Une nouvelle étape dans la lutte contre les crimes financiers aux Comores. La deuxième session de formation sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme a été lancée hier à l’hôtel Itsandra Beach, en présence de plusieurs responsables institutionnels. Cette session, prévue pour durer cinq jours, a pour objectif de renforcer les capacités des acteurs nationaux face aux menaces croissantes que représentent ces phénomènes.
Organisée avec l’appui de la Coalition islamique militaire de lutte contre le terrorisme (IMCTC), cette session s’inscrit dans une stratégie plus large visant à doter les Comores des outils juridiques, techniques et opérationnels nécessaires pour identifier, prévenir et traiter les flux financiers illicites.
Prenant la parole à l’ouverture des travaux, Youssoufa Mohamed Ali, directeur de cabinet chargé de la Défense, a rappelé les vulnérabilités du pays : « L’Union des Comores, en raison de sa position géographique, de la porosité de certaines de ses frontières et de la complexité de ses circuits financiers informels, n’est pas à l’abri. » Il a évoqué les précédents inquiétants, notamment dans le secteur bancaire offshore à Anjouan, pour souligner l’importance d’une vigilance accrue.
Former pour prévenir
Les participants issus de plusieurs institutions clés seront formés sur des thématiques variées : identification et interruption des circuits financiers suspects, obligations légales et déclaratives, rôle des cellules de renseignement financier, gestion de l’information sensible, sanctions, éthique et responsabilité individuelle.
L’un des axes majeurs de la formation porte sur la coordination interinstitutionnelle, indispensable à l’efficacité de toute stratégie nationale contre la criminalité financière.
Une stratégie commune face à une menace globale
Pour l’IMCTC, cette initiative s’inscrit dans le cadre de sa « stratégie intellectuelle », visant à renforcer les compétences des pays membres face aux mutations des réseaux criminels et terroristes. La session actuelle contribue ainsi à la mise en œuvre d’un programme stratégique global, fondé sur la prévention et la coopération.
« Vous aurez l’opportunité d’approfondir vos connaissances, d’acquérir des outils concrets pour détecter, analyser et traiter les cas suspects », a souligné Youssoufa Mohamed Ali.
Au-delà de la formation, les autorités comoriennes souhaitent construire une réponse durable et adaptée aux défis contemporains. Cela passe par une montée en compétence des agents, une meilleure gouvernance des circuits financiers, et un renforcement des valeurs éthiques au sein des institutions.
En multipliant ce type d’initiatives, l’Union des Comores affirme sa volonté de se positionner comme un acteur responsable dans la lutte contre la criminalité financière et le terrorisme à l’échelle régionale et internationale.
Kamal Said Abdou
