ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Iconi : Quand le quartier Uzio ne bénéficie pas d’eau dans les robinets

A Iconi plus particulièrement le quartier Uzio, depuis plus de 9 ans, les habitants vivent sous l’insuffisance d’eau de la société Ma-mwe. Un quartier formé de plus d’une centaine de foyers. Certains parmi eux bénéficient l’eau dans les robinets et d’autres en bénéficient avec énergie. La plupart des habitants de ce quartier achètent l’eau de robinet pour survivre.

Des enfants à la recherche d’eau dans les robinets  

Uzio est un quartier de la ville d’Ikoni, situé entre Ikoni et Vouvouni. Il regroupe plus d’une centaine de maisons. Eloigné de la ville, le quartier ne manque de rien à l’exception de l’eau, « « un élément indispensable dans la vie de tous les jours. » Pus de 9 ans depuis que ce quartier ne bénéficie pas de l’eau de la société Ma-mwe dans ses robinets. Moins de 10 foyers en bénéficie. Les résidents de ce quartier passent des heures à remplir une bouteille de 1 litre, n’en parlons plus d’un jerricane de 20 litres.

Dès la levée du soleil, des queues dans les robinets pour se procurer de l’eau dans un seul robinet. C’est comme « des élèves avant d’entrer en classe. » Femmes âgées, hommes, pères de famille, jeunes, adolescentes et enfants, tous viennent avec des bouteilles, des jerricanes de 20 litres et 5 litres à la recherche de l’eau, « source de vie. » De coutume, les femmes remplissent leurs jerricanes et c’est à leurs maris ou enfants d’aller les vider et d’être remplis à nouveau afin que la famille ne manque pas d’eau pendant toute la journée.

Les témoignages

Papali, un jeune du quartier Uzio témoigne cette pénurie ou insuffisance d’eau dans le quartier. « Je sais que dès mon réveil, je n’ai que l’idée d’aller chercher de l’eau, malgré l’insuffisance de ce produit. L’eau est indispensable. Nos sœurs, mères et les hommes en ont besoin. Ce n’est pas facile. Mais le pire, on passe son temps à remplir une bouteille ou un jerricane. C’est encore plus dur », déplore Papali.  

Les enfants aussi se présentent avec des bouteilles de 1 litre et demi.  « C’est devenu plus que naturel », poursuit-il. Chaque famille sait que la première tâche à s’en occuper, est d’aller épuiser « cette source de vie. » Et même les enfants de bas âge s’habituent. « La situation est devenue une réalité qui nous ronge les cœurs. Nous traversons des moments difficiles », selon un jeune de ce quartier Uzio. Pour les enfants, ils ne se présentent dans les robinets que les week-ends, des jours où ils ne vont pas à l’école et pour les grands, c’est tous les jours.

Une mère âgée de 55 ans témoigne que depuis 2009 elle n’a pas eu d’eau de robinet dans son foyer. Elle a été obligée de construire deux citernes et achète régulièrement de l’eau à 50.000 kmf. « Depuis mars 2009, je n’ai pas eu de l’eau de robinet chez moi. J’ai été obligée de construire des citernes et j’achète de l’eau de la Ma-mwé à 50.000 kmf. En 2012, j’ai reçu une facture de 600.000 kmf. J’ai été totalement étonnée et je me suis rendue à la Ma-mwé, mais les responsables m’ont rassuré qu’ils viendront régler le problème, en vain », a affirmé cette de famille.

 

Une cloche pour réveiller les voisins

Pour mieux se présenter à l’heure dans leurs activités professionnelles, entre autres, une voisine sonne l’alarme de très bon matin et réveille les autres, s’elle se rend compte que l’eau coule dans le robinet. Et si la cloche n’est pas sonnée, tous les voisins comprennent que l’eau ne coule pas. En effet, les yeux se fixent sur le stock d’eau.

El-Aniou

Laisser un commentaire