Dès lors que le parti Orange juge contraignante la loi relative aux binationaux promulguée par le président de la République, cette plateforme de l’ancien ministre de l’intérieur s’apprête à saisir la cour africaine des droits de l’homme et des libertés.
La loi sur les binationaux divise les deux partis politiques à quelques mois des élections présidentielles de 2024. A l’assemblée nationale, c’est vent contre marré. Les deux parlementaires du parti Orange n’ont pas voté le projet de loi relatif aux binationaux lors de la dernière session parlementaire. Une loi interdisant aux personnes de deux nationalités de se présenter aux élections présidentielles. Par la voix de son porte-parole, le parti Orange de l’ancien ministre de l’intérieur Mohamed Daoudou alias Kiki promet de saisir la cour africaine des droits de l’homme et des libertés.
En mémoire, la plus haute juridiction du pays a déclaré irrecevable la requête introduite par le parti Orange. « Nous estimons que la cour a fait son travail. Elle a ordonné que ce projet de loi soit révisé par la commission de loi avant adoption par les parlementaires pour que le projet soit conforme aux lois en vigueur et garantissant la stabilité et la cohésion sociale », a indiqué le parti Orange.
Trois députés de la commission de loi ont revu le texte. Il est voté sans respecter la loi et les parlementaires censés lire le document n’ont pas eu connaissance du contenu. « Nos deux députés ont encore une fois rejeté cette loi alors qu’ils ignoraient son contenu. Nous condamnons cette pratique qui ne respecte pas les textes en vigueur», regrette le parti Orange.
Quelques mois après avoir pris ses fonctions d’ambassadeur de la République Populaire de Chine en Union des Comores, Guo Zhijun est revenu sur l’établissement des relations entre Moroni et Pékin. Lors de cette entrevue, le diplomate chinois s’est félicité de la nouvelle dynamique des relations bilatérales entre les deux pays. Avant de souligner le rôle important de la Chine dans l’approfondissement des liens commerciaux. M. Zhijun est revenu également sur la présidence des Comores à l’UA. Et lui de même renouveler ses félicitations au président Azali Assoumani. Interview.
Quel état des lieux faites-vous des relations entre la République populaire de Chine et l’Union des Comores ?
La Chine et les Comores sont géographiquement éloignées l’une de l’autre, mais le cœur et l’esprit de nos deux peuples sont liés étroitement. La Chine est l’un des premiers pays qui a reconnu l’indépendance des Comores et le premier qui a établi les relations diplomatiques avec elles. Au cours des 48 années écoulées, depuis l’établissement des relations diplomatiques, les deux pays ont réalisé une coopération pratique fructueuse dans les domaines politique, économique et humain grâce à des efforts conjoints, et ont maintenu une consultation et une coopération étroites dans les affaires internationales. Nos deux pays se respectent, se comprennent, se soutiennent réciproquement et sont devenus de bons frères et partenaires qui se traitent mutuellement avec sincérité en partageant à la fois le bonheur et le malheur. La relation sino-comorienne est un modèle d’égalité, de solidarité et de coopération pour les pays qu’ils soient grands et petits. Une ancienne poésie chinoise dit : «Il n’y a pas de distance pour se connaître. Les bons amis sont comme des voisins, même s’ils sont séparés par des milliers de kilomètres», et je pense que cela reflète bien la relation entre la Chine et les Comores.
Quels sont les moyens à mettre en œuvre pour renforcer cette coopération qui prend une nouvelle dimension ?
La coopération entre la Chine et les Comores dans les domaines des projets, de la technologie, de la culture, de l’éducation et de la santé a obtenu des résultats fructueux. Le stade Malouzini, le Palais du peuple et le siège de l’Office national de radio et de télévision des Comores sont devenus des monuments de repère aux Comores, et la mission médicale chinoise ainsi que l’Institut Confucius ont bénéficié aussi au peuple comorien par leurs actions pratiques. Le mois de décembre dernier, le Président chinois Xi Jinping et le Président Azali Assoumani sont parvenus à des consensus au cours de la rencontre bilatérale. La partie chinoise est prête à appuyer la stratégie « Plan Comores Émergent 2030 » en vue de renforcer notre coopération dans les domaines des infrastructures, de santé et de l’économie bleue.
Récemment, le Président Xi Jinping a adressé au 36e Sommet de l’Union africaine une lettre de félicitations dans laquelle il a souligné que «la coopération sino-africaine, qui progresse solidement dans toutes les dimensions, à divers niveaux et vers une meilleure qualité, se trouve à la pointe de la coopération internationale avec l’Afrique». La coopération future entre la Chine et les Comores devrait également viser à, premièrement, toutes les dimensions, en élargissant progressivement les domaines de coopération. Outre le secteur traditionnel des infrastructures, nos deux pays peuvent également explorer le potentiel de coopération dans des domaines tels que l’économie bleue, le commerce et le tourisme, ainsi que la sécurité alimentaire, la prévention et l’atténuation des catastrophes et le changement climatique. Il y a peu de temps, la Chine a publié officiellement un document conceptuel sur l’Initiative pour la sécurité mondiale dans l’objectif d’expliquer les concepts et principes fondamentaux de l’Initiative et démontrer la responsabilité de la Chine dans le maintien de la paix mondiale et sa ferme détermination à préserver la sécurité globale. Cette année, les Comores accèdent à la présidence de l’Union africaine.
Le Président Azali Assoumani a aussi mis l’accent sur le thème de la paix et de la sécurité dans son discours du 36e Sommet de l’Union africaine. Nous pourrions constater que la Chine et les Comores partagent les mêmes objectifs et la même orientation pour relever ensemble les grands défis mondiaux. Deuxièmement, de divers niveaux, en resserrant les échanges amicaux à tous les horizons. Le rôle dirigeant des deux chefs d’État dans le développement des relations bilatérales devrait continuer à être mis en œuvre. Nos deux pays doivent renforcer les échanges et la coopération à tous les niveaux dans tous les domaines et mettre à exécution les consensus des deux chefs d’État. Nos deux peuples doivent également renforcer leurs contacts et approfondir leur amitié. Troisièmement, la haute qualité, en promouvant plus loin et plus profondément la coopération. Nos deux pays peuvent procéder à des échanges de vues approfondis à l’égard des questions d’intérêt commun sur la base des fruits de la coopération existante et parvenir à des consensus plus importants.
Actuellement, la situation internationale est instable, et l’économie mondiale se redresse faiblement. Les pays occidentaux, comme les États-Unis, embrouillent et parlent à tort et à travers sur les questions telles que Taïwan et les droits de l’homme, tentant de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Chine. La Chine félicite chaleureusement l’Union des Comores pour son accession à la présidence de l’Union africaine et la soutient à jouer un rôle important dans les affaires régionales et internationales. Nous espérons que nos deux parties continueront à travailler dans la solidarité et à se soutenir mutuellement avec fermeté, et qu’elles travaillent ensemble pour sauvegarder les intérêts communs des pays en développement ainsi que la justice et l’équité internationales.
Quel est le volume d’échanges entre les deux pays ?
De janvier à octobre 2022, les exportations de la Chine vers les Comores se sont élevées à 0,49 milliard USD, en hausse de 4,8 % en glissement annuel. Les exportations des Comores vers la Chine sont encore relativement faibles. Nous espérons que les Comores profitent des plateformes telles que l’Exposition internationale d’importation de la Chine et la Foire économique et commerciale Chine-Afrique pour promouvoir davantage les produits comoriens sur le marché chinois. Dans le même temps, la partie chinoise encourage les entreprises chinoises compétentes à investir aux Comores en vue de développer la production locale dans le pays.
Et le développement des échanges culturels et interpersonnels.
Actuellement, l’Institut Confucius de l’Université des Comores joue le rôle de pont pour les échanges humains et les contacts civils entre la Chine et les Comores, et j’espère que davantage d’amis comoriens connaissent la langue et la culture traditionnelle chinoise par le biais de l’Institut Confucius. Le personnel de l’Ambassade et moi-même vont promouvoir une série d’activités d’échanges culturels aux Comores afin d’aider les amis comoriens à mieux comprendre la culture et l’art chinois sous toutes ses formes, par exemple le concours «Pont chinois» et celui de peinture sur le thème «Mon rêve» pour les jeunes africains. Dans le même temps, nous ferons découvrir aux peuples chinois le charme unique de l’histoire et de la culture comorienne, en vue d’approfondir la compréhension et l’appréciation mutuelles entre nos deux peuples. Après la Covid-19, toutes sortes de formations de personnel et d’échanges économiques et commerciaux entre nos deux pays sont en train de reprendre de manière ordonnée, et nous invitons tous les amis comoriens à visiter la Chine et c’est toujours un plaisir pour les touristes chinois de visiter les Comores.
Quelles sont les ambitions de votre mandature ?
Tout d’abord, je vais poursuivre activement ma mission, établir le plus vite possible des relations étroites et amicales avec les amis comoriens de tous les secteurs du pays, promouvoir conjointement les relations bilatérales dans la direction indiquée par les deux chefs d’État, et déployer des efforts inlassables pour faire avancer l’amitié traditionnelle et renforcer la coopération amicale qui existe si heureusement entre nos deux pays, de sorte que l’arbre d’amitié entre la Chine et les Comores puisse porter plus de fruits. Deuxièmement, promouvoir la liaison des stratégies de développement entre nos deux pays. La Chine s’engage dans la nouvelle marche vers l’édification intégrale d’un pays socialiste moderne, et les Comores avancent également dans la mise en œuvre de la stratégie «Plan Comores Émergent 2030».
Mes collègues et moi-même allons consacrer nos efforts à cette liaison. Troisièmement, renforcer les liens affectifs entre nos deux peuples. L’amitié entre nos deux peuples est profonde. L’amitié entre deux pays réside dans l’affinité des peuples, et l’affinité des peuples réside dans la connexion entre leurs cœurs. Je suis prêt à contribuer à la poursuite de l’amitié entre nos deux peuples et à la stabilité des relations entre nos deux pays. Quatrièmement, au cours de mon mandat, j’aimerais profiter davantage des magnifiques paysages insulaires des Comores, apprendre davantage ses cultures riches et variées, et devenir un bon ami du peuple comorien. Depuis mon arrivée, j’ai été profondément impressionné par la passion et la simplicité de ce peuple qui est sincère, gentil et amical. Partout où je m’y rends, j’entends mes amis comoriens dire « Ni hao » (bonjour), et j’aimerais profiter de votre journal pour dire « bariza hucha » à tous mes amis comoriens.
Jeudi dernier, le mouvement Ukombozi s’est exprimé suite à l’élection du président Azali à la tête de l’Union africaine. Le mouvement déplore l’absence de la question de Mayotte dans l’agenda du nouveau président de l’UA. Ukombozi est revenu sur la mort suspecte du jeune Ayman. Devant la presse, ce mouvement dénonce le silence des autorités compétentes. Un silence qui laisse planer le doute.
Alors que la présidence de l’Union africaine est dirigée par le président comorien Azali Assoumani, le mouvement Ukombozi manifeste son inquiétude sur la question mahoraise.
« Dans une déclaration que nous avons faite en décembre 2022 sur la question de Mayotte, laquelle nous avons manifesté notre inquiétude, Azali Assoumani, dans son discours d’investiture à l’Union africaine, a confirmé que nous avions bien raisons de s’inquiéter. L’île comorienne de Mayotte ne figure pas dans ses priorités », regrette le porte-parole d’Ukombozi.
« La France a engagé une opération de nettoyage à Mayotte. Une opération criminelle et c’est très grave dans un contexte où ce sont les mahorais eux-mêmes qui refoulent leurs frères et sœurs comoriens », a-t-il souligné.
En effet, Ukomboni a évoqué l’affaire Ayman. Après avoir présenté leurs condoléances à sa famille, Ukombozi dénonce les bavures policières de ces dernières années. « Garder dans une caserne militaire et être torturé à mort c’est inquiétant. Des actes à condamner et qui se sont passés peut être dans la période coloniale. C’est inhumain. Nous condamnons ces actes criminels. Et si de tels actes se reproduisent c’est parce que la justice ne joue pas son rôle. Mais ce qui est le plus inquiétant, c’est le silence des autorités compétentes », a indiqué le porte-parole du mouvement Ukombozi.
Selon lui, les comoriens sont traités comme des animaux. « Nous nous rappelons du cas Bapalé à Ndzuani. Et aujourd’hui, Ayman le corps enveloppé dans un sac poubelle est transporté jusque dans sa ville natale. Les forces de l’ordre sont peut-être autorisées à maltraiter les citoyens comoriens. Et qu’elles obéissent aux ordres, c’est parce qu’on ne va pas leur demander de nous rendre un compte », a-t-il ajouté.
Alors qu’il fait partie du G10, l’UNDC se retire et rejoint la mouvance présidentielle. Ce groupement de dix partis politiques soutenant la politique du chef de l’Etat mais avec une certaine liberté. Un groupe qui avait pris peu à peu ses distances avec la mouvance présidentielle. L’UNDC a annoncé son retrait du G10 pour travailler sans relâche avec l’alliance de la mouvance présidentielle.
« L’UNDC a quitté le G10. Nous avons intérêt à contribuer pour le développement en battant campagne pour la politique du président Azali pour le développement de notre pays », a déclaré Karim Taki, président du parti UNDC selon qui son parti n’est pas en guerre contre la mouvance présidentielle.
Le G10 est une famille politique issue de la mouvance présidentielle. La démission de l’UNDC du G10 est motivée par la politique de non alignement à un certain temps. « Nous nous sommes retirés du G10 parce que nous avons jugé nécessaire de rejoindre la mouvance présidentielle pour renforcer nos principes de base », a-t-il déclaré. Pour lui, le pays se tend vers l’émergence et les forces vives doivent se réunir pour le développement socio-économique du pays.
« L’UNDC ne ménage aucun effort pour le soutien de l’émergence. Nous accompagnons les chantiers lancés et ceux qui sont en cours », a-t-il fait savoir. Karim Taki réitère l’engagement de son parti pour accompagner la politique du président de la République.
Il a profité l’occasion pour féliciter le président Azali suite à son accession à la présidence de l’Union africaine. « Je félicite Azali Assoumani de son élection à la présidence de l’Union africaine. Et c’est le pays qui a gagné. C’est une fierté pour les Comores. Nous devons l’accompagner pour qu’il puisse réussir à ses missions », s’est-il exprimé.
Le président en exercice de l’Union africaine et chef de l’Etat comorien a reçu les ambassadeurs accrédités aux Comores à Beit salam. Azali Assoumani a fait savoir aux diplomates que la place du continent africain sur la scène internationale, en particulier son droit à siéger, de façon permanente, au conseil de sécurité de l’ONU, la présence de l’Union africaine au sein du G20, constituent à cet égard des atouts nécessaires, pour faire entendre sa voix, sur les questions liées à l’énergie et au climat et plaider en faveur de la formation et de l’emploi pour les jeunes africains qui restent les vrais remparts contre la menace des extrémistes de tous bords.
Lors de sa rencontre avec les diplomates accrédités aux Comores, le nouveau président de l’UA est revenu sur les crises politiques qui secouent le continent africain. Convaincu que l’Union fait la force, Azali Assoumani a sollicité l’accompagnement des ambassadeurs, étant convaincu qu’il contribuera à la consécration du continent afin de relever les défis liés aux différentes crises politiques et sécuritaires, qui menacent la paix et la stabilité du continent.
Pour lui, le continent africain a sa place sur la scène internationale, en particulier son droit à siéger, de façon permanente, au conseil de sécurité de l’ONU, la présence de l’Union africaine au sein du G20, constituent à cet égard des atouts nécessaires, pour faire entendre sa voix, sur les questions liées à l’énergie et au climat et plaider en faveur de la formation et de l’emploi pour les jeunes africains qui restent les vrais remparts contre la menace des extrémistes de tous bords.
« Pour réussir ce mandat qui nous a été confié, nous avons donc le devoir d’œuvrer sans attendre, en faveur du dialogue intra et interafricain et du rassemblement, être à l’écoute et soutenir les initiatives de consolidation de la paix, de la sécurité et de l’intégration africaine », a déclaré Azali Assoumani. Selon lui, cette solidarité s’avère primordiale pour que l’Afrique puisse mettre en œuvre sa politique de zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) et réaliser avec réussite, son agenda 2063.
« L’engagement du corps diplomatique et les partenaires bi et multilatéraux à nos côtés et le soutien de vos pays respectifs et des organisations que vous représentez, nous serons précieux, aussi bien pour réussir notre mandat de président de l’Union africaine, mais aussi, pour poursuivre avec succès, le développement socioéconomique durable et inclusif et l’émergence de l’Union des Comores d’ici 2030 », a souligné le président de l’UA.
De son côté, Saeed Al-Meqbali, ambassadeur des Emirats Arabes Unis auprès de l’Union des Comores, doyen des ambassadeurs aux Comores a félicité au nom du corps diplomatique le président Azali au président Azali, au gouvernement comorien et a peuple comorien pour la présidence à l’Union africaine.
« Nous sommes face à un moment historique marqué par votre présidence de cette organisation, et nous sommes tout de même convaincus de l’apport des Comores, à travers ce rôle, dans la sécurité, la prospérité et le développement du continent africain suivant l’agenda africain 2063 et l’agenda 2030 des Nations unies », a dit Saeed Al-Meqbali.
Pour le doyen des ambassadeurs accrédités à Moroni, malgré les défis auxquels le monde, mais spécifiquement le continent africain, est confronté, le dialogue constructif et la coopération demeurent la solution pour toute crise.
« Nous sommes aujourd’hui témoin d’un nouveau chapitre dans l’histoire du pays, et nous devons tous travailler, ensemble, pour soutenir les Comores qui entame un défi à l’échelle du continent, et ce pour réussir sa mission, et pour accomplir les résultats escomptés, tout en vous souhaitant la pleine réussite », a-t-il conclu.
L’alliance de la mouvance présidentielle a félicité le président en exercice de l’Union africaine, Azali Assoumani avant de louer sa politique et la diplomatie du pays. Un long chemin parcouru pour ce fauteuil. Pour la mouvance présidentielle, cette présidence d’Azali à l’Union africaine marque l’esprit de tout le monde et c’est un pari réussi pour la nation.
Dès l’élection d’Azali Assoumani à la présidence de l’Union africaine, les messages et les discours de félicitations n’en manquent pas. Hier jeudi, l’alliance de la mouvance présidentielle, a, devant la presse, félicité le président Azali pour son accession à la tête de l’institution panafricaine. Cette famille politique a loué l’engagement personnel du président Azali et sa politique.
« La présidence d’Azali Assoumani à l’Union africaine a une signification diplomatique et politique. Cela marque la grandeur de notre pays. Et c’est à travers sa vision, sa stratégie que le président Azali se trouve à la tête de cette organisation panafricaine. Notre pays rayonne dans le monde entier », a expliqué le secrétaire général de la mouvance présidentielle, Ali Mliva Youssouf.
Pour le secrétaire national de la CRC, Youssoufa Mohamed Ali est revenu sur l’accueil triomphal réservé au président de l’Union africaine. « Je félicite tous les comoriens de leur forte mobilisation en faveur de notre pays et cela démontre la solidarité. C’est une fierté pour l’Afrique de l’Est et je salue le président kényan pour sa sympathie », a exprimé le secrétaire national de la CRC.
Quant au leader du parti Radhi, Houmed Msaidié, l’atmosphère démocratique qui règne dans le pays. Il a également évoqué les tentatives d’assassinat que les autorités ont échappé depuis 2018. « Notre pays a un leader et le monde entier plus particulièrement l’Afrique remarque que notre pays a un vrai leader », a-t-il indiqué.
Les conférenciers ont profité de l’occasion pour parler sur la conjoncture économique qui frappe le pays. Selon eux, tous les produits alimentaires connaissent une flambée des prix mais, « le gouvernement comorien ne cesse d’accompagner les commerçants ».
Après la coordination de la Crc de la région de Bambao, le tour revient à la Crc Hambuu d’exprimer leur gratitude au président de l’Union africaine, Azali Assoumani, devant la presse. Une fierté pour les Comores, selon les conférenciers qui félicitent le nouveau chef de l’organisation panafricaine.
« Les Comores rayonnent en Afrique et dans le monde. Diriger l’Afrique entière est un poste d’honneur. C’est une fierté pour tout le pays. Nous appelons donc tous les comoriens à être derrière le président de l’Union africaine pour qu’il puisse réussir à relever ses missions », a lancé Ali Chahidi. Pour lui, plusieurs africains envoient des messages à leurs amis comoriens pour les féliciter de l’accession des Comores à la présidence de l’Union africaine.
« Nos enfants, nos neveux et nièces auront des ambitions et vont rêver grand après ce grand événement historique. Ils auront une référence et c’est une culture à inculquer. Demain ils assureront des hautes fonctions nationales, régionales et internationales », a souligné Ali Chahidi.
Pour Mme Maissara Adam, la joie est immense d’exprimer notre fierté. Et selon elle, si l’Afrique a choisi Azali Assoumani à la tête de l’UA, c’est parce qu’il est capable de donner un nouvel élan à notre continent. « Au nom de la femme, le chef de l’Etat nous a honorés. Après Ali Soilihi c’est Azali. Dans notre pays, les femmes occupent des hautes fonctions de responsabilité. Il y a des femmes entrepreneures, ministres, directrices, commissaires. La femme a une place dans notre pays. Et nous, femmes comoriennes, devons féliciter Azali Assoumani car il ne cesse de nous soutenir et nous valoriser », a indiqué la commissaire nationale au genre.
Le débat est très animé entre le régime qui voulait que le nouveau président de l’Union africaine soit capable de relever les défis de l’Afrique et l’opposition qui ne voit de cette présidence de l’UA par Azali Assoumani, un passeur d’une France aux abois en Afrique. Dans une interview accordée à Al-fajr depuis la France, Dr Zilé Soilihi précise que cette fonction va devenir un vrai miroir grossissant de ses défauts. Selon lui, c’est un grand échec pour l’Afrique.
Le président Azali Assoumani est à la tête de l’Union africaine. Quelle analyse faites-vous pour ces nouvelles fonctions du président comorien ?
Azali Assoumani a bénéficié pour accéder à cette fonction du lobbying pressant de la France qui a œuvré pour le retrait de William Ruto au bénéfice d’un porteur de valise docile prévisible prêt à transmettre des messages de médiation envers certains pays africains en particulier ceux où ils se trouvent en grande difficulté et où la rue et les gouvernants demandent le départ. Les Comores ne doivent pas se réjouir de l’accès d’un dictateur à une fonction où il a finalement succédé à un autre dictateur, Macky Sall qui, tout comme a procédé Azali, veut tordre le coup aux institutions sénégalaises pour briguer un troisième mandat. Les Comores ne tireront aucun bénéfice de la présidence d’Azali Assoumani à l’Union africaine, bien au contraire ! Pour notre pays, ce seront des dépenses supplémentaires pour un état financièrement exsangue où s’installe la cherté de la vie, le chômage endémique, la pénurie alimentaire pour ne citer que ces maux.
Qu’attendez de lui pour la crise politico-institutionnelle née au lendemain des élections de 2019 et les différentes crises qui secouent le continent africain, notamment dans le Sahel et entre la RDC et le Rwanda ?
Le goût pour le pouvoir a conduit Azali à commettre ce coup d’État électoral qui a plongé le pays dans la division et le chaos. Il avait l’opportunité de se grandir en ramenant la concorde et la paix mais il a préféré la fuite en avant : lancer son pays toujours sans routes ni hôpitaux dignes de ce nom vers cet écran de fumée qu’il appelle émergence, mot qui est aux Comores devenu synonyme d’échec. Il a préféré endormir son peuple, la communauté internationale en organisant ces fameux dialogues dont les conclusions furent préalablement préfabriquées. En vérité Azali vient d’enfiler un costume beaucoup trop grand pour sa personne. Que vaut son rayonnement diplomatique, sa puissance d’influence sur le cours des événements et des crises qui secouent le continent ? Que pèse ce président de fait d’un pays qui peut difficilement parler pour le continent les valeurs démocratiques, le respect des libertés, des droits de l’homme. Lui qui foule toutes ces valeurs au pied dans son propre pays ? Quelle est sa capacité à inspirer le respect et à faire œuvrer d’autorité devant un Paul Kagame ? Ma prédiction est qu’il va très vite se concentrer sur ce qui est le moins conflictuel, toutes choses égales par ailleurs, c’est-à dire la mise en place de la ZLECAF. Sur les autres défis, il va faire profil bas car il va vite se rendre compte que sa voix n’est pas audible pour les grands du continent et qu’il va donc préférer passer l’année de sa présidence à traiter les sujets où le consensus est plus simple à trouver. Ce n’est pas Azali qui va tordre le bras à Macky Sall pour l’empêcher de briguer un troisième mandat et d’arrêter sa dérive autoritaire qui l’amène progressivement à menacer l’existence même de son jeunet populaire l’opposant SONKO. Ce n’est pas Azali Assoumani qui va apporter un règlement pérenne à la crise entre l’Algérie et le Maroc au Sahara occidental. Sa faible carrure et ses mauvais résultats dans son propre pays lui enlèvent toute crédibilité pour être celui qui peut influer sur ces conflits anciens auxquels d’autres plus aguerris, mieux armés, de plus haute stature n’ont pas su apporter le moindre apaisement.
Plusieurs médias internationaux contestent le nouveau président de l’Union Africaine pour diverses raisons, qu’en dites-vous ?
Je salue la clairvoyance des médias étrangers et leurs analyses sans concession du personnage qui va présider le destin du continent pendant un an. Ces médias nous disent qu’Azali , ancien putschiste homme alourdi de nombreux passifs au bilan catastrophique pour son pays où il détient parfois au travers de procès kafkaïens, encore de nombreux prisonniers politiques et en fait assassiner d’autres n’est pas l’homme qu’il faut à ce continent soumis à des secousses de plus en plus graves pour ses populations et plus particulièrement sa jeunesse. Il ne peut pas être valeur d’exemple ni donner de leçons car sa besace est remplie de méfaits, ces mêmes méfaits que l’Union africaine veut éliminer. C’est donc un homme affaibli à une fonction où il faut aujourd’hui un homme fort respecté dans son pays pour être respectable dans les pays où il doit ramener la paix et la sécurité.
Occuper une telle haute fonction du continent africain n’est pas une stratégie pour Azali Assoumani d’enterrer l’opposition comorienne et de justifier sa légitimité aux yeux de la communauté internationale ?
Si c’était cela son calcul alors il devrait refaire les comptes. Azali a l’égo flatté d’occuper une fonction dont il est incapable d’imposer son empreinte. Je pense au contraire que cette fonction va devenir un vrai miroir grossissant de ses défauts. L’opposition constatera et se régaler des maladresses auxquelles il nous a habitués: mots ”mangés” ou oubliés, des fautes courantes de français et de grammaire dans les discours des mensonges frontaux comme ceux où il a affirmé dans une interview récente à Rfi dont lui-même a affirmé qu’il a gracié tous les prisonniers politiques niant qu’il n’y a pas des grèves et de la pénurie alimentaire aux Comores. Les médias et j’ose espérer que les humoristes vont faire les choux gras de ces faux pas attendus. L’opposition doit donc tracer sa route, renforcer sa combativité car Azali va de jour en jour être affaibli dans une fonction où il n’est que le passeur de message d’une France aux abois en Afrique.
Des élections présidentielles sont prévues en 2024, mais l’opposition comorienne s’apprête à les boycotter. Quel conseil donnez-vous à l’opposition ?
Une grande partie de l’opposition dit : pas d’élections en 2024. Elle est confortée dans cette prise de position par un code électoral qui est un déni de démocratie et un véritable rejet de la diaspora qui maintient le pays à flots. Tout est mis en place pour qu’à côté du bourrage des urnes dont il est familier la composition des organes électoraux constitue un vrai boulevard pour un autre mandat d’Azali. Cependant, une autre composante de l’opposition propose d’aller à ces élections en présentant un candidat unique qui devrait être pour certains d’origine Anjouanaise par respect de la tournante. Ce qui pour moi fait sens mais fait débat. Par ailleurs Une chose est sûre en ce qui me concerne, quel que soit l’option choisie il faut que toute l’opposition se retrouve enfin unie, derrière un seul homme ou une seule femme pour faire aboutir le choix qui peut à courte échéance faire revenir l’état de droit aux Comores. La récente décision de l’opposition de mettre en avant un chef de l’opposition en la personnalité de Mohamed Ali Soilihi est à saluer et à embrasser. L’opposition fait enfin masse ! Mais la masse n’a de valeur que si elle est mue par une dynamique, ce que les physiciens appellent l’énergie cinétique car cette énergie-là est transformatrice et porteuse de changement soit par la force ou la négociation ou la voie démocratique des urnes. Il faut donc que l’opposition se mette en mouvement et profite de cette énergie ainsi générée pour nous libérer du joug d’une dictature qui enfonce notre beau pays dans la misère et la pauvreté
Dans une conférence de presse tenue, mercredi dernier, la coordination de la Crc de Bambao a félicité le président Azali et salué la percée du leader dans le continent. Selon les conférenciers, les chantiers lancés aux Comores par le chef de l’Etat donnent espoir qu’il réussira à relever les défis qu’ils l’attendent en Afrique.
« Azali Assoumani a gagné la confiance de tout un continent », déclare Abdoussalami Halidi, coordinateur de la Crc de Bambao. La coordination du parti au pouvoir de la région de Bambao a exprimé sa gratitude à l’ endroit du président de la République et président en exercice de l’Union africaine depuis le 18 février dernier. Selon cette coordination, c’est grâce à son parcours que ces paires africaines lui ont confiée ces responsabilités.
« C’est un honneur pour la nation. Si le chef de l’Etat comorien, Azali Assoumani est devenu président de l’Union africaine, ça illustre son excellent parcours et la percée de la diplomatie comorienne. J’appelle tous les acteurs politiques à être fiers de cela », a indiqué Abdoussalami Halidi
« Dans ce 21ème siècle, la guerre spirituelle est plus demandée que les armes. Les grands projets initiés par le chef de l’Etat comorien pour le développement de son pays ont fait de lui un homme de confiance, et voilà pourquoi il est devenu le président de tous les africains », a-t-il souligné. Interrogé sur la flambée des prix des produits alimentaires qui affecte le quotidien des comoriens, le coordinateur affirme qu’il s’agit d’une responsabilité à partager, mais, dit-il, « au moins notre Etat a pris des mesures d’accompagnement. »
De sa part, Maoulida Mmadi Ishaka, député de la région de Bambao, appelle l’opposition à mettre à termes les discours hostiles « Ce pays est le nôtre, chacun de nous est appelé à contribuer. J’appelle l’opposition à regarder les choses en face. C’est grâce à la diplomatie de notre président Azali Assoumani qui fait qu’aujourd’hui Moroni devienne la vitrine de la diplomatie africaine, une occasion qui ne reviendra qu’après un demi-siècle », a-t-il indiqué.
L’opposition campe sur ses positions de boycotter les présidentielles de 2024. Dans une rencontre avec la presse tenue hier, elle pose ses préalables si d’aventure elle décide de participer. Les conférenciers sont revenus sur ce qu’ils appellent, l’illégitimité du président Azali et la présidence de l’Union africaine, assurée par l’Union des Comores.
L’opposition ne compte pas être en reste sur les débats qui dominent l’actualité. Notamment les prochaines présidentielles et l’Union Africaine. Sans mettre des gants, l’union de l’opposition dénonce un pouvoir qu’elle qualifie d’illégal, dirigé par Azali Assoumani.
Revigorée par une unité, dit-elle retrouvée, elle n’exclut pas l’idée de prendre part aux prochaines échéances électorales, mais des conditions qu’elle fixe au préalable. Parmi lesquelles, retour de l’ordre constitutionnel.
« Y-aura-t-il des présidentielles en 2024 ? Allons-nous y participer ? Oui. Mais si Azali respecte nos conditions. Car lui-même envisage d’ores et déjà, le bourrage d’urnes comme ça a été le cas en 2019. Nous, opposition, sommes unis et nous portons notre soutien au chef de l’opposition choisi. Un homme expérimenté et capable de nous faire sortir dans ce marasme politique dont sont victimes les Comores », a indiqué Ahmed El-Barwane.
Ibrahim Ali Mzimba revient quant à lui, sur l’interdiction des rassemblements dans des lieux publics, alors que selon lui, le gouvernement est en campagne depuis sept ans de cela. « Nous n’allons jamais demander d’autorisation pour un rassemblement politique de l’opposition. Nous utiliserons la loi », a-t-il lancé.
Ce dernier dénonce le système de parrainage à 3000 signatures pour les présidentielles. « Azali et son gouvernement ne veulent que barrer la route à l’opposition », ajoute-t-il. L’union de l’opposition demande des élections libres, équitables et transparentes.
En effet, depuis l’accession du chef de l’Etat comorien à la présidence de l’Union africaine, les langues ne se diluent pas. Le président Azali est pilonné partout par l’opposition qui parle d’une présidence injuste.
Selon eux, les médias internationaux parlent d’un président missionnaire au profit des occidentaux. « En 2005, lorsque Azali a demandé le retrait de Mayotte à l’Onu, il a été répondu que ce n’est pas une question comorienne mais au contraire de l’Union africaine. Si aujourd’hui, les occidentaux l’ont soutenu à accéder à cette présidence, c’est pour une mission », a fait savoir Ibrahim Abdrourazak.