Le Rassemblement de l’opposition comorienne (ROC) a entamé une série de rencontres citoyennes sur l’île d’Anjouan, du 18 au 20 septembre. Cette tournée, menée sous le signe du dialogue, de la liberté d’expression et de la mobilisation populaire, se veut une réponse au climat de peur et de silence que l’opposition attribue au régime du président Azali Assoumani.
« Il s’agit de redonner la parole au peuple comorien, particulièrement aux Anjouanais de l’intérieur, qui vivent dans une forme de résignation depuis le retour du colonel Azali au pouvoir », déclare Ahmed Mohamed alias Ben, Coordinateur Général du ROC.
Selon les organisateurs, ces rencontres sont avant tout une démarche citoyenne, visant à recréer un lien direct entre la population et les forces d’opposition. « Ce n’est pas une action politicienne. C’est un acte démocratique et responsable. Nous voulons créer un espace de liberté où chaque citoyen peut s’exprimer », insiste Ahmed Mohamed.
Le ROC affirme vouloir démontrer qu’une autre voix est possible dans le paysage politique comorien, en dehors des carcans partisans. « La politique doit redevenir un instrument au service du peuple, et non un moyen de museler sa voix », martèle-t-il.
Une opposition unie autour de principes clairs
Pour le ROC, ces rassemblements sont également l’occasion de montrer une opposition unie et déterminée. « Nous sommes porteurs d’un projet de société fondé sur la démocratie, le respect des institutions et la justice. Notre force, c’est notre unité dans les principes », affirme le Coordinateur Général.
Il insiste sur le rôle historique que l’opposition entend jouer dans une éventuelle alternance politique, respectueuse des valeurs républicaines.
Interrogé sur les assises de réconciliation nationale promises par le président Azali, le ROC reste prudent et critique. « Ce ne sont que des manœuvres politiques pour gagner du temps et légitimer un pouvoir qui a confisqué la démocratie. La vraie réconciliation ne peut venir que du peuple », explique Ahmed Mohamed.
Il estime que les priorités actuelles des Comoriens concernent davantage leur existence quotidienne et la reconstruction des institutions, que des annonces sans fondements réels.
En conclusion, le ROC souhaite que la population retienne un message clair de ces rencontres : l’espoir est toujours possible. « Nous ne sommes pas condamnés au silence. Chaque Comorien a le droit de participer à la vie publique. Ensemble, dans la liberté et l’unité, nous pouvons bâtir un avenir digne pour notre pays », conclut Ahmed Mohamed.
Kamal Said Abdou
