ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Alors que le roi du Maroc, Mohammed VI a adressé un message de condoléances au président Français suite au passage de Chido à l’île Comorienne de Mayotte, ceci n’est pas passé inaperçu aux yeux des Comoriens. Hier jeudi, les autorités comoriennes ont boycotté la rencontre sur l’entreprenariat des jeunes avec les autorités Marocaines, au Retaj, signe de mécontentement du message du roi du Maroc. Puisque selon la partie comorienne, cela explicite que « Maroc reconnait Mayotte comme territoire Français ».

Des Etats Africains manifestent leur soutien à l’île comorienne de Mayotte dévastée par Chido en présentant leurs condoléances au gouvernement Comorien. Le Maroc, un pays qui entretient des relations fraternelles avec les Comores a manifesté sa solidarité en présentant des condoléances au gouvernement Français plus particulièrement à Emmanuel Macron au lieu du gouvernement Comorien. Un message qui a choqué plus d’un aux Comores. Puisqu’ils estiment que le message du roi du Maroc explicite que « Maroc reconnait Mayotte comme territoire Français ».

Dans une rencontre hier au Retaj entre les Comores et le Maroc, des Comoriens sont sommés à quitter la salle. Dans son message, le roi Mohammed VI dit avoir « appris avec émotion le passage dévastateur du cyclone Chido sur Mayotte ». «En ce moment douloureux pour votre nation, je vous adresse et, à travers vous, au peuple français et aux familles endeuillées, mes sincères condoléances et l’expression de ma profonde compassion », écrit le roi du Maroc. Le roi a également exprimé sa solidarité envers les blessés et les sinistrés. « Mes pensées vont également aux blessés et aux sinistrés », ajoute le roi, soulignant que « le royaume du Maroc partage la peine de votre peuple ami et l’assure de toute sa solidarité dans l’épreuve ».

Un message qui n’a pas passé inaperçu au côté du gouvernement comorien. En tenant compte de la résolution 3385 du 12 novembre 1975, relative à l’admission des Comores à l’ONU, dans laquelle elle a affirmé la nécessité de respecter l’unité et l’intégrité territoriale de l’archipel des Comores, composé de quatre îles d’Anjouan, de la Grande Comores, de Mayotte et de Mohéli. La partie comorienne s’interroge sur la réaction du royaume chérifien en s’adressant un message de condoléances au président français à la suite du cyclone Chido à Mayotte qui n’appartient plus au gouvernement français. Les autorités comoriennes n’apprécient pas cette prise de position du roi marocain lorsqu’il est conscient que Mayotte appartient aux Comores.

Abdoulandhum Ahamada

Une formation de 8 mois a été initiée à travers le programme Msomo na hazi pour former 20 jeunes dans les métiers de menuiserie à Mwali. Une cérémonie de remise d’attestation s’est déroulée à la salle multifonctionnelle de l’île, le mardi 17 décembre dernier, pour honorer les jeunes bénéficiaires.

Le gouvernement accompagne les jeunes dans la formation technique et professionnelle à travers le projet Msomo na hazi. A Mwali, vingt jeunes ont bénéficié d’une formation de huit mois dans la menuiserie. Ces jeunes sont encadrés par les différents ateliers du pays avec un programme établi avec les organisateurs et les responsables des ateliers afin que toute personne analphabète, abandonnant l’école voire en situation d’handicap puise accéder à cette opportunité. « Nous sommes ici pour certifier ces jeunes qui sont formés pendant 8 mois pour un apprentissage encadré. Ce projet est un programme du gouvernement pour préparer les jeunes à se développer dans les métiers pratiques », a expliqué Saïd Soulé Saïd, secrétaire général du ministère de l’éducation nationale

Selon lui, ces formations sont inclusives car il y a un sourd-muet qui a eu la meilleure note des apprentis. Cela cadre avec la vision du gouvernement actuel « un jeune, un emploi » que chaque jeune puisse créer son propre activité dans le secteur privé dans le but de rehausser l’économie de l’île voire du pays. Cette formation a été utile pour les participants, en témoigne un apprenti. « Les travaux étaient difficiles mais actuellement j’ai pu acquérir assez de connaissances pour suivre ces travaux. La formation a duré 8 mois avec des bons encadreurs », s’est exprimé Muslim Abdou.

Le gouvernement national, insulaire et les représentants du programme Msomo na hazi sont venus attester ces jeunes qui sont outillés pour ces apprentissages précieux pour assurer leur avenir.

Youkna Issoufi (stagiaire)

En conseil des ministres du mercredi 18 décembre dernier, le gouvernement malgache a annoncé la réouverture de la liaison maritime avec les Comores sous quelques conditions, notamment la mise en quarantaine de 15 jours et une interdiction de débarquement des équipages et le maintien des mesures chimio-prophylactiques pour les passagers en provenance des Comores.

Le communiqué de presse du ministère malgache des affaires étrangères avait annoncé la suspension de la liaison maritime avec les Comores en raison de la recrudescence des cas de choléra. Une annonce qui, sans doute, a fait réagir les autorités comoriennes. Deux bateaux dont l’un battant pavillon comorien et l’autre battant pavillon Tanzanien en provenance de Moroni, ont été contraints de faire demi-tour après des jours aux larges du port de Mahajunga.

Depuis, les relations entre Comores et Madagascar restent tendues malgré la demande des autorités comoriennes auprès des autorités malgaches de reconsidérer cette décision. Les échanges commerciaux ont été suspendus, une manifestation à Mahajunga contre cette décision a été organisée par des opérateurs économiques Malgaches. Le gouvernement malgache a enfin attendu le cri d’alarme de ces opérateurs économiques décidant la réouverture de la liaison maritime entre les deux pays sous quelques conditions.

« Compte tenu du contexte sanitaire marqué par l’épidémie de choléra, des mesures sanitaires strictes ont été établies afin de prévenir tout risque de propagation de cette maladie. Les modalités relatives à ces mesures sont fixées dans la note conjointe émise par le ministère de la santé publique et le ministère des transports et de la météorologie », précise le communiqué de presse du ministère malgache des affaires étrangères.

Selon le communiqué, il s’agit d’une mesure pour prévenir tout risque de propagation du choléra. « Les mesures sanitaires mises en œuvre visant à concilier la préservation de la santé publique et la reprise des échanges commerciaux », précise le communiqué.  Ces mesures incluent entre autres une interdiction de débarquement des équipages et le maintien des mesures chimio-prophylactiques pour les passagers en provenance des Comores. Pas de réaction pour les Comores suite à cette décision malgré notre sollicitation auprès du ministère des affaires étrangères.

Kamal Said Abdou

Pas d’eau ni courant encore moins de communication. Les infrastructures vitales sont fortement endommagées par le passage du cyclone à Mayotte. Dans les autres iles indépendantes, l’inquiétude est grandissante quant aux parents et familles ayant des proches à Mayotte et qui jusqu’à présent n’ont pas leurs nouvelles.

Quatre jours déjà depuis que l’île comorienne de Mayotte est dévastée par le cyclone Chido. Des infrastructures vitales sont fortement endommagées notamment des routes, électricité et voies de communication. Mayotte est coupée du monde. Elle ressemble à un champ de ruine. L’émotion est vive à Ngazidja tout comme à Moheli et Anjouan. Les parents et familles ayant des proches à Mayotte n’ont jusqu’à présent de leurs nouvelles. Cette situation tant angoissante, nourrit l’inquiétude à ces familles qui souhaitent prendre des nouvelles de leurs proches. « Depuis dimanche, nous avons tenté de joindre par téléphone mon frère qui habite à Mamoudzou, en vain. On ne sait pas s’il est vivant ou non », a précisé Mariama Ahmada. Chaque jour qui passe, le bilan s’alourdit passant de 20 à 22 décès actuellement sans compter les sans-abris et les blessés.

La situation est gravement préoccupante. Un risque d’une épidémie. « Nous espérons que nos autorités feront le nécessaire pour nos proches qui se trouvent là-bas », indique Mariama Ahmada. Bien que les opérations de sauvetage se poursuivent mais l’espoir de trouver des survivants dans les décombres est mince car il est difficile d’accéder sur les zones sinistrées. Mariama Ahmada reste confiante. « Que Dieu protège nos proches et le peuple Mahorais entier. C’est une épreuve très difficile, mais seul Dieu qui a le pouvoir de faire ce qu’il veut », a-t-elle dit. Et de conclure : « nous devons augmenter les prières pour que Dieu sauve tout le monde. C’est nos frères et sœurs qui sont danger ».

Kamal Saïd Abdou

Frappées par un cyclone tropical (Chido), les Comores sont dévastées surtout l’île de Mayotte. Une vingtaine de mort, plus de 200 blessés, des maisons détruites et des champs agricoles ravagés. Sur ce, Yasser Ali Assoumani, candidat aux élections législatives à Ndzuani appelle à la mobilisation et à la solidarité pour Mayotte.

« Aujourd’hui, nos cœurs sont avec vous, habitants des Comores, alors que le cyclone Chido frappe notre bel archipel. Ce moment difficile nous rappelle combien la nature peut être à la fois belle et implacable. Mais au-delà de la tempête, c’est votre force et votre courage qui brillent », a-t-il indiqué.

« Face à l’adversité, nous savons que l’esprit de solidarité comorien ne faiblit jamais. Nous sommes une famille, et lorsqu’un membre souffre, c’est toute la famille qui se lève pour aider. Que ce soit par des gestes simples, un soutien moral ou des actions concrètes, restons unis pour protéger nos proches et reconstruire ensemble ce qui pourrait être perdu », a-t-il lancé.

Yasser Ali Assoumani appelle aussi à aider et soutenir les sinistrés. « Pensons aux familles dont les maisons et les récoltes sont menacées. Pensons aux enfants qui méritent de se sentir en sécurité. Pensons à nos pêcheurs, nos agriculteurs, nos mères et nos pères qui portent notre économie et notre culture. Il est temps pour chacun d’apporter ce qu’il peut, aussi petit que cela puisse paraître, car chaque action compte », dit-il.

Ce dernier appelle à la mobilisation Car ce cyclone n’est pas seulement un défi météorologique, c’est un rappel de l’urgence de protéger notre environnement, de préparer nos infrastructures et de soutenir nos communautés face aux changements climatiques. Ensemble, nous pouvons relever ces défis et bâtir un avenir plus résilient », croit-il. « Restons unis, soyons solidaires, et montrons au monde la force d’un peuple qui ne baisse jamais les bras. Ensemble, nous surmonterons cette épreuve », a-t-il conclu.

Djanamali Said Abdou  (stagiaire)

Le deuxième dialogue consultatif sur les mécanismes nationaux de coordination de la jeunesse africaine, les plateformes régionales de jeunesse et les sociétés civiles de jeunesse a lieu du 16 au 18 décembre 2024 à Accra, en République du Ghana. Une délégation comorienne de deux personnes participe à ce rendez-vous continental. Cet événement a pour objectif de revitaliser et de réorganiser l’écosystème de développement de la jeunesse en Afrique, dans le but d’autonomiser et d’impliquer davantage les jeunes du continent.

La jeunesse africaine, qui représente une part significative de la population, fait face à de nombreux défis qui entravent son développement et son engagement dans les processus décisionnels. Le deuxième dialogue vise à aborder ces défis et à discuter de solutions viables pour améliorer le sort des jeunes sur le continent. Parmi les nombreux obstacles auxquels la jeunesse africaine se heurte, on trouve la faible participation à la prise de décision et la faiblesse des institutions dédiées à leur cause. Le contexte actuel est marqué par un financement inadéquat des programmes destinés aux jeunes et un manque accru de données et de recherche sur leurs préoccupations. « L’écosystème actuel de développement de la jeunesse en Afrique est fragmenté et ne parvient souvent pas à répondre aux divers besoins et aspirations des jeunes », lit-on dans le document de presse.

Les jeunes sont souvent exclus des discussions et de l’élaboration des politiques qui les concernent. Cette situation non seulement limite leurs opportunités, mais nuit également à leur développement personnel et professionnel, rendant leur avenir incertain. Pour remédier à cette situation, le dialogue vise à renforcer les institutions de jeunesse et à promouvoir la participation active des jeunes dans les processus décisionnels. Une des propositions phares est d’encourager la création de mécanismes de coordination qui permettraient une meilleure écoute et une meilleure intégration des jeunes dans les politiques publiques. Il est nécessaire de réformer, de restructurer et de reconstituer la base de la jeunesse continentale en tant que mécanisme de coordination.

En outre, le dialogue met l’accent sur la nécessité d’un financement accru, ainsi que sur l’importance de fonder les politiques de jeunesse sur des données fiables. Un autre aspect crucial du dialogue est la révision de la Charte africaine de la jeunesse, afin de l’adapter aux réalités contemporaines et de mieux répondre aux aspirations de la jeunesse. « La révision de la Charte africaine de la jeunesse vise à garantir que les jeunes africains aient les ressources et les opportunités nécessaires pour s’épanouir », peut-on lire dans le document de presse.

En réunissant les jeunes leaders, les décideurs gouvernementaux et les acteurs du développement, ce dialogue aspire à créer un nouvel élan pour le développement de la jeunesse en Afrique, transformant les défis en opportunités et assurant un avenir meilleur.

En effet,  une délégation comorienne prend part à cet événement. Elle est composée du directeur général de la jeunesse, Mohamed Ibouroi, et du coordinateur national de la commission préparatoire pour la mise en place du conseil national des jeunes, Sultane Abdourahim Cheikh, référent de l’Union panafricaine de la jeunesse aux Comores, sera également présente pour contribuer à ces discussions essentielles.

Djanamali Said Abdou (stagiaire)

Société : Une vie chère s’invite à Anjouan

Société : Une vie chère s’invite à Anjouan

La vie devient de plus en plus chère à Anjouan. Les prix des produits alimentaires augmentent chaque jour. Les familles les plus pauvres sont les premières victimes. Beaucoup peinent à couvrir leurs besoins essentiels.

La guerre en Ukraine a aggravé la situation. Les produits importés, comme le riz, coûtent plus cher. Avant, un sac de riz coûtait 7 000 francs. Maintenant, il est vendu à 12 000 francs. « C’est difficile de nourrir ma famille avec ces prix », déclare Ibrahim, père de quatre enfants. « La guerre ne se passe pas ici, mais nous subissons ses conséquences », ajoute-t-il.

Les produits locaux sont aussi très chers. Les causes sont multiples. Beaucoup de jeunes quittent les campagnes pour aller chercher du travail en ville. « Il n’y a plus assez de bras pour cultiver la terre », explique un agriculteur de Bazimini. Une vendeuse au marché de Mutsamudu, laisse entendre que « les prix augmentent à cause du manque de production. » Mme Amina, une mère de famille, souligne : « si le gouvernement ne réagit pas, la situation va empirer. »

Certains habitants de Mutsamudu accusent la mauvaise gestion du gouvernement. « Les sociétés d’État, comme la douane ou l’Onicor, ne contrôlent rien », critique un commerçant. Même son de cloche pour Halima, une étudiante : « le gouvernement ne fait pas assez pour stabiliser les prix. »

La population réclame des solutions urgentes. Les commerçants souhaitent un meilleur contrôle des prix. Les agriculteurs demandent plus d’aide pour produire localement. Les habitants veulent des politiques efficaces pour améliorer leur quotidien.

La vie chère à Anjouan est un problème qui touche tout le monde. Les habitants espèrent que les autorités prendront des mesures pour soulager cette situation. Les solutions doivent être rapides et concrètes.

M’soili Said Ahmed (stagiaire)

Cyclone Chido : Le bilan s’alourdit à 20 décès

Cyclone Chido : Le bilan s’alourdit à 20 décès

Mayotte a atteint hier la barre de 20 morts et plusieurs  blessés sans compter les personnes sans abri suite au passage du cyclone Chido. Une situation qui inquiète non seulement les autorités Françaises mais aussi les autorités comoriennes qui ont décrété un deuil national.

Mayotte est sous le choc. Le cyclone Chido a dévasté l’île. L’heure est grave. L’île aux lagons a atteint la barre de 20 morts et plusieurs blessés sans compter les sans-abri. Le premier convoi humanitaire est déjà arrivé sur place, selon les autorités Françaises. François Xavier, préfet de Mayotte craint que le bilan soit encore plus haut. Pour les ministres démissionnaires de l’Intérieur et des Outre-mer, il s’agit de se rendre compte des dégâts après le passage du cyclone Chido, et de faire le point sur les mesures d’urgence entreprises.

Les ministres devraient « annoncer un certain nombre de choses et faire passer le message de rester courageux et solidaire », a déclaré François-Xavier Bieuville. Les opérations de recherche et de sauvetages se poursuivent dans les zones les plus touchées par le cyclone. Et le préfet de Mayotte craint qu’ « il y a certainement des centaines de morts, peut-être près de milliers », a-t-il indiqué. L’île est gravement touchée par le passage de Chido, un des plus dangereux vents tropicaux.

Les autorités comoriennes ont manifesté en cette période  très difficile leurs solidarités aux Mahorais. Signe d’une amitié et de sympathie envers le peuple Mahorais pour les dégâts qu’il a subi. Elles ont décrété un deuil national d’une semaine et recommandent la mise en berne du drapeau national.  Les messages de soutien et de solidarité affluent pour les autorités comoriennes. « J’adresse mon soutien le plus sincère aux populations mahoraises durement éprouvées par le passage du cyclone Chido », a écrit de son côté, Nour El Fath Azali.

Kamal Said Abdou

L’opposition et la convergence nationale pour la libération des Comores avaient fait appel à une ville morte hier 16 décembre. Ce mot d’ordre n’a pas été suivi par les comoriens qui ont vaqué dans leurs occupations quotidiennes.

Malgré l’état nuageux pendant le matin, hier lundi, les comoriens ont pris chacun le chemin de son travail. Signe qui reflète le non application du mot d’ordre lancé par la convergence nationale pour la libération des Comores et l’opposition pour une ville morte. A Moroni tout a été dans le normal aux marchés comme dans les magasins ainsi que dans tous les lieux de travail.

 « On ne peut pas suivre un mot d’ordre lancé par des gens qui ne savent pas ce qu’ils veulent. Des gens qui n’ont aucune vision politique claire », a réagi Youssouf Bacar, chauffeur de taxi ville.

Selon lui, la vraie révolution doit commencer par eux-mêmes qui luttent contre le régime d’Azali. « Ces prétendent opposants ne sont pas solidaires dans leur combat contre le régime. Sinon ils auraient gagné ce combat depuis plus de huit ans. Mais leur hypocrisie fait aujourd’hui que le peuple leur a abandonné. C’est pourquoi, cette grève annoncée depuis la semaine dernière est avortée », a-t-il précisé.

Le peuple en a marre de la manipulation politique. « Nous, bas peuple qui souffre de la vie chère, rejetons de se confiner à la maison pour un motif politique. Nous ne pouvons pas rester à la maison sans rien faire », a-t-il insisté rappelant que la lutte doit commencer par un vrai combat. A entendre Youssouf  Bacar, la solution n’est pas de faire une ville morte mais plutôt de proposer des solutions pour lutter contre la famine, cause de la vie chère.

Kamal Said Abdou

Le passage samedi dernier du cyclone tropical Chido a fait plusieurs  dégâts matériels. Selon le bilan provisoire, Mayotte enregistre 14 décès et plus de 200 personnes  blessées. Quant aux autres  îles sœurs, aucun mort n’a été déploré mais quelques dégâts légers sont enregistrés  à Moheli  et Anjouan. A Ngazidja, des vents forts et des averses sont enregistrés dans la région Sud.

Réputé comme étant l’un des plus dangereux vents tropicaux depuis 1934, Chido a fortement dévasté l’île de Mayotte. Coupure de courant, toiture et arbre arrachés, communication et circulation difficile, des infrastructures aéroportuaires fortement endommagées. Une véritable apocalypse règne sur Mayotte après le passage de Chido. « C’était comme une bombe atomique larguée sur Mayotte », a témoigné un des sinistrés quelques heures après le passage du cyclone. Les habitations en bétons et en tôles situées dans les zones montagneuses sont frappées par Chido. Selon Mayotte la 1ère qui est aussi touchée par le cyclone, on dénombre déjà 14 morts, redoutant que le bilan soit encore plus lourd qu’on ne l’imagine.

Les dégâts sont incommensurables, comme bon nombre d’habitations ou de bangas faits de tôles et de parpaings, l’économie Mahoraise semble déjà à terre. Ce même canal ajoute que les centres d’accueil sont plombés par des sinistrés.

La France au chevet des sinistrés

Le ministre français de l’intérieur a annoncé l’établissement d’un couloir humanitaire à Mayotte pour aider les sinistrés. Il s’agit des médicaments et tout ce que les Mahorais ont besoin en cette période difficile. C’est une réponse urgente aux multiples dégâts laissés par Chido. « Je suis de près la situation à Mayotte. Mahorais, tout le pays est à vos côtés. Merci aux services de l’État, aux forces de secours et de sécurité mobilisés. L’heure est à l’urgence. Nous serons là aujourd’hui comme demain », a écrit le président Emmanuel Macron dans son compte X. À l’issue de la réunion de crise interministérielle qui s’est tenue samedi soir, Bruno Retailleau a dépeint une « situation dramatique » causée par un cyclone inédit depuis près d’un siècle. L’aéroport de Mayotte reste fermé et selon le préfet de Mayotte, seuls les avions militaires peuvent atterrir. Citant aussi la perturbation au niveau de la barge.

La situation fait craindre également de sévères difficultés d’approvisionnement en eau dans un archipel déjà soumis à des coupures. Le niveau d’alerte a été abaissé de violet à rouge pour laisser passer les secours, mais « le cyclone n’est pas terminé », a souligné le préfet, appelant les quelque 320 000 habitants de Mayotte à rester « confinés » et « solidaires » dans « cette épreuve ». Les communications avec le territoire restent très difficiles.

Mohéli et Anjouan légèrement touchés

Dans les trois îles indépendantes, le passage du cyclone Chido a laissé ses empreintes à Mohéli et Anjouan. La circulation à Mohéli est devenue inaccessible dans certaines zones de l’île. La cause, des arbres arrachés se trouvent au bord de la route empêchant le passage des automobiles. « Les forces de l’ordre en compagnie avec les habitants s’y engagent pour débarrasser ces arbres », précise Salim Ali Said de Mohéli. Selon lui, cette collaboration des forces de l’ordre avec les habitants de l’île est l’un des résultats de la réunion tenue par la gouverneure de l’île.

A Anjouan, certaines régions sont frappées par le cyclone, notamment dans la région de Nyumakele et Mirontsy. Heureusement, aucun mort n’est à déplorer. Toutes les alertes rouge et orange déclenchées par les autorités comoriennes sont levées. Les mesures de protection notamment la fermeture des aéroports et ports demeurent aussi en vigueur jusqu’au rétablissement complet de la situation. A Ngazidja, les habitants de la région Sud ont ressenti des vents forts, des pluies abondantes et une marée haute samedi.

Kamal Said Abdou