ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Investi officiellement président de l’Union africaine, samedi dernier, à Addis Abeba, Azali Assoumani aura fort à faire. D’immenses défis et enjeux attendent le nouveau président de l’organisation panafricaine, notamment l’économie continentale, le changement climatique, les coups d’État à répétition, l’insécurité…

La présidence des Comores à l’Union africaine intervient dans un moment charnière. Elle constitue un défi que le président Azali se doit de relever. Qu’il s’agisse de la sécurité, de la dette, du changement climatique ou de la stabilité politique, Azali Assoumani a du pain sur la planche. Des conflits, le terrorisme en Afrique.

Le nouveau président doit d’abord mettre l’accent sur la paix et la sécurité en déterminant une stratégie à adopter pour une paix et sécurité durables dans le continent. Dans son allocution, le président Azali Assoumani a déclaré que « nous devons accorder une grande importance à la paix et à la sécurité et surtout, chercher à les consolider, par la prévention et la négociation. »

Et d’ajouter que « notre continent compte de trop nombreux conflits internes. Ceux-ci ont entaché la confiance dans la capacité des institutions continentales à prévenir et à y mettre fin, avec les conséquences qui en découlent. »

Selon le nouveau président de l’Union africaine, le bilan estimatif de ces conflits internes atteint, depuis les indépendances, le chiffre effrayant de cinq millions de victimes. S’y ajoute le poids des déplacés internes qui atteignent, aujourd’hui 36 millions, soit 44% des personnes déplacées dans le monde.

« Au-delà de la tragédie que constitue pour chaque exilé, la perte de sa famille et de ses biens, l’ampleur du phénomène représente un défi colossal, pour nos pays. Défi logistique, sanitaire, éducatif et financier, mais aussi, défi en termes de sécurité », a-t-il souligné. Toutefois, Azali Assoumani est convaincu que c’est de la détresse humaine que naissent l’amertume et le désespoir qui constituent, à leur tour, l’un des terreaux des fléaux meurtriers, en particulier le terrorisme.

« J’entends appuyer autant qu’il me sera possible, les efforts entrepris par le conseil de paix et de sécurité, en faveur de la prévention des conflits et en appui aux processus d’interposition des forces panafricaines et de DDR sur le terrain. Nous ferons également de notre possible pour que les deux Etats, la Palestine et Israël, puissent vivre en paix, avec Jérusalem comme capitale de la Palestine », espère Azali Assoumani.

S’agissant du changement climatique, le président appelle à atteler avec plus d’énergie à la question climat. Bien que le continent africain produise 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le changement climatique affecte, de façon de plus en plus visible, l’Afrique. « Sur cette question éminemment stratégique du climat, l’Union africaine devra donc continuer de faire entendre sa voix, dans le concert des nations, comme elle l’a fait avec succès, à la Cop 27. Nous devons d’ailleurs nous préparer pour réussir également la prochaine Cop », a-t-il fait savoir.

Cette Cop a réalisé l’importance de sa contribution à notre sécurité et à notre souveraineté alimentaire, selon Azali Assoumani. Elle a pris conscience que l’économie bleue de l’Afrique devrait générer 405 milliards de dollars en 2023 et représenter ainsi une part considérable du PIB continental. Le président de l’Union africaine veille à promouvoir l’autosuffisance alimentaire en Afrique. Puisque, dit-il, il n’est pas normal que l’Afrique soit largement tributaire des importations, en dépit de toutes les richesses naturelles et humaines dont elle regorge.

« Notre continent peut et doit se donner les moyens de produire suffisamment, et de pouvoir transformer et stocker ses produits, afin de se préparer aux statistiques qui prévoient que l’Afrique puisse devenir, incessamment, le plus grand marché du monde », a indiqué Azali Assoumani. L’Afrique fait face à des défis immenses, notamment le conflit sur le Sahel, le conflit opposant le Rwanda et le RDC… Azali Assoumani aura fort à faire.

KDBA

Les pays africains ont tous ratifié la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des pays ont ratifié le protocole sur les droits des femmes en Afrique de l’Union africaine. Lors de son premier discours à la tête de l’Union africaine, le chef de l’Etat comorien appelle à agir pour l’épanouissement et le renforcement des droits des femmes en Afrique.

« Agissons alors, pour l’épanouissement et le renforcement des droits des femmes, qui comptent parmi les responsables de l’Afrique d’aujourd’hui et de demain », a déclaré le président de l’Union africaine, Azali Assoumani. Bien qu’en Afrique le taux de pauvreté soit élevé, des femmes travaillent dans des conditions précaires et ont peu de possibilités de promotion. Ce sont des femmes qui donnent la vie, assurent au quotidien l’éducation des enfants, la transmission des valeurs culturelles et familiales et occupent une place toujours plus grande dans la création de richesses en Afrique.

« Des femmes qui méritent que nous nous impliquons davantage dans les efforts que déploie notre organisation en vue de leur égalité de droits avec les hommes mais aussi de leur autonomisation pour plus de développement sur notre continent, d’où l’importance de coordonner nos actions dans ce sens et notamment l’harmonisation de nos politiques sur le genre », a indiqué le président Azali.

L’intégration croissante de la dimension de genre dans la planification et les budgets des Etats africains résulte en partie une stratégie qui consiste à institutionnaliser les processus, à former de hautes responsables en vue de leur mise en œuvre, et à renforcer la capacité des mouvements des femmes à plaider en leur faveur et à en suivre les progrès. 

KDBA

Hier lundi, l’aéroport international prince Said Ibrahim a été plein à craquer, pour l’accueil du tout nouveau président de l’UA de retour d’Addis-Abeba où il a été élu président de l’UA pour un mandat d’un an. Un accueil sans précédent lui a été réservé. Malgré un soleil de plomb, l’ambiance était au rendez-vous.

Des milliers des comoriens ont fait le déplacement pour accueillir  le nouveau président de l’Union africaine et chef de l’Etat comorien, Azali Assoumani.  Les bureaux administratifs se sont vidés tôt le matin pour l’accueil du président. Des notables, des jeunes, hommes et femmes se sont tous convergés  vers l’aéroport de Hahaya.

Parmi les personnalités présentes, les députés, les maires, les préfets, les ministres, les directeurs généraux et secrétaires généraux. Des centaines de sympathisants et partisans du parti au pouvoir. Une mobilisation générale qui sonne comme un signe de reconnaissance.

A Hahaya, c’est une atmosphère de fête qui régnait ponctué par des danses et chants traditionnels. Les délégations ont manifesté la joie de ce moment historique pour les Comores. Vêtus d’habits traditionnels. Malgré la fatigue, ils disent ne rien regretter.

« Les Comores sont un petit pays de quatre îles. En 2022, notre pays est connu par tous les pays du monde grâce à l’équipe nationale, les Cœlacanthes. Nous sommes sortis de la Can la tête haute. Et en 2023, une autre histoire se dessine. Celle de la présidence de l’Union africaine. C’est un honneur pour notre pays et non pour Azali. Si nous sommes venus l’accueillir, c’est pour manifester notre reconnaissance car la nation est reconnaissante », a exprimé le notable Said Mzé.

« Le président Azali demeure le premier président de l’océan indien à la tête de l’organisation panafricaine. C’est pourquoi il fallait cette grande mobilisation », a-t- il ajouté. Selon Said Mzé, l’heure de l’atterrissage de l’avion ne leur a pas été communiquée en avance. Certains regrettent et d’autres s’offusquent.

Pour un ancien préfet de la région de washili, c’est convainquant d´accueillir le président Azali en masse. « Si nous sommes venus l’accueillir, ce n´est pas pour des intérêts personnels mais parce que nous sommes solidaires avec une même vision politique. Le président Azali occupe de nouvelles fonctions dans l’Afrique et c’est donc évident de venir lui témoigner notre fierté », a-t-il fait savoir.

Si un tel accueil est réservé au chef de l´Etat, c´est parce que sa politique convient aux citoyens. « Sa politique de développement trouve l’adhésion des comoriens », soutient l’ancien maire. Selon lui, c’est une fierté pour le pays. Car la diplomatie comorienne prend une nouvelle dimension. « Il est temps d’unir nos forces pour profiter de l’expertise des organisations mondiales plus particulièrement l’Union africaine pour développer notre pays », lance-t-il.

Les délégations ont salué les réalisations « majeures » du président Azali qui sont en train de transformer le visage des Comores et d’ouvrir le pays grâce à sa politique. « Le nouveau président de l’Union africaine a une politique d’inclusion sociale, de véritables opportunités en vue d’un Comores pour tous. Bien sûr qu’avec son entente avec les organisations internationales, il relèvera les défis qu’ils l’attendent », dit Bourhani Ali.

« Azali a le meilleur profil, le meilleur programme pour mettre l’Afrique aux rails de développement. Dans son allocution à la tribune de l’UA, le président entend relever les défis au niveau de la paix, la sécurité, la souveraineté alimentaire, entre autres », a défendu Mohamed Abdallah, un proche du pouvoir. Selon lui, le président de l’Union africaine mérite un accueil triomphal. 

KDBA

Le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani est officiellement le nouveau président de l’Union africaine depuis samedi dernier. Il succède au sénégalais Macky Sall. Le nouveau président de cette instance panafricaine aura un mandat d’une année (2023-2024, ndlr). La présidence des Comores à la première instance intergouvernementale africaine intervient dans un contexte particulier. Plusieurs dossiers brûlants attendent le président Azali. Mais, il doit œuvrer à redorer le blason de l’institution.  Un nouveau président pour l’Union africaine. Un premier historique pour les Comores mais également pour la région de l’Océan indien.

Le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, 64 ans, est intronisé à la tête de l’organisation lors du 36ème sommet de la conférence des chefs d’Etat et gouvernements africains, tenu à Addis Abeba. Une consécration pour le pays mais surtout le président Azali Assoumani avait mené une diplomatie offensive qui aboutit à persuader le président du Kenya à retirer la candidature de son pays. Un travail de lobbying bien fourni qui lui a fait désormais rentrer ainsi que le pays dans l’histoire du continent. Azali Assoumani, chef de l’Etat comorien, devient le 21ème président de l’Union africaine et succède ainsi le sénégalais Macky Sall.

Redorer le blason de l’organisation

La présidence des Comores à la première instance intergouvernementale africaine intervient dans un contexte particulier. Mais, le président doit œuvrer à redorer le blason de l’institution. Le tout nouveau président de l’UA appelle à une action collective pour apaiser, dit-il, les tensions, soigner la planète, réduire les inégalités persistantes et redonner sens au multilatéralisme.

Composée de 55 États membres, l’Union africaine a pour rôle de promouvoir la paix, la démocratie et le développement économique sur le continent. Le président de l’Union africaine représente l’organisation à l’échelle du continent et du monde.

Il convoque les réunions des diplomates et ministres africains. Le président Azali incarne désormais l’autorité morale dans la gestion des crises, et peut intervenir de manière directe ou en dépêchant des missions de médiation.

Le nouveau président a du pain sur la planche. Succession des coups d’Etat en Afrique et défiance de la population. Les Comores, un petit pays insulaire de moins de 1 million d’habitants avec des moyens limités connaissent une diplomatie active et entretiennent des bonnes relations avec les autres pays africains et du monde.

Le président Azali a exprimé sa volonté de travailler en concert avec les Etats membres pour relever les défis auxquels l’Afrique fait face et pour réussir son mandat. Dans son allocution, il a promis de veiller sur la paix, la sécurité, le changement climatique et l’autosuffisance alimentaire.

« Merci cher Macky »

Saluant le travail effectué par son prédécesseur, il a érigé cette présidence tournante en exemple pour une Afrique unie. « C’est avec le poids de la responsabilité continentale sur mes épaules, que j’entends assumer, à compter d’aujourd’hui, les fonctions de président de l’Union africaine, en cette 36ème session ordinaire. Il ne sera pas facile de lui succéder, mais je ferai de mon mieux pour poursuivre son œuvre et, entre autres, en privilégiant comme il a toujours su le faire, le dialogue, l’écoute et le rassemblement, conditions indispensables pour faire de ce mandat, celui du succès de notre continent », a déclaré le président en exercice de l’UA, Azali Assoumani.

Et de glorifier son prédécesseur : « cher Macky, vous avez plaidé inlassablement pour la paix et l’intégration africaine, pour la défense des intérêts de notre continent, dans la gouvernance politique, économique et financière mondiale. Merci, cher Macky, pour ce bilan éloquent, qui vous honore, qui honore le Sénégal, et qui continue à honorer le continent africain, dans son ensemble ! »

Selon le président Azali, durant l’année 2022, la croissance n’a pas dépassé les 3%, alors que les taux de natalité, notamment en Afrique, demeurent très élevés, absorbant sans trêve, les efforts consentis par les Etats, en matière sociale et infrastructurelle.

« Nous plaidons pour une annulation totale de la dette africaine »

22 Etats africains sont aujourd’hui, selon la banque mondiale, en situation de détresse au regard de leur dette, et concentrent une part notable, des mille soixante-quatorze milliards de dollars, de dette extérieure du continent. « Pour une viabilité de la dette africaine, nous exhortons la mise en place d’un cadre commun de règlement de cette dette, qui sera plus inclusif, y intégrant les créanciers bi et multilatéraux, et aussi les créanciers privés, avec un soutien renforcé du FMI », a-t-il lancé.

Le président Azali poursuit que « Nous plaidons pour une annulation totale de la dette africaine, pour permettre une relance de l’économie post covid et nous permettre de faire face, aux impacts négatifs, de la crise en Ukraine. Cette crise complexe, économique et multiforme génère aussi une insécurité alimentaire, très préoccupante. Par son acuité, elle menace de renvoyer le continent, à des scénarios de malnutrition ou de famine, d’une ampleur inégalée, depuis le début de ce siècle. » 

KDBA

En 2022, les Comores ont signé 11 accords de coopération avec le Maroc basés sur les domaines de la formation diplomatique, de consultation politique, de la santé, entre autres. Samedi dernier, une réunion de contrôle et de suivi-évaluation des activités déjà réalisées a eu lieu, au ministère des affaires étrangères. La feuille de route du suivi des projets est élaborée et les points focaux (des ministères concernés) identifiés.

Le Maroc et les Comores ont signé, l’année dernière, 11 accords de coopération bilatérale de santé, de formation diplomatique, de consultation politique, de gestion des communautés établies à l’étranger et de la migration, d’octroi de bourse, de stage et de partage d’expertise, de l’emploi et du travail (…) de l’enseignement supérieur et de l’élimination du non double imposition… de l’évasion fiscale.

De ce fait, des représentants du ministère des affaires étrangères, ceux de l’Acci, des secrétaires généraux des ministères concernés et un représentant du Maroc, ont eu une réunion d’échanges et de suivi-évaluation des objectifs fixés.

Au cours des discussions, il était convenu la mise en place d’une feuille de route (programme de mise en œuvre) des activités à réaliser. Les points focaux ont été identifiés. « Un an déjà que les Comores et le Maroc ont signé des accords de coopération bilatérale d’échanges et de soutien mutuel. Une conception des bases des données a été établie par le bureau Shawiri. Il faut dresser la feuille de route des activités à réaliser et finaliser la mise en place des points focaux (les secrétaires généraux des ministères concernés, désignés points focaux) », a fait savoir la directrice générale de l’Acci, Fatoumia Ali Bazi.

La partie marocaine a exprimé sa volonté de concrétiser le fruit des accords signés. « Le Royaume du Maroc est prêt à œuvrer pour la continuité de nos coopérations signées », a déclaré, Drisse Alaoui, chargé d’affaires de l’ambassade de Maroc aux Comores. 

Abdoulandhum Ahamada

Après avoir été choisi chef de l’opposition, Mohamed Ali Soilihi alias Mamadou, condamné à la perpétuité dans le cadre de la citoyenneté économique, revient sur les accords de Fomboni de 2001 « gage de l’unité et la stabilité du pays ». Dans un communiqué de presse publié le 17 février dernier, date qui coïncide à la signature dudit accord, l’ancien vice-président pose des préalables pour un dialogue inclusif, notamment la libération des prisonniers politiques, le respect de l’état de droit et le retour de l’ordre constitutionnel aux Comores.

« L’appel à la paix, à la stabilité et le vivre harmonieusement ensemble avec nos valeurs religieuses et coutumières doit impérativement être notre aspiration commune », a déclaré Mohamed Ali Soilihi, ancien vice-président et actuel chef de l’opposition comorienne. A quelques mois des présidentielles de 2024, l’opposition divisait avant, se réunit pour la première fois autour de Mohamed Ali Soilihi.

« Je me réjouis de prime abord de cette unité scellée qui constitue une force unifiée capable de porter les idéaux qui fondent les aspirations légitimes de l’ensemble des comoriens. J’exprime, à cet effet, ma satisfaction de retrouver l’opportunité de mettre encore mon expérience au service de la stabilité, la paix et la concorde entre les comoriens », indique le chef de l’opposition.

Il appelle à œuvrer avec la plus grande détermination pour le rassemblement de tous les comoriens et comoriennes, en faveur du rétablissement de l’ordre constitutionnel et de l’Etat de droit, du pluralisme politique et de la diversité, dans le respect des accords de Fomboni de 2001 fondés sur l’autonomie des îles et la présidence tournante, qui constituent le socle de l’unité et de la stabilité du pays.

Selon cet ancien vice-président du pays, l’expérience d’un dialogue inter-comorien voué plusieurs fois à l’échec, lui conduit à la demande de l’ouverture d’un dialogue politique inclusif, sincère et transparent qui serait préalablement soumis à la libération de tous les prisonniers politiques, en particulier l’ex-président Sambi et le gouverneur Salami   ainsi que la participation incontournable de la diaspora.

« Un tel dialogue suppose impérativement la supervision de la communauté internationale afin d’aplanir les divergences et promouvoir un climat politique apaisé, nécessaire à un réel développement socio-économique durable », dit-il. 

Kamal Said Abdou

Le président Azali Assoumani qui s’est rendu samedi dernier en Belgique, a rencontré le président du conseil de l’Europe, Charles Michel. Au cours d’un tête-à-tête, les deux hommes ont mis l’accent sur la coopération bilatérale, le développement socio-économique, la démocratie et la présidence de l’Union africaine.

C’était en marge du 6ème sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine à Bruxelles que le chef de l’Etat comorien a rencontré le président du conseil de l’Europe. Au menu des discussions, la coopération bilatérale, le développement socio-économique, la démocratie et la présidence de l’Union africaine.

Selon le site de Beit-Salam, le président de l’Union des Comores a remercié l’Union européenne et le président du conseil Européen pour les appuis multiformes que l’UE apporte aux pays africains et à l’Union des Comores en particulier, dans le cadre des relations stratégiques que les Comores entretiennent avec l’Union européenne et qui soutiennent le développement socio-économique des Comores.

L’Union Européenne a soutenu et continue de soutenir l’agriculture, l’éducation, le transport, l’environnement et aujourd’hui, la gouvernance financière, le commerce et la petite industrie de transformation des produits agricoles. « Le président a salué les conclusions du 6ème sommet UE-UA de février 2022 avec une vision 2030, qui consacre une enveloppe de plus de 150 millions d’euros pour le financement des économies africaines, notamment les investissements publics et privés, dans les domaines de l’énergie, des transports et du numérique ainsi que dans les secteurs sociaux de la santé et de l’éducation », annonce le site de Beit-Salam.

Et d’indiquer que « les relations fructueuses entre l’Union européenne et l’Afrique et entre l’Union européenne et les Comores, doivent être entretenues et renforcées, et que c’est cet esprit d’une coopération étroite avec l’Union européenne, qu’il a toujours entretenu au niveau bilatéral, qui va animer sa présidence de l’Union africaine. »

La guerre en Ukraine a été largement abordée, un conflit ayant des impacts négatifs considérables sur l’économie mondiale. Les deux dirigeants prônent la reprise du dialogue entre les parties. Le président Azali s’est réjoui de l’évolution positive des discussions sur les accords de pêche et de la levée prochaine du carton rouge imposé sur les Comores. « Il a proposé la mise en place d’un nouvel instrument de coopération entre l’UE et l’Union des Comores (INDCI), pour la période 2021-2027, qui servira de levier pour mobiliser d’autres ressources auprès de la Banque Européenne d’Investissements », avance Beit-Salam.

Le président a rappelé que les Comores, pays insulaire, subit les chocs exogènes liés au climat, notamment la montée des eaux avec des villages et villes côtières fortement exposés, et que pour faire face à la montée des eaux marines qui menacent la population côtière, l’Union des Comores souhaiterait que l’Union européenne puisse accélérer son appui dans le cadre du programme Pacte vert et bleu, permettant le financement des programmes de protection côtière.

Les thématique de la « ZLECAF », les problématiques liées à la réforme du conseil de paix et sécurité, la nouvelle clef de la répartition des contributions annuelles des Etats membres, la lutte contre le terrorisme, la question du barrage de la renaissance, le bilan du premier plan décennal de l’agenda 2063 et la programmation du prochain plan ont également été évoqués, lors de cette rencontre. Le président a obtenu un écho favorable sur l’ensemble des sujets abordés dans cette rencontre, selon toujours le site de Beit -Salam. 

KDBA

Le parti RADHI a tenu vendredi dernier, une conférence de presse pour dénoncer les propos tenus par l’opposition qui s’apprête à boycotter les élections de 2024. Cette formation du ministre de la production confirme que les prochaines échéances électorales auront bien lieu en la date prévue.

Face aux propos tenus par les membres de l’opposition promettant de boycotter les élections présidentielles de 2024, le parti RADHI condamne des agissements qu’il juge anti-démocratiques.

« Le Parti Radhi est scandalisé par les propos des responsables de l’opposition tenus à Ikoni et à Mtsangadju ya Dimani et condamnent fermement de tels agissements qui font le lit de la haine, de la violence politique et de l’instabilité de notre pays au risque de compromettre la cohésion sociale et le vivre-ensemble des comoriens. Le parti Radhi croit en la sagesse et la maturité politique du peuple comorien qui a toujours su mettre en avant l’intérêt général pour le progrès socio-économique du pays », déclare le parti RADHI.

Selon cette formation politique, il est temps que cette opposition se ressaisisse car le principal objectif d’un parti politique est d’accéder au pouvoir par la voie des urnes. « Comment peut-on claironner, à tout bout de champs et à longueur de journée qu’elle vient de trouver une unité et en même temps agiter le chiffon rouge d’une guerre civile ? Distiller des informations volontairement galvaudés sur le code électoral, cette opposition déboussolée ne manque aucune occasion pour appeler la population à bloquer par le force le processus électoral à venir en invoquant une prétendue expectative de fraude à un an des élections présidentielles et des gouverneurs », lit-on dans le communiqué de presse.

Et d’ajouter : « ils ne cessent ces derniers temps, dans leurs rassemblements politiques, d’appeler à la désunion et à la guerre civile. À Ikoni et à Mtsangadju ya Dimani le prétendu front commun de l’opposition, dépourvu de raison politique et rongé par l’appétit du pouvoir, n’hésite pas à prôner l’insurrection et les coups d’Etat, les pratiques anti-démocratiques des temps révolus ».

 Abdoulandhum Ahamada

Le président Azali Assoumani a reçu son homologue congolais Felix Antoine Tshisekedi ce jeudi. Dans une tête à tête, les deux hommes se sont entretenus sur différents sujets, notamment la présidence à l’Union africaine, le conflit entre le Congo et le Rwanda. Félix Antoine Tshisekedi parle d’une visite d’amitié.

Avec une délégation de 50 personnes, le président de la République démocratique du Congo est accueilli en héros, hier jeudi, à quelques jours du sommet de l’Union africaine. Après la réception de la délégation Rwandaise conduite par son premier ministre mi-janvier, le tour revient au président Congolais, Félix Antoine Tshisekedi. Sachant qu’un conflit ouvert entre le Congo et le Rwanda fait écho dans la scène continentale.

« Le président Félix Antoine Tshisekedi est venu pour manifester sa solidarité pour que j’arrive à cette mission », a indiqué le chef de l’État comorien, Azali Assoumani. L’Afrique souffre par les conflits. C’est dans ce cadre que la question de changement des régimes en Afrique, terrorisme, et tant d’autres sont au menu des discussions, selon Azali Assoumani. « Il ne faut pas attendre l’Europe pour venir chercher une solution. On a intérêt à trouver une solution à nous-mêmes », précise-t-il.

De son côté, le président Félix Antoine Tshisekedi a fait savoir que l’objectif de sa visite aux Comores est tout d’abord, partager l’expérience avec le chef de l’État comorien. « Nous avons évidemment parlé d’un certain nombre de conflits dans la région notamment dans la région du grand lac. Je suis venu pour exprimer mon soutien et mes vœux de cette mission », dixit le président Congolais, Félix Antoine Tshisekedi.

Et de poursuivre qu’ « au bout d’un an, on ne peut pas tout régler mais on peut propulser certaines choses. » S’agissant du conflit entre le Rwanda et la RDC, le président Congolais a rassuré que cela fait partie de sa mission aux Comores. « J’ai saisi cette occasion pour parler de mon pays et de cette guerre injuste et barbare que nous impose le Rwanda », regrette-t-il. « Mon espoir est de voir mon ami ici pour qu’il puisse m’aider à vouloir ramener la paix car nous ne voulons pas la guerre », conclut-il.

Kamal Said Abdou

Dans une rencontre avec les médias, l’ambassadrice américaine accréditée aux Comores est revenue sur les relations bilatérales américano-comoriennes. En marge de cette rencontre, Claire A. Pierangelo a réitéré le soutien du gouvernement américain au développement des Comores dans plusieurs domaines, plus particulièrement dans le domaine de la coopération économique et de la protection de la souveraineté maritime.

En visite officielle à Moroni, quel a été l’intérêt de votre visite ? Quelles sont vos ambitions pour le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays ?

Ma visite aux Comores s’inscrit dans le cadre de la coopération entre les Etats-Unis et les Comores. Une coopération historique et d’intérêt commun. A travers ma visite, nous avons discuté des questions des relations bilatérales, de sécurité, de partenariat économique. Notre objectif est d’accompagner les Comores dans leur développement pour pouvoir faire face aux menaces climatiques. Nous avons des relations bilatérales soudées et nous tenons à les renforcer. Nous allons coopérer en matière de commerce, de sécurité. Les Comores, est un pays qui  respecte la démocratie, les droits de l’homme et nous sommes là pour les soutenir. Il y a plusieurs domaines dans lesquels nous pouvons coopérer avec les Comores. Nous allons les aider à protéger leur souveraineté maritime. Et c’est très important d’endiguer les problèmes de traite de personnes, de trafic de drogue et également de la pêche illégale. Nous allons travailler avec les entreprises américaines pour qu’ils viennent investir aux Comores.

Les Comores s’apprêtent à assurer la présidence de l’Union africaine, quel sera l’appui du gouvernement américain, notamment  sur la résolution des conflits dans le continent ?

Les Etats-Unis n’ont qu’un rôle d’observateur auprès de l’Union africaine. Nous ne sommes pas membres de l’Union africaine. Nous allons travailler avec le président de l’Union des Comores sur les sources de soutien, nous allons l’aider à relever les défis, dans le cadre notre statut d’observateur. Mais ces objectifs sont les mêmes que nous partageons en Afrique et nous travaillons en tant que gouvernement américain sur les domaines de lutte contre les conflits dans le continent africain. Ce que nous faisons en Afrique, nous allons continuer à coordonner avec l’Union africaine et les pays africains pour le soutien de la paix. Et la déclaration conjointe qui vient d’être signée souligne ces mêmes objectifs, ces mêmes problèmes.

Comment le gouvernement américain va marquer sa présence en matière de projets et d’investissements aux Comores ?

Le gouvernement américain veut faire plus aux Comores. Moi aussi, je veux faire plus pour marquer l’histoire des deux pays. Et c’est l’objectif de ma visite. La déclaration conjointe pour nous, est un premier pas pour s’accorder sur les priorités réelles que nous allons partager ensemble. Et les grands projets du gouvernement sont de faire face à la traite de personnes. Mais il y a beaucoup de contributions par le biais des Nations-Unies. Nous accompagnons les Comores dans divers domaines. Plusieurs étudiants comoriens ont bénéficié des formations aux Etats-Unis sur l’autonomisation de la femme, l’entreprenariat. Une fois de retour aux Comores, ils apportent beaucoup à chaque communauté, chaque région et chaque île. Et actuellement nous travaillons avec le laboratoire comorien de volcanologie. Plus de 20 000 dollars ont été octroyés pour appuyer ce laboratoire sur le monitoring, la surveillance, la formation. Ce que nous allons faire, c’est d’apprendre aux jeunes comoriens la langue anglaise et il y a un programme d’enseignement de l’anglais avec les militaires aux Comores. Et bientôt nous allons ouvrir l’American Corner et cela entre dans le cadre de ce programme. Est-ce qu’on va faire plus ? Absolument.

Les USA s’intéressent à nouveau des Comores après une longue période d’absence. Qu’est ce qui a poussé le gouvernement américain à relancer la coopération américano-comorienne ?

Quand nous avons fermé l’ambassade des Etats-Unis aux Comores dans les années 1990, ça n’avait rien à voir avec les Comores. C’était une décision du gouvernement américain de réduire son budget à cette période-là. Nous sommes de retour et nous sommes là pour construire à nouveau nos relations. Nous ne voyons pas les Comores comme un petit pays insulaire mais un pays membre d’une communauté mondiale. Nous avons les mêmes désirs d’avoir des opportunités, d’une éducation à nos enfants. Et pourquoi les USA ne devraient pas à nouveau s’intéresser aux Comores. Et si nous pouvons apporter notre contribution à la réussite aux objectifs du gouvernement comorien, cela va contribuer pour un monde meilleur. Il y a des défis à relever en mer. Et l’année dernière, nous avons remis des drones au garde-côte comorien. Chaque année, des pêcheurs disparaissent en mer et ces drones vont permettre de sauver des vies mais aussi de surveiller la pêche. Ils  aideront à savoir qui est en mer et ce qu’il fait en mer.

Quelle stratégie le gouvernement américain adoptera pour renforcer la démocratie aux Comores ?

La coopération entre les Etats-Unis et les Comores s’ouvre dans plusieurs domaines dont la démocratie. Le gouvernement américain est derrière les Comores pour une démocratie prospère. En termes de démocratie, ce qu’il faut faire en premier, c’est d’intervenir dans l’éducation et de faire comprendre aux citoyens leurs responsabilités. Le fait d’avoir des élections libres et transparentes est aussi important dans la démocratie mais aussi de libérer l’espace public aux opposants. La démocratie peut être brûlante. Pour qu’une démocratie fonctionne, il faut une société civile forte.  

Propos recueillis par KDBA