ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Deux mois après les élections, le président du parti Comores Alternatives est revenu dans cet entretien sur le déroulement des élections, la situation politique que traverse le pays, l’adhésion des Comores à l’organisation mondiale du commerce.

Dans deux mois, Azali sera réinvesti  président de la république. Quelles leçons avez-vous tiré des dernières élections? Quelles perspectives envisagez- vous après ces élections ?

D’abord, je n’espère pas que dans deux mois, on aura   à assister à une investiture qui n’est autre que la perpétuation de la destruction de notre pays et la mort à petit feu de notre jeune nation et de notre  peuple. Pour votre question, les mascarades électorales d’Azali Assoumani nous ont donné au moins quatre leçons : la première, c’est qu’elles nous ont confirmé ce que nous savions déjà que le peuple comorien n’a jamais  aimé et ni  choisi Azali Assoumani et cela jusqu’à ceux qui lui servent matin et soir.  La deuxième est l’exposition, au niveau international, du rejet du peuple comorien vis-à-vis d’Azali Assoumani  annoncé par le président de la commission électorale nationale indépendante (CENI), qui a déclaré qu’Azali Assoumani n’ est élu  que  par 16,3 % de la population comorienne, une proportion ou un nombre d’électeurs inférieur à celui des habitants de la ville de Moroni. Quelle qu’en soit la modification et le tripatouillage de la cour suprême– institution mortifère et sénile- le monde a retenu la réalité du régime assis sur la force des armes. La  troisième leçon  est  que le peuple est prêt à tout pour que ce régime s’en aille. Et je profite de cette occasion, pour saluer la mémoire du jeune martyr   de 21 ans, Mouslim Ahamada , de Mdjihari Hamahamet Grande Comore, que Dieu lui ouvre la porte du paradis et la place avec les martyrs de la bataille de Badr. Nous disons à sa famille et aux familles des jeunes blessés et  emprisonnés sans aucun jugement et sans aucune crime sauf  d’avoir dénoncé et demandé la fin de la barbarie du régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani, que le sacrifice et le courage de leurs enfants ne seront pas vaines ni oubliés. Le moment venu, le peuple et la nation leur rendront hommage. La manifestation de la jeunesse au risque de leur vie contre le régime d’Azali Assoumani est le signe du rejet total par le peuple. Le peuple Comorien – surtout la jeunesse comorienne – sait qu’il ne peut  compter que sur sa propre force, ses énergies et son sang pour libérer le pays du régime macabre et dictatorial. La jeunesse  a compris que le rempart contre la dictature n’est pas les armes, ni l’armée dont certains sont corrompus, ni l’opinion internationale  qui ne voit que ses intérêts mais  elle – la jeunesse comorienne. La quatrième et dernière leçon qu’on peut tirer de ces mascarades électorales, est que nous avons – je parle pour l’opposition en générale – l’occasion de nous débarrasser de ce régime macabre et dictatorial.   La lutte n’est pas finie tant qu’Azali ASSOUMANI  est au pouvoir aux Comores. Nous continuerons la lutte, dispersés ou rassemblés au sein de l’opposition nationale comorienne  surtout avec l’appui du peuple comorien, plus particulièrement la jeunesse. La jeunesse comorienne est le fer de lance de ce combat contre l’injustice, la pauvreté organisée et la barbarie. On voit aujourd’hui en Afrique de l’Ouest, plus particulièrement au Mali, au Niger, au Burkina Faso, que les changements de régime ont été amorcés par la jeunesse et soutenus par l’armée. Des jeunes officiers patriotes et non corrompus existent aussi aux Comores. Au Sénégal, il y aura des élections dimanche 24 Mars 2024, c’est grâce à la mobilisation de la jeunesse qui ne s’est pas pliée à la corruption ou à la pression familiale. La perspective est l’unification de l’opposition soutenue par le peuple, plus particulièrement la jeunesse y compris de l’armée, pour mettre fin à ce régime.  

Comment avez-vous constaté la position de l’opposition pendant et après les élections ?

L’opposition comorienne est multiple et a un seul objectif, la chute du régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani ainsi que le système qui le tient et une seule cible Azali Assoumani. Au cours de ces mascarades électorales, il y a eu ceux qui ont accepté d’y participer, puisque pour eux, c’était l’unique moyen de se débarrasser de ce régime. D’autres, comme nous et le parti Comores Alternatives (P.C.A)  et  aussi le Front commun élargi (FCE) – regroupant la plupart des partis de l’opposition comorienne- dirigé par Mohamed Ali Soilihi, sont convaincus qu’Azali Assoumani ne connaît pas la notion d’élections inclusives et transparentes pour y risquer de participer. Aujourd’hui le constat est sans appel et seule la force reste l’unique moyen de faire partir ce régime macabre et dictatorial  afin d’instaurer une transition qui remettra le pays et ses institutions démocratiques et d’y organiser des élections transparentes et inclusives.

Quelle lecture faites-vous sur la situation politique que traverse le pays ?

On est dans un état de fin de règne du régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani. Les mascarades électorales et les résultats- ayant été publiés par la commission électorale nationale indépendante (CENI) sensée piloté par le régime annonçant, le 16 Janvier  2024, le fameux « 16, 3 %  seulement des électeurs » qui se sont allés urnes et sur les 16, 3%,  Azali Assoumani a eu 62,9%.-  et qui sont suivis par  des  manifestations  populaires  de la jeunesse Comorienne pendant au moins trois jours à Moroni. Ces manifestations ont déshabillé  le pouvoir et ont  fait changer le camp de la peur. En étant président de l’Union Africaine et candidat Azali Assoumani savaient que  les mascarades électorales  ont été suivies dans le monde entier, par les médias occidentaux et aussi les réseaux sociaux. Mais il croyait avoir tout maîtrisé,  y compris les résultats. La France – très critiquée dans les médias et même expulsée dans plus de trois pays d’Afrique francophone – est obligée d’ignorer le soldat Azali Assoumani qui ne donne pas une bonne presse par rapport au monde occidental et à la politique européenne et française.  Rejeté par la population comorienne et insoutenable par son maître – la France de Macron qui veut être un leader Européen contre le pouvoir  de Vladimir Poutine  – le régime macabre dictatorial d’Azali  Assoumani vit ses derniers jours. La trêve – si on peut parler d’un arrêt d’hostilité temporaire entre le régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani et le peuple – ne va pas trop durer. Le régime se croit avoir un peu de souffle en brandissant un torchon de son maître, Emmanuel Macron, comme un trophée  de guerre –en prenant une photo avec l’ambassadeur de France à Moroni – quelle petitesse et humiliation pour les Comores et les Comoriens. Les Comores ont connu des  présidents, parfois dictateurs, mais jamais minables à ce point  en croyant qu’une lettre d’un président français vaut tout, dans un processus électoral d’un pays étranger et souverain. Vous avez vu le président malgache –Andry Rajoelina, élu le 16 Novembre  2023 ou celui du Congo Kinshasa, Felix  Tshisekedi, élu le 20 Janvier 2024,  brandir une lettre du président français ? La réponse est non  car ce sont des dirigeants politiques  qui se respectent et  font confiance à leur peuple.      

Les Comores sont officiellement membres de l’OMC. Quel est votre ressenti ?

C’est une action qui consiste à satisfaire la France en inscrivant les Comores  à l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) sur la base de trois îles  en excluant Mayotte  au lieu de quatre îles comme on  a été admis au niveau des Nations Unies le 12 Novembre 1975. C’est après avoir signé notre adhésion à l’OMC – en trahissant son pays – qu’Azali ASSOUMANI a pu faire céder  le président de la république française  de lui  écrire une  lettre comme récompense.  Azali Assoumani n’agit que pour plaire à la France- en détruisant l’unité de notre pays à commencer à nous faire perdre Mayotte  –  et à servir sa famille.

Que voyez-vous des Comores dans les prochaines années ?

Le monde aujourd’hui traverse une période de grande incertitude et de guerre, que ce soit en Afrique – au Soudan, au Congo Kinshasa et au Somalie – en Europe  en Ukraine  et au Moyen-Orient  avec la Guerre d’Israël contre la Palestine. Dans cette période difficile et incertaine où  chaque pays, voire leader politique, pense à se  préparer et s’assurer pour sa survie tant au niveau alimentaire que sécuritaire. La leçon  du covid-19 reste ancré dans nos esprit que la politique de la main  et de la « servitude volontaire »  avait ses limites Pour les Comores et Comoriens, les premiers objectifs et l’unique objectif immédiate est de faire partir le régime macabre  et dictatorial  d’Azali Assoumani et du système qui le tient celui de la françafrique afin d’adopter la voie de développement économique et social. Pour y arriver nous devons faire beaucoup de sacrifices  en agissant dès  maintenant sans attendre le 26 mai 2024 comme le disent  certains leaders politiques pour nous endormir. Le chemin n’est pas lisse et le combat sera rude mais nous devons le mener sans état d’âme. Personne ne viendra à notre secours et personne ne doit nous faire peur ou reculer  quelle qu’en soit leur puissance .Que la paix soit à celui qui suit la bonne voie.

Propos recueillis par KDBA

Bien que les résultats provisoires soient contestés par les candidats contre le pouvoir, la Cour suprême a proclamé hier mercredi les résultats définitifs. Sans surprise, Azali est déclaré élu dès le premier tour avec 57,02%. La Cour suprême a rejeté ainsi les recours qui contestaient l’élection d’Azali Assoumani à la présidentielle et met fin au contentieux du 14 janvier 2024.

Alors qu’il était déclaré élu provisoirement avec 62,97% par la commission électorale nationale indépendante, la Cour suprême a proclamé, quant à elle, les résultats définitifs plaçant l’actuel président en tête avec 57,02%%. Le président Azali est ainsi réélu dès le premier tour.

Le double scrutin du 14 janvier dernier a, selon les candidats opposants, été entaché par des allégations de fraudes et contestées en justice. Mais la plus haute juridiction du pays n’est pas revenue sur les résultats des élections.

Plus de 300 mille comoriens ont été appelé aux urnes pour élire le président de l’Union et les gouverneurs des îles. Le double scrutin qui s’était globalement déroulé dans le calme, avait été entaché par des retards d’acheminement du matériel électoral et des bourrages d’urnes, conduisant des électeurs et l’opposition à dénoncer des fraudes massives.

L’opposition n’a pas usé de fioritures langagières pour attaquer une mascarade électorale laquelle a accouché un braquage électoral. Le scrutin truqué est monnaie courante aux Comores mais le candidat déclaré élu n’a jamais déposé un recours contestant les résultats. Et c’est le cas des élections 2024. Le parti au pouvoir a contesté le taux de participation de 16,30%.

Il est à retenir que la Cour suprême a validé également l’élection des gouverneurs des îles, plus particulièrement Ibrahim Mze élu avec 50,66%, Dr Zaidou 50,90% et Mme Chamina élus avec 51,06%, dès le premier tour. Et le taux de participation est passé de 16,30 à 56,44%.

KDBA

Elections 2024 : Quel sort pour l’opposition ?

Elections 2024 : Quel sort pour l’opposition ?

Alors qu’à quelques heures de la proclamation des résultats définitifs du double scrutin du 14 janvier, l’opposition a fait une sortie médiatique. C’était pour prévenir la Cour suprême de faire de la lumière sur les résultats et faire le point sur leur rencontre avec la communauté internationale. Mais, tout a été bâclé, la Cour suprême confirme l’élection d’Azali Assoumani et ses gouverneurs des îles.

L’opposition avait demandé l’annulation du scrutin pour organiser des nouvelles élections qui seraient transparentes, crédibles et démocratiques.

En vain. Malgré l’annulation de certains bureaux de vote par la Cour suprême, Azali Assoumani est déclaré élu président ainsi que ses gouverneurs des îles, dès le premier tour. Aucun candidat de l’opposition à la présidentielle n’a atteint 15% des suffrages.

Pourtant, avant la proclamation des résultats définitifs par la Cour suprême, les candidats de l’opposition (présidentielle et gubernatoriales) se sont réunis devant la presse pour prévenir la Cour suprême de tout résultat qui ne refléterait pas à la réalité des procès-verbaux en leur possession.

« Nous sommes unis avec les candidats aux gubernatoriales pour une même cause. Nous avons rencontré la communauté internationale pour leur faire part de nos doléances en demandant l’annulation des élections. Nous leur avons rappelé de ne pas être menti par la Cour suprême comme la Ceni a menti l’Union Africaine. Nous avons prévenu la communauté internationale que si la Cour suprême s’est déclaré favorable au pouvoir, le pays risque d’être sombré par une crise sans précédent », a fait savoir le candidat du parti Juwa, Dar Salim Issa.

L’avenir politique des candidats de l’opposition est incertain en se conformant à la nouvelle Constitution de 2018. Il faudra attendre 20 ans pour le retour du pouvoir dans l’île de Ngazidja.

Pour rappel, au lendemain des résultats provisoires par la Ceni, un mouvement d’insurrection s’est soulevé. On a vécu un théâtre d’échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants faisant plusieurs blessés, un mort et des centaines d’arrestations. 

KDBA

Mardi 23 janvier, le candidat au poste de gouverneur de Ngazidja, Moussa Ibrahim, a dans un point de presse, contesté les résultats provisoires de la CENI, et a dénoncé des fraudes massives avec preuves à l’appui. Ainsi, il a fait appel à la Cour suprême à jouer son rôle. Une Cour dont il a entièrement confiance en sa juridiction. Toutefois, le juge du contentieux électoral a déclaré  les candidats du pouvoir, vainqueurs dès les premiers tours.

Après les recours déposés par les 5 candidats de l’opposition aux élections présidentielles, suivis par des candidats au poste de gouverneur de Mohéli excepté Mme Chamina, candidate de l’alliance de la mouvance présidentielle (AMP), c’est au tour de Moussa Ibrahim d’apporter sa touche de recours à la Cour Suprême.

En effet,  après vérifications des  procès-verbaux dans l’ensemble de l’île, le candidat Moussa Ibrahim dit être surpris de ne pas passer au second tour.

À l’appui, ce dernier  dit disposer des preuves des délits majeurs qui appuient sur le vol du scrutin du 14 janvier et les a exposés au public avant d’aller déposer son recours à la Cour suprême.

« Dans la région de Bambao ya mboini, plus de 300 cartes ont été octroyées pour aller voter dans des bureaux fantômes. On a retrouvé aussi des procurations dont certaines  étaient signées par le procureur d’autres étaient vierges, des listes électorales cochées à l’avance. Tous des actes se sont déroulés entre Serehini et Ndrouani », a-t-il témoigné.

À Tsinimoipanga, si les électeurs n’ont pas voté c’est parce qu’ils étaient contraints d’émarger en avance pour soit disant pouvoir récupérer les cartes d’électeurs », a précisé Moussa Ibrahim.

Face à cette situation, le candidat a décidé de faire recours à la Cour suprême et il dit faire entièrement confiance en cette dernière car « elle est dirigée par un homme sage qui ne laisserait pas la paix de ce pays partir en vrille. »

« J’ai décidé de déposer un recours à la Cour suprême, une Cour dont la paix de ce pays repose entre leurs mains. J’ai confiance en cette instance car le juge qui est à sa tête non seulement qu’il est un homme très religieux, il est aussi un descendant direct du ligné du prophète Mohammad (saw) », confie-t-il. Hélas, c’est Ibrahim Mzé du parti Crc qui est déclaré élu gouverneur.

Le candidat a aussi remercié ses électeurs et tous ceux qui l’ont soutenu pendant la campagne électorale. « J’appelle à tous les cadres de Bambao, de la ville d’Ikoni de me rejoindre pour remercier ensemble la ville de Moroni pour leur soutien massif et surtout je lance un appel à un homme de droit, qui n’a jamais manqué de courage de cette région de Bambao, à savoir Youssouf Mohamed Boina de venir militer et  combattre à mes côtés. Ainsi, Je ne pourrai pas finir ma déclaration sans avoir eu à présenter mes condoléances à la famille et au proches du défunt Mouslim et sachez aussi que  justice sévère sera faite pour le  coupable de ce meurtre que je sois élu ou non », a-t-il conclu.

Inmadoudine Bacar

Les candidats aux élections du 14 janvier  dernier et la mouvance présidentielle sont respectivement reçus par les Nations unies au sujet des résultats provisoires proclamés par la Ceni et dont l’enjeu issu de ces élections est de grande taille. Dans un souci  de garantir  la paix et la stabilité du pays, l’annulation de ce scrutin était au menu des discussions.

Depuis le début de la campagne électorale aux Comores, les candidats  rivaux ont dénoncé un processus taillé  sur mesure. Mais la proclamation des résultats provisoires  par  la  Ceni est la goutte d’eau qui a fait déborder la vase.

Le pays est sous le feu des projecteurs au lendemain des résultats avec des évènements  tragiques qui ont secoué le pays. Les résultats provisoires de la Ceni sont contestés non seulement par les candidats opposants mais encore par la mouvance présidentielle.

Depuis, l’Union européenne, l’ambassade des États-Unis, la République Sud-africaine et le haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations unies ont demandé des explications auprès des autorités comoriennes.

Chaque camp a introduit des recours devant la Cour suprême. Les deux camps notamment  la mouvance  présidentielle et  les candidats aux élections ont chacun été reçus séparément par les Nations unies pour discuter les voies et moyens pour maintenir la paix et la stabilité aux Comores.

« Notre pays est un pays de stabilité et de développement. Et nous espérons que chacun de nous acceptera la décision de la Cour suprême », a précisé Ali Mlipva Youssouf, secrétaire général de la mouvance présidentielle.

Cette plateforme n’est pas contraire de l’annulation du scrutin si cela permettra de ramener la paix, la stabilité et la cohésion  sociale aux Comores.

Selon l’opposition, l’annulation du scrutin permettra d’apaiser les tensions, de ramener le pays vers une paix et stabilité durable en évitant un bain de sang mais aussi redorer le blason à la démocratie et l’état de droit aux Comores. « Personne ne souhaiterait un bain de sang dans notre pays », a rassuré le secrétaire général de la mouvance présidentielle insistant que « nous sommes tous de même sang et de même nation. Il est impératif que nous soyons unis », a-t-il ajouté.

Pour le collectif des candidats, la seule chose qui pourrait faire revenir la paix et la stabilité au pays, c’est des élections transparentes, apaisées et crédibles. « Il est temps que la Cour suprême, haute juridiction du pays prenne ses responsabilités », a lancé de sa part le candidat  Bourhane Hamidou.

Autant que ces résultats provisoires sont loin de maintenir la stabilité entre le gouvernement,  les candidats opposants et l’opinion publique « la conclusion qui a été retenue est l’annulation pure et simple de ces élections.  Aussi avoir une autre manière de procéder quant à la mise en place de la nouvelle  structure  qui va organiser éventuellement les élections  futures », a précisé le candidat Dr Salim Issa Abdallah du parti Juwa.

Dans cet ordre de bataille, la Cour suprême qui tient en main le destin de ce pays en cette période très spéciale aura son dernier mot à dire.

Kamal Said Abdou

La première requête émane du candidat Mohamed  Daoudou alias  Kiki qui conteste l’élection d’Azali Assoumani pour nombreuses irrégularités, s’ajoute aussi un élément complémentaire renforçant la thèse de la fraude électorale. Hier dans la matinée, le leader du parti Orange, Mohamed  Daoudou a rassuré avoir toutes les preuves en main.

La coalition des candidats réclament l’annulation des résultats provisoires annoncés par la Ceni pour irrégularités, fraudes massives et à grande échelle. Samedi dernier, une bataille judiciaire est engagée devant la Cour suprême, la haute juridiction qui doit statuer en dernier ressort sur les résultats entre les candidats opposant du régime et ceux de la mouvance présidentielle.

Mohamed Daoudou alias Kiki, après avoir déposé son recours dit avoir des éléments nouveaux renforçant sa thèse.

« Tout ce qui s’est passé dans ce processus électoral, la responsabilité revient au président de la Ceni », a déclaré le candidat du parti Orange. Ce dernier est ému du fait que la mouvance présidentielle ait introduit un recours contestant ces résultats notamment le pourcentage.

« Nous aussi, avons réuni les preuves. D’abord, il y a un communiqué de la Ceni confirmant les résultats avec un taux de participation dépassant 60% et l’autre qui a affirmé le taux de participation de 16% », a souligné Mohamed Daoudou.

La fraude électorale n’est pas seulement caractérisée par le bourrage d’urnes, il y a aussi l’usage massif des procurations dont le candidat du parti Orange a mis la main « sur plusieurs procurations vierges mais signées. Voilà les procurations qui étaient au mains de Fatahou, maire de Moroni qui donnaient aux gens pour aller voter », a-t-il précisé.

Pour Mohamed Daoudou, c’est une façon de montrer à l’opinion que « nous ne sommes pas dans un combat théorique mais nous avons des preuves de tout ce qu’on dit », a conclu le leader du parti Orange

Kamal Said Abdou

Bourhane Hamidou, a introduit une requête auprès de la chambre électorale pour demander l’annulation des résultats du scrutin du 14 janvier dernier. Le candidat du mouvement Woneha espère  que le  juge du contentieux électoral sera impartial dans son verdict.

L’incohérence dans les résultats provisoires de la Ceni. Les candidats opposants le régime, sont tous contre ces résultats qu’ils estiment frauduleux.

A l’instar des autres candidats, Bourhane Hamidou a déposé un recours demandant l’annulation dudit scrutin. « J’estime que la cour sera impartiale sur l’annonce du verdict », a déclaré le candidat quelques minutes après le dépôt du recours.

Revenant sur les résultats provisoires de la Ceni, Bourhane Hamidou « tient comme responsable la Ceni. J’appelle à la libération de tous ceux qui sont arrêtés pour avoir réclamé leur droit. Cela permettra le retour de la stabilité et la paix dans notre pays », a-t-il déclaré.

De son côté, Natuk  Mohamed  Mouzaoir, appelle l’application de la loi, « pour que les 5 années à venir soient dans la paix ». Selon lui, les résultats provisoires de la Ceni ne correspondent pas au choix fait par les comoriens.

« C’est la raison pour laquelle nous sommes venus auprès de la Cour suprême pour demander l’annulation du scrutin », persiste-t-il.

A l’en croire, les comoriens ont voté pour le changement et ce n’est pas possible que leurs voix soient piétinées de cette façon. « Il faut être ensemble et solidaire dans ce combat et nous espérons que la victoire triomphera », a-t-il déclaré ajoutant que « le destin de ce pays est entre les mains de la cour suprême. »

Dès lors que des jeunes manifestants sont en détention, Natuk Mohamed Mouzaoir a dénoncé les conditions de leur incarcération.

Kamal Said Abdou

À deux jours de l’élection du président de l’Union des Comores et les gouverneurs  des îles, Azali Assoumani, candidat à sa propre  succession, a tenu son dernier meeting à Ajao. Ce stade était plein à craquer. Après avoir dressé son bilan de bâtisseur, il a promis de poursuivre ses projets, demandant à la population de voter pour lui ce dimanche.

Ses partisans, tous vêtus en bleu, l’attendaient depuis plusieurs heures en musique. Azali  Assoumani, accompagné de son candidat  au poste du gouverneur  de Ngazidja s’est alors adressé à eux, confiant dans sa victoire.

Son discours, comme une réponse à ses opposants semble simple. Les routes réhabilités, la construction de l’hôpital El-Maarouf, l’Université ou encore la stabilité énergétique sont entre autres les actions entreprises durant son mandat.

« L’histoire est le seul juge », rappelle le candidat de la Crc qui précisera qu’il n’a fait que poursuivre ce qui a été commencé par ses prédécesseurs.

« L’émergence en cours c’est l’éducation, la santé, l’énergie, l’entreprenariat, le développement et l’emploi », déclare-t-il.

Azali Assoumani est revenu sur l’alternance démocratique qui s’opère chaque 5ème année qui, selon lui, est source d’une stabilité après des années de coup d’État et d’instabilité politique.

« Nous avons connu une période où Bob Denard assassinait nos présidents. Ce chapitre est fermé. Dieu merci, depuis presque 20 ans, les comoriens choisissent leurs présidents. Il est temps de tirer les leçons de ce qui se passe ailleurs où les pouvoirs sont pris par la force. Que Dieu  épargne notre pays de cela », a-t-il rappelé.

En fin de campagne électorale où les tensions font craindre, Azali Assoumani plaide pour un climat apaisé et une stabilité le jour des élections demandant ses militants de lui redonner encore la confiance en espérant de ne pas les décevoir.

Kamal Said Abdou

Alors que les cinq candidats à la présidentielle contre Azali Assoumani ont demandé, à travers une requête déposée à la Cour suprême, la disqualification du candidat Azali, la décision a été rendue hier jeudi. Bien que le président de la Cour suprême ait été absent lors du délibéré, la requête est rejetée par cette dernière.

La transgression des textes fondamentaux notamment, la constitution en son article 118 évoquant le congé du chef de l’État ne laisse pas indifférent la coalition des cinq candidats à la magistrature suprême. Ayant déposé une requête contre la candidature d’Azali Assoumani, l’opposition dénonce une décision illégale et non-respect de la constitution du pays. Selon les avocats de l’opposition, l’article 118, n’est pas une disposition transitoire.

« L’UA est une organisation intergouvernementale.  Elle n’a pas un caractère supranational. Alors les règles de cette organisation ne peuvent pas dissoudre des textes internes.  Seuls les traités internationaux peuvent l’être. Il faut rappeler que l’article 16 du règlement intérieur de l’UA dispose que le président en exercice de cette institution ne remplit pas ses fonctions, le premier vice-président en occupe », dit-on.

En effet, après le délibéré, Me Mzimba s’en est pris à la décision rendue. Il dit être surpris de l’absence du président de la Cour suprême fraîchement nommé dans l’audience du délibéré. « Tout candidat à la présidentielle ou à l’élection du gouverneur, occupant une fonction doit prendre congé 72 heures après selon la publication des listes définitives des candidats, par la cour suprême. Il est écrit noir sur blanc dans notre constitution et est répétée dans la loi organique », a indiqué Me Mzimba.

« Les dispositions évoquées par la Cour suprême sont surprenantes. Nous ne les avons jamais vues quelque part. La Cour a évoqué les articles 52 et 53. Ils n’ont pas évoqué les dispositions du congé du président, notamment l’article 118 de la constitution et l’article 13 de la loi organique », a-t-il ajouté. 

KDBA

Conformément aux dispositions de l’article 158 du code électoral, la Ceni a procédé, la semaine dernière au tirage au sort des numéros d’ordre des candidats sur le bulletin unique de vote. L’événement s’est déroulé en présence des candidats ou représentants des candidats à l’élection présidentielle sous la supervision d’un huissier de justice. 

Une étape cruciale franchie par la Ceni à quelques jours du lancement de campagne pour l’élection présidentielle et des gouverneurs des îles. Il s’agit du tirage au sort des numéros d’ordre des candidats sur le bulletin unique de vote.

Mouigni Baraka Said Soilihi, héritier du numéro 1 sur le bulletin et Bourhane Hamidou le dernier. Tous les candidats ou leurs représentants étaient présents lors du déroulement du processus.

« Une étape prévue par les dispositions de l’article 158 du code électoral », a souligné Me Gérard Youssouf, membre du département communication de la Ceni. Le tirage au sort a eu lieu en présence d’un huissier de justice.

« Nous avons aussi notre huissier de justice qui était là pour constater le déroulement du tirage au sort », a indiqué Mohamed Daoudou.

Aussi au niveau des CEII, ces institutions ont procédé au tirage au sort de l’emplacement des candidats aux gouverneurs des îles. Le candidat sous la couleur Orange s’est interrogé sur l’absence du président de la Ceni qui, selon les membres de cette institution, avait d’autres occupations.

« Sa présence n’est pas une obligation mais c’est une question d’élégance et du respect », a expliqué le candidat à la couleur Orange. « Bizarrement, quelques minutes après le tirage au sort, on a vu le président de la Ceni sortir de son bureau », a-t-il ajouté.

Le licenciement de la présidente de la cour suprême au cours du processus électoral inquiète les candidats, notamment Mohamed Daoudou alias Kiki. Un licenciement qui intervient au cours du processus.

« Nous allons demander pourquoi. En tout cas, on ne change pas un arbitre en cours de jeu », a-t-il rassuré. Néanmoins, Mohamed Daoudou se dit confiant.

Kamal Said Abdou