ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Une proposition de loi d’amnistie est soumise à l’assemblée nationale. Abdou Oussein, président de l’assemblée n’a pas exprimé le contraire. Selon Abdou Oussein, cette loi doit être passée en conseil des ministres et à l’assemblée pour approbation. Mais la suppléance du président ne lui rassure pas que cette loi sera adoptée.

Les parlementaires comoriens se montrent unanimes sur la question des condamnés politiques. Une proposition de loi d’amnistie est soumise à l’assemblée nationale. Mais le mot du gouvernement sur la loi est indispensable. Abdou Oussein, président de l’assemblée nationale se dit prêt à accompagner les parlementaires. Entant que président de cette institution, Abdou Oussein n’a pas écarté sa responsabilité. « J’ai ordonné mon directeur de cabinet d’envoyer cette proposition au conseil du gouvernement », affirme-t-il. Le président de l’assemblée nationale a indiqué que cette proposition de loi « bien qu’elle soit soumise au parlement, elle doit être aussi discutée en conseil des ministres puis retournée à l’assemblée pour approbation. Et cela doit être fait en session extraordinaire. »

 Selon le président de l’assemblée, « c’est le président de la République qui doit convoquer une session extraordinaire », et pourtant souligne-t-il, il ne reste que quelques jours avant la tenue des élections. Ce qui n’est pas sûr que cette procédure pourra aboutir à temps, dit-on. « Moi entant que président de l’assemblée, j’ai exercé mon rôle », dit-il. « La convocation d’une session extraordinaire est-elle possible vu la présidence suppléante. De toute façon, moi je ne sais pas », laisse-t-il penser.

Kamal Saïd Abdou

Surnommé affectueusement « Campagnard », le colonel Mohamed Soilihi mise sur une stratégie de proximité avec les Comoriens pour tenter de battre le président Azali Assoumani à la présidentielle du 24 mars.

Mohamed Soilihi est bien entré en campagne le 13 janvier dernier pour la présidentielle du 24 mars. Une bataille de plus pour ce colonel qui a déjà su tenir tête aux mercenaires de Bob Denard lors du coup d’État de 1995. Ce n’est pourtant pas pour ses faits d’armes que cet officier réputé est surnommé « Campagnard » dans son pays, mais bien pour ses origines sociales. Il n’hésite d’ailleurs pas à les mettre en avant, à mesure que ce novice en politique voit sa cote monter auprès de la population. Jusqu’à bousculer les ambitions de son ancien compagnon Azali Assoumani, qui l’avait sèchement remercié de ses fonctions à la tête de la société nationale d’électricité début 2017.

Jeune Afrique : Pourquoi êtes-vous candidat à la présidentielle du 24 mars ?

Mohamed Soilihi : Face au désordre institutionnel installé par le pouvoir en place, les problèmes de gouvernance et de pauvreté qui s’accentuent et l’échec de la classe politique dans son ensemble, j’ai estimé qu’il était de mon devoir de me présenter.

Vous êtes crédité de bons scores jusqu’à présent. Pourquoi, selon vous ?

Parce que les Comoriens ne croient plus dans une classe politique qui, dans son ensemble, n’a jamais respecté ses promesses. Ils ont soif d’une vraie alternance, portée par une personnalité en qui ils peuvent avoir confiance.

Vous êtes peu connu du grand public, quelle est votre stratégie de campagne ?

J’ai choisi justement la proximité, le contact avec la population pour à la fois mieux connaître leurs attentes et leur présenter mes solutions. J’ai parcouru les trois îles [Grande Comore, Anjouan et Mohéli, ndlr] et j’ai même été en France rencontrer la diaspora. Je peux également m’appuyer sur de nombreux mouvements apolitiques locaux qui soutiennent ma candidature.

« Je ne suis pas un politique et je n’ai donc pas d’approche partisane. »

Pour défendre quel programme ?

D’abord la refonte de l’actuelle Constitution, très loin de renforcer l’unité du pays malgré ce qu’affirme une présidence qui concentre aujourd’hui tous les leviers du pouvoir entre ses mains. Il faut ensuite trouver une réponse durable à la question énergétique, sinon aucun développement économique ne sera possible. Je veux enfin veiller à la moralisation de la vie publique.

Quelles sont vos différences par rapport aux autres opposants ?

Je ne suis pas un politique et je n’ai donc pas d’approche partisane. Mon objectif, à travers cette candidature, est d’amener le peuple à être exigeant avec ses gouvernants, pour que ces derniers développent un sentiment de redevabilité en proposant des solutions pragmatiques, dans le respect des ressources publiques.

« Avec Azali Assoumani nous n’appliquons pas les mêmes méthodes et nous ne défendons plus dorénavant les mêmes valeurs. »

Pensez-vous disposer du soutien d’une partie de la hiérarchie militaire ?

L’armée est ma deuxième famille et comme dans toutes familles, les avis peuvent diverger. J’entretiens par exemple une longue relation avec Azali Assoumani, mais si nous portons les mêmes galons, nous n’appliquons pas les mêmes méthodes et nous ne défendons plus dorénavant les mêmes valeurs. Ce qui nous sépare est plus grand que ce qui nous unit.

Nous constatons ces derniers mois un très net recul des libertés individuelles. Le pays redécouvre des termes oubliés comme ceux de « prisonniers politiques ».

Redoutez-vous des débordements durant ces élections ?

Seulement si le parti présidentiel refuse de jouer le jeu démocratique et tente de faire pression sur les institutions électorales.

Ne craignez-vous pas, avec 12 opposants, de renforcer les chances d’une réélection du président sortant dès le premier tour ?

Avec 13 listes il est mathématiquement impossible qu’un seul candidat puisse passer au premier tour. Et avec sa cote de popularité en baisse, le candidat-président pourrait bien ne pas en faire partie du tout.

Source : Jeune Afrique

Candidat aux élections des gouverneurs de l’île autonome de Ngazidja, Mohamed Ibrahim Abdallah trace sa ligne politique sur 10 axes stratégiques pour le développement de l’île. Très méconnu sur la scène politique nationale, le surnommé Mohamed Cheikh privilégie dans sa mandature une nouvelle vision de gouvernance axée sur le renforcement de l’action internationale des collectivités communales.

Le candidat Mohamed Ibrahim Abdallah

« Ce mode de coopération international au développement va favoriser les relations de jumelage des communes avec des collectivités d’autres pays à travers des conventions », déclare Mohamed Ibrahim Abdallah. Son programme ne se limite pas sur la coopération communale. Le renforcement des communes lui préoccupe car, il est conscient que la promotion d’une politique volontariste dans le domaine intercommunal pour la collecte et le traitement des ordures, est primordiale. Dans cette lancée, une fois élu gouverneur de Ngazidja, Mohamed Ibrahim Abdallah va poursuivre avec l’Etat le renforcement du cadre législatif et réglementaire, l’assistante technique et appui dans le domaine de la mobilisation des ressources et du partenariat, la promotion du secteur privé en accompagnant la diaspora de Ngazidja dans la création d’entreprise au pays.

Au niveau de la santé et de l’environnement, le candidat s’engage à la lutte contre le dépôt des ordures sauvages et plastiques, l’accès à l’eau potable : protection des rivières, construction des réserves d’eau potable ainsi que la création des parcs forestiers. Quant à la religion, ce jeune candidat envisage le renforcement et l’encadrement des écoles coraniques. « Nous allons former et renforcer les capacités des enseignants des écoles coraniques. Mais aussi la création d’une association Massadjid chargée de la mise en valeur et l’entretien des mosquées de Ngazidja », promet-il.

Un axe qui va de pair avec l’éducation. Dans ce secteur, Mohamed Ibrahim Abdallah va renforcer la recevabilité sociale des enseignants et autres intervenants du système éducatif. Il souhaite également l’encadrement des collèges et lycées tout en appuyant les associations qui travaillent dans le secteur de l’éducation.

D’autres axes bénéfiques pour le développement du pays et de l’île en particulier sont mis étalés. Il s’agit de la culture et la cohésion sociale, la coutume et le progrès social, la jeunesse et l’insertion, le tourisme et la bonne gouvernance. « Je m’engage à mettre en place un model démocratique dans la gestion des affaires de Ngazidja », dixit-il.

KDBA

Diminué depuis quelques mois par les emprisonnements massifs de ses leaders au premier rang desquels l’ex-président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, le parti mise sur cette élection anticipée pour sortir la tête de l’eau. Et c’est Me Mahmoudou qui porte cette mission après avoir été désigné comme plan B.

Il fallait saisir sa chance. Le jeune avocat issu de la région de Oichili, l’une des moins favorisées de la Grande-Comore, ne pouvait pas espérer mieux. Être le candidat à l’élection présidentielle du plus grand parti du pays. Il ne pouvait que saisir l’occasion pour tenter d’entrer à Beit-Salam, être le tombeur du colonel Azali de plus en plus contesté, et marqué l’histoire politique de sa région. Et depuis deux semaines, l’avocat, jusqu’ici inconnu dans le paysage politique national, inscrit des points et est désormais considéré comme le seul candidat en mesure de battre le président-candidat qui veut rester au pouvoir encore 10 années.

Et les chances de qualification pour le second tour font l’unanimité après les deux démonstrations de force réalisées à Moroni Ajao et à Mutsamudu Anjouan. Les deux dissidents du parti Juwa, Fahmi Saïd Ibrahim et Jaffar El-Maceli, ne peuvent que s’en prendre à eux-mêmes, nous dit-on, s’ils ne parviennent pas à réunir les foules faute de soutien au sein du parti. En tout cas le pari audacieux du parti de l’ex président Sambi est jugé intelligent par plusieurs observateurs.

« Oichili dominé par un politique qui n’a jamais réalisé sa cause »

Un candidat jeune, avocat, jamais impliqué dans les affaires politiques. Cela répond parfaitement à la demande de la jeunesse et de la société civile comoriens qui attendaient désespérément le renouvellement de sa classe politique. Me Mahmoud est également issu de Oichili, une région peu favorisée politiquement et économiquement et dominée par un personnel politique qui n’a jamais réussi à faire avancer sa cause. Aujourd’hui, avec Me Mahmoud le Oichili a une chance de conduire les destinées de l’archipel. Mais encore faut-il que la région se mobilise massivement en sa faveur.

La réduction du train de vie de l’Etat

En ce qui concerne son projet, le jeune avocat parle de la mise en place d’une justice juste et indépendante qui sera au service de la population et non des gouvernants. Il promet aussi de lutter contre la pauvreté du pays et de réduire le train de vie de l’Etat. Il s’engage surtout à rendre le pouvoir aux Anjouanais en 2021, conformément à la constitution issue des accords de Fomboni. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit d’un programme qui va dans le sens de ceux qui dénoncent le régime Azali depuis la suppression de la Cour constitutionnelle au mois d’avril 2018. Il reste à voir si l’engouement suscité en faveur de cette candidature et le rejet du pouvoir en place seront traduits dans les urnes le 24 mars prochain. Il faudrait aussi que l’élection soit libre et transparente. Ce que l’opposition en général craint très fortement. 

Un soutien musclé

Le parti dans son ensemble se mobilise à revivre les couleurs jaune et vert, symbole de Juwa. Un parti prêt à se sacrifier pour le pays. Tous les sambistes, les militants, partisans et sympathisants de Juwa s’unissent à barrer la route au régime en place.

Kamal dine Bacar Ali

L’ancien secrétaire d’Etat et candidat aux présidentielles du dimanche prochain, Hamidou Karihila, dans cette interview développe sa contribution au service de la nation surtout dans des secteurs clés.

Vous avez étalé votre programme de développement, quels sont les secteurs qui vous paraissent prioritaires?

Mon programme est composé au total de 16 engagements sur plusieurs secteurs socioéconomique et politico-institutionnel. Président de l’Union des Comores, je m’engage à réduire le salaire du Chef d’Etat à 50% pour soutenir le sport et les handicapés. Il est inadmissible qu’une seule personne quelque soit son statut soit payé de tant de millions alors que le citoyen fonctionnaire gagne moins de 60 mille de nos francs et non parlons  plus de ceux qui n’ont pas du tout de travail à faire. Je prendrai 30% pour soutenir le sport et 20% pour les handicapés. En parlant justement du sport, il sera prélevé  25 francs de chaque vente du kg de riz, 15% du salaire de chaque Ministre et chaque Directeur de société d’Etat pour soutenir les différentes fédérations sportives du pays afin qu’elles organisent leurs championnats, participent à leurs compétitions régionales et internationales mais aussi pour construire des infrastructures sportives dans les régions du pays notamment. J’accorderai aux femmes  une place importante dans mon gouvernement. 40% de mes Ministres seront femmes. Aussi 40% de mes candidats aux législatives seront des femmes. Et toute entreprise créée et/ou dirigée par une femme aura une réduction de 10% de taxes douanières et impôts.

Dans votre programme également, vous envisagez appuyer le journalisme. Comment ?

En ce qui concerne votre profession, le journalisme, je m’engage à garantir la liberté d’expression et de soutenir les medias financièrement afin qu’ils fassent leur boulot dans les meilleures conditions. Ainsi les Directeurs de l’Ortc et Alwatwan seront recrutés par concours. J’instaurerai dans le budget un chapitre de subvention aux médias privés. Les conditions d’attribution seront définies en collaboration avec le conseil National des Médias. Il y a aussi un prélèvement d’une taxe de 5% dans la vente d’un ticket de téléphone de 2 000 kmf pour l’appui aux medias publics et privés.

Ancien ambassadeur dans le monde arabe, la religion musulmane ne fait pas, une de vos priorités ?

Si. Pour protéger les valeurs et les principes de notre religion et pour garantir la paix et la cohésion entre les comoriens, je m’engage à mettre en place un Madjilis des Ulémas représentatif qui se charge de toute question relative à la religion musulmane dans notre pays, à,prôner pour un islam de tolérance et de créer un ministère des affaires islamiques à part entier pour se charger de toutes questions relatives à la protection de l’islam

 

 

La création d’emplois et l’insertion des jeunes font écho dans votre projet de société. Comment comptez-vous financer le projet de création de 400 emplois à chaque année que vous avez annoncé dans votre projet de société?

Force est de constater que la jeunesse comorienne est confrontée à d’énormes difficultés liées à leur formation et à leur intégration dans la vie active avec un chômage avoisinant les 62%. C’est bombe à retardement. On doit agir vite pour éviter le pire car aujourd’hui les déstabilisations constatées dans beaucoup des pays tirent leur origine dans le chômage des jeunes notamment.

En me présentant dans ces élections, j’ai un projet immense qui tient compte justement aux problèmes de la jeunesse surtout en ce qui concerne l’emploi. Président de l’Union des Comores, je m’engage à utiliser l’argent de la Redevance Administrative Unique (RAU) pour financer au moins 400 projets à hauteur de 10 millions le projet en faveur des sortants de l’université. Notre but ici est aussi d’encourager les jeunes à s’orienter dans le priver en créant leurs propres entreprises. Je m’engage également à créer un Fonds spécial destiné à la formation technique et professionnelle des jeunes déscolarisés.

En ce qui concerne le milanantsi, comment comptez-vous accompagner ce processus qui contribue au développement du pays ?

Le Milanantsi continue de gagner les cœurs des Comoriens. Aujourd’hui, l’on constate que même ceux qui, dans la passé,  s’y opposaient farouchement, l’ont fait ou ont l’intention de le faire. L’on constate également que le Milanantsi est une source du développement économique. A travers l’Anda les communautés construisent et aménagent  nos villes et villages. Il Finance des projets de développement communautaire tels que la santé, l’éducation, les infrastructures routières, culturelles et sportives etc. mais aussi le Milanantsi est garant de la paix et de la stabilité sociale dans nos localités et de la solidarité entre les communautés. Bref, malgré des dépenses excessives constatées ici et là dans son organisation, le Milanantsi devient incontournable dans le développement socioéconomique du pays.

Ainsi force est de constater heureusement que la plupart des localités du pays s’efforcent à reformer le Milanantsi au profit du développement. Par ce constat nous nous engageons à accompagner ces bonnes initiatives de restructuration du Milanantsi. Ainsi je m’engage, une fois élu Président de l’Union des Comores à intégrer officiellement le Milanantsi dans la constitution comme étant une composante légale de nos institutions. Autre engagement que je prends s’agit de la création d’un Secrétariat d’Etat auprès du ministère des Affaires Sociales afin de coordonner cette réforme importante. Ce Secrétariat d’Etat sera dirigé par un Notable et composé d’un Cabinet et de départements.  Notre démarche consiste à donner une forme légale et positive au Milanantsi déjà entré dans les cœurs des Comoriens et dont l’impact socioéconomique s’avère incontestable.

Recueillis par Kamal dine B.A

À moins d´une semaine, jour pour jour, de la présidentielle du 24 mars, la campagne électorale se poursuit. Le pays s´apprête à élire son huitième président de son histoire mouvementée, marquée par des coups d´Etat. Analyse.

L’année 2019 s’annonce décisive pour l’Union des Comores. Le pays s’apprête, le 24 mars prochain, à élire le huitième chef d´Etat de son histoire mouvementée. Treize candidats sur les 20 postulants sont retenus par la chambre administrative de la cour suprême pour participer à la prochaine élection présidentielle, dont la campagne se poursuit dans l´ensemble du territoire national. Azali Assoumani, premier et troisième président de l´Union des Comores, a préféré mettre en jeu son mandat pour le destin des comoriens.

Fort de soutien du parti Juwa, Ahamada Mahamoudou apparaît parmi les favoris des présidentielles, en compagnie du candidat de l´Alliance de la Mouvance Présidentielle, Azali Assoumani, du candidat malheureux aux élections de 2016 et ancien gouverneur de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi, de l´ancien secrétaire d´Etat chargé du monde arabe Dr Hamidou Karihila, de l´ancien militaire Soilihi Mohamed Campagnard. D´autres candidats n’arrivent pas pour l’instant à rassembler leurs partisans pour leurs candidatures.

La question de la tournante

Sur 13 candidats en lice, nombreux sont ceux qui, la question de la tournante est préoccupante. Le tour d´Anjouan en 2021 s´impose pour eux en respectant les accords de Fomboni de 2001 qui ont vu la consolidation de la paix nationale. Pour la paix et la stabilité de l´Union des Comores, la tournante doit être respecté selon la plateforme des 11 candidats contre Azali Assoumani. Et si, un des 11 candidats de l´opposition est élu chef de l´Etat, il aura deux ans de mandat afin de passer la main le 26 mai 2021, à un anjouanais, pour la protection de la paix.

Quelle place pour l´économie ?

Malgré un taux de croissance de 3 %, l’économie comorienne ne décolle pas. Quelques routes sont bien réhabilitées et construites ces dernières années, mais les infrastructures restent, en général, en piteux état et la crise énergétique que connaît le pays depuis toujours n’en finit pas. Qu’il s’agisse de restructurer l’État et son administration pléthorique pour assainir les dépenses publiques ou de lancer la nécessaire diversification créatrice de richesse et d’emplois dans un pays où le chômage est plus de 40%.

Les différents candidats ne font donc pas de la relance économique la priorité de leurs programmes, avec la lutte contre la corruption, endémique sur l’archipel. Si l´économie du pays connait un taux de croissance de 3%, c´est à travers la flambée des taxes douanières, l´énergie, depuis 2016. Certains candidats s´engagent à la réduction des salaires des élus au service du développement, aux frais douaniers et quelques prix des produits exportés. Et ça s’arrête là.

L´insertion des jeunes ?

Au grand dam des citoyens, la lutte contre le chômage doit être prioritaire pour chaque candidat. Malgré les engagements des candidats pour la création d´emplois, personne ne définit pas son plan d´action de l´insertion de la jeunesse désespérée. Le président-candidat avait promis « un jeune=un emploi » lors des échéances présidentielles de 2016, mais rien de concret. La création d´emplois est un souci majeur et l´important ce n´est pas d´annoncer la création d´innombrable emplois, mais, de faire savoir d’où proviendra le financement ou le domaine d´insertion.

La santé et l´éducation

Pendant qu´un pays ne soit pas émergeant sans la santé et l´éducation, les candidats qui se montrent prêts à faire décoller le pays mettent en priorité la santé et l´éducation. Et autant que le président Azali a lancé le projet de construction du centre hospitalier universitaire d´El-Maarouf, le nouveau président n´a pas droit à l´erreur. Au niveau éducatif, les nouvelles autorités devraient négocier avec les syndicats afin d´éviter les grèves et améliorer leurs modes de vies, d´où, les avancements. Mais les candidats n´arrivent pas à faire du secteur éducatif, le fer de lance du développement du pays. Bref, le manque de programme ou projet de société se constate.

Et la diaspora !

Dans ce contexte socialement délicat, le vote de la diaspora comorienne est perplexe. A chaque élection, les candidats battent campagne en France et une fois au pouvoir, le vote de la diaspora n´est jamais mis sur table. Pour la première fois dans l’histoire du pays, le vote de la diaspora comorienne surtout de la France était très attendu en 2016. Estimée à près de 300 000 personnes, rien qu’en France, la diaspora contribue au développement économique et social de l´Union des Comores. Peu des candidats ont annoncé de donner la diaspora comorienne le droit de vote.

Kamal dine Bacar Ali

Candidat aux élections des gouverneurs à Ngazidja, Mohamed Elhad Abbas, promet une barrière contre la famine, afin de permettre un niveau de vie bien améliorée. Dans son programme, la vie du quotidien, l’énergie, le secteur primaire, entre autres animent l’ancien ministre de la justice et candidat aux gubernatoriales dans le souci de construire l’île de Ngazidja.

Mohamed Elhad Abbas.

Nourri par la volonté de servir le développement économique du pays en particulier l’île de Ngazidja, Mohamed Elhad Abbas, candidat aux gubernatoriales,  place au centre de ses projets,  une vision politique qui tant  à lutter contre la pauvreté à Ngazidja. « Mon vœu le plus cher, reste celui de voir dans les cinq ans à venir le niveau de vie des habitants de l’ile de Ngazidja avec des infrastructures régionales modernes répondant au besoin de tout un chacun », déclare Mohamed Elhad Abbas. Selon lui, il reste une grande tache à faire au niveau insulaire pour qu’un sentiment de bien-être soit installé dans les foyers.

Mohamed Elhad Abbas se contente à promouvoir l’économie sur  plan agricole, et à profiter également la mer et le tourisme pour construire l’île de Ngazidja. « Tous ces secteurs constituent un tremplin au développement », dit-il. Les difficultés que traversent les régions éloignées de la capitale Moroni dont, l’accès à l’eau potable, l’électricité et des instruments scolaires et sanitaires, l’ancien ministre de la justice promet de barrer la route contre l’accroissement de cette situation alarmante. « Je ne laisserai aucune personne pouvant contribuer à atteindre mon objectif quel que soit sa position politique, ses origines insulaires ou racines. Je ferai en quelque sorte que tous les habitants de Ngazidja soient chez eux en sécurité », assure-t-il. « Nous allons moderniser le plateau technique des centres de santé de district et un personnel adéquat », renchérit le candidat Mohamed Elhad Abbas.

Nassuf. M. Abdou (stagiaire)

Les élections présidentielles et des gouverneurs de mars et avril prochain intéressent les organisations internationales. L’organisation internationale de la francophonie effectuera une visite aux Comores dès ce mercredi 27 février au 8 mars afin de toucher la réalité des comoriens sur le processus électoral. Cette organisation francophone rencontrera les parties prenantes.

Tiéman Coulibaly

Une mission d’information de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), conduite par Tiéman Coulibaly, est attendue à Moroni aujourd’hui. Cette mission durera 10 jours. L’occasion pour cette mission d’information de l’OIF de faire l’état de lieu sur les élections prévues en mars et avril. Une rencontre avec la commission électorale nationale indépendante, la mouvance présidentielle, l’union de l’opposition et la société civile aura lieu sous la demande de cette mission.

Ceci s’inscrit sur la demande des candidats aux élections. Les 12 candidats surtout plaident pour la sécurisation des élections ainsi que la présence des observatoires internationaux plus particulièrement la communauté internationale. Cette mission fait suite à une requête des autorités comoriennes  dans le cadre de l’évaluation du processus électoral en cours. Mais aussi, c’est suite à la rencontre du président Azali Assoumani et la nouvelle secrétaire générale de l’organisation internationale de la francophonie à Paris que la secrétaire s’est montrée coopérative d’accompagner les élections afin qu’elles se déroulent dans la paix, la tranquillité et qu’elles soient des élections démocratiques et transparentes.  

Les parties prenantes auront à exprimer leurs inquiétudes sur ce processus électoral déjà engagé. L’ancien ministre des affaires étrangères de la République du Mali Tiéman Coulibaly dirige cette mission afin que les élections présidentielles et gubernatoriales se déroulent dans le calme.

KDBA

Un long parcours « riche »

Un long parcours « riche »

Enfant de M’béni, père de cinq enfants, Dr. Karihila saute les escaliers, prennent l’censeur et se donne un nom à l’échelle mondiale.  Un esprit vif, un long parcours riche dans différents domaines, surtout dans le monde diplomatique, Dr. Hamidou  Karihila se positionne sur la ligne des candidats aux élections présidentielles anticipées du 24 mars prochain. Portrait.

Hamidou Karihila

Ambassadeur auprès des Etats de Qatar, Koweït, Bahreïn, Sultanat d’Oman et des Emirates Arabes Unis de 2000 à 2006.  Brillant élève, il a obtenu sa licence en littérature avec mention Excellent.  Conseiller privé du président de la République au régime de Mohamed Taki Abdoulkarim.  Diplômé à l’université de Médine et celui de Paris 8.  Enfant de la région de Hamahamet et natif de la ville de M’béni, il a débuté sa scolarité dans un institut littéraire dans la ville d’Iconi. D’une famille modeste, Dr. Karihila est l’ainé de sa famille.  Géopoliticien dans le monde arabe, Dr. Karihila a occupé le poste des Relations Extraordinaires et plénipotentiaire des Comores auprès du Royaume d’Arabie Saoudite de 1998-2006.  

Hamahamet sa région, Karhila est connu par sa brillante qualité tant qu’intellectuelle que spirituelle.  Intellectuel et riche de connaissance il a obtenu un DEA à l’université de Paris 8 avec mention assez-bien. Jeune, il a été la tête du Chef de service des Relations Extérieures dans le pouvoir de l’ancien président de la République Mohamed Taki Abdoulkarim en 1996-1997.  Karihila de son nom connu sous les intimes, il a fait la rencontre avec le Colonel Mouammar Kadhafi en tant qu’envoyé spécial du défunt président de la République Mohamed Taki Abdoulkarim, puis une autre rencontre avec M.Omar el Bachir du Soudan, ensuite une autre visite avec M. Ali Abdallah Saleh de la République du Yémen en 1996. 

Leader, Dr. Karihila  était de nouveau le missionnaire envoyé par le président de la République pour une visite avec l’Altesse Sheikh Zayed bin Sultan Al Nahyan, Président des Emirats Arabes Unis. Marié,  Dr. Karihila a fait ses premières études universitaires  dans la Faculté des Lettres Arabes, où il a obtenu sa licence en littérature avec mention Excellent. Né le 20 juin à Hamahamet M’béni il a fait d’autres études dans le domaine des langues étrangères à l’Inalco-Paris.

Optimiste après ses formations à l’étranger, il a choisi de retourner aux Comores son pays natal, pour le servir. Père de cinq enfants il a préparé son doctorat  en étude islamiques à université Omdourman (Soudan).

Riche de perception, il était élu comme Représentant permanent des Comores auprès de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI).  Soudan démure la ville où Karihila a eu des succès sur ses études supérieurs de part l’obtention  de la mention Excellent pour sa thèse intitulée « L’influence de l’Islam sur la formation du comportement social aux Comores ».  Tête de sa classe et dans le domaine diplomatique,  il s’est vite donné un nom dans l’échelle mondiale.

Un arbre robuste, avec toute la richesse illimitée (M’nazi) tel est le surnommé appelé par ses amis et proches.  

El-Aniou

Les avis des jeunes se divergent

Les avis des jeunes se divergent

Les comoriens sont appelés aux urnes le 24 mars prochain pour choisir le nouveau président ainsi que les gouverneurs de chaque île. Les citoyens s’expriment sur le devenir du pays et souhaitent un président surtout, qui connaitra les doléances des comoriens. Certes, leurs idées se divergent, mais ils sont certains que l’avenir du pays dépend d’un homme de confiance. Reportage.

Des comoriens font le choix de leur destin (2016)

Rien n’est si diffèrent si dans les milieux sociaux les débats politiques y surgissent. Puisque c’est aux citoyens de choisir leur destin. Des administrateurs, étudiants, entres autres sont rencontrés par le quotidien Al-fajr afin de s’exprimer sur le nouveau dirigeant des Comores. Indubitablement, les idées se divergent. Certains optent pour le candidat Azali Assoumani et d’autres ne débarrassent de lui. « J’ai la  conscience tranquille et je ne veux pas me tromper encore une fois. J’ai soutenu Azali Assoumani aux dernières élections (2016), mais avec le temps, j’ai fini par découvrir sa vision politique, caractérisée par la haine tout en souhaitant s’investir au pouvoir éternellement. Un président qui a tout d’abord violé, pourtant il est conscient que les accords de Fomboni ne sont que notre unique espoir au profit de préserver la stabilité de l’Union des Comores », a souligné M’madi Saïd Mahamoud, étudiant à l’université des Comores.

Selon l’étudiant, Azali n’a pas hésité de séquestrer toutes les autorités influentes contre son régime. « Je dis bien que les mauvaises empruntes du président Azali seront gravées dans la mémoire de toutes les générations futures. J’en profite de l’interpeller que la foule assistée dans son premier  meeting à Mitsudje, n’était qu’une mascarade. Nombreux sont répondus présents pour ne pas être renvoyer dans leurs fonctions », déplore M’madi Said Mohamed.

Les perspectives engagées par Azali sont basées pour l’intérêt commun

Des arguments contestés par Djaé Mlaraha Said. Pour ce dernier, beaucoup sont faits dans ce régime et des chantiers également vont être lancés. Djaé Mlaraha a rappelé que les régimes précédents n’ont pas réussi à lancer les chantiers que le régime Azali vienne de lancer dans deux ans et demi. « J’ai la pleine fierté de soutenir le candidat Azali Assoumani. Une personnalité qui a une vision politique attractive pour la promotion de notre pays et une détermination de réaliser des grands chantiers concrets, dont ses prédécesseurs n’ont  pas su booster vers l’avant », s’exprime Djaé Mlaraha Saïd. Et lui d’ajouter « je suis militant du parti Radhi et Houmedi Msaidié est notre guide. Depuis toujours, notre leader soutien Azali Assoumani car il a compris qu’il est le président pour le changement de notre pays. Anisi, je suis persuadé que les perspectives engagées par colonel Azali Assoumani, sont basées pour l’intérêt commun et ça ne fais que renforcer ma confiance envers lui. »

Des élections fictives ?

Les vendeurs et commerçants manifestent leur souci quant à la crise qui secoue le pays. Ilias Ahmed Msoili pointe du doigt aux autorités comoriennes qui ne se préoccupent de la vie quotidienne des comoriens. « Le pays est en crise totale. La police municipale ne cesse de nous obliger à  payer des taxes. Toutes ces autorités ne font qu’une même équipe nourrie par un  principe commun, au point de ronger le pays au profit  de leurs proches. Au lieu de bâtir des entreprises pour vaincre la famine et le chômage, ils organisent des élections déloyales », lâche Ilias Ahmed Msoili, vendeur d’habits à volo volo.

« Je suis victime de la politique d’Azali »

De sa part, Sofiane Ismael Moindze croit que l’opportunité de changer le système de notre pays se présente en chassant les politiciens qui ne sont animés que  par le bien-être de leurs familles. « Nous les jeunes, sommes fatigués de la démagogie et de l’arrogance des hommes politiques. Nous devrons tous les barrer la route surtout Azali Assoumani. Celui-ci a osé licencier 5.000 jeunes dans les institutions publiques. Et je suis victime de la politique d’Azali. Qu’Azali devienne le président déchu pour la paix de notre pays. A chaque fois qu’il est au pouvoir, le pays traverse l’instabilité politique, sociale, économique, éducative », dixit-il.

Nassuf. M. Adbou (stagiaire)