ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

La cour d’arbitrage des Comores (CACOM) a célébré, hier mercredi, à Moroni, ses 10 années d’existence. À cette occasion, un atelier d’échanges, de concertation et d’orientation a eu lieu pour en sortir des meilleures stratégies de communication, d’appropriation de ces pratiques et de ces usages. Durant ces 10 années d’existence, 40 saisines ont eu lieu.

À l’issue de 10 années d’existence, la CACOM a tenu, hier, un atelier d’échanges, de concertation et d’orientation pour les meilleures pratiques, usages et fonctionnement. L’atelier a été axé sur la « situation des modes alternatifs de règlements des conflits commerciaux en Union des Comores ». Puisque la CACOM entre dans le cadre des contentieux entre les acteurs du commerce, les hommes d’affaires, entre autres. Cet organe est un espace confidentiel de règlement de litiges commerciaux. Ainsi, durant ces 10 ans d’existence, la CACOM a eu près de 40 saisines résolues et d’autres en échecs. « La CACOM a trois principales missions qui sont la sensibilisation, la promotion et la vulgarisation des MARCS (modes alternatifs de règlement des conflits commerciaux). Depuis 10 ans d’existence, la CACOM a eu près de 40 saisines qui pour la plupart ont abouti à des résolutions et pour le reste par manque le plus souvent de clause compromissoire ou de suivi des parties, la saisine est demeurée sans suite. Il est indéniable que ces pratiques d’arbitrages et de médiations sont des pratiques nouvelles et qui demandent bien entendus une adaptation et une approbation de toutes les parties prenantes », a expliqué le secrétaire général de l’UCCIA, Djamil Boinali. Et lui de poursuivre : « cet atelier d’aujourd’hui est organisé non seulement pour marquer les dix ans de cette cour, mais, surtout pour nous permettre d’échanger autour de cet outil et ses pratiques en vue d’en sortir des meilleurs stratégies de communication, une meilleure appropriation de ces pratiques et de leurs usages ».

Djamaldine Bacar, ancien secrétaire greffier à la CACOM a témoigné l’évolution remarquable de cette instance juridique privée depuis 2012 à nos jours. Selon lui, 3 ans de fonctionnement qui marque le début d’un organe d’arbitrage des contentieux en Union des Comores. « J’ai fait 3 années au poste du secrétaire greffier (entre 2012 à 2015). Sept cas d’affaires des hommes d’affaires ont eu lieu. Certains cas ont abouti à des résultats positifs et d’autres mis sans suite favorable. De ce fait, les hommes d’affaires sont les principaux concernés à la CACOM. En 2012, on n’avait pas des moyens suffisants pour gérer toutes les affaires litigieuses. Mais, aujourd’hui les acteurs commerciaux, les hommes d’affaires peuvent transférer leurs contentieux à la CACOM par sa rapidité, sa simplicité et sa confidentialité. Malgré cela, certains affairistes préfèrent s’adresser leurs contentieux au tribunal classique. Par conséquent, un contentieux doit être écrit entre les concernés afin de le passer à la saisine. Donc, il faut un contrat écrit. Les concernés doivent choisir des arbitres de la CACOM, à travers un consensus mutuel. Toutefois, les concernés peuvent passer à la médiation », a fait savoir Djamaldine Bacar.

Abdoulandhum Ahamada

Me Idrisse Mze, après avoir interrompu à l’audience sur le procès Faina, aurait traité le procureur de la République d’un « petit ». Ce qui a valu sa suspension par une note signée par le greffier en chef auprès de la Cour d’appel. Selon le barreau au cours d’une conférence de presse, hier au select, cette note est illégale. Le barreau envisage un rapport de force et a annoncé un arrêt de travail dès ce vendredi jusqu’au samedi en signe de contestation.

Me Moudjahid est revenu sur un principe sur lequel, un avocat ou un parlementaire ne peut pas être poursuivi en justice à cause des propos déplacés dans l’exercice de son métier. Bien que ce principe soit abrogé en 2020 aux Comores, Me Moudjahid a cité aussi le cas du nouveau code pénal qui a rebondi dans ce même principe. « Nous contestons cette décision de toute manière », a-t-il précisé. D’ailleurs, disait-il, aucune restriction pour un avocat de citer un verset coranique ou d’interpréter une citation d’une personne quelconque dans ses plaidoiries. « Le nouveau code pénal a fait que les plaidoiries d’un avocat ou ses conclusions ne doivent aucunement faire l’objet de poursuite. Ce qui laisse comprendre qu’un avocat n’a pas de limites », a-t-il précisé. Les avocats ne cessent de crier de la manière dont ils sont traités pendant leurs activités au palais de justice. Me Abdoulwahab Mohamed, président du conseil de l’ordre est revenu sur la note signée par le greffier en chef auprès de la cour d’appel le 31 mai dernier.

Me Idrisse a reconnu la faute

Malgré qu’il ait reconnu la faute, Me Idrisse Mze est privé d’exercer ses activités au palais de justice de Moroni. Il est interdit de plaider en audience publique ni de se rendre aux  bureaux de chefs des juridictions même en cas d’audience en cabinet, selon le président du conseil de l’ordre. Celui-ci a ajouté que ni le  conseil de l’ordre ni l’intéressé n’est mis au  courant de cette note. Ce qui signifie que Me Idrisse est considéré comme persona non grata à l’égard de la justice, selon le président du conseil de l’ordre. Le désordre règne au sein du palais de justice de Moroni. « Le 2 juin dernier les chefs des juridictions qui ne rien d’autres que le premier président de la cour d’appel, le procureur général, procureur de la République et le président du tribunal ont  tenu une assemblée générale qui est allé dans le sens de la note signée par le greffier en chef auprès de la cour d’appel.

L’anarchie règne au sein de la justice ?

« Etant donné que cette assemblée n’est pas légale,  nous considérons que cette décision n’est qu’une simple publicité », a souligné le président du conseil de l’ordre. Ce dernier s’est réuni mercredi en assemblée générale. Quelques résolutions ont été prises notamment l’arrêt de travail dès ce vendredi jusqu’à demain en signe de contestation de cette décision. Mais cela n’a pas abouti à une solution, le conseil a prévu un rapport de force. Le président du conseil a rappelé que le juge n’a pas le droit de prendre une mesure disciplinaire à l’encontre d’un avocat. « C’est un principe universel », a-t-il insisté. L’objectif pour les conférenciers est de prendre à témoin la population comorienne de l’humiliation que le corps des avocats continue à subir au palais de justice de Moroni.  Le conseil a condamné la décision qui n’est pas fait référence d’aucun texte et a promis d’aller jusqu’au bout. 

Kamal Said Abdou

Au cours d’une conférence de presse au ministère de la justice, le garde des sceaux est revenu sur les procès déroulés récemment. Interrogé sur le cas Sambi, le ministre Djaé Ahamada Chanfi dit qu’il espère faire le bilan de tous les dossiers avant la fête de l’indépendance en juillet prochain.

L’ancien président Sambi est en détention provisoire il y a 4 ans dans sa résidence de Voidjou, au nord de la capitale. Djaé Ahamada Chanfi, ministre de la justice a tenu à rappeler qu’il n’est ni juge ni procureur ni avocat. « Je suis le garde des sceaux, ministre de la justice. Quand on est ministre de la justice la première chose, c’est de savoir quel est l’intérêt d’appréciation. Mon intérêt d’appréciation c’est le respect de l’instruction judiciaire », a-t-il précisé. En tant que ministère de la justice, disait-il, notre rôle est de faire tout pour donner les moyens humains, matériels et financiers pour que la justice ait dans le bon sens. « Moi en tant que ministre de la justice, je n’ai pas le droit de me mêler de ce qui se passe à la justice. Je n’ai pas le droit de dire que le dossier de la citoyenneté économique évolue tel ou tel », a-t-il indiqué.

Sur avis de son médecin, l’ancien président Sambi doit partir pour des soins médicaux. Dans une ordonnance, le juge d’instruction saisi sur le dossier a même autorisé l’ancien président de partir pour des soins. Aucune décision judiciaire n’est venue annuler cette ordonnance, selon son avocat Me Ahamada Mahamoudou.  Le ministre a dit ne pas avoir reçu aucun certificat médical de l’ancien président. « J’ai vu seulement les dossiers médicaux concernant l’affaire des lingots », a souligné le ministre de la justice. « Quelle que soit l’appellation du dossier, nous espérons nous retrouver ici début juillet avant même la fête nationale pour faire le bilan de tous les dossiers », a conclu le ministre de la justice. 

Kamal Said Abdou

Débutés depuis la semaine dernière, les procès de la cour d’Assises ont pris fin. Hier lundi, c’était le procès d’un acte d’une véritable tragédie, notamment l’agression et assassinat de la petite fille Faina âgée de cinq ans. Deux hommes sont comparus devant le juge : Noel Said Ali et Wazir Youssouf. Le verdict est tombé, la perpétuité pour Noel, auteur principal et 20 ans de réclusion criminelle pour Wazir pour non dénonciation de crime.

La justice a condamné, hier lundi, un mineur à une peine de réclusion criminelle à perpétuité pour viol et meurtre de la petite Faina âgée de cinq ans. Un autre jeune a été condamné à 20 ans d’emprisonnement pour non dénonciation du crime. Tous deux sont des mineurs. Mais ils ne bénéficient aucune circonstance de mineurs. C’est une affaire de violences sexuelles et de meurtre. Les avocats de la victime ont relaté les faits.

La petite Faina est abusée et tuée en mai 2021. Son corps a été retrouvé dans un trou creusé recouvert d’une feuille de tôle sur laquelle une pierre était posée un peu, à Mwembwadju, village de son père. La découverte de son corps a déclenché une chasse à l’homme qui a abouti à l’arrestation des hommes. Le procès tant attendu a eu lieu hier. L’association Faina a réussi à mobiliser de monde.

Pour rappel, en mai 2021, un des avocats de la petite Faina a déclaré que : « un des inculpés a reconnu l’acte de viol, mais pas l’assassinat, pendant que l’autre est reconnu coupable pour non dénonciation malgré qu’il rejette toute responsabilité portée contre lui. » Un viol et un meurtre d’une fillette. Ce meurtre avait soulevé une vague d’indignation de tout un peuple. L’affaire a aussi relancé le débat sur la protection de l’enfant dans un pays régulièrement marqué par les violences et agressions sexuelles. La condamnation de Noel est-elle une condamnation clémente ?

KDBA

 

19 mai 2018-19 mai 2022, 4 ans depuis que l’ancien président est en détention provisoire dans sa résidence à Voidju. « Pour le président Azali, Sambi est une bête noire qu’il faut garder encore plus longtemps en prison », a lâché hier devant la presse dans son cabinet, Me Mahamoudou.

Cela fait 4 ans que l’ancien président Sambi est en détention provisoire dans sa résidence à Voidju. En rappel, l’ancien président Sambi est inculpé de « corruption, détournement de deniers publics, complicité de faux et usage de faux » dans une affaire de vente de passeport à des apatrides. Il a été mis en résidence surveillée pour la première fois pour une note circulaire en date du 19 mai 2018, signée par le secrétaire général du ministère de l’intérieur, Saïd Abdou Djaé.

Une procédure contestée par son avocat le 20 mai 2018. « Depuis le 20 mai, nous avons entamé des procédures pour contester les mesures prises par le secrétaire général du ministère de l’intérieur. Arrivé le 17 septembre  2018, après la saisine du juge de référé, le président du tribunal nous a confirmé que la note du 19 mai 2018 signée par le secrétaire général du ministère de l’intérieur est levée le 19 août 2018. Le président du tribunal nous a aussi dit que notre demande de levée de cette mesure est bien sans objet », a rappelé l’avocat.

Le 20 mai de cette même année, l’ancien président Sambi est inculpé par le juge d’instruction. « Entre le 20 mai et le 19 août 2018, nous avons formulé un certain nombre de demandes de mise en liberté provisoire refusée par le juge. Arrivé le 19  décembre 2018, le juge a renouvelé le mandat de dépôt. 20 avril 2019, le délai de 4 mois est expiré. Ce jour-là, j’ai déposé une demande de mise en liberté d’office, refusée par le juge », a-t-il raconté. Ce qui fait que depuis le 20 avril 2019 jusqu’à aujourd’hui, « nous sommes dans une situation de non droit », a mentionné Me Mahamoudou. A l’en croire, depuis le 19 avril 2019 jusqu’à aujourd’hui, aucune décision de la justice qui vient de nous dire que « l’ancien président Sambi est en détention provisoire ou détention définitive », a-t-il fait savoir

La loi de 2013 est incompatible avec la procédure engagée

Le jour où l’ancien président Sambi est inculpé, le juge ne l’a pas mentionné sur le procès-verbal de première comparution, selon l’avocat de Sambi. « En février 2018, à l’expiration du mandat de dépôt, un réquisitoire supplétif est formulé par le parquet de la république. Or, le réquisitoire supplétif est un fait nouveau qui doit venir s’ajouter dans le dossier. Et pourtant, aucun fait nouveau n’a été ajouté dans le dossier. Le procureur de la république à travers une ordonnance supplétive, a ordonné au juge d’appliquer l’ordonnance de 1992 et la loi de 2013. Il faut noter, cependant, que la loi de 2013 est venue compléter la loi de 2008 concernant la commission nationale anti-corruption. « Ce sont deux lois qui n’ont rien avoir avec la procédure de l’ancien président Sambi », a-t-il insisté.

La date du procès n’est pas communiquée

Ni la date du procès encore moins le montant de détournement n’est connu jusqu’à lors. « 4 ans déjà, j’ignore combien le montant dont l’ancien président Sambi est reproché d’avoir  détourné. Est-ce que c’est 105 millions ou 135 millions évoqués par Dhoulkamal ? », s’est-t-interrogé. Selon l’avocat, le président Azali a décidé de maintenir l’ancien président Sambi en prison pour rester encore plus longtemps au pouvoir tranquillement. « Pour Azali, Sambi est une bête noire qu’il faut garder en prison », conclut-il. 

Kamal Saïd Abdou

 

Les audiences auprès de la cour d’assises de Moroni se poursuivent. Hier, au Palais de justice de Moroni, Kamal Ousseine natif de Oungoni Badjini, est reconnu coupable d’avoir violé sa propre fille. Il est condamné à 20 ans de prison ferme par la cour d’assises.

Père et fille à l’épreuve d’un procès d’inceste. Le verdict est tombé hier après plusieurs heures d’auditions auprès de la cour d’assises de Moroni. Rappelons que les audiences portent sur les agressions sexuelles. Me Idrisse Mzé Mogne, avocat de la partie civile a rapporté les faits. « Il s’agit d’un père de famille qui a violé sa propre fille à l’âge de 14 ans au mois de ramadan », a-t-il expliqué. Violée par son père, la jeune fille se sent-elle aujourd’hui « vivre comme une mort vivante ? »

Conformément à l’article 302 du code pénal comorien, « c’est une réclusion criminelle allant de 15 à 20 ans de prison ferme », selon le parquet général. Pour Me Idrisse, trois éléments graves sont à noter dans cette infraction. Il s’agit d’abord le fait de violer sa propre fille, en suite au mois de ramadan et enfin la fille est tombée enceinte et qu’il a tenté de l’avorter en utilisant des moyens non appropriés. « Néanmoins, l’auteur a reconnu les faits qui lui sont reprochés. C’est quand même une satisfaction. Nous, partie civile, sommes satisfaits même si nous avons sollicité la cour de prendre en compte l’acte barbare accompli par l’auteur conforment à l’article 302 alinéa 11 du nouveau code pénal comorien qui a précisé que s’il y a eu un acte de barbarie la peine encourue doit aller jusqu’à la perpétuité », a fait savoir l’avocat avant de souligner que le parquet général a sollicité 20 ans de prison et la cour accepté.

Me Idrisse, a fait savoir que la famille de la victime a sollicité l’application de la loi. « Normalement, les agressions sexuelles sont prévues de 15 à 20 ans en vertu des articles déjà cités. C’est ce qu’a fait la cour », a conclu Me Idrisse.

Kamal Saïd Abdou

Meurtres, disparitions, viols font état lors des procès de la Cour d’assises débutés depuis mardi dernier, au tribunal de Moroni. Le sujet est d’actualité à Anjouan

Ces dernières années, les crimes prennent de l’ampleur. Contrairement à ce que l’on puisse croire des Comores. La peur envahit. Des corps retrouvés calcinés, refroidis, nus, en décompositions, et des odeurs infectes qui prennent à la gorge et attirent le plus souvent des mouches. Une période morose pour les familles des victimes qui chaque année se remémorent les victimes et espèrent que justice soit faite. Une bouffée d’oxygène pour les familles à l’ouverture des procès de la Cour d’assises. Lutter inlassablement contre l’oubli, c’est un des préoccupations des familles des victimes. Rattraper un tueur ou un violeur susceptible de sévir encore, c’est ce que doit faire la justice pour pouvoir rendre cette confiance de la justice à la population, mais aussi apaiser le cœur des familles. Rendre justice. Tels sont les espoirs fondés sur l’ouverture de ces procès.

Comme à l’accoutumée, dans la Cour d’assises « la condamnation à la peine de mort n’est souvent pas exécutée », même si certains disent que « l’exécution en public serait la solution aux fléaux » et puisque « nos prisons ne sont pas assez sécurisées et que le coupable de la petite Roukayat, 3 ans, kidnappée et retrouvée morte, 5 jours après, près de son domicile s’est échappé de la prison de Koki. Depuis aucune nouvelle », a fait savoir un membre de sa famille.

Le sujet est d’actualité dans l’île d’Anjouan. Au marché, dans les places publiques, sur les réseaux sociaux, on parle que des procès de cette juridiction et certaines personnes lambda ne comprennent pas le rôle de cette juridiction. Un avocat du barreau de Mutsamudu explique que « la Cour d’assises est une juridiction compétente pour les crimes graves qui ne peuvent être renvoyés devant le tribunal correctionnel, à savoir le meurtre ou la tentative de meurtre, l’assassinat ou la tentative d’assassinat, la prise d’otage mortelle ou encore les faits de meurtres graves ». 

Ahmed Zaidou

Un accord tripartite d’un montant de 1,23 milliards  de nos francs est signé samedi dernier au ministère des finances entre le ministère de la justice, l’ambassade de France et le ministère des finances. Il s’agit d’un accord qui appuie le secteur de la justice pour que cette dernière soit équitable.

La France et les Comores se sont engagées vers une nouvelle dynamique de partenariat à travers la signature d’un document cadre dont le plan de développement France-Comores financé par la France à hauteur de 73,8 milliards de nos francs. « C’est le fruit de la conférence des bailleurs de fonds tenue à Paris en décembre 2019 », a rappelé Djaé Ahamada Chanfi, ministre de la justice. Cette conférence a ressorti le plan de développement France-Comores visant en priorité les secteurs de la formation et de l’insertion professionnelle des jeunes, de l’éducation, la santé, de l’aménagement du territoire ainsi que les activités génératrices d’emploi en zones rurales.

L’accord tripartite portant sur le projet « justice plus équitable » signé entre le ministère de la justice, celui des finances et l’ambassade de France via l’agence Française de développement vient de concrétiser la volonté de deux pays de faire les Comores « un pays émergent, respectueux des droits de l’homme, de l’égalité de genre et promouvoir l’État de droit et dont l’un des axes clés est de réformer la justice en vue de promouvoir son indépendance, son intégrité et son efficacité, en conformité avec les standards et les engagements internationaux.

Selon le communiqué de presse, le projet « d’une justice plus équitable » contribue à cet objectif, à travers la prise en charge de la formation initiale de 40 futurs greffiers. En ce sens que le projet suit la logique de la continuité directe du projet Comjus mis en œuvre par l’ambassade de France, qui s’est achevé en janvier 2022 et qui avait permis l’organisation d’un concours pour le recrutement de 22 premiers auditeurs de justice et 20 élèves greffiers. « On peut dire que c’est une justice comorienne qui est en train d’être renforcée pour répondre à plusieurs critères. D’abord la crédibilité de la justice vis-à-vis de la population comorienne, ensuite, la crédibilité vis-à-vis des partenaires au développement surtout dans le secteur privé pour que ce dernier soit attractif et enfin la crédibilité vis-à-vis de notre seigneur », explique le ministre des finances, Kamalidin Soeuf. L’argentier du pays a fait savoir qu’une justice plus équitable signifie plusieurs choses. Cela signifie tout d’abord l’équité, l’inclusivité et le renforcement des capacités de l’ensemble du personnel de l’appareil judiciaire.

Pour Sylvain Riquier, ambassadeur de France aux Comores, ce projet contribuera, plus largement, au renforcement des capacités des personnels judiciaire, à travers un appui à la modernisation de l’offre diplomate à l’université, à la spécialisation des magistrats, ainsi qu’à la réflexion sur la mise en place aux Comores d’un centre de formation des professionnels de la justice. « Au terme de ce projet, les effectifs des magistrats et des greffiers aux Comores seront donc structurellement renforcés, répondant ainsi aux 3 enjeux relatifs à la modernisation du système judiciaire, à la promotion de l’État de droit et à l’amélioration du climat des affaires », a souligné l’ambassadeur de France.

A l’en croire, le renforcement des capacités des personnels judiciaires, magistrats et greffiers, ne saurait à lui seul garantir l’avènement d’un système judiciaire qui répondrait pleinement à la demande sociale d’équité et de respect des droits. « Ceci relève de processus plus globaux et profonds. Je sais qu’il existe une volonté partagée pour approfondir, dans les années qui viennent, le partenariat autour de ces sujets essentiels », a-t-il témoigné. 

Kamal Said Abdou

 

 

13 ans après le drame ayant coûté la vie de 153 comoriens, le procès est ouvert depuis lundi dernier au tribunal correctionnel de Paris. Bahia Bakari, seule survivante du crash et qui se bat au côté des victimes souhaite la manifestation de la vérité sur les causes du crash afin d’établir la responsabilité.

Les familles des victimes attendent jusqu’à lors la vérité sur les causes réelles du crash et l’indemnisation des victimes. A Paris où plusieurs familles des victimes y résident ont fait le déplacement pour assister au procès ouvert au tribunal correctionnel et qui prendra fin le 6 juin prochain. Bahia Bakari, seule survivante du crash n’en demande pas trop. « Je demande la vérité sur les causes de l’accident. C’est une responsabilité qui doit être faite et établie auprès de la compagnie. C’est vraiment elle qui est le responsable mais aussi le règlement des indemnités étant donné que tout le monde n’a pas perçu. Tout de même, il y a des personnes qui n’ont perçu qu’un versement partiel », a souligné Bahia Bakari.

Pendant que la compagnie décline la responsabilité, l’instruction vient de conclure par ailleurs que l’état de l’appareil, un Airbus sorti d’usine en 1990, n’était pas en cause, ni la météo, la foudre ou un missile. Et cela ne suffit pas de prouver que la compagnie n’est pas responsable. Elle a été reprochée d’avoir maintenu les vols de nuit pour Moroni, malgré les pannes de longue date des feux de balisage de l’aéroport de Hahaya. Au moment de l’accident, les conditions de voyage entre la France et les Comores, via le Yémen, étaient dénoncées de longue date par des passagers. Un banc des accusés vide au tribunal correctionnel de Paris. La compagnie Yemenia Airways qui devait se présenter au tribunal n’était pas présente. La guerre au Yémen en est la cause, selon les avocats de la défense.

Kamal Said Abdou

Au cours d’une rencontre avec la presse mercredi dernier dans son bureau, Djaé Ahamada Chanfi, ministre de la justice, a annoncé l’ouverture des procès auprès de la Cour d’assises à partir du 13 mai prochain. Mais, le ministre n’a annoncé la date pour le dossier de la citoyenneté économique.

Tout le monde est en attente du procès dit « citoyenneté économique ». Mais le mystère qui entoure ce dossier pourrait encore le faire trainer. L’enquête publiée par la justice de Dubai a révélé plusieurs noms de certains dirigeants du régime actuel comme d’autres noms des anciens dirigeants. Au cours d’une conférence de presse dans son bureau, Djaé Ahamada Chanfi a préféré ne pas en parler.

 Au contraire, il a promis l’organisation des procès relatifs aux agressions sexuelles et crimes le 13 mai prochain auprès de la Cour d’assises. Le garde des sceaux a d’abord fait savoir que le dossier de la citoyenneté économique n’est pas un dossier d’une seule personne. « C’est un dossier dit citoyenneté économique. Je sais que vous allez me poser la question sur ce sujet », a-t-il indiqué. Le ministre est revenu sur les infrastructures déjà engagées au niveau de la justice. Il a cité notamment, la nomination des nouveaux juges et l’organisation prochainement du concours des greffiers. « Ceux qui ont leurs licences et maitrises pourront poursuivre la formation, soit à Rabat au Maroc, soit à Bordeaux en France et d’autres seront recrutés », a-t-il avancé. S’agissant du palais de justice, le ministre de la justice espère qu’un nouveau bâtiment où il y aura plusieurs salles d’audiences soit construit.

Kamal Said Abdou