ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Elections: Mhoudine Sitti Farouata à Paris

Elections:  Mhoudine Sitti Farouata à Paris

Mhoudine Sitti Farouta, candidate aux élections des gouverneurs de l’ile de Ngazidja et commissaire au genre, accompagnée de Moina Anfiat Amir, chargée de la protection de l’enfant au commissariat national de la solidarité, se trouve à Paris pour une sensibilisation de la diaspora comorienne en France. L’occasion pour la candidate de mobiliser cette diaspora pour sa candidature.

Mhoudine Sitti Farouata

Le commissaire nationale chargée de la promotion du genre au ministère de la santé Mhoudine Sitti Farouta et Moina Anfiat Amir chargée de la protection de la femme et de l’enfant au commissariat nationale de la solidarité ont quitté le pays depuis mardi 05 février pour la France où elles vont rencontrer la diaspora comorienne de ce pays. Cette mission s’inscrit sur le processus électoral étant donné que le commissaire au genre Sitti Farouata est candidate.

La candidate de l’alliance de la mouvance présidentielle battra une précampagne et appellera les comoriens en France de la soutenir aux élections des gouverneurs. Mhoudine Sitti Farouta et Moina Anfiat Amir ont la lourde tâche de sensibiliser la femme comorienne à Paris sur le partage et le dialogue de la nouvelle constitution du pays : « la femme dans les prises de décisions de l’Etat. »

Ces deux responsables ont 10 jours de mission, de sensibiliser la diaspora respectivement la femme franco-comorienne, le devoir de la femme comorienne dans son pays. Puisque, la constitution révisée en juillet 2018 donne une place énorme à la femme dans la scène politique du pays.

El-Aniou Fatima

 

 

Communiqué : Comores-Afrique de l’Est

Communiqué : Comores-Afrique de l’Est

Quelques jours après la validation de la liste provisoire des candidats aux présidentielles, les candidats recalés ont fait recours à la cour suprême. Mardi dernier, les avocats de Soilihi Zilé et Soilihi Mohamed Soilihi ont plaidé et défendus leurs clients en dénonçant des motifs de rejet non constitués.

L’audience tenue à la cour suprême mardi dernier, n’a donné aucun résultat. Une audience à laquelle les avocats des candidats ont plaidé sur le bien-fondé de la candidature de leurs clients. L’avocat de Soilih Mohamed Soilih n’a pas reconnu les motifs évoqués par la cour sur le rejet de la candidature. Deux principes de droit font référence, selon l’avocat. S’appuyant sur la convention de Vienne et le droit international, l’avocat de SMS a souligné que « le droit international reconnait la règle de l’extraterritorialité, ce qui fait que Soilih Mohamed Soilih bien qu’il fût en mission à l’étranger, le droit international public reconnait le territoire Américain comme étant une portion du territoire comorien délocalisé ».

Une audience musclée car l’avocat de Soilih Mohamed Soilih lors des plaidoiries, n’a pas manqué d’évoquer deux jurisprudences étrangères notamment celle relative au conseil constitutionnel Malgache et Béninoise pour justifier la légitimité de la candidature de son client. Un argument juridique contrecarré par Nourdine Abodo : « il n’y a aucune disposition du droit international public encore moins la convention de Vienne mentionnant le principe de l’extraterritorialité. La convention de Vienne a ressorti le principe de l’immunité diplomatique et l’inviolabilité du domicile. Je demande le rejet de la candidature de Soilih Mohamed Soilih ».

Quant au candidat Bourhane Abdallah, l’avocat s’est appuyé sur la constitution de l’Union des Comores surtout dans son préambule qui stipule « l’Union des Comores est composée de l’ile d’Anjouan, Mayotte, Mohéli et Grande Comore. » Selon l’avocat, bien que le candidat soit considéré comme résident à l’étranger, Mayotte fait partie de l’Union des Comores.

Kamal Saïd Abdou

L’union de l’opposition persiste à rencontrer la presse samedi dernier à Moroni concernant le contrôle judiciaire de Mamadou. L’union de l’opposition insiste de faire la campagne de leur Candidat à l’élection présidentielle avec ou sans Mohamed Ali Soilihi. Elle se prépare à envoyer une deuxième requête pour la liberté de Mohamed Ali Soilihi.

L’union de l’opposition devant la presse

« Annoncer la rencontre de Mohamed Ali Soilihi avec le juge d’instruction en ce jour (Samedi ndlr) et  la situation des candidats retenus et rejetés aux élections » tel est l’objectif principal de la conférence de presse tenue le samedi dernier par l’union de l’opposition. Cette alliance politique campe toujours sur sa position. Les conférenciers ont montré que le combat est loin d’être terminé et ils se disent prêts à le poursuivre jusqu’au bout. Ils ont sonné l’arme pour dénoncer la « tentative de corruption » à l’égard du ministre de l’intérieur Mohamed Daoudou qui a tenté de « corrompre » le candidat à la présidentielle, Salim Saandi dont sa candidature a été aussi attaquée par Bourhane Abdallah à la cour suprême. « Kiki lui avait demandé d’attaquer la candidature de Mamadou et il a refusé », disaient-ils. Selon l’union de l’opposition, « il s’agit bel et bien d’un comportement inadmissible de la part d’un responsable. Le gouvernement ne cesse de rechercher des prétextes pour l’élimination de la candidature du leader du parti Updc, Mohamed Ali Soilihi. »

« L’audition de Mamadou fait partie des complots »

Mohamed Abdou Soimadou a exhorté aux comoriens de prendre conscience de la situation actuelle. Il a rappelé que depuis le mois de mai 2016, les comoriens se retrouvent dans un « désordre total. » « Le président de la République, Azali Assoumani a cru qu’on allait pas participer aux élections et il est surpris par cette candidature de Mamadou. Azali a peur de la candidature de Mamadou. Le gouvernement comorien se solidarise pour chercher des études et prétextes pouvant rejeter sa candidature. Rien ne peut empêcher notre candidat de participer à ces élections. Notre seul combat est de restaurer la démocratie dans notre pays et le respect de droit », a affirmé Mohamed Abdou Soimadou.

Cette coalition politique opposant du régime est consciente que la rencontre de leur candidat avec le juge d’instruction n’est pas du hasard, « elle fait partie des complots. » Quelques jours avant l’annonce de la liste définitive, Mamadou est appelé à la juge d’instruction. « Un pays ne pourra jamais être stable sans le respect de droit. Le contrôle judiciaire de Mamadou n’a su aucune loi mais notre leader a pris l’initiative de suivre cette décision pour préserver la paix et la stabilité dans le pays. il est strictement interdit d’échanger avec l’ancien président Sambi, Nourdine Bourhane et Dossar alors que nous savons tous, que sans jugement, le prévenu ne mérite pas d’être enfermé à ce niveau », se plaint-il.

Le colonel Hassani Saïd Harouna a indiqué que Mamadou a pu respecter les directives recommandées. Pour lui, la dictature s’applique souvent par les forces de l’ordre pour mener à bien leur mission dans le pays. C’est le chef de l’Etat d’ordonner et que la force de l’ordre est appelée à exécuter. « La force de l’ordre ne joue pas son rôle. Une seule personne ne pourra plus jamais utiliser une dictature, c’est plutôt l’Etat en général. Nous savons tous que la force de l’ordre ne fait qu’exécuter les ordres du chef de l’Etat », montre-t-il.

« Avec ou sans Mamadou, nous battrons campagne »

Selon Razida, tous les comoriens sont enfermés. Rappelant qu’il existe plusieurs qualités de prisons, « personne n’est libre dans ce pays », laisse-t-il entendre tout en insistant que la candidature de l’Updc est appuyée par l’Union de l’opposition. « Nous participerons à la campagne sans problème que ça soit avec ou sans notre candidat. Nous battrons campagne pour son investiture du 26 mai 2019. Le départ d’Azali a sonné », lance-t-il avec fermeté. S’agissant de la candidature d’Ali Mhadji, Razida a explicité que le député Ali Mhadji, candidat aux présidentielles « fait partie de l’Union de l’opposition. » Et leur stratégie politique sera dévoilée dans les prochains jours. « Des enquêtes seront ouvertes et Sounhadji et Kiki devaient se préparer à y répondre », dit-il.

H.H

Mohamed Ali Soilihi réassigné à résidence

Mohamed Ali Soilihi réassigné à résidence

Mis sous contrôle judiciaire par un juge d’instruction depuis quelques mois, Mohamed Ali Soilihi est auditionné samedi dernier par le juge chargé du dossier. Une foule immense s’est présentée devant le palais de justice de Moroni pour la suite de son interrogatoire. Les rumeurs qui planaient ne s’avèrent pas vrai. L’assignation à résidence de Mamadou est maintenue.

Tous ses partisans craignaient une mise en examen ou un mandat de dépôt suite à l’affaire de la citoyenneté économique. Victime d’un contrôle judiciaire, d’une assignation à résidence depuis des mois, Mohamed Ali Soilihi a été convoqué par le juge d’instruction le samedi dernier. Ses proches et partisans croient que l’ancien vice-président et ancien ministre des finances est sorti idem. Pendant un moment d’interrogatoire, l’avocat de Mohamed Ali Soilihi a essayé de convaincre le juge d’instruction pour une liberté, en vain. Mamadou est toujours sous contrôle judiciaire et assigné à résidence.

Ses partisans ont manifesté la joie vu que Mamadou n’est pas mis en examen judiciaire. Le candidat de l’UPDC et de l’union de l’opposition se trouve dans son domicile à Ikoni. Selon son avocat, le dossier sur la citoyenneté économique n’a aucun impact à la candidature de son client Mohamed Ali Soilihi. « Nous avons reformulés nos demandes auprès du juge d’instruction, mais il n’a pas prêté oreille. Mohamed Ali Soilhi est toujours candidat. Peut-il faire campagne ou non ? Cette question sera une suite des nos appréciations et demandes », a expliqué l’avocat de Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou.

Pour rappel, Mamadou n’est pas assigné en résidence surveillée mais plutôt il est assigné à résidence. Un arrêt émanant de la chambre d’accusation lui a assigné à résidence. Il bénéficie jusqu’à preuve du contraire, une liberté à se présenter candidat aux présidentielles comme il a fait son dépôt de candidature et est maintenu candidat.

Dans ce même dossier dit citoyenneté économique, l’ancien député Sidi est en mandat de dépôt depuis des mois à la maison d’arrêt de Moroni et l’ancien président des Comores de 2007 à 2011, a été mis en résidence surveillée mais à présent, il se trouve en mandat de dépôt. Son domicile est attesté annexe de la maison d’arrêt de Moroni.

Kamal dine B.A

Youssouf Boina a retiré sa candidature

Youssouf Boina a retiré sa candidature

Le candidat indépendant et secrétaire général du parti UPDC a retiré sa candidature la semaine dernière, quelques jours après la validation de sa candidature par la session administrative de la cour suprême. Sa candidature était selon lui, un plan B de l’UPDC au cas où celle de Mohamed Ali Soilhi est rejetée.

Youssouf Boina, Sg de l’UPDC

Des candidats commencent à retirer leurs candidatures à la cour suprême. Le secrétaire général de l’UPDC Youssouf Boina dont, sa candidature, a été confirmée, a jugé nécessaire de la retirer pour afficher son soutien à Mohamed Ali Soilihi. Une décision prise à la hâte ? « Ma candidature fut un plan B de notre coalition. Heureusement ça été validée de même que la candidature de Mamadou. Mais certains cadres de notre mouvement politique m’ont demandé et conseillé de retirer ma candidature puisque celle de Mohamed Ali Soilhi est validée. Je ne peux pas céder et j’ai retiré ma candidature », a expliqué Youssouf Boina.

Tout comme UPDC, le parti Juwa a présenté des multiples candidatures de réserve. Une politique pour ces partis de se présenter aux élections. « Nous avons fait chaise vide aux assises ainsi qu’au référendum, mais cette fois, il n’y a plus de chaise vide, on se présente aux élections car on en a marre de ce gouvernement despotique. Nous voulons chasser Azali au pouvoir par les voix des comoriens. Et on va voir la popularité du pouvoir et de l’opposition dans le processus électoral prochain. Mais, nous sommes conscients que l’actuel gouvernement est indésirable », a indiqué Youssouf Boina. 

Le candidat Ali Mhadji va-t-il retirer sa candidature ? Ali Mhadji fait partie des candidats de l’union de l’opposition. Le retrait de sa candidature reste incertain en ce moment de raison que, selon un membre de l’union de l’opposition, « le gouvernement est dans une démarche d’empêcher Mamadou aux élections », alors que Youssouf Boina a dores et déjà retiré la sienne.  

Kamal dine B.A

L’Ambassadeur de l’Union Européenne, Giovanni Di Girolami a été reçu par le chef de l’Etat la semaine dernière au palis de Beit Salam. Au cours de cette rencontre, l’ambassadeur de l’organisation européenne a affirmé la réception de la demande comorienne relative à la présence d’observateurs européens pendant les préparatifs des élections et lors du scrutin.

Au milieu Giovanni Di Girolami

Des observateurs européens aux élections présidentielles et des gouverneurs. Dans sa rencontre avant que le chef de l’Etat Azali Assoumani se rende à Anjouan, l’Ambassadeur Giovanni Di Girolami a reformulé ses souhaits que les élections prochaines se passent dans un climat de paix. Satisfait du dialogue sincère et franc qu’il y a entre l’Union Européenne et le gouvernement comorien depuis mai 2016, Giovanni Di Girolami a précisé que « l’Union Européenne est attachée aux valeurs démocratiques et aux droits de l’homme, mais elle respecte aussi la souveraineté des États. »

« Nous avons bien reçu la demande comorienne relative à la présence d’observateurs européens pendant les préparatifs des élections et lors du scrutin. Nous réfléchissons positivement au format de cette présence », a renchérit M. Di Girolami.

De sa part, Azali Assoumani a exprimé son attachement aux principes républicains et aux valeurs démocratiques, dans le respect des spécificités comoriennes. « Ce pays a vécu depuis 2002 des alternances politiques successives qui sont la preuve d’une vitalité de notre jeune démocratie. Et nous sommes tous les acteurs de cet acquis majeur. Malgré cela des hommes politiques, qui oublient l’intérêt supérieur de ce pays, dévalorisent ce que les autres nous envient. Je demande alors à la Communauté Internationale d’être ma conseillère certes, mais aussi la conseillère de cette opposition qui scie l’arbre sur lequel nous sommes tous assis », a souligné le Président Azali Assoumani. Le chef de la magistrature suprême comorienne insiste sur la présence de la communauté internationale aux élections prochaines pour la transparence et l’équité.

Kamal dine B.A

Que savons-nous au juste des médias du continent africain ? Sans doute peu de choses. Découverts au monde au rythme de leurs sociétés exposées à des crises sociopolitiques, ethniques ou religieuses, les médias africains sont moins connus dans le monde. On se rappelle qu’en 1994, au Rwanda, la Radio Télévision Mille Collines a participé à la préparation et à l’exécution d’un génocide entre Hutus et Tutsis. D’autres se souviendront du nom de Norbert Zongo, journaliste burkinabè, assassiné en 1998 pour avoir mené des investigations mettant en cause des proches du président Compaoré. D’autres aussi, se rappelleront qu’au Zaïre, actuelle RDC, Mobutu Sese Seko a exploité la presse audiovisuelle au profit de son culte personnel. Aux Comores, en 1968, le souvenir du scandale d’André Sabas, journaliste de l’ORTF,  accusant les jeunes lycéens d’avoir profité d’un accident aérien pour piller les biens des voyageurs est peu connu. Ce journalisme de provocation et d’incitation à la haine n’a pas sa place dans notre pays. C’était un journalisme de honte. 

A la veille des échéances électorales anticipées de mars et avril 2019, le métier de journaliste est plus que sollicité dans le traitement et la diffusion de l’information. Très proche de la population, souvent rejeté, incomprise et contesté, le journaliste, véritable homme de terrain est un levier de l’émergence. Sa position vis-à-vis de l’actualité, son point de vue et ses analyses sont une arme à double tranchant. Il peut agiter le citoyen tout comme apaiser ses tensions. Le journalisme comorien, très récent comme le métier en Afrique a une mission sacerdotale dans la cohésion sociale, la sécurité des biens et des personnes, la formation citoyenne. Si les médias africains se sont exposés sur la scène internationale à travers des événements malheureux, la presse comorienne n’a jamais été à l’origine de guerres ou de haine. Des fidèles lecteurs d’Al-Watwan ont toujours été émerveillés par les belles plumes d’Amad Mdahoma, Loutfi Chouzour, Pétan Mognihazi, Saindou Kamal-Eddine, Saminiya Bounou, Mohamed Inoussa… D’autres, fidèles à Radio Comores sont encore nostalgiques des voix de Faouzia Ali Amir, Touma Bacar, Echata Ahmed, Maoulid Saleh, Ibrahim Ahmed Hazi, Hassane Ahamada ou  Ali Djambaé. C’était le temps d’un  journalisme  reconnu et ovationné, le temps où Internet n’existait pas et que les médias comoriens enregistraient un lectorat et un auditoire très important. La pratique du journalisme dans notre impose des conditions préalables pour une véritable synergie entre la presse et la société, surtout à l’heure du développement rapide des médias numériques. A l’heure où les NTIC s’imposent dans la presse, quel modèle journalistique s’offre à nous ? Quels enjeux des médias et quel rôle du journalisme dans la campagne électorale ?

Un journalisme à deux vitesses

Loin d’être émaillé de plusieurs tâches noires et accusé d’incitateur au désordre public à l’instar de leurs confrères africains, le journalisme comorien reste encore une institution atypique. Considéré parfois comme un métier intermédiaire, il a été considéré pour certains comme une passerelle vers une autre activité plus confortable. Dans la mesure où les rétributions de la profession ne sont pas encourageantes et devant une société comorienne de tradition orale, le métier attire peu de personnes. Aussi, seule une minorité de Comoriens s’intéressent à l’actualité car les pratiques de lecture ont toujours été tenues par une élite scolaire et politique. Par contre, dans chaque village, Radio Comores captait un auditoire important même si l’offre présentée par la grille d’information était très limitée. Au-delà des premières voix de la Radio dont Ben Abdou en reste un grand témoin et des professionnels des médias formés à l’ENES de Nvouni et aux grandes écoles et instituts de journalisme du monde, une grande partie des journalistes comoriens embrassent la carrière par accident ou fantaisie. La promotion des radios libres, initiée aux Comores, en 1992 a permis de recruter des jeunes sans formation, généralement scolarisés et ayant une facilité d’expression et d’animation orale. Aujourd’hui, certains journalistes de métier ont passé par ces dispositifs médiatiques et s’imposent avec légitimité. Ainsi des voix de l’ORTC telles qu’Abdallah Moina Soilih ou Rachid Aubin ont évolué respectivement à Studio 1 (Moroni) et Echo-Studio (Mitsoudjé), une des premières radios libres du pays. Dans cette même lancée, d’autres radios étaient ouvertes à Foumbouni (Sud Radio) ou à Anjouan (Dziyalandze). Entre des journalistes formés sur les bases de la déontologie et de l’éthique du métier et d’autres qui embrassent la pratique sans être outillés à la profession et ses enjeux, les médias comoriens évoluent dans une dualité contradictoire : d’une part des professionnels, formés pour la cause et d’autre part des parvenus, ayant suivi une formation universitaire en lettres ou sciences humaines, qui s’investissent dans un monde sensible et sollicité.  Il se pose alors la question de l’harmonisation des personnels des médias et de la formation sur le tas afin que les journalistes remplissent leur rôle de témoins capitaux, d’analystes et parfois d’acteurs engagés dans les processus politiques du pays et dans l’écriture de son histoire.

Il se pose également l’épineuse question de désoccidentaliser le système médiatique comorien dans le but de l’adapter aux urgences de la société tout en remplissant les nobles missions qui lui sont assignées. Devant ce journalisme à deux voies (à deux voix également), les pseudo-journalistes se réfugient dans le numérique. On se rend alors compte qu’aux Comores l’information en ligne traverse un grand désordre pendant que dans d’autres contrées elle gagne une reconnaissance sociale. Si dans d’autres pays les journalistes se sont progressivement emparés des réseaux sociaux numériques pour en faire un moyen supplémentaire visible et lisible de produire de l’information ou de la diffuser, des journalistes non reconnus, atteint du syndrome du micro, animés du goût de la manipulation des masses, se réfugient sur Internet pour diffuser des messages incontrôlés et parfois incontrôlables, sous l’étiquette d’une tendance politique de l’opposition. On notera qu’il s’agit ici d’appropriations personnelles d’Internet puisque ni les créateurs de Facebook, Twitter, LinkedIn, google+, Youtube ou Instagram…n’ont conçu à l’origine leur dispositif sociotechnique pour l’actualité et la diffusion de la presse. Aux Comores, il faut reconnaitre que la rapidité avec laquelle les rumeurs et les fake-news circulent sur les réseaux sociaux pose rapidement des questions éthiques et déontologiques  qui interpellent l’Etat et la CNPA. La désinformation n’est pas un fait, c’est plutôt un délit. Il en va de la responsabilité de chacun. Recadrer la profession journalistique et éradiquer le système à deux voies dans les médias est une conditionnalité du projet de l’émergence.

Quelle implication des médias dans la campagne électorale ?

En Afrique comme en Occident, la question du rôle de la presse est toujours posée à la veille de compétitions électorales. Les organes médiatiques étant très sollicités dans toutes les phases du vote, la presse comorienne a une mission déterminante à remplir dans ce projet d’émergence du pays. Les journalistes, à l’instar des enseignants, sont le fer de lance de la formation citoyenne car l’émergence commence par la formation d’esprits éveillés, patriotes, citoyens, car comme disait Jean Bodin, philosophe et juriste français du 16ème siècle, « il n’est de richesses que d’hommes.» Pour cultiver et entretenir la paix sociale, le professionnel des médias s’impose un devoir de réserve et un usage réfléchi de la question des sources. S’il est véritable citoyen, le journaliste se donne la mission de protéger l’Etat et ses institutions car ’’le régime en place est un pouvoir mais l’Etat c’est tout le monde’’. Les incitations au désordre qui animent certaines émissions sur Facebook, les messages séparatistes, les insultes et les montages d’images pour atteinte à la personnalité sont, encore une fois, des actes délictuels. Ils seront punis par les lois. Certains s’imposent comme légitimes alors que leur méthode est dangereuse.  Informer, oui. Mais informer quoi et comment ? Est-ce que tout est à diffuser, vulgariser ? Le journaliste est-il détenteur de la vérité ? Mais quelle vérité ? Sa vérité ?  Toute vérité est-elle bonne à dire ?  De telles interrogations méritent encore d’être posées puisqu’elles peuvent être source de déstabilisation aux conséquences sociales incontrôlables. Au-delà des spécificités régionales ou nationales, le journalisme reste un métier universel avec des règles, des méthodes et des aspirations à l’objectivité et à l’impartialité. Le journaliste informe pour fournir à ses concitoyens les moyens de comprendre le monde et d’agir efficacement. Les faits qu’il relate lui sont signifiants pour son public et les normes de conduite et de retenue sont ses principales références.  Si l’information est sacrée c’est parce qu’elle nous expose à plusieurs enjeux. Dans le cadre des échéances électorales qui s’annoncent, la place du journaliste comorien est essentielle. Il a le droit d’informer mais aussi le devoir citoyen de préserver la paix, d’éduquer, d’instruire la culture citoyenne. Il est temps de redonner à ce métier ses lettres de noblesse en réhabilitant son image ternie par les facebookeurs inconscients, manipulés par des politiques et des nostalgiques du séparatisme. Le peuple comorien attend des journalistes comme des vrais médiateurs sociaux, des instigateurs de la parole constructive et des échanges  républicains. Le président Azali, en s’adonnant à l’exercice par le grand entretien réalisé par l’ORTC, pose les jalons du débat démocratique. Le souhait des électeurs est surtout de voir les candidats exposer et défendre des projets politiques. Des idées réalistes et réalisables et non pas des ambitions prétentieuses et utopiques. Le projet d’émergence initié par le chef de l’Etat pourrait servir de point de départ dans les débats. Par ailleurs, le journalisme corporatif doit, enfin, s’impliquer dans le rétablissement de l’image du métier. Au moment où ces talentueux de la presse écrite et audiovisuelle assistent au désordre imposé par des voix et des plumes irresponsables, leur mutisme n’est pas toléré. Ne rien dire face à ces voix malintentionnées c’est légitimer l’anarchie. Journalistes, réclamez vos droits mais protégez aussi votre noble métier. Aux urnes, citoyens !

Issa ABDOUSSALAMI

Sociologue, doctorant à Aix-Marseille Université

Enseignant de Lettres à l’Académie de Créteil.

Comme chaque jeudi, le conseil hebdomadaire des commissaires s’est tenu hier. Trois sujets étaient au menu notamment la sécurisation des prochaines élections. L’exécutif de Ngazidja appelle la communauté internationale à venir sécuriser les élections puisque Hassani Hamadi est « un candidat démocratique. » Un conseil des commissaires qui a vu la présence des directeurs et secrétaires généraux.

Hassani Hamadi  

Retenu sur la liste des 16 candidats confirmés par la cour suprême, le gouverneur Hassani Hamadi a préféré axer le conseil des commissaires sur les élections présidentielles et des gouverneurs. Hassani Hamadi se félicite de la validation de sa candidature. Une prise de contact est déjà faite avec le candidat aux gubernatoriales de Ndzuwani, Mohamed Abdou, un professeur de l’université d’Anjouan. Ce dernier s’est montré prêt à battre campagne pour Hassani Hamadi. Vu la situation sociale, politique qui frappe le pays ces derniers moments, ils ont pris l’initiative de faire un « Douan » pour la paix de ce pays.

Hassani Hamadi appelle à renforcer la sécurisation des élections, le retour de la démocratie, l’état de droit et la tournante à Anjouan pour 2021. Le gouverneur et candidat aux présidentielles dénonce le « coup d’Etat financier, institutionnel et constitutionnel, » des magouilles électorales. « Je suis candidat pour la démocratie. Nous sollicitons la présence de la communauté internationale pour la tenue des élections crédibles et transparentes », lance-t-il.

Quant au candidat au poste du gouverneur d’Anjoaun, Mohamed Abdou, son soutien de la candidature de Hassani Hamadi n’est pas par hasard. Pour lui, « il faut à tout prix créer une alternance politique et la restauration des droits et libertés fondamentaux », laisse-t-il entendre. Il est confiant qu’avec Hassani, « le changement positif de ce pays est possible. » A Ngazidja et à Mwali, Hassani Hamadi n’a pas encore des candidats aux élections des gouverneurs. Mais des études et négociations sont en cours.

H.H

15 sur 16 candidats retenus provisoirement aux élections présidentielles ainsi que certains candidats aux élections des gouverneurs sont réunis mercredi dernier au palais de Mdrodju pour une démarche commune sur la sécurisation des élections prochaines. Les candidats se sont mis d’accord de signer un mémorandum et le soumettre au chef de l’Etat.

Les choses sérieuses commencent. Les candidats qui s’opposent au régime actuel entrent dans le vif du sujet. Convaincus que sans la sécurisation des élections, il n’y  aura pas des élections crédibles, 15 candidats se sont mobilisés et rencontrés afin d’élaborer un projet commun dans le cadre de la sécurisation des élections présidentielles et des gouverneurs. Des dispositifs de sécurité sont recommandés par les 15 candidats sur 16 retenus par la cour suprême. Dans leur rencontre à Mdrodju, 11 candidats ont été représentés par leurs proches et 4 ont été présents à savoir l’actuel gouverneur de Ngazidja, Hassani Hamadi, Mouigni Baraka Said Soilhi, Ibrahim Ali Mzimba et Ali Mhadji.

Cette rencontre  fait suite à des travaux engagés par une commission mise en place par les candidats de l’opposition afin d’étudier les mesures de protection du scrutin. « Après un travail de deux semaines, la commission a convoquée l’ensemble des candidats pour la restitution des travaux, qui démontrent les mesures et moyens pour que les élections se déroulent dans des conditions libres, transparentes et crédibles et qui seront reconnues par tout le monde », a expliqué député Oumouri M’madi Hassani, représentant du candidat Mouigni Baraka Said Soilhi.

Mise en place d’une plateforme des candidats de l’opposition

 Les candidats ont validé les travaux et se sont mis d’accord sur la mise en place d’une plateforme des candidats opposés au régime. « Dans cette plateforme, nous allons noté et mentionné nos revendications sur la sécurisation des élections présidentielles et gubernatoriales », précise Oumouri M’madi Hassani. L’élaboration de cette plateforme est confiée à une commission qui doit recueillir les signatures de chaque candidat pour soumettre le document au président de la République. A l’unanimité, les 15 candidats opposés du régime Azali intensifient les échanges et rencontres dans le souci de barrer la route à Azali Assoumani.

Requête ou pétition ?

La signature des 15 candidats pour une plateforme de recommandations, une pétition ou requête ? Leurs recommandations seront prises en compte par le chef de l’Etat ? Les candidats opposés du régime actuel se concertent et multiplient les rencontres, les échanges pour un but commun. La plateforme de ces candidats peut-elle changer la donne ? La signature des 15 candidats est venue au moment opportun selon les candidats, car, « le tour d’Anjouan pour 2021 doit être maintenu. Débarrasser Azali Assoumani au pouvoir est notre meilleure solution pour la paix et l’unité de la nation. »

« Un homme averti en vaut deux »

Comme a dit l’adage, « un homme averti en vaut deux. » C’est dans ce contexte, selon des candidats de l’opposition, que les 15 candidats marchent dans une démarche commune. Puisqu’ils se sont rendus compte que sans une démarche commune, « les élections vont être truquées en faveur d’Azali. » « Nous avons tous remarqué un scrutin référendaire illégal, mais le gouvernement et le juge électoral ont fait leur mieux. Nous avons pris acte et conscience. Nous voulons des élections crédibles et transparentes. Nous demandons la présence de la communauté internationale et des organismes internationaux pour superviser les élections. Une mission observatoire des élections s’imposent », a explicité un membre de l’union de l’opposition, qui soutient la candidature de Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou.

Kamal dine B.A