utilisant les ressources obtenues grâce à l’effacement de la dette extérieure, des dettes des entreprises, de celle des agents de l’Etat qui ont des découverts à la Snpsf, de celle des producteurs  agricoles, comme celle des pêcheurs et artisans. La même démarche pourrait être menée en direction des ménages  qui n’ont pas des ressources ou qui vivent dans le secteur informel pour augmenter et soutenir leurs activités. En fin, les producteurs, artisans et pêcheurs doivent rentrer  dans le cadre d’une politique globale visant à conserver la production et à booster l’économie. Le pays doit maintenir le pouvoir d’achat des citoyens ainsi que l’appareil productif.

Votre dernier mot

Ce que je peux dire, j’estime que nous devons changer complètement de politique économique et financière. Cela dans le sens de création des conditions d’une enveloppe durable.

Propos recueillis par

Kamal SaïdAbdou

Les prix des produits locaux dans les marchés sont grimpés. Les acheteurs comme les vendeurs sont convaincus que la crise sanitaire mondiale en est la cause. Les vendeurs profiteraient la crise sanitaire pour vendre en hausse leurs produits à des prix élevés.

Les acheteurs comme les vendeurs des produits agricoles dans les marchés crient quant à la hausse des prix des produits locaux, notamment manioc, banane, et autres. Plusieurs raisons en sont les causes, selon Maman Youssra, vendeuse des tomates à Volo-volo. « Il ya une crise sanitaire mondiale. Notre pays n’est pas épargné », explique-t-elle. Les maniocs, bananes, Tomates et autres produits alimentaires sont en hausses des prix. « En ce mois de ramadan, nous avons l’habitude de consommer nos produits locaux. Même si la crise domine mais les produits locaux sont chers. Comment les comoriens peuvent vivre dans une telle situation ? Le gouvernement fixe toujours des prix mais il doit nous accompagner pour le respect des prix fixés », a lâché maman Youssra avant de noter manque de stratégie du  gouvernement pour lutter contre l’insécurité alimentaire. «  Il est normal que les prix de nos produits soient grimpés. Notre pays dépend de l’extérieur en termes de denrées alimentaires, notamment Dar es Salam, Madagascar et autres. Aujourd’hui, ces pays ont fermé leurs frontières », tonne-t-elle.

« Imaginez-vous, un kilo de Tomate 2000fc, oignons blancs 3000fc le kilo. Réellement  trois ou quatre tomates correspondent  à 1kilo. Comment nous allons vivre dans ce mois de ramadan ? Le gouvernement ne fait rien », a-t-elle déploré. Aussi les acheteurs ne cessent de pointer du doigt sur  le comportement des vendeurs au mois de ramadan. Ali Abdallah acheteur des produits à Volo-volo a avancé que « les vendeurs de produits à volo-volo exagèrent. Au lieu de faciliter la population en ce mois béni, ils profitent la crise sanitaire pour vendre leurs produits à des prix exorbitants. La crise n’a pas touché le domaine agricole, cela est claire ». Selon Ali Abdallah,  « il est temps que le chef de l’Etat prenne ses responsabilités et agir vite pour le bien de la population. On nous a informés que des conteneurs de banane en provenance de Dar es Salam sont venus aux Comores. Mais jusqu’à maintenant, on ne sait pas où ils sont », souligne-t-il.

Loin de volo-volo ou le petit marché de Moroni, le Snack se lance dans ce mois pour faciliter la population. Avec des prix abordables, Ali Housseini, responsable du Snack se félicite pour l’ouverture du marché depuis la semaine dernière. « Même si la participation est un peu faible mais on peut être satisfait », a exprimé le responsable. Quelques difficultés financières et techniques fragilisent le déroulement des activités cette année. Or, souligne le responsable, le gouvernement nous appuie financièrement  chaque année. Mais cette année, nous n’avons pas eu aucune subvention de la part du gouvernement.

Des problèmes de transport sont constatés par le snack. « Nous avions une camionnette mais elle est en panne. Nous sommes en train de voir comment nous allons la réparer », a-t-il dit. « Notre souci est de soutenir, accompagner la population chaque année surtout en mois de ramadan. Nous en sommes fiers. Comme vous avez constaté, les prix sont abordables par rapport aux marchés. Nous sommes conscients que les comoriens consomment des produits locaux en cette période. Leurs souci c’est notre préoccupation », a-t-il mentionné.

Le Snack fonctionne par un fonds propre. Selon le responsable du Snack, 1.000.000fc par mois est le montant alloué pour leurs activités. « En ce mois, nos activités se multiplient. Parfois nous trouvons des pertes. Nous appelons le gouvernement à nous accompagner », a insisté Ali Housseini. Ce dernier a aussi montré le manque d’un congélateur pour stocker les poissons et autres. « Nous lançons  un message au gouvernement, que nous avons besoin de votre appuie afin de pouvoir faciliter la population comorienne », a lancé le responsable de Snack.

Badroudine Ahamada, président du syndicat national pour le développement de la pêche aux Comores appelle le gouvernement à revoir sur le transport maritime. « Nous sommes conscients sur la nécessité de fermer les frontières afin d’empêcher l’entrée du covid-19 aux Comores. Mais nous demandons au gouvernement de nous libérer afin de pouvoir ravitailler les produits alimentaires depuis Mohéli jusqu’à Ngazidja. Je crois que ça peut faciliter un peu la population tant qu’on connait la hausse des prix dans les marchés. Nous allons respecter les mesures annoncées par le gouvernement, notamment la distanciation. Nous n’allons pas transporter des personnes. Nous avons besoin d’un fond de démarrage de nos activités », a souligné Badroudine Ahamada.

Kamal Saïd Abdou

L

L’Uccia a, hier matin, tenu une conférence de presse dans son siège central pour présenter son comité de veille économique, évoquer les activités réalisées, en cours et les difficultés rencontrées dans l’application des textes, et communiquer les recommandations issues des différentes enquêtes de terrain.

Dans le contexte d’urgence sanitaire à portée internationale causée par la pandémie du Covid-19, impactant l’activité économique et commerciale, l’Uccia a tenu, hier, une conférence de presse pour aborder trois parties fondamentales. Ils s’agissent de la  présentation du comité de veille économique, annonce des activités réalisées, en cours et les difficultés de l’application des textes et détailler les recommandations des différentes enquêtes de terrain. « Le Comité de Veille Economique s’en charge à la collecte des informations statistiques, les problèmes et impacts liés au secteur privé », a déclaré Fakriddine Abdoulhalik, secrétaire général de l’Uccia.

Le secrétaire général de l’Uccia, Fakriddine Abdoulhalik, a indiqué les rencontres faites avec les13 organisations du secteur privé ont été concertées, y compris les banques en vue d’apporter une solution palliative durant cette crise sanitaire. « Nous avons tenu des discussions avec les 13 organisations du secteur privé. On a proposé des solutions, suivi d’un arrêté ministériel. Et on a eu quelques résultats : abattement de tarifs douaniers à hauteur de 30%, la Banque Centrale a fait une facilitation des AGIO cas par cas », a-t-il dit.

Pour annoncer les activités réalisées, le secrétaire général de l’Uccia a montré le résumé de la rencontre faite entre l’Uccia et les 150 operateurs économiques. Selon lui, près de 150 operateurs économiques plaignent quant aux difficultés rencontrées auprès des douanes. « Près de 150 operateurs économiques disent qu’il est vrai qu’il y’a un abattement tarifaire de 30% mais les responsables douaniers provoquent des discordes avec ces operateurs. Ce qui entraine des difficultés douanières. Nous demandons au directeur des douanes d’accompagner les opérateurs économiques afin de faciliter leurs vies économiques », a fait savoir le secrétaire général de l’Uccia. Et lui d’avancer que : « les opérateurs économiques disent qu’ils ont un stock qui sera mis en vente à bas prix. Ces opérateurs ont demandé un crédit d’impôts et des avoirs ».

Concernant les activités en cours, ce secrétaire général de l’Uccia a annoncé leur volonté et dévouement d’accompagner le domaine du tourisme, hôtellerie, et restauration. Pour le secrétaire général, ce secteur est tombé dans une crise économique à l’heure actuelle. « Nous avons fait une enquête auprès des hôtels, restaurants et les agences de voyages. Avec 1634 personnes occupant ce secteur, 1015 à 1020 sont en chômage technique à cause des mesures prises par le chef de l’Etat fermant les frontières depuis le 15 mars dernier.150 operateurs économiques recommandent à l’Uccia de jouer le rôle d’interface auprès de la caisse sociale de solidarité à payer les fonctionnaires mis au chômage techniques », a-t-il mentionné. Et lui d’avancer : « ces operateurs demandent un fonds dédié au personnel des restaurants et hôtels durant les trois à quatre mois ».

 

Dans ce même volet, Mariama Hassani, chargée de la communication et promotion a évoqué les cinq comités de veille économique et les deux référents comités insulaires mis en place par l’Uccia. « Nous avons mis en place un comité de stock et d’approvisionnement, un comité d’attentes et besoins du secteur privé, un comité Suivi des mesures du secteur privé, un comité d’information et de communication et un comité de conseil et appui juridique », a indiqué Mariama Hassani, chargée de la communication et promotion. Et elle d’ajouter : « il existe un réfèrent comité à la CCIA de Ngazidja et un réfèrent comité à la CCIA d’Anjouan ».

Abdoulandhum Ahamada

 

 

La population comorienne traverse un moment d’ombre lié au pétrole lampant. Alors que le patron de la société Comores hydrocarbures a rassuré que la société a un stock suffisant. Dans certaines localités, le pétrole lampant se vend à des prix exorbitants. 325 à 400 francs comoriens le litre.

Des citoyens comoriens devant une station de srevice à Moroni

Dans les stations de service à Moroni, des acheteurs du pétrole lampant font des queues. Tôt le matin, chacun se précipite pour la première place. Des pompistes préfèrent ne pas faire des commentaires puisqu’ils ignorent les raisons de ce cafouillage. « Nous ignorons pourquoi ces débordements dans nos stations alors qu’il y a suffisamment de pétrole partout dans les stations. C’est regrettable que certains acheteurs se brouillent alors que même le directeur générale de la SCH a confirmé qu’il y a suffisamment de stocks suffisants.  Nous travaillons du matin jusqu’à l’après-midi. Avant l’ouverture de nos activités, nous constatons déjà les queux des bidons dans notre station », a souligné un pompiste de la station de Caltex.

Selon Ali Abdallah, un acheteur rencontré à la station café du port, il a dénoncé le « comportement inadmissible » de certains acheteurs. Il a fait savoir qu’il y a des acheteurs qui achètent du pétrole tous les jours. Une façon de le vendre à un prix élevé. Certains réussissent à acheter de 40 à 60 litres par jour. Il recommande de ne pas vendre plus de 40 litres de pétrole lampant à une personne. « Nous ne pouvons plus acheter 1 litre de pétrole à 350 ou 400f. Le prix devait rester 300 fc le litre », mentionne-t-il.

H.H

Le ministère de l’énergie et la société nationale d’électricité comorienne sont à pied d’œuvre pour la mise en service de la nouvelle centrale électrique d’Itsambouni de 20 mégawatts. Les agents de la Sonelec sont en plein travaux en ce qui concerne le réseau électrique.

Une centrale électrique comorienne

Vers la fin des délestages ? La nouvelle centrale électrique d’Itsambouni sera mise en service le 15 novembre prochain. Les techniciens et les agents de la société nationale d’électricité comorienne travaillent en concert afin d’assurer une fourniture électrique irrégulière. Sachant qu’une délégation d’Abu Dhabi s’est chargée pour la mise service. Une stratégie visant à produire une énergie fiable, maîtrisée, accessible et en quantité suffisante, améliorer l’accès des populations les plus démunies à l’énergie propre aux meilleurs prix, diversifier les sources d’énergies et valoriser les ressources naturelles spécifiques des différentes parties du territoire, augmenter la participation du secteur privé et des parties prenantes dans le développement du secteur, et renforcer les capacités pour développer une expertise locale disponible sur le long terme, dit-on.

L’énergie étant parmi les projets phares du gouvernement comorien pour la conférence des partenaires, est une priorité. Le gouvernement s’engage à lutter contre les délestages et assurer une fourniture irrégulière. Une ambition de rendre disponible et accessible durablement sur l’ensemble du territoire une énergie propre, fiable et maîtrisée. 

Pour rappel, lors du cyclone Kenneth, deux groupes électrogènes de la centrale d’Itsambouni ont été endommagés. Le ministère de l’énergie et la société nationale d’électricité comorienne sont à pied d’œuvre pour la mise en service de la nouvelle centrale électrique d’Itsambouni de 20 mégawatts. Les agents de la Sonelec sont en plein travaux en ce qui concerne le réseau électrique. Le lancement est prévu le 15 novembre prochain.

KDBA

Quelques jours après la suspension du trafic maritime entre Comores et Madagascar, des produits alimentaires se vendent à des prix exorbitants. Les oignons et autres produits connaissent une hausse, la population crie. La population en est la victime.

Quelques produits alimentaires notamment les oignons, pomme de terre, salade et autres connaissent une hausse dans les marchés du pays. La note de suspension de trafic entre Comores et Madagascar en est la cause. Les marchands appellent le gouvernement à suspendre cette mesure. Un vendeur des produits alimentaires auprès du marché Volo-volo explique les conséquences liées à cette mesure. « Des produits alimentaires proviennent de la grande île. Les oignons, les pommes de terre, et autres sont importés à Madagascar. Nous ne produisons rien », dixit-il.

De cette mesure, la population en est la victime. « Cette mesure va encore durcir la crise. Le mois de ramadan s’approche, le gouvernement doit en tenir compte de ce mois sacré ou tout comorien a besoin de se nourrir », a souligné notre interlocuteur. A entendre notre interlocuteur, le kilo d’oignon coutait 1,800 fc avant. Ce qui n’est plus le cas maintenant. Depuis que cette mesure est prise, certains produits demeurent très rares aux marchés, ce qui a augmenté en effet leurs prix. « Les vendeurs sont obligés de vendre les produits en hausse vue qu’il y a une pénurie à travers le pays tout entier. Ils profitent cette occasion de doubler les prix, la population n’a pas le choix », a-t-il annoncé. Selon lui, il va falloir prendre en considération la vie des comoriennes de chaque jour. Une vie qui dépend de l’extérieur. « La quantité des denrées alimentaires produit dans notre pays est insuffisante. Alors j’estime que nos dirigeants vont mettre en place un plan d’urgence vis-à-vis de cette mesure », a-t-il indiqué.

Kamal Saïd Abdou

Energie : Vers la fin du calvaire

Energie : Vers la fin du calvaire

La société nationale de l’électricité des Comores est au service de la clientèle. Après un mois des délestages, la société rassure à travers un communiqué que la société dote d’une puissance énergétique pouvant procéder à une distribution rotative de l’électricité dans le pays.

Après l’annonce de 45 jours des délestages, par la sonelec le 5 février dernier, la société promet à fournir de l’électricité de manière rotative dans les régions. Chose promise, chose faite. La société dispose 7 nouveaux groupes pour améliorer la distribution du courant dans l’ensemble du territoire national. Les centrales de Sonelec, disposent actuellement d’une puissance pouvant procéder à une distribution rotative de l’électricité dans les régions durant la journée et la soirée. Elle compte déployée un peu plus, une fois les pièces attendues la semaine prochaine, compléter les révisions prévues à Voidjuu.

 L’usage excessif du courant pourrait engendrer des conséquences. Les responsables invitent à sa clientèle de faire bonne usage durant les horaires que paraissent la lumière. Pour la Sonelec, le maintien de l’électricité va de pair avec la responsabilité de tout un chacun.

Cette crise a été due à la maintenance de leurs centrales thermiques qui fournissaient moins de la puissance demandée. Environ un mois, les habitants de certaines régions ne manquaient pas de critiquer le gouvernement et pointer du doigt aux responsables de Sonelec (ancien Ma-Mwe). Les périphériques vivaient dans un noir total. Mais depuis deux semaines déjà, les régions éloignées de Moroni commencent à sentir une amélioration progressive de l’électricité. Cela est le fruit des efforts déployés par les équipes techniques de pouvoir remonter la puissance de certains groupes achevés au-delà de ce qu’ils étaient en mesure d’offrir. Les grand-comoriens sont appelés à garder du sang froid puisque des travaux sont lancés pour mettre fin cette crise.

Kamal Saïd Abdou

Des groupes électrogènes de la Sonelec

Un bateau malgache

Le gouvernement de l’Union des Comores à travers son consulat général à la province de Mahajanga à Madagascar annule les départs des bateaux en provenance de la grande île. Un geste qui suscite des débats houleux. Ceci est dû au climat de terreur de ces derniers jours ? Pourquoi ? Dans son courrier signé le mardi 26 mars, le consul général de l’Union des Comores à Mahajanga a précisé que « le consulat général de l’Union des Comores dans la province de Mahajanga présente ses compliments à la direction régionale de l’agence des ports maritimes et fluviales de Mahajanga et à l’honneur de porter à sa connaissance que ses autorités hiérarchiques de l’Union des Comores ont décidé de procéder à un contrôle des bateaux en provenance de Mahajanga. »

Dans cette foulée, le consulat demande la direction de l’APMF d’annuler les départs des bateaux voulant se rendre aux Comores. Les bateaux des autres provenances seront-ils arrêtés ? Quel rôle joue les gardes côtes comoriennes si l’annulation des transports maritimes en provenance de la grande île est liée au climat délétère du pays ?

Selon un cadre politique contacté, « moi personnellement, je ne sais pas encore les raisons qui ont poussé notre consul à Mahajanga d’annuler les départs des bateaux en provenance de Madagascar. Si cette décision est prise suite à la situation politique du pays, pourquoi ne pas renforcer la sécurité dans nos frontières ? Mais je suis convaincu que si la décision est dans le cadre du climat de peur, les autorités compétentes auraient tout arrêté les bateaux des autres provenances », dixit-il.

KDBA