Au cours d’une visite de courtoisie à Anjouan le 4 novembre dernier, Dr Zaidou Youssouf, gouverneur de l’île d’Anjouan et Guo Zhijun, ambassadeur de la République populaire de Chine aux Comores, ont échangé des avis sur la mise en œuvre des fruits du Sommet du Forum sur la Coopération Sino-Africaine et le renforcement de la coopération locale entre les deux pays.
Guo Zhijun, ambassadeur de la République populaire de Chine poursuit ses visites pour solidifier les relations entre les Comores et la Chine. Au cours d’une visite de courtoisie à Dar Nadjah, le diplomate Chinois est revenu sur le sommet sino-africain lequel les chefs d’État de la Chine et des Comores ont annoncé l’élévation des relations bilatérales au niveau d’un partenariat stratégique. Les deux chefs d’États sont parvenus à une série de consensus importants, qui ont montré la voie à suivre par les deux pays pour coopérer dans divers domaines.
Guo Zhijun espère que les deux parties feront des efforts conjoints pour mettre en œuvre les résultats du sommet, élargir et approfondir les échanges locaux et la coopération dans divers domaines entre les deux pays. Une annonce qui a, sans doute, rassuré le gouverneur d’Anjouan ayant saisi cette occasion pour remercier la Chine pour son assistance persistante aux Comores.
« Les Comoriens, en particulier ceux de l’île d’Anjouan, ont toujours entretenu une profonde amitié avec la Chine », a déclaré le gouverneur d’Anjouan. Selon Dr Zaidou Youssouf, les autorités de l’île d’Anjouan sont prêtes à approfondir les échanges et la coopération dans les domaines de l’agriculture, des infrastructures, des soins médicaux et autres. Pour le gouverneur, l’objectif de cet engagement est de contribuer au développement économique et social des Comores et à l’amitié entre les Comores et la Chine.
Alors que chaque parti politique se prépare aux prochaines élections législatives et communales de janvier 2025, l’Opposition unie des Comores prête à participer sous quelques conditions. Rejettent officiellement les procédures organisationnelles des prochains scrutins biaisées par le Colonel Azali, selon elle.
Les échéances législatives et communales se rapprochent, l’opposition unie des Comores dit non aux prochaines élections qui, selon eux, les procédures organisationnelles sont biaisées. Cette décision a été prise dans le cadre des assises organisées le 22 octobre 2024 qui estiment que les conditions retenues par le président Azali Assoumani et « son pouvoir de fait » pour présider à l’organisation et à la tenue de ces élections annoncent une volonté délibérément affichée de « rééditer les opérations de hold-up électoral du 14 Janvier 2024 ».
Le parrainage de la communauté internationale dans ces élections fait partie des préalables de cette plateforme de l’opposition. « Mais, comme à ses habitudes d’un homme sans respect de ses propres paroles données de son propre chef, le Colonel Azali Assoumani, dans son rêve chimérique de sa dynastie monarchique, a renié ce qu’il a rassuré aux États-Unis, à la France, à l’ONU, à l’Union Européenne, l’Afrique du Sud qui, l’on s’en souviendra toujours, a bien sécurisé la présidentielle 2006 en la rendant crédible, démocratique et transparente, et à bien d’autres organisations régionales et internationales et d’autres », rappelle l’opposition.
Elle veut des élections transparentes, inclusives démocratiques et crédibles, l’organisation d’un dialogue national souverain et parrainé par la communauté internationale devant se tenir dans les plus brefs délais et la désignation de nouveaux membres de la Commission Électorale Nationale Indépendante. A défaut d’une réponse à ces préalables, « nous allons assister pour la deuxième fois à une Assemblée Nationale tronquée dans sa composition et donc pas conforme aux dispositions de la Constitution de 2018 », a conclu l’opposition Unie des Comores.
Alors que le président Azali, par décret, a convoqué le collège électoral pour les élections législatives et communales en janvier et février 2024, le président du parti Comores Alternatives, Said Ahmed Said Abdillah, a répondu à nos questions, comme il est de coutume. Selon cet opposant du régime est contre les élections et appelle à l’unification de l’opposition et à ne pas suivre le calendrier établi par Azali.
Le chef de l’Etat a convoqué le collège électoral dans le cadre des législatives et communales. Êtes-vous pour ces élections ?
Je voudrais d’abord vous remercier de m’avoir accordé cette interview, vous et l’équipe du journal Al-fajr. Vous savez pertinemment qu’Azali Assoumani n’a jamais organisé des élections dignes de ce nom, c’est-à-dire qui respectent la démocratie en étant inclusives et transparentes. Il fait semblant de respecter certaines normes institutionnelles en disant qu’il a convoqué le corps électoral dans les normes. Mais pour votre question, aucun homme ou femme politique n’est contre une élection. C’est l’essence même d’un Homme politique de concourir aux suffrages universels afin de laisser le peuple comorien choisir ses représentants et ses dirigeants municipaux.
Azali Assoumani n’a pas tenu compte du conflit non résolu suite aux mascarades électorales qu’il avait organisé afin d’essayer d’apaiser la situation sociopolitique de notre pays. Il ne se soucie pas des malheurs quotidiens des Comoriens, pas d’eau, pas d’électricité, pas de routes et surtout pas de quoi à se nourrir au quotidien. Mais il continue dans son élan de mépris et de haine envers le peuple comorien et les Comores en annonçant de vouloir organiser des élections législatives et municipales sans aucune concertation au préalable, ni des actes d’apaisement à commencer par la libération des prisonniers politiques. Il se croit – après l’acte de désespoir de Fanou et le fait de l’avoir exécuté comme un cabri et que personne ne demande justice par peur d’être envoyé à l’abattoir de Beit Salam jusqu’à la mère du martyr- encore fort et invincible.
Comment expliquez-vous aux Comoriens que la seule bataille contre Azali Assoumani est la chaise vide ?
Comment la politique de chaise vide ? Aux dernières mascarades électorales des présidentielles et des gouverneurs, il y a eu des candidats de l’opposition, au moins cinq candidats au niveau présidentiel et plus de dix au niveau des gouverneurs. Mais vous avez vu comment ont été les déroulements de ses mascarades électorales et comment Azali Assoumani n’a pas daigné respecter les volontés de peu de gens- 16% selon la Ceni – qui se sont déplacés pour aller voter. Il s’est déclaré élu- au mépris de la réalité des urnes et du choix du peuple comorien et de l’opinion internationale- lui et ses gouverneurs dès les premiers tours. C’est un régime qui s’impose par la force des armes et n’a aucune légitimité. Vous avez vu qu’il a attribué des pouvoirs étendu à son fils secrétaire général du gouvernement sans aucune référence institutionnel. Nous avions opté le boycott actif – chercher des moyens non électorales pour faire chuter le régime – afin d’éviter de jouer les figurants dans une comédie théâtrale. Vous voulez qu’on aille refaire les mêmes spectacles que nos frères candidats?
Croyez-vous que le boycott ne soit-il pas un échec de l’opposition ?
L’option non-participation aux mascarades électorales n’était pas juste boycotté et resté assis dans un canapé en France ou ailleurs mais de trouver une solution rapide pour mettre fin au régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani avant les élections présidentielles. Nous, qui avons opté ce choix de non-participation aux mascarades électorales, n’avons pas pu le déloger. Mais le combat continue et nous n’avons pas désespéré. Cette fois- ci nous agissons selon la volonté de l’Union de l’opposition afin d’unifier la force politique Comorienne de l’intérieur et celle de la diaspora. Les décisions isolées sans concertations ne feront qu’aider le régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani. Une décision concertée au sein de l’union de l’opposition nous honorera et impulsera notre combat.
Quelle lecture faites-vous du rassemblement de l’opposition début octobre ?
C’est une bonne initiative que nous saluons afin de sauver le pays du gouffre que le régime d’Azali Assoumani l’a mis. J’appelle aux différents responsables politiques Comoriens de mettre à part leurs egos et d’unifier nos forces, nos moyens financiers et matériels et surtout nos militants pour combattre ce régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani quelque soit la voie mise à notre disposition. Cette union est constituée de ceux qui ont participé aux élections et de ceux qui n’y ont pas participé. Nous saluons également la déclaration qui a été publiée suite à la rencontre de l’Hôtel Moifaka. Le temps est à l’unification de nos forces et non à la culpabilisation des uns et des autres. J’ose espérer que les différents leaders de l’opposition de l’intérieur comme de l’extérieur se concertent dans un pays voisin de chez nous comme la Tanzanie ou le Kenya ou le Rwanda afin de prendre des décisions vitales pour l’avenir de notre pays. Nous ne devrons pas suivre le calendrier établi par le régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani mais d’imposer le notre en faveur de la paix et de la prospérité de notre pays.
Quel conseil donneriez-vous aux politiques qui participeront aux législatives et ceux qui envisagent la chaise vide ?
Je ne pense pas avoir des conseils à donner à qui ce soit et surtout à des hommes et des femmes politiques sensés connaitre leur objectif principal qui est de faire chuter le régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani. Je dois juste rappeler à mes frères, sœurs et amis politiciens comoriens que nous devons toujours comptabiliser nos actions afin de mieux avancer. Si nous n’avons pas d’autres moyens de combattre ce régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani que par les urnes, nous devons le livrer sans aucun état d’âme mais en étant ensemble. L’union est notre force dans tout ce que nous allons entreprendre et notre division ne fera que favoriser notre ennemi et nous éloigner de notre objectif. Il est inutile et non productif qu’on se chamaille entre ceux qui veulent participer aux élections et ceux qui ne veulent pas. Nous devons nous focaliser sur l’objectif et la méthode qui pourra nous y amener le plus rapidement possible. Nous ne devons pas oublier de tirer les leçons des dernières mascarades électorales qui auraient chassé ce régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani si on avait tous soutenus les jeunes contestataires. Le peuple comorien est prêt à affronter ce régime à main nue mais nous, les hommes et femmes politiques, sommes des peureux et ne pensons qu’à nos petits égos au lieu de celui du peuple. Nous ne battrons pas ce régime macabre et dictatorial tant que nous n’aurons pas changé la manière d’agir. Que la paix soit à celui qui suit la bonne voie
A quelques mois des élections couplées de janvier prochain, les membres de l’opposition comorienne se présentent divisés. Les uns optent pour la participation et d’autres appellent au boycott.
Entre réconciliation, participation et boycott aux prochaines élections législatives et communales, la saga commence au sein de l’opposition. Certains leaders sont favorables aux élections pendant que d’autres appellent au boycott. Le parti Orange de l’ancien ministre de l’intérieur, Mohamed Daoudou alias Kiki estime que les conditions d’organisation des élections ne sont pas réunies.
Mettant en avant la désignation des membres de la Ceni sans aucune concertation des parties prenantes. Le pays, depuis les dernières échéances électorales fait face à une crise politico-institutionnelle et économique. Pour l’opposition, les prochaines élections ne sont pas prioritaires.
« Nous venons de lancer un dynamique visant à rassembler toute l’opposition de l’intérieur comme de l’extérieure autour d’un seul projet : définir une feuille de route visant à mettre un terme rapidement le projet de dynastie du dictateur Azali Assoumani et son fils », a déclaré Mouigni Baraka Said Soilihi, leader du parti RDC-E et ancien candidat malheureux aux dernières élections.
Cette vision du leader du RDC-E est la même pour le parti Simba qui, de son côté, dit non aux prochaines élections réclamant le départ du président Azali Assoumani.
Me Fahmi Saïd Ibrahim, membre de l’opposition et ancien candidat malheureux aux élections de 2016 se prononce favorable à la participation aux élections. Selon lui, l’opposition est capable d’obtenir la majorité à l’Assemblée nationale. D’ailleurs, disait-il, « si nous allons aux élections et que nous subissons des fraudes, c’est déjà un évènement politique ».
Cette divergence d’opinion des membres de l’opposition reflète déjà une division au sein de cette plateforme qui resserre le rang et qui compte faire face dans l’avenir à un gouvernement plus fort et plus solide.
En obtenant sa réélection à la tête de l’Etat, en janvier dernier, le président Azali a pris une sérieuse option annihilant les velléités de l’opposition. « Nous ne pouvons pas rester à palabrer sans actions. Si nous voulons réellement sortir Azali du pouvoir, nous devons nous mobiliser pour les législatives et avoir la majorité parlementaire. Sans cela, nous n’y pouvons rien », s’est expliqué Abdoulmadjid Soulé, opposant du président Azali.
Les réactions de certaines formations politiques de l’opposition ne manquent pas quelques jours après la convocation du collège électoral par le président de la République. Le parti Simba, dans un communiqué publié hier a dit non aux élections et fait appel au boycott.
Alors que le collège électoral est déjà convoqué par décret du président de la République, des voix dans l’opposition commencent à se lever. Le Simba, principale formation politique de l’ancienne candidate aux présidentielles de 2016, Moinaecha Djalali dit non aux prochaines élections législatives et communales de janvier 2024 et appelle au boycott.
Une annonce faite à travers un communiqué de presse dans lequel le Simba précise que « le Colonel Azali Assoumani souffrant du syndrome de l’imposteur vient de signer un décret convoquant le corps électoral en janvier prochain pour des vraies-fausses élections législatives et communales ».
Selon le communiqué depuis 2016, par force militaire à sa dévotion, « le Colonel Azali Assoumani n’a de cesse de s’en prendre à une classe politique comorienne qu’il affuble parce qu’il sait compter et s’appuyer sur ses soldats-milices dirigés par son propre fils ».
« Le parti Simba dit – sans détour – au Colonel Azali Assoumani que la récréation est terminée ; le théâtre de l’ombre n’amuse comme il n’abuse plus personne », ajoute le communiqué qui précisera que depuis le 26 mai 2024, fin de son mandat, le Colonel Azali Assoumani patauge dans la plus grande illégitimité. Il exerce également, dans l’indiscutable illégalité, le pouvoir qu’il a usurpé.
« Dès lors, le temps de la tolérance et de la conciliation est terminé. Il a suffisamment abusé de notre patience collective, de notre esprit Comorien non violent et de notre volonté pacifique », insiste le parti Simba avant de lancer un appel, sans aucune ambiguïté, au départ d’Azali Assoumani.
Samedi dernier, le chef de l’Etat, Azali Assoumani a convoqué le collège électoral par décret. Une convocation qui se veut du reste conforme aux dispositions constitutionnelles et légales en vigueur. Et après cette convocation du collège électoral, l’heure est à la mobilisation chez les différents acteurs politiques. Sachant que le premier tour des élections législatives est fixé au 12 janvier 2025.
Le compte à rebours est lancé pour les élections législatives. Par le décret N°24-163PR du 12 octobre 2024 portant convocation du corps électoral pour élections des députés et conseillers communaux, les comoriens vont se prononcer sur le sujet clivant. Et après cette convocation du collège électoral, l’heure est à la mobilisation chez les différents acteurs politiques. Bien que certains politiques de l’opposition peinent à se déclarer candidat aux prochaines élections législatives.
Selon le décret présidentiel, le corps électoral de l’Union des Comores est convoqué sur toute l’étendue du territoire aux fins d’élire : au suffrage universel direct, dans le cadre d’un scrutin uninominal majoritaire, à deux tours, les députés, élus dans les circonscriptions électorales nationales, au suffrage universel direct, dans le cadre d’un scrutin de liste à la proportionnelle à un tour, les conseillers communaux.
« Le premier tour de l’élection des députés de l’Assemblée de l’Union des Comores a lieu le dimanche 12 janvier 2025. Le second tour de l’élection des députés ainsi que le tour unique des conseillers communaux ont lieu le dimanche 16 février 2025 », lit-on dans le décret présidentiel.
« La campagne électorale à l’occasion du 1er tour de l’élection des députés de l’Union des Comores est ouverte le mercredi 11 décembre à 00 heure et close le vendredi 10 janvier à 23h59. Pour le second tour de l’élection des députés et le tour unique de l’élection des conseillers communaux, la campagne est ouverte le lendemain de la proclamation par la Cour suprême des résultats définitifs du premier tour de l’élection des députés et close le vendredi 14 février 2025 à 23h59 », poursuit le décret.
S’agissant du dépôt des candidatures aux législatives et communales, c’est du 01 au 10 novembre 2024.
Alors que le pays traverse une crise délétère post-électorale et pré-électorale, le président du RDDC, Fakihi Mradabi appelle à la paix pour le développement socio-politique, économique du pays. Selon lui, l’avenir de la démocratie est lié à la paix des générations présentes et futures, de la stabilité et de la sécurité. Il lance un appel pressant à toutes les forces vives à s’unir pour accompagner le chef de l’Etat dans sa vision de l’émergence à l’horizon 2030.
Des chantiers sont lancés pour le développement du pays, mais un climat de peur y règne. Plusieurs autorités se lèvent pour appeler à la paix. Fakihi Mradabi, de son côté, ne chôme pas et insiste sur la stabilité et la paix. « Notre pays est connu par sa richesse qui est la paix. Il faut la préserver », a déclaré le président du RDDC. Selon lui, l’avenir de la démocratie est lié à la paix des générations présentes et futures, de la stabilité et de la sécurité. Il lance un appel pressant à toutes les forces vives à s’unir pour accompagner le chef de l’Etat dans sa vision de l’émergence à l’horizon 2030.
« La politique du président de la République est une politique basée sur la construction de notre pays. Et si la paix est menacée, il n’y aura pas de développement. Donc il est temps que nous nous unissons pour une bonne cause, le développement du pays », a-t-il indiqué.
Fakihi Mradabi reste convaincu que le chef de l’Etat est un leader de vision. Et avec son leadership, « il a réussi et réussira à bâtir le pays. Plusieurs chantiers ont été lancés et d’autres sont en cours. Nous devons les accompagner car c’est pour le pays et non pour le président Azali », a insisté Fakihi Mradabi.
La nomination de Thani Mohamed, ancien sénateur Mahorais et fervent défenseur de l’attachement de Mayotte à la France au poste du secrétaire d’Etat chargé des partenariats internationaux n’est pas passée inaperçue sur le paysage politique national. Dr Zilé Soilihi, politicien comorien perçoit cette nomination comme un mépris de la France vis-à-vis des Comores sur son droit et sa souveraineté de l’île de Mayotte.
Thani Mohamed, ancien sénateur et fervent défenseur de l’attachement de Mayotte à la France est nommé secrétaire d’État chargé des partenariats internationaux dans le nouveau gouvernement de Macron. Pour les Mahorais, il s’agit d’une réponse politique extrêmement puissante. Entant que politicien comorien, comment expliquez-vous cette nomination ?
Il s’agit là au mieux d’une provocation, sinon d’une insulte au peuple comorien qui, désormais verra un ennemi de l’unité de notre pays prendre les rênes de la politique d’outre-mer de la France. Quelle considération Macron se fait-il de notre souhait légitime d’exiger que la France se conforme aux nombreuses résolutions des Nations unies qui consacrent le caractère comorien indiscutable de l’île de Mayotte. En nommant à cette fonction stratégique un fervent défenseur de l’appartenance de Mayotte à la France Macron donne une gifle à Azali qui avec son ex-ministre des affaires étrangères Amine Souef, a vendu contre quelques millions d’euros la souveraineté de notre pays. Macron a bien compris que la voie est ouverte pour lui permettre d’humilier un état qui va jusqu’à vendre sa dignité. La nomination de Thani Mohamed relève aussi d’un calcul visant à donner des gages aux mahorais qui votent pour le rassemblement national et à rapprocher par cette voie ces électeurs à la macronie aujourd’hui en désarroi et qui essaie de se reconstruire après le cuisant échec des législatives. Un gouvernement comorien digne aurait dénoncé cette nomination en faisant savoir à la France et au monde son caractère dangereux pour une solution au problème de Mayotte. Bien au contraire, nous constatons un silence coupable des autorités de fait de l’Union des Comores. Nous sommes devenus un Etat vassal sous la coupe d’un autre Etat qui peut impunément faire ce qu’il veut de l’avenir de notre patrie. Le peuple comorien doit prendre la mesure de ce danger et de se mettre en mouvement pour enfin se débarrasser d’une dictature aux ordres.
Les négociations menées entre les autorités Mauriciennes et du Royaume-Uni ont abouti à la victoire du droit international qui consacre définitivement la souveraineté de l’Etat Mauricien sur les Chagos, que diriez-vous pour le cas des Comores sur l’île de Mayotte face à la France ?
L’île Maurice est un pays respecté sur la scène internationale qui a une capacité de lobbying sans comparaison aucune avec celle, inexistante de l’Union des Comores. Il n’y a pas sur les îles Chagos une population manipulée par des politiciens qui demandent leur rattachement au Royaume-Uni. La capacité de lobbying de l’île Maurice est renforcée par le pont ethnique des Indiens qui détiennent des postes clés et décisionnaires dans ce même royaume uni dont les convoitises et la stratégie d’influence dans l’océan Indien sont différentes de celles de la France qui veut pérenniser sa domination coloniale sur notre pauvre pays écrasé de multiples souffrances avec un œil rivé sur les ressources récemment mises à jour au large des Comores. Maurice a donc la chance d’avoir à sa tête des autorités intègres sans tâches, disposant d’un puissant réseau international capable d’agir et de pousser les bons pions pour faire valoir ses droits. Tel n’est pas le cas des Comores harnachées d’une diplomatie moribonde, inaudible, peu crédible et d’un président détesté par son peuple et rejeté par les Etats du Sahel. Maurice et les Comores ne jouent pas dans la même cour. l’un est un pays réellement émergent doté d’une bonne gouvernance , d’un excellent climat des affaires , l’autre un pays qui vend des rêves d’émergence dans un état sans eau ,sans électricité, gangrené par la corruption et la mauvaise gouvernance ! Ironie du sort, nos dirigeants vont se faire soigner à Maurice et non l’inverse.
Le Moyen-Orient est à feu et à sang actuellement, certains pays arabes comme le Qatar commence à hausser le ton pendant que la diplomatie comorienne est en silence face aux atrocités commises contre le peuple Palestinien et Libanais. Comment expliquez-vous ce silence ?
La diplomatie comorienne n’existe pas. Notre crédibilité est largement abîmée sur la scène internationale ! Après un ancien ministre des affaires étrangères, auteur de fraudes auprès de la caisse d’allocations familiales françaises, touchant à tort le RSA, nous héritons d’un jeune homme sympathique au demeurant mais novice , ignorant des enjeux mondiaux ,portant un costume trop large pour ses faibles compétences , qui a montré ses limites et son manque d’expérience aux nations unies. Notre voix, nos prises de position importent peu. La scène internationale se fiche comme d’une guigne des gesticulations ou opinions d’un président qui fut le seul président de l’Union Africaine à être persona non grata dans des pays africains. A côté du silence condamnable des autorités comoriennes qui auraient pu au moins émettre un communiqué de condamnation du massacre du peuple palestinien et celui en cours du peuple libanais, ou bien comme cela est l’usage dans les pays musulmans d’organiser des prières collectives pour la sauvegarde d’un peuple martyr, je souhaite louer les manifestations des comoriens de l’étranger qui se font l’écho de la colère des palestiniens. Mon vœu le plus cher est que le peuple de l’intérieur fasse de même et montre par tout moyen approprié sa solidarité avec les enfants qui meurent sous les bombes aveugles d’Israël.
Quelques jours après le 79ème sommet des Nations Unies, le nouveau secrétaire général du gouvernement a reçu l’ambassadeur de France et M. Bigot, député de l’extrême droite, pourquoi cette réception, selon vous ?
Bigot se souhaite approfondir la position des Comores sur Mayotte qui est un réservoir de voix pour le rassemblement national. Il veut comprendre jusqu’à quel point les Comores tiennent à Mayotte et imaginer un scénario où il peut contribuer à résoudre ce qu’il considère comme étant une immigration illégale. Il veut être force de proposition pour que les Comores baissent définitivement la garde sur son intégrité territoriale. Il n’aura pas grand mal pour atteindre ce but. Il lui suffira de rassurer à Azali que le rassemblement national dont la prise de pouvoir aux prochaines présidentielles et à de possibles élections législatives anticipées est plus que probable continuera à donner de l’argent au dictateur pour que celui-ci continue à ignorer sa dignité et ce faisant celle du peuple comorien. Ce rendez- vous a été à mon avis facilité par l’ambassadeur de France à la demande d’un parti devenu central dans l’échiquier politique français. Celui qui reçoit Bigot c’est Azali car son secrétaire général est simplement « Papa m’a dit » et n’a aucune marge de manœuvre en dehors de la volonté du père. Celui-ci aurait pu ne pas accepter d’honorer ce rendez- vous. Mais en recevant ce député, il donne encore une fois le signal de son désintérêt pour la question de Mayotte. Il préfère construire de nouvelles relations avec un parti fasciste pour que ce dernier s’il devait demain arriver au pouvoir continue à le maintenir à Beit Salam. En résumé Azali Assoumani sent le bouleversement des équilibres politiques en France et veut construire l’édifice qui lui permettra d’éviter toute position négative de la France à son égard dans un avenir où ses anciens alliés français risquent de perdre de leur poids et de leur influence.
Me Larifou se rend à Mayotte pour demander la préfecture de bien accueillir les militaires déserteurs au sujet de l’exécution présumé du jeune militaire Fanou, n’est-il pas une reconnaissance de facto de l’attachement de Mayotte à la France ?
Non ! Il faut lire l’action de maître Larifou selon une approche systémique. Cet avocat défend et assiste les comoriens dans plusieurs pays. Dans son approche, il privilégie la défense du comorien en danger au-delà de toute autre considération. Si des militaires fuyant comme d’autres, la dictature se réfugient à Mayotte, il est honorable de sa part de chercher les voies et moyens pour assurer leur sécurité. Il ne souhaite pas revivre l’affaire Bobocha qui a été livré en dépit des règles internationales ayant trait au droit d’asile par le gouvernement malgache à la dictature d’Azali. Il se bat pour que cela ne se reproduise pas. Je salue ce courage et l’énergie qu’il déploie dans le monde entier pour porter secours à tout comorien en péril. J’aurais souhaité que l’opposition lui emboîte le pas, oublie les rancœurs et les divisions pour agir avec maitre Larifou pour la défense du droit des comoriens à vivre le droit tout le droit et rien que le droit.
La deuxième session ordinaire annuelle de l’Assemblée de l’Union a été ouverte le vendredi dernier. Cette dernière session de l’année est habituellement appelée session budgétaire. Son ordre du jour porte prioritairement sur l’examen et l’adoption du projet de loi de finances de l’année 2025. Le président de cette Assemblée, Moustadroine Abdou a annoncé les travaux réalisés durant l’inter session, notamment, l’aboutissement du processus d’admission des Comores à l’Organisation Mondiale du Commerce.
Les élus de la nation se sont réunis à l’hémicycle de l’Assemblée nationale, le vendredi 4 octobre dernier, en présence des membres du gouvernement, pour l’ouverture de la dernière session de l’année, la session d’octobre.
Après l’hymne national, le président de l’Assemblée de l’Union, Moustadroine Abdou a prononcé son discours habituel. Il a évoqué l’ordre du jour de la session consacrant, selon lui, sur l’examen et l’adoption du projet de loi des finances de l’année 2025. A cette occasion, Moustadroine Abdou a rappelé les travaux déjà réalisés au cours de la période de l’inter session.
« Trois évènements plus réjouissants ont retenu mon attention. Le premier est relatif à l’aboutissement du processus d’admission de notre pays à l’OMC, après près de 17 années de négociations. Le second évènement est l’arrêté ministériel du 13 septembre dernier, portant avancement des fonctionnaires de l’Union des Comores. Le troisième est le lancement des travaux de construction du port de Mbwangoma à Mwali », a indiqué le président l’Assemblée.
En cette période pré-électorale, Moustadroine Abdou appelle tous les parlementaires et membres du gouvernement à soumettre leurs projets de loi dans les meilleurs délais prescrits dans l’ordre du jour.
« Je voudrais à cet égard, inviter le nouveau gouvernement à faire preuve de diligence pour déposer dans les meilleurs délais le projet de loi de finances ainsi que les éventuels autres projets de loi prévus dans son agenda », a-t-il lancé.
Le président de l’Assemblée a exprimé, ainsi, sa pensée particulière « aux victimes de l’agression que le gouvernement Israélien est entrain de perpétrer contre la population palestinienne de Gaza et de la Cisjordanie ainsi que celle du Liban ».
Président du parti Comores Alternatives, Said Ahmed Said Abdillah a répondu à nos questions sur l’actualité brulante du pays. Au cours de cet entretien, il est revenu sur la crise des sociétés d’Etat tout en contestant à la privatisation de l’aéroport des Comores.
Le président Azali a été agressé physiquement par un gendarme le 13 septembre dernier. Quelle est votre indignation face à cette attaque ?
Permettez-moi d’abord de vous remercier pour m’avoir accordé cette interview surtout au moment où notre pays passe une période prérévolutionnaire et le monde en pleine guerre surtout au Moyen-Orient. Vous me parlez d’indignation ? Je risque de vous décevoir car je ne suis ni lâche, ni hypocrite par rapport à mon combat politique, à mon pays et au peuple comorien. Je ne suis pas indigné de l’action de désespoir et de détresse du jeune Ahmed Abdou de Salimani Itsandra qui a tenté d’agresser physiquement le président Azali Assoumani. Je ne suis pas indigné que la violence que le régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani a instauré – emprisonnement et assassinat – comme mode de gouvernance lui retourne en pleine figure. Je dois, permettez-moi, m’expliquer pourquoi cette position, or il fut un temps j’ai soutenu comme d’autres le colonel Azali Assoumani pour faire les assises nationales et le changement de la constitution. Je fais partie de ceux et celles qui croient à la démocratie et la tournante au chef de l’exécutif de l’Union au niveau des îles gage de stabilité et du développement des Comores. Mais, Azali Assoumani avait d’autres objectifs que nous avons constaté par la suite, entre autres, détruire l’unité de notre pays – qui est déjà fragilisée par l’occupation par la France d’une partie de notre territoire, Mayotte- et supprimer totalement la tournante et enterrer la démocratie. La tournante de l’exécutif de l’Etat au niveau des îles a donné une stabilité et une alternance démocratie avec quelques failles acceptables. Ella a même attiré nos frères et sœurs comoriens de Mayotte. Le colonel Azali Assoumani n’a pas seulement supprimé la tournante- primaire dans une île aux premiers tours – au niveau des îles mais même à la Grande Comore, il ne veut voir que lui et ses cailloux. Je vous dis donc, non et encore non je ne suis pas indigné mais je ne danserai pas. Rappelez-vous régulièrement ces noms que le Colonel Azali Assoumani a emprisonné – des leaders politiques – l’ancien président Mohamed Ahmed Abdallah Sambi, Dr ACHMET, leader du parti Huri, l’ancien Gouverneur d’Anjouan Dr Salami et d’autres qui croupissent en prison à Anjouan. En dehors d’emprisonnement, il a fait assassiner des militaires-Commandant Fayçoil Abdouslam, Major Salim Abderrazak (MOUTU), Major Akim Ba Pale et des civiles -Dr Ahmed Mohammed Djazza, Aymane Nourdine, Fahad, Mouslim etc. Ce sont tous des violences morales et physiques et comment vous voulez que cet homme qui a instauré la violence comme mode de gouvernance ne la reçoit pas en retour. Nous, les hommes et femmes politiques de l’opposition, voulons la chute de ce régime or sans la démocratie- qu’il a banni- comment le faire sortir du pouvoir : par des conférences de presse, des communiqués ou des débats sur des chaines des tv des réseaux sociaux où personne ne regarde ? Soyons honnête au moins envers nous-même. Les hommes et les femmes politiques qui respectent l’esprit de la démocratie ne sont pas des fous mais ils ont appris avec l’histoire la fin de la dictature et de la barbarie. La France en a appris avec Louis XVI, l’Allemagne avec Adolf Hitler et l’Italie avec Mussolini. On ne récolte que ce qu’on a semé et nous devons arrêter d’être, des lâches et des hypocrites envers notre pays et notre peuple.
Comment réagissez-vous par rapport à la mort de l’assaillant ?
Nous mourons tous un jour et le problème n’est pas la mort mais la manière dont nous mourons. Je suis, par contre, attristé et indigné par l’assassinat du jeune martyr Ahmed Abdou- que Dieu lui ouvre les portes du paradis- qui a été arrêté vivant et tué comme un cabri par les services de sécurité du colonel Azali Assoumani à Beit Salam, palais présidentiel des Comores. Je profite de cette occasion de transmettre mes condoléances les plus attristées à sa famille, à la jeunesse comorienne et au peuple comorien épris de liberté et de la démocratie. Dans cette histoire mélodramatique, il y a des responsables qui n’ont pas assuré leurs rôles ou ils étaient complices de l’acte : les services de renseignements comoriens, surtout le service de renseignement militaire et les responsables de la sécurité du président. Comment un chef d’Etat se déplace et entre dans une maison non sécurisée au moins à la veille ? Comment un chef de l’Etat entre dans une pièce sans être précédé par une personne de sa sécurité pour vérifier le lieu quelques minutes avant ? Comment un chef de l’Etat peut être agressé pendant quelques minutes sans que les services de sa sécurité ne puissent venir immédiatement à son secours ? Les deux services n’ont pas assuré leurs rôles et ont rapidement exécuté l’unique suspect pour masquer leurs faiblesses et leurs failles ou cacher la vérité qui finira un jour d’être connu. Je vous rappelle que tout chef de l’Etat, quel que soit le pays, a un risque potentiel d’agression ou d’attentat pour plusieurs motifs qui ne sont pas toujours politiques. Permettez-moi de vous parler d’un jeune Allemands de 17 ans qui a tenté de tuer Napoléon Bonaparte par un couteau, Friedrich Staps (1792-1809). Une histoire relatée par plusieurs historiens et politiciens dont l’ancien premier ministre français, Dominique de VILLEPIN dans son livre : « La chute ou l’empire de solitude » éditions Perrin 2008 page 111. Il me parait important de relater l’échange que ce jeune STAPS a eu avec l’empereur Napoléon Bonaparte : « Pourquoi vouliez-vous m’assassiner” demanda Napoléon au jeune Staps ? “Parce qu’il n’aura jamais la paix en Allemagne tant que vous serez au monde” répondit Staps. “Qui vous a inspiré ce projet?” demanda Napoléon. “L’amour de mon pays” répondit Staps. “Qui vous a inspiré ce projet?” demanda Napoléon. “Je l’ai trouvé dans ma conscience” répondit le jeune Staps. “Ne saviez-vous pas à quels dangers vous exposiez?” demandant Napoléon. “Je le savais ; mais je serai heureux de mourir pour mon pays” répondit Staps. “Vous avez des principes religieux ; croyez-vous que Dieu autorise l’assassinat ?”demanda Napoléon. “J’espère que Dieu me pardonnera en faveur de mes motifs.” Répond Staps. “Est-ce que dans les écoles que vous avez suivies, on enseigne cette doctrine (Patriotisme) ?”demanda Napoléon. “Un grand nombre de ceux qui les ont suivies avec moi sont animés de ces sentiments et disposés à dévouer leur vie au salut de la patrie.” Répondit le jeune Staps. “Que feriez-vous si je vous mettais en liberté ?” demanda Napoléon. “Je vous tuerai” répondit le jeune Staps ». J’ai voulu relater un peu le courage de certains jeunes qui se sacrifie pour leur patrie et c’est ce que je pense de ce jeune Ahmed Abdou. Il marqua l’histoire des Comores comme le premier homme à oser affronter par un couteau un dictateur qui a pris le pays en otage avec sa famille et ses clans.
Que proposeriez-vous pour le renforcement de la paix et quel conseil donneriez-vous pour que tels actes ne se reproduisent plus ?
La paix est souhaitable pour tout le monde mais elle a un prix et ce prix est la liberté, la justice et la démocratie. Tant que ces trois valeurs, au moins, ne sont pas acquis, il ne faut pas se leurrer, il n’y aura ni paix et surtout ni stabilité. Nous sommes des musulmans et le prophète Muhammad, paix et bénédiction d’Allah soient sur lui et sa famille nous dit : « ne serait pas croyant l’un d’entre vous jusqu’à ce qu’il désire à son frère ce qu’il souhaite à lui-même ». L’Etat comorien est un bien commun à tous les comoriens et chaque comorien a droit s’il le désire de diriger notre pays. Un Etat est un tout, la sécurité, la justice, la liberté, l’éducation, la santé et surtout la démocratie, c’est-à-dire, laisser le peuple choisir leurs dirigeants pour éviter la guerre ou la révolution. L’ancien président Dr Ikilillou Dhoinine n’était pas fou en ayant respecté le terme de son mandat et la constitution du pays. L’ancien vice -président et candidat aux élections présidentielles de 2016, Mohamed Ali Soilihi dit Mamadou, qui a gagné les élections n’était pas fou, s’il a préféré la paix à la lutte du pouvoir par la force de la rue. Vous pensez qu’il n’avait pas une femme avide de pouvoir ou des enfants, mais entre ce qu’il veut ou voudra et le respect du serment donné au peuple, il y a le choix qui peut parfois vous couter la vie. C’est pourquoi nous luttons contre toutes formes de prise en otage d’un bien commun- notre pays – par une famille ou un clan jusqu’au retour de la liberté et de la démocratie. Pour le conseil, je ne pense pas avoir des conseils à donner. Par contre, si j’ai été Azali Assoumani, je n’aurai pas voyagé même vers Mohéli sans avoir changer les responsables du service du renseignement comorien et ceux qui s’occupent de la sécurité présidentielle à défaut de les faire juger par un tribunal militaire. Un Etat est un tout, la sécurité, la justice, la liberté et surtout la démocratie, c’est-à-dire, laisser le peuple choisir leurs dirigeants pour éviter la guerre ou la révolution. L’ancien président Dr Ikilillou Dhoinine n’était pas fou en ayant respecté le terme de son mandat et la constitution du pays.
Vous n’êtes pas sans savoir que nombreuses sociétés d’État sont en crise en l’occurrence l’Onicor. Cela n’explique pas une économie en berne ?
La mise en faillite de plusieurs sociétés d’Etat par le régime d’Azali Assoumani est due au fait de transformer l’Etat et ses sociétés à une épicerie familiale en nommant à des postes des gens qui sont des courtisans sans aucune base de méritocratie. Pour l’Onicor, je ne partage pas la politique de la libéralisation de l’importation du riz ordinaire. Je sais que la société Onicor a été mise en faillite par le régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani comme d’autres sociétés d’Etat. La solution n’est pas la libéralisation de l’importation mais la mise en place d’une bonne gestion des sociétés d’Etat. Pourquoi hier, l’Onicor a été la vache à lait de l’Etat après les hydrocarbures et aujourd’hui on l’a enterré en prétendant une politique de libéralisation ?
La privatisation de l’aéroport des Comores, un atout ou une faiblesse ?
Je crains que dans notre pays, on se croit en dehors de l’univers et on continue à répéter les mêmes erreurs. On a besoin certes des investisseurs mais qu’ils s’intéressent à nous apporter ce que nous n’avons pas pour l’instant les moyens financiers ou matériels de le faire or le besoin, il y a dans le pays. Par exemple, pourquoi pas une compagnie aérienne comme Emirats ne s’investisse aux Comores pour désenclaver le pays. Mais les investisseurs viennent chez nous, exploitent le peu de sociétés et infrastructures qui marchent au détriment des Comores et du peuple comorien. On est où avec la privatisation des ports de Moroni ? Qu’est-ce que les Comores ont gagné réellement en dehors quelques mannes financières qui entrent dans les poches de certaines sangsues du pays ? Je trouve que la privatisation de l’aéroport est une faute grave qu’il faudra à tout prix trouver un moyen de l’arrêter.