Les grosses entreprises ne sont pas les seules à être touchées par la crise. Les micros entreprises sont les plus impactées par les délestages. Elles risquent de baisser les rideaux. Foundi Ali, propriétaire d’un atelier de soudure, lance un SOS au gouvernement.
Les ateliers de soudure, comme les autres ateliers de menuiserie sont plus affectés par la crise énergétique. Les épiceries fonctionnent également au ralenti. Toutes les micros entreprises ne reçoivent le courant que quelques heures dans la journée. Parfois de 17h ou 22h jusqu’à 6h du matin. Ce qui freine leurs activités. Ce phénomène est presque général.
Foundi Ali, propriétaire d’un atelier de soudure sis à Sahara explique les conséquences les conséquences qui découlent par à ses activités. « Nous sommes plus touchés par la crise. Nos activités tournent au ralenti. On ne reçoit le courant que quelques heures par jour », regrette ce propriétaire de l’atelier de soudure.
Malgré les millions injectés par le gouvernement comorien en vue de mettre fin à la crise énergétique, Foundi Ali pointe du doigt la Sonelec. A l’en croire, Sonelec est une vache à lait. « Les responsables de cette société ne sont pas là pour répondre aux attentes de la population. Ils sont là pour remplir leurs poches et jouer leur va-tout. Le gouvernement fait de son mieux pour que la population ait de l’électricité malgré l’incompétence des dirigeants de ladite société », accuse-t-il.
La solution pour mettre fin aux délestages n’est pas l’achat des moteurs électrogènes, selon lui. « La solution est de remplacer ces responsables à la tête de cette société d’État », préconise-t-il.
Le propriétaire de l’atelier rappelle que l’énergie est le poumon de l’économie. Les délestages récurrents impactent considérablement les micros entreprises qui les exposent à des risques de fermeture. Foundi Ali tire la sonnette d’alarme et appelle le gouvernement à mettre en place une vraie politique énergétique pour sauver l’économie du pays.
A l’entendre, le secteur informel joue un rôle important dans la croissance économique du pays.
Une semaine après l’échec de l’opération d’aménagement des trottoirs, la mairie semble déterminée à poursuivre ses engagements. Cette fois-ci, elle prévoit de faire le ménage à la gare des régions de Dimani et Domba qui vont en tout vraisemblable diriger vers Gobadjuu.
Après avoir délogé les taxis de la région d’Itsandra Hamanvu et la région de Mbudé de la poste de Volo volo pour Oaisis à côté de la route Barwane, cette fois-ci, c’est au tour des chauffeurs de Dimani et Domba.
Hier tôt dans la matinée, à la grande surprise de tous, les chauffeurs de la région Dimani et Domba ont été sommés par la police municipale de quitter leur stationnement habituel pour un autre endroit à Gobadjuu.
Un endroit jugé trop petit pour réceptionner des bus. « Nous sommes surpris, que les choses se passent de cette façon. Une telle décision mérite des études minutieuses qui impliquent tout le monde y compris, nous les concernés et les riverains », se plaint, M. Mohamed chauffeur de bus de la région.
Et de poursuivre « d’ailleurs, je doute fort bien que le lieu qu’on veut nous rediriger puisse, contenir tout le monde. Notamment, des voitures comme les nôtres. Les bus.» Les chauffeurs de la ligne Dimani-Domba refusent d’obtempérer. Cette opération de la mairie est dénoncée aussi bien par les chauffeurs mais également par les passagers.
La cérémonie de clôture de la 3e consultation de l’UA, des femmes leaders africaines sur la masculinité positive a eu lieu hier mardi, à Moroni. Il s’agit de deux jours d’échanges et de discussions sur le combat contre les violences faites aux femmes et aux filles. Les femmes leaders africaines ont sollicité plusieurs actions à mettre en œuvre pour valoriser la femme africaine, plus particulièrement la femme comorienne.
Du 30 au 31 octobre 2023, les femmes leaders africaines ont tenu, à Moroni, deux jours d’échanges et de discussions sur la problématique de la « masculinité positive ». Sur ce, les participantes de cet événement historique ont présenté plusieurs actions à mettre en œuvre pour que les femmes aient leur valeur dans la vie socio-économique, éducative et politique.
En fait, la réunion s’est penchée surtout, sur les techniques visant à mettre fin les violences faites aux femmes et aux filles. Ainsi, lors de la cérémonie de clôture, plusieurs points ont été recommandés.
« Nous, femmes leaders africaines, avons passé deux jours de discussions et d’échanges sur plusieurs thématiques. Et à la fin des travaux, nous avons conclu qu’il est temps de mettre en action certains volets suivants : engagement en faveur de la création d’un avenir plus prometteur d’une génération future, atténuer les sentiments d’hostilités dans les régions de conflits à travers le monde », a plaidé une des femmes participantes.
« Communauté matriarcale, poursuit-elle, favoriser l’accès à l’éducation de qualité pour les filles et garçons, participer et assister à la vie politique pour les femmes, autonomiser et institutionnaliser à l’inclusion financière, mobiliser des ressources pour la lutte contre les violences faites aux femmes et filles, vulgariser les meilleures pratiques sur la masculinité positive, accès à la digitalisation financière et légale, et miser sur la création d’institution de financement dédiée aux femmes ».
Raison pour laquelle, la ministre de la santé, Loub Yakouti Zaidou précise que « cette conférence ouvre la voie d’élaboration de la convention voulue pour lutter contre les violences commises à l’égard des femmes et des enfants ».
Le président des Comores et président en exercice de l’UA, Azali Assoumani a lancé, hier lundi, la 3e conférence de l’UA sur la masculinité positive. Ce forum regroupant les femmes leaders du continent vise à mettre fin aux violences faites aux femmes et aux filles. Selon le chef d’Etat, ce sont des travaux qui suscitent une prise de conscience collective contre les violences faites aux femmes et aux filles.
La conférence inaugurale de l’UA sur la masculinité positive a eu lieu, à Kinshasa, en novembre 2021. Cette 2e conférence historique a adopté la déclaration de Kinshasa et l’appel à l’action sur la masculinité positive des femmes leaders pour mettre fin aux violences contre les femmes et les filles.
La masculinité positive est une perspective par laquelle l’engagement des hommes et des garçons a été utilisé pour soutenir le mouvement le plus large pour l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes.
Alors, la 3e consultation des femmes leaders africaines a débuté hier à Moroni, sous la thématique « stimuler l’engagement en faveur de l’autonomisation économique des femmes et mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles ».
Dans son allocution, le chef de l’Etat, Azali Assoumani affirme que cette conférence suscite une prise de conscience collective contre les violences faites aux femmes et aux filles. Selon lui, la sécurisation de la femme comorienne et ses enfants, demande un engagement de tous.
« Sécurisés, la femme comorienne ainsi que ses enfants, dont elle a gardé ne se retrouvent jamais à la rue. Cela constitue un acquis majeur pour notre pays, qu’il faut préserver, précieusement. Les Comores disposent un code de la famille qui protège les droits de la femme et d’une politique nationale de l’égalité et de l’équité du genre, qui défend la représentativité des femmes dans les instances de décision », a déclaré le président Azali Assoumani.
L’ADC, poursuit en justice, son ancien directeur général, Yasser Ali Assoumani. Il est sommé de rembourser 48 409 000 kmf, somme restante des 74 250 000 kmf qui ont servi pour l’achat de 500 chariots, d’ores et déjà réceptionnés par l’établissement public. Selon des informations à notre disposition, le marché a suivi les procédures normales conformément aux nouvelles orientations. Il n’y a eu aucun vice de forme.
Les déboires ne peuvent que commencer pour Yasser Ali Assoumani, candidat déclaré aux élections du gouverneur de Ndzuani. A quelques semaines du coup d’envoi de la campagne pour les scrutins de 2024, et l’ADC d’engager une action en justice contre lui.
L’ADC demande à l’ancien directeur de rembourser les 48 millions de francs comoriens, somme restante du contrat signé en juillet 2018 avec le magasin Said Ali pour un achat des chariots d’un montant de 74 250 000 kmf.
Pointé du doigt par non-respect des procédures légales du marché, Yasser Ali Assoumani est poursuivi en justice par ADC pendant qu’il était en prison. Mais le tribunal a condamné les deux parties (Yasser Ali Assoumani et l’ADC) à verser la somme de 48 409 000 kmf.
Une décision dénoncée par Me Samina Chakira, avocate de Yasser Ali Assoumani puisque selon elle, le marché a suivi les procédures légales.
« C’est un contrat d’achat de chariots signé le 2 juillet 2018, pour une somme de 74 250 000 kmf, sur un échelon de trois échéances. L’ADC avait versé 20% de la valeur demandée. Jusqu’à ce jour, 39 250 000, c’est la somme versée par l’ADC. Il reste le reliquat qui s’élève à 48 409 000 kmf. Toutefois, le directeur de l’institution de cette période-là est licencié. L’avocat de l’ADC demande à ce que Yasser verse la somme de 48 409 000 kmf, car le marché n’a pas suivi les procédures légales», a expliqué l’avocate.
Et de préciser que « la justice a rejeté la demande de l’avocat de l’ADC. Selon la justice, étant donné que le marché n’a pas suivi les procédures légales, l’ancien directeur et l’ADC doivent payer cette somme de 48 409 000 kmf. Ainsi qu’une obligation de plaidé de 500 000 kmf avec les dépenses. »
En effet, Me Samina Chakira a rejeté la décision de la justice et elle a interjeté appel auprès de la Cour d’appel de Moroni. Selon elle, les deux parties devraient payer une « exécution provisoire » de 24 millions kmf dont chacune, est de 12 millions. Mais cette exécution provisoire est mise en stand bay en attendant la décision de la Cour d’appel.
Selon l’avocate, l’ancien directeur représentait l’aéroport des Comores et c’est à l’aéroport des Comores de payer la somme restante.
L’eau est devenue une denrée rare à Moroni. Les robinets sont à sec. Les camions-citernes et les bus n’arrivent pas à satisfaire la demande qui explose en cette période de grande chaleur. Une situation qui prend au dépourvue des quartiers reculés de la capitale. A cela, s’ajoute la spéculation sur le prix de l’eau. Sur place, la population citadine dénonce la gestion calamiteuse de la SONEDE.
Moroni est à sec. La capitale de l’archipel subit de plein fouet une pénurie d’eau sans précédent. Les habitants peuvent aligner des semaines entières sans qu’une goutte d’eau sorte du robinet.
Une situation qui n’est pas sans risque pour une population exposée à des maladies d’origine hydrique. « C’est ubuesque. Nous n’avons même pas d’eau pour aller aux toilettes », témoigne un jeune homme.
A Moroni, se procurer de l’eau est devenu un parcours de combattant. Les camions-citernes et les bus remplis des jerricans ne sont disponibles qu’un jour sur trois.
Du Sud au Nord de la capitale, le manque d’eau se fait ressentir. « La situation dans nos quartiers est invivable. L’eau est la source de la vie. Sans eau, on ne peut rien y faire. Bien qu’il ait de la nourriture à la maison, l’eau y manque. C’est triste. On peut passer deux jours à trois jours sans que les camions-citernes et les bus nous ravitaillent », a souligné Ahmed Abdou, résidant de Moroni-Caltex.
A Oasis, c’est la même rengaine. M’madi Elamine craint que cette pénurie n’emmène pas des maladies et porte un doigt accusateur, à la société chargée de l’exploitation et de la commercialisation de l’eau.
« La SONEDE a failli à sa mission. Comment se fait-il que Moroni manque d’eau ? La gestion calamiteuse de cette société, nous a conduit à cette situation de paralysie totale », a-t-il lâché. Frustrée par cette situation, une brave femme sonne l’alarme.
« Je lance un cri d’alarme car la situation est très critique : ça va faire plus d’un mois, nous n’avons pas vu d’eau coulée dans nos robinets. Auparavant, ils nous envoyaient quelques gouttes une ou deux fois par semaine le matin, qui arrivaient à peine à remplir un bidon de 20 litres. Actuellement, même les vendeurs de bidons d’eau qui passaient nous vendre ne viennent plus. On ignore ce qu’ils se sont entendus avec la SONEDE lors de leur grève, la semaine dernière », crie une femme sur les réseaux sociaux.
Et d’ajouter : « nous sommes arrivés à un stade où même nos besoins élémentaires, on n’arrive pas à les satisfaire, et je doute fort que le lavage mortuaire pourrait se faire. Dans tout ça, la SONEDE reste indifférente. Tout ce qu’on peut faire, c’est de nous remettre à Dieu. »
Le gouvernement comorien a inauguré la semaine dernière à Anjouan le réseau d’alimentation d’eau potable. Il s’agit d’une étape cruciale dans la réalisation de l’objectif 6 de développement durable par les Comores, selon le communiqué de presse. Cette étape garantit l’accès à une eau saine et propre à au moins 110 700 habitants de la capitale de l’Île d’Anjouan, soit 34% de la population locale qui est parmi les communautés les plus vulnérables.
Le réseau d’alimentation d’eau potable à Anjouan est une étape cruciale dans la réalisation de l’Objectif 6 de développement durable par les Comores. Dans ce projet, l’objectif est de renforcer la résilience de l’accès à l’eau des communautés rurales et d’accroître quantitativement et qualitativement la sécurité en eau au niveau des ménages et des communautés.
Selon le communiqué de presse du ministère de l’environnement, la mise en œuvre de ce projet a été exécutée par le Pnud en partenariat avec la Direction Générale de l’Environnement et des Forêts et cofinancé par le fonds vert pour le climat et le PNUD à hauteur de 40 000 000 USD, pour l’ensemble du projet.
Le réseau fournira en effet, des services d’eau fiables aux ménages et entreprises, contribuera à créer des opportunités d’emploi, réduira des maladies hydrauliques, responsables de beaucoup de mortalité dans l’île et à améliorer certainement le niveau de vie générale de la population.
« Le réseau d’alimentation d’eau potable couvre 14 localités administrées par 4 communes d’Anjouan, Mutsamudu, Bandrani-Mtsangani, Chironkamba et Vouani. Il dispose de 35 unités de traitement d’eau, 64 km de réseau d’eau et 15 réservoirs réhabilitées ou construites », a souligné le communiqué de presse. Lors de son discours, Snehal Soneji, Représentant Résident du Pnud, a exprimé sa satisfaction de voir, la concrétisation d’une vision partagée et d’un engagement commun du PNUD et du gouvernement comorien a œuvré ensemble pour renforcer la résilience en eau potable dans le pays. De son côté, le président Azali Assoumani a conclu que « l’eau est l’origine de toute forme de vie, sans eau nous ne pouvons pas vivre, c’est un droit pour tout le monde certes, mais c’est aussi un devoir de la préserver ».
Moroni a abrité la 5e édition du forum panafricain des leaders du 18 au 22 octobre 2023. Il s’agit de 5 journées de dialogue, de réflexion et de partage d’idées sous le thème : « Agenda 2063, le rôle de la jeunesse africaine ». Les échanges se sont focalisés sur cet agenda comme, feuille de route pour le mouvement panafricain des leaders (MPL). Le secrétaire général du MPL a exprimé son engagement et sa détermination à mettre en action l’agenda en mettant à contribution son réseau.
Du 18 au 22 octobre 2023, le mouvement panafricain des leaders a réuni, à Moroni, plus de 200 jeunes africains pour des échanges d’idées, de visions et de réflexion pour développer le continent africain. C’est la 5e édition du forum panafricain des leaders. Ce forum reste l’occasion pour la jeunesse africaine à dialoguer et partager les perspectives diversifiées pour façonner le continent. Les échanges se sont tournés sur l’agenda 2063 lequel le secrétaire général du MPL le qualifie comme étant leur feuille de route pour un avenir africain prospère, pacifique et uni.
Dans son allocution, le secrétaire général du MPL a répertorié huit engagements permettant de parvenir à un vrai changement du continent africain. Il s’agit des « jeunes leaders pour l’agenda 2063, femmes pour l’agenda 2063, gouvernance et institutions pour l’agenda 2063, éducation de qualité pour tous, libre circulation des personnes et des biens, engagement africain et culture, sport et art pour l’agenda 2063 ».
Pour la mise en œuvre de ses engagements, le MPL formule ses recommandations, selon toujours le secrétaire général, notamment la mise en œuvre du conseil national de la jeunesse en Union des Comores. « Sur la place de la femme dans la réalisation de l’agenda 2063, nous préconisons l’application du principe de parité homme-femme dans toutes les instances de l’UA et l’adoption d’une loi sur la parité homme-femme dans les pays de l’UA. Nous suggérons la mise en place de centres de formation dans toutes les capitales africaines, le renforcement des pouvoirs dans la commission de l’UA et de la présidence en exercice de l’UA, la lutte contre la corruption et le détournement des fonds publics », a lancé le secrétaire général du MPL.
Et d’ajouter « nous suggérons la mise en œuvre du projet passeport africain et suppression des visas en faveur des africains. La création d’une banque d’investissement pour les projets des jeunes entrepreneurs, l’attribution de 30% de tous les marchés publics aux entreprises des jeunes, l’installation de chambre de commerce pour les jeunes entrepreneurs. Et nous encourageons le financement des projets des jeunes entrepreneurs du secteur vert. »
Malgré la résistance des marchands ambulants et l’implication du ministre Houmed Msaidié ordonnant le retour des marchands ambulants dans leurs lieux de travail, le chargé de communication de la mairie de Moroni parle d’une « opération réussie » malgré l’ingérence du porte-parole du gouvernement qui aurait tenté de biaiser le processus.
L’opération d’aménagement des trottoirs à Moroni provoque un chamboulement entre le maire de la capitale, Abdoulfatah Saïd Mohamed et le ministre de l’agriculture et porte-parole du gouvernement, Houmed Msadié.
Ce dernier a ordonné le retour des marchands ambulants dans leurs lieux de travail après avoir été chassés par la mairie en compagnie des forces de l’ordre. « Cette décision ne ressort pas de ses compétences (le porte-parole du gouvernement, ndlr). C’est une compétence du ministre de l’intérieur », a confié Nadjim Kalfane, responsable de la communication à la mairie de Moroni.
Il n’hésite pas à s’en prendre au ministre de l’agriculture. « Il ferait mieux de s’occuper de son ministère, en développant l’agriculture. Abdoulfatah Saïd Mohamed est un élu contrairement à lui, qui est nommé », a-t-il dit.
Il accuse le porte-parole du gouvernement de voir faire de la récupération politique. Il a tenu à rappeler que cette opération ne doit en aucun moment être politisée. « C’est une opération qui vise à désengorger la circulation, car la situation à Moroni est invivable. Nous avons déjà choisi un lieu pour les replacer », a-t-il indiqué.
Houmedi Msaidie n’est pas le seul à vouloir contrarier l’opération, selon toujours, le responsable de la communication qui a cité aussi d’autres personnes au sein du conseil municipal. « Nous nous réservons le droit de dénoncer ces personnes-là mais on attend le moment opportun pour révéler leurs noms. Ce sont des personnes qui font partie du conseil municipal de notre institution. Leur objectif, c’est de semer la zizanie dans la capitale. Et le maire ne leur pardonnera jamais », laisse-t-il entendre.
Les marchands ambulants ont quant à eux, dénoncé vigoureusement l’opération. Ils ont d’ailleurs réinvesti les trottoirs, quelques heures après avoir été chassé par les forces de l’ordre. Un premier échec de cette opération de déguerpissement sensée redonner à la capitale un nouveau visage.
Dans une interview accordée à Al-fajr, Hamidou Mhoma, patron de la maison Graphica et opérateur économique est revenu sur les délestages récurrents de ces derniers temps. Selon lui, le tissu productif a été mis à terre et paie un lourd tribut. « Dans notre zone Graphica /Club des amis, du matin au soir entre 6h et 18h, l’électricité devient une denrée rare. Toutes les petites unités de production dans cette zone sont au ralenti pour ne pas dire sont mortes. »
De 2016 jusqu’à nos jours, le gouvernement a investi un montant conséquent dans l’achat des groupes électrogènes. Malgré ces efforts, le pays continue à plonger dans le noir. Comment expliquez- vous cela ?
Je n’ai pas d’explications particulières. Le constat est simple et amer. Les investissements réalisés par le gouvernement n’ont pas donné les résultats escomptés. Le pays continue à vivre dans le noir. D’ailleurs, nous devons arrêter de parler de délestage puisque le pays vit plus de temps dans le noir que dans la lumière. Et c’est un fait incontestable. Si notre pays était habitué aux enquêtes d’opinion de la population, on aurait découvert que plus de 90% de cette population considèreraient la distribution de l’électricité 24h sur 24h comme la quête du graal.
Vous êtes un opérateur économique et en même temps un imprimeur des journaux, pourriez-vous nous parler en chiffre le préjudice causé par les délestages ?
Je n’ai pas de chiffres exacts. Cependant je peux affirmer que le tissu productif a été mis à terre et paie un lourd tribut. Et se relever risque d’être difficile. L’énergie est la clef de voute de l’économie. Dans notre zone Graphica /Club des amis, du matin au soir entre 6h et 18h, l’électricité devient une denrée rare. Toutes les petites unités de production dans cette zone sont au ralenti pour ne pas dire sont mortes. Comment payer les salaires, les loyers et autres charges si on ne produit rien. La situation est chaotique qu’il convient d’y apporter des réponses durables et pérennes.
Il n’y a pas eu la version papier des journaux mardi dernier, pensez-vous que cela est lié aux coupures du courant ou seulement un problème technique de votre part ?
Les journaux sont imprimés la nuit. Le mardi dernier, les journaux n’étaient pas dans les kiosques. La Sonelec a fait fort ce jour-là puisque le courant a disparu plus de 24 h d’affilées dans notre quartier. Il nous était impossible de satisfaire notre client Al-watwan comme tant d’autres qui voient leurs travaux retardés à cause de cette situation. Le plus désolant, c’est l’absence de communication de la Sonelec. Les clients ignorent ce qui se passe et aucune information sur un délai probable de retour à la normale. Par ailleurs, des gens peuvent se demander pourquoi nous n’avons pas de générateur pour pallier cette absence d’électricité. Nos clients savent que nous en avions un. Malheureusement, ce groupe de secours sollicité tous les jours finit par s’esquinter. Quand le groupe de secours devient la règle et la Sonelec l’exception, la durée de vie du générateur est plus que réduite.
Votre solution pour mettre fin la crise énergétique aux Comores.
Je n’ai pas de solutions miracles, surtout que je ne suis pas un spécialiste en énergie. Mais à mon humble avis, il faut déconstruire la manière d’appréhender la problématique de l’énergie dans notre pays. Les mêmes causent produisent les mêmes effets, malgré l’engagement du Président de la République et de son gouvernement d’injecter des fonds colossaux dans le secteur. Le pays a besoin plus de centrale électrique que de groupes électrogènes. Il y a une différence énorme entre les deux. Ensuite, la culture du résultat doit prévaloir dans la gestion des sociétés publiques. Des objectifs clairs et chiffrés doivent être imposés aux dirigeants de ces sociétés. Il est inadmissible d’apprendre qu’une partie du pays pour ne pas dire la totalité est plongée dans le noir parce que les moteurs sont en révision. Comment font les autres pays pour maintenir l’électricité 24h sur 24h. Vous pensez que les centrales ne sont jamais revissées ? Et bien que si, mais des solutions de sauvegarde sont toujours prévues dans pareilles circonstances. Nous encourageons l’installation des centrales photovoltaïques mais leur efficacité dépendra de notre capacité à maitriser les centrales thermiques. Notre pays est certes ensoleillé mais ne pourra jamais satisfaire ses besoins énergétiques par le solaire seulement. C’est pour cela, nous pensons que nous pouvons concentrer nos efforts quitte à endetter le pays pour exploiter la géothermie, capable d’assurer notre indépendance énergétique pour les générations actuelles et futures.