ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Journée de la presse : Le syndicat des journalistes dénonce la situation que traverse la presse

La journée mondiale de la presse est célébrée le lundi 03 mai dernier sur l’ensemble du territoire comorien. Sur ce, le syndicat national des journalistes aux Comores a manifesté son désarroi face à la situation que traverse la presse et médias comoriens.

Réunis à Al-watwan, les journalistes ont célébré la journée de la presse, le lundi dernier. Une occasion de rendre hommage au regretté premier président du syndicat national des journalistes aux Comores, décédé le mois de décembre 2020. Une minute de silence a été observée à la mémoire du feu Ali Abdou (paix à son âme).

En effet, cette année, la journée a été célébrée sous le thème « l’information comme bien public ». « Aujourd’hui nous sommes là, non pas pour fêter la liberté de la presse comme les autres pays mais pour montrer notre peine vis-à-vis de la situation que travers la presse comorienne. Alors qu’avec la pandémie du coronavirus, le journaliste est de plus en plus sollicité dans son travail, nous avons constaté que certains leaders tentent d’embastiller, de détourner et d’intimider les médias afin de gêner le travail quotidien des journalistes et surtout entraver la liberté de la presse », a exprimé le secrétaire général du syndicat national des journalistes aux Comores, Chamsoudine Said Mhadji.

La dégringolade de la presse comorienne à l’échelle mondiale

Les intimidations des journalistes gagnent du terrain et les conditions des journalistes ont mises à une rude épreuve. « Dans le classement mondial de la liberté de la presse édition 2021, réalisé par Reporters Sans Frontières (RSF), les Comores ont perdu 9 places. Une chute immense qui s’ajoute de 19 places de l’année dernière. Pour ceux qui s’interrogent sur les raisons de ce recul alarmant de la liberté de la presse dans notre pays, en voici les causes : Agressions, arrestations, intimidations, censures pour ne citer que celles-là », se plaint Chamsoudine Said Mhadji.

Le syndicat national des journalistes aux Comores a rappelé qu’à quelques jours de la journée de la presse, « la démonstration en a encore été faite, avec cette énième arrestation de notre confrère Oubeidillah Mchangama, heureusement libre depuis le vendredi après plus de 50 heures passées à la maison d’arrêt de Moroni ». Selon le Snjc, Oubeidillah est devenu la cible numéro une des autorités. « Victime d’au minimum une arrestation par trimestre, il est le symbole d’une volonté politique flagrante d’étouffer certains points d’actualités. Bien qu’il soit souvent le seul à être enfermé, ces arrestations chroniques contribuent à entretenir un climat de menaces sur l’ensemble de la profession. Le message est clair: il faut faire taire les journalistes. Et les instances internationales en charge de veiller aux Droits de la presse l’ont entendu. C’est pourquoi cette année encore, les Comores sont pointées du doigt », a-t-il avancé.

Instituer un fonds d’appui aux médias

Alors que la production d’une information épurée et équilibrée est une mission qui ne peut être accomplie que par des journalistes formés, équipés et suffisamment rémunérés, les journalistes comoriens renouvèlent leur souhait de voir instituer un fonds d’appui aux médias, qui puisse aider la presse nationale à faire face à ses difficultés d’ordre matériel et de ressources humaines.  « Nous espérons que les députés vont enfin adopter le projet de loi portant code de l’information afin de permettre de formaliser les fonds d’appui aux médias et  de réguler notre métier de journaliste. Comme vous le savez, avec l’arrivée des nouveaux médias en ligne, notre métier est pollué par des pseudos journalistes qui n’ont pas de médias légalement déclarés. La multiplication des sites et autres plateformes numériques nuit à la qualité de l’information et jette un discrédit sur la profession. Le Code de l’information devrait ainsi s’adapter aux grandes mutations technologiques sans porter atteinte à la liberté d’informer », annonce le Snjc.

Le syndicat encourage les patrons des médias privés et publics à veiller à la régularisation des situations de salaires des journalistes. « Il est inadmissible que des medias légalement reconnus exploitent des journalistes pendant des années sans salaire ni contrat de travail. Le Snjc va employer les moyens nécessaires pour défendre les journalistes syndiqués », a-t-il précisé.

Où en est-on avec la carte professionnelle de la presse ?

Le Syndicat national des journalistes aux Comores exhorte les autorités à mettre à la disposition de la commission nationale de distribution de la carte de presse, les moyens lui permettant de parachever la distribution de ce fameux sésame qui, conformément au code de l’information détermine le statut du journaliste comorien.

Nassuf. M. Abdou

 

 

 

 

  

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