ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Ong Dahari : 8 ans de combat sans merci pour la protection des espèces marins et terrestres

La protection de l’environnement est devenue une problématique mondiale. Aux Comores, des organisations non gouvernementales s’engagent à lutter pour la protection de l’environnement. L’Ong Dahari par le billet de son co-directeur, Misbahou Mohamed accepte de répondre à nos questions.

Pouvez-vous nous parler de l’Ong Dahari ?

Une association comorienne qui a vu le jour a Ndzouani en 2013. Elle a hérité de nos nombreux travaux avec des nombreux partenaires. Une association qui, depuis 8 ans, mène un combat sans merci à protéger les espèces marins, terrestres et leurs habitats naturels.

Comment l’Ong manifeste sa volonté au service des communautés ?

Ce n’est pas seulement pendant cette période de covid-19 mais aussi, dans la période de Kenneth. Ce n’est pas une première que Dahari lutte pour les événements liés aux catastrophes. Depuis l’arrivé de la covid-19, nous avons jugé nécessaire d’aider les communautés et le gouvernorat de Ndzuani, pour sensibiliser sur les mesures barrières. Nous avons faits, avec la direction régionale de la santé,  les affiches pour sensibiliser aussi des masques dans les zones de forte contamination, et plusieurs matériels aux établissements et à l’université de Patsy. Au milieu de l’année scolaire 2020, un financement de l’Ambassade de Royaume-Unis à Madagascar pour la DRS en qualité de matériels permettant aux médecins de faire leur travail et de mise en place de matériaux de collecte de données par des Smartphones et des ordinateurs qui centralisent et analysent les données quotidiennes de cas.

Dahari limite-t-elle ses activités à Ndzuani ?

Dahari a eu la volonté de travailler dans l’ensemble des iles. A Ndzuani, nous avons installé des programmes établis, structurés et bénéfiques pour faire des extensions. Depuis 2016, nous avons commencé à travailler avec des associations de Ngazidja en termes d’accompagnement sur les pépinières, visites d’échanges de formation. A partir de 2019, nous avons commencé à mettre en place des structures dans 3 villes de Ngazidja (Maweni, Ivenbeni et Sereheni). Nous avons un bureau à Moroni et plus de 5 employés. Nous avons mis des actions en place pour accompagner les agriculteurs et les éleveurs.

Combien d’arbres avez-vous reboisé en 2020 ?

Dans le cadre de nos missions, Dahari lutte pour protéger les terrains dégradés puisque notre île est la plus montagneuse et on détruit la forêt. La terre se dégrade. Parmi nos missions c’est de nous axer sur les plantations d’arbres. Nous avons 5 axes pour protéger la terre et la forêt, notamment accompagner les agriculteurs sur la manière de cultiver et leur donner des pépinières résistantes. Nous avons accompagné 2 500 agriculteurs et plus de 10.000 plantes de bananiers en 2020 avec des formations adaptés.

Pourquoi avez-vous fermé temporairement des  zones de pêche ?

On est dans les iles, nombreux personnes vivent de la pêche et de l’agriculture. On constate un nombre élevé des pêcheurs. Nous avons beaucoup tiré des ressources halieutiques qu’aujourd’hui les besoins ne sont pas compensés par la surpêche et d’autres difficultés liées aux habitats. Dahari a mis en place, des processus pour améliorer les récoltes des ressources marines. Depuis 2015, nous avons fait des contrats avec l’association Blue Ventures, suite à leurs expériences pour nous adapter à notre réalité. Avant de fermer et d’ouvrir les zones de pêches, nous avons faits des discussions avec les pêcheurs pour comprendre pourquoi fermer et ouvrir les zones.

On a commencé par prendre des données concernant les pêches quotidiennes. Nous les avons étudiés avec les pêcheurs et nous nous sommes mis d’accord de mettre des réserves permanentes et provisoires dans les zones de pêches pour permettre aux poissons et poulpes de grandir.

Et l’accord de cogestion pour les chauves-souris de Livingstone ?

Ces chauves-souris de Livingstone ne sont qu’aux Comores, notamment à Anjouan et à Mohéli, mais pas sur tout le territoire. A Anjouan, ils ont 15 dortoirs puisque ils ont des spécificités de survies.  Vu le déboisement, les dortoirs sont détruits à Anjouan et le nombre se réduit.  Depuis 2012, on les compte 2 fois par an par des techniciens et l’université des Comores. Les Comores sont aussi connues pour cet animal. Nous avons a mis un programme de sauvegarde avec ceux qui ont des terrains où il y a les dortoirs. Nous avons échangé longtemps sur l’importance de l’animal, comment les aider à vivre avec des accords de cogestion avec des critères d’engagement. La plupart sont dans la forêt de Moya, nous avons pu protéger 48% de l’espèce.

Quelles sont vos perspectives ?

Nous avons un programme quinquennal, le programme de 2021-2026, qui est en pleine élaboration et qui sera possible en fin d’année. D’autres points changeront surtout dans le domaine de protection de la forêt, vu que la forêt et la biodiversité se dégradent.

Propos recueillis par Ahmed Zaidou

 

 

Laisser un commentaire