ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

La foire de Ramadan de l’association Mawatwania wa Badjini a débuté, dimanche dernier, à Dembeni Badjini, pour une durée de 3 jours. Ce rendez-vous commercial des jeunes de Badjini se clôture aujourd’hui.

Selon les organisateurs de cet évènement, cette édition 2024 a pour intérêt de montrer, à travers des expositions des produits alimentaires, ce que les jeunes sont capables de produire. Mais aussi, de conscientiser les habitants de Badjini sur leur rôle dans le développement de la région.

Les produits exposés sont composés par 15 sacs de bananes 750 fc/ kg, 20 sacs de maniocs 750 fc/kg, 15 sacs de patates 900 fc/kg, des dizaines de litre de lait 2500 fc le litre, du poisson 200 fc/kg et des noix de coco. Le président de l’association Mawatwania wa Badjini, Ousseine Djoumoi a souligné que la foire organisée dans ce mois de Ramadan est une occasion de montrer les travaux réalisés par les jeunes de l’association.

Cette foire est le fruit des efforts déployés par les initiateurs durant une période donnée avec courage et détermination. « Cette foire commerciale du mois de Ramadan est une occasion pour exposer nos produits agricoles dans la région. Nous avons fourni des efforts pour assurer une autosuffisance alimentaire et créer un climat de solidarité et d’amitié entre les jeunes de la région », a expliqué le président de l’association.

On constate que les prix de ces produits vendus dans cette foire commerciale sont moins chers en comparaison aux produits vendus dans les marchés publics de Moroni. « En réalité, cette association est apolitique. Elle est au service de la population. Notre combat est de lutter contre la famine et assurer l’autosuffisance en aliments », a-t-il confié.

Et de préciser que « les produits alimentaires exposés au public sont moins chers par rapport aux prix fixés à Volo volo et au petit marché de Moroni. Certains points de vente à Badjini sont vendus plus chers par rapport à nous. Nous voulons faciliter la vie des habitants de la région à l’entame du mois de Ramadan ».

Abdoulandhum Ahamada

Dimanche dernier, s’est déroulé à Moroni, l’assemblée générale ordinaire de la fédération de football des Comores en présence  des délégués étrangers. Le président Saïd Ali Saïd Athoumani, s’est réjoui que la fédération ait réalisé d’autres missions en dehors de ses priorités. Les deux prochains duels amicaux restent la  priorité de la Ffc.

C’est un événement des acteurs du football accrédités. L’assemblée générale ordinaire de la fédération de football des Comores s’est déroulée,  dimanche à Moroni, dans une ambiance conviviale.

Un moment de partages sur les perspectives du football comorien mais aussi l’occasion de dresser un bilan financier et moral sur les activités sportives réalisées tout au long  de l’année écoulée et le budget de l’année 2024.

« Cette assemblée générale est  un lieu de rencontre, d’échanges entre les acteurs du football comorien avec la présence des délégués internationaux. Cela nous donne l’opportunité de dresser le bilan des activités sportives réalisées au cours de l’année passée et ce qu’on prévoit pour l’avenir », explique Saïd Ali Saïd Athoumani, président de la fédération de football des Comores.

Si certains acteurs du football continuent  toujours d’ignorer les rôles et  missions    de la fédération pour le développement du football comorien,  le patron de la haute instance du football comorien affirme que « les missions principales de la fédération,  ce  sont les compétitions et les formations. Je pense que ces défis qui vont dans ce sens ont été  relevés. Aujourd’hui, je me réjouis que la fédération ait pu accompagner certaines communautés dans la perspective de développement des infrastructures sportives,  même si cela  ne relève pas de notre ressort ».

Le président de la Ffc rappelle que les deux prochains duels amicaux prévus au Maroc, le 23 et le 25 mars demeurent une priorité pour une préparation de la campagne éliminatoire de la prochaine Can.   Rappelons qu’au cours des échanges, plusieurs points essentiels ont été discutés, notamment l’élection de la commission d’audit et de conformité, les propositions d’amendements des articles, 26,30.al 4 des statuts de la Ffc, les propositions d’amendements des articles 65, 66, 96, 97, 98, 99, 133, 188 des règlements généraux, l’élection de la commission nationale de recours, entre autres. 

Nassuf. M. Abdou

Alors que le candidat Bourhane Hamidou, souhaitait adresser ses remerciements à ses militants et sympathisants à la place Ajao par un rassemblement, la préfecture du centre l’a interdit à travers un courrier adressé à lui.

La mouvance présidentielle continue à fêter leur victoire sans aucune contrainte malgré la loi qui existe au pays. Des toirab et autres cérémonies sont organisées chaque jour dans les places publiques à Ngazidja comme à Anjouan et Mohéli par la mouvance présidentielle pour manifester la joie suite à l’élection de leur candidat,  Azali Assoumani.

Ces cérémonies bien qu’elles soient de la mouvance présidentielle ne demandent pas forcément une autorisation auprès des autorités compétentes.

Par cette même occasion, le candidat Bourhane Hamidou, demandeur d’une autorisation en vue de remercier ses  partisans à la place Ajao, se voit refuser cette demande par le préfet du centre.

Dans le courrier accusé de réception, le préfet du centre s’est référé à la note circulaire en date du 25 mai 2020, « interdisant toute manifestation ou rassemblement sur les places publiques, devant les bâtiments administratifs à Moroni et sur l’ensemble du territoire de la préfecture du centre ».

« Votre rassemblement ne peut avoir lieu comme prévu », a signé le préfet du centre. Dans ce même courrier, le préfet du centre a précisé d’organiser cette cérémonie dans un lieu privé.

Une atteinte grave aux libertés de réunion, d’expression et de manifestation, garanties par la constitution et les chartes internationaux notamment celle de l’UA.

Kamal Said Abdou

En marge du sommet Afrique-Italie, Azali Assoumani, président des Comores et président en exercice de l’Union Africaine est revenu sur les relations entre l’Afrique et l’Italie. Il a fait appel au soutien actif de l’Italie au plaidoyer de l’Afrique en faveur de la réforme de l’architecture financière internationale et d’une gouvernance économique mondiale, plus juste et plus inclusive reflétant les réalités politiques, économiques et sociales actuelles.

Suite à l’arrestation de Dr Achmet, le lundi 09 janvier dernier, sa famille et ses proches ignoraient l’endroit de sa détention. Son père a manifesté ses  inquiétudes quant aux conditions de détention de son fils. Mais, dans l’après-midi du lundi 29 janvier, ce leader du mouvement Hury est déféré au parquet de Moroni et il est placé en détention provisoire pour des faits présumés « d’attentat et complot contre l’autorité de l’Etat et tentative de commission d’actes terroristes ».

Alors qu’il rentrait après avoir déposé ses enfants à l’école, Dr Achmet est arrêté par les forces de l’ordre. Depuis son arrestation, sa famille et ses proches  ignoraient jusqu’à ce jour l’endroit exacte de sa détention. Lundi dernier,  ses  proches inquiets quant à la situation précaire que traverse Achmet, ils  ont décidé de dénoncer une détention illégale puisque la date limite de détention provisoire a expiré  depuis le 23 janvier dernier et qu’aucun procès n’a eu lieu.

Rappelons qu’après son arrestation, le commissaire du gouvernement auprès de la Cour de sûreté de l’Etat avait déclaré que vu les charges retenues contre Dr Achmet soupçonné de terrorisme sa durée de garde à vue pourrait aller au-delà des 48h. « Selon la loi 21-072 de l’article 33 du code pénal, en matière de terrorisme, la durée de garde à vue peut aller jusqu’à  15 jours, avait ’il fait savoir.

Pour Asmata Ibrahim sœur du prévenu et membre du mouvement Hury, une preuve de vie du Dr Achmet de la part des autorités serait d’un grand soulagement. « Nous avons parcouru partout de la gendarmerie à la police  nationale, partout où il pouvait être détenu mais on n’a jamais pu le voir. On ign ignore tous de sa vie de prisonnier aujourd’hui », a-t-elle regretté.

Quelques heures plus tard, Dr Archimet est déféré au parquet et le juge d’instruction saisi par le commissaire du gouvernement auprès de la Cour de sûreté de l’Etat l’a placé en détention provisoire. Les faits reprochés au leader du mouvement Hury sont réprimés par les articles 44, 45, 255 et 246 du code pénal et la loi numéro 21-004/AU du 29 juin 2021. D’autres personnes sont recherchées.

Inmadoudine Bacar

Grande voix de la chaîne nationale Ortc, où il a passé la quasi-totalité de sa carrière de journaliste, Mohamed Mouigni Ali Wambatsi alias Albinos est mort mardi 30 janvier 2024. Une perte pour la presse nationale. Albinos avait ces dernières années assurée la rubrique internationale à l’Ortc.

Pour celles et ceux qui l’ont côtoyé au sein de l’Ortc, où il a passé plusieurs années, mais aussi pour ses interlocuteurs, Albinos avait travaillé avec professionnalisme en maîtrisant sa langue maternelle et française. Journaliste de renom, il occupa le poste de rédacteur en chef de la radio. Son décès laisse un vide dans le monde du journalisme aux Comores.

D’une longévité hors pair, sa carrière et sa voix marquantes ont traversé les époques. Une peine immense. Le métier d’informer perd un de ses plus grands passionnés. Le monde de l’audiovisuel est sous le choc après la mort d’Albinos. Il était un journaliste extrêmement respecté. Il était très sérieux, plein de rigueur et de fermeté.

« Je suis effondré d’apprendre sur Facebook la perte du plus courtois et élégant présentateur de l’Ortc. Albinos avait signé un pacte de fidélité avec les ondes de la radio. La radio était tout pour lui. Une voix unique, une passion mordante de l’actualité surtout internationale et une maîtrise particulière de la langue du pays », a témoigné Kamal eddine Saindou. Et d’ajouter, « l’homme était distingué, il avait la classe et un respect rare dans ce milieu. Sa voix manquera sur les ondes et nous manquera. Qu’Allah récompense cet exemple de passion pour la radio et couvre le collègue et ami de ses Bienfaits. Tu resteras à jamais vivant dans nos cœurs Albinos. » 

La rédaction

Alors que l’agence de Comores télécom sise à Zilimadju est la 2ème agence du premier opérateur en télécommunications  en matière de recette, Antoissi Ezidine, chargé de communication  dans cette société publique dit avoir subi  de ce qu’il qualifie « de vol de mobiliers et de vandalisme pure et simple» causant le dysfonctionnement de l’agence. Devant la presse hier à Comores Télécom, il a déclaré qu’une plainte contre X est déjà déposée auprès du procureur de la République.

Il ne s’agit pas d’un cas isolé mais d’un acte programmé par des inconnus. L’agence de Comores Télécom de Zilimadju a subi des dégâts conséquents.  Vol des mobiliers notamment ordinateurs et  téléphones portables et vandalisme causant le dysfonctionnement de cette agence.

« Fin 2023, nos infrastructures ont  subies de sabotage. Coupure des câbles fibres optiques dans certaines régions entraînant un ralentissement de la connexion », a rappelé Antoissi Ezidine, chargé de communication de la société Comores télécom, appelant à la population d’accompagner la société afin d’appréhender ces individus.

Au lendemain des manifestations  post-électorales, Comores Telecom a été à nouveau attaquée par des inconnus. Lassée par cette situation, l’entreprise publique a saisi son huissier de justice qui, par la suite, une plainte contre X est d’ores et déjà déposée auprès du procureur de la République. « Nous laissons le soin à la justice de faire son travail », confie-t-il.

Selon le chargé de communication, cet acte de vandalisme n’a seulement pas causé une perte financière conséquente vis-à-vis de la société mais encore l’agence elle-même qui est « la deuxième agence de Comores Télécom en matière de recette ».

« Actuellement cette agence ne fonctionne pas. 26 de nos agents de cette agence sont au chômage technique », précise-t-il. Comores Télécom appelle seulement les citoyens à dénoncer les auteurs de ces actes car il s’agit de l’investissement des comoriens qui est saboté de cette façon.

Kamal Saïd Abdou

 

Plusieurs jeunes sont arrêtés par les forces de l’ordre après les événements du 17 et 18 janvier dernier. Certains sont libérés tandis que d’autres sont encore maintenus en garde à vue. Housseine Abdou ayant un frère arrêté rappelle que le délai de garde à vue est expiré alors qu’aucun jugement ne soit prononcé.

Des jeunes manifestants sont arrêtés par les forces de l’ordre au lendemain du mouvement contre les résultats provisoires de la Ceni. A l’issu de ce mouvement, des maisons, magasins et bâtiments publics ainsi que des mobiliers des sociétés d’Etat sont incendiés par ces jeunes manifestants. Depuis, des arrestations sont lancées dans l’ensemble des quartiers de Moroni.

Plusieurs jeunes arrêtés sont libérés tandis d’autres sont encore aux mains des enquêteurs. Le délai de la garde à vue est expiré, selon Housseine Abdou. « Ils sont toujours aux mains des enquêteurs. C’est encore une violation de la loi étant donné qu’après le délai de la garde à vue, soit il relâche la personne soit il le met en détention provisoire en attendant la suite de l’enquête », a-t-il précisé.

Outre la violation de la loi constatée par Housseine Abdou, s’ajoute les conditions déplorables de leurs incarcérations. « J’appelle le garde de sceaux à respecter le droit des détenus et leurs conditions. Certes, certains droits et libertés sont restreints pour un détenu mais cela ne lui enlève pas sa personnalité », rappelle-t-il.

Selon Housseine Abdou, les autorités ont l’obligation de veiller au respect de la loi, la protéger et la préserver. « Ces personnes en détention souffrent depuis déjà une semaine. Elles ne connaissent pas leurs sorts », déplore-t-il.

Il faut rappeler que parmi les personnes arrêtées, il y avait des femmes, des mineurs et des personnes âgées. Une grande majorité est libérée quelques jours après leurs arrestations.

Kamal Said Abdou

Après les résultats de la Ceni contestés par les opposants du pouvoir et les heurtes des forces de l’ordre contre les jeunes manifestants, la notabilité s’est réunie hier à Moroni pour prêcher la paix et la stabilité du pays. Mais quelques heures plus tard, les forces de l’ordre s’y sont rendus et ont interrompu la réunion. Les notables, agités, ont quitté la salle.

La notabilité s’est donné rendez-vous ce mercredi dans un lieu privé à Moroni pour la paix et la stabilité du pays. Un rassemblement visiblement non déclaré, qui n’a pas manqué de se faire remarquer, selon les hommes en treillis.

Alertées, les forces de l’ordre se sont rendues sur les lieux et ont constaté la présence des centaines de notables. Par conséquent, la réunion est interrompue.

Très en colère, les notables ont tiré à boulets rouges sur la politique « destructrice » et de « d’assassinat » du président Azali et son gouvernement. 

« Nous nous sommes réunis pour la paix dans notre pays. Mais les forces de l’ordre sont venues nous interrompre. Nous sommes contraints de quitter la salle. Ce sont nos enfants et nos neveux qui nous empêchent de s’exprimer », se plaint un notable.

Convaincus que cette crise est née après la contestation des résultats provisoires des élections de 2024, la notabilité veut se le jouer un rôle d’apaisement en appelant le juge électoral et le gouvernement à préserver la paix et la stabilité des Comores.

Dans une déclaration commune, la notabilité reste ferme et appelle à la paix. Puisque disent-ils, « les jeunes ont descendu dans les rues par leur propre volonté. Et si la vérité ne s’éclaire pas, nous serons les premiers à barrer les routes dans nos villes et villages ».

KDBA

Le procureur  de la  République a parlé d’une légitime défense pour le militaire qui a tiré à balle réelle sur le jeune Mouslim. Devant les médias hier, le parquetier a précisé que le militaire avait l’obligation de protéger le ministre de télécommunications et sa famille alors que ces jeunes manifestants étaient sur le point de débarquer dans son domicile.

Après les événements tragiques qui ont secoué le pays le 17 et 18 janvier dernier suite à la proclamation des résultats provisoires par la Ceni, le procureur de la République s’est prononcé pour faire l’état des choses, hier.

Devant les médias, le parquetier a d’abord fait le bilan des dégâts enregistrés durant deux jours. « Des bâtiments publics, des magasins et des habitations privées ont été vandalisés, pillés et incendiés », a-t-il déploré.

Dès lors que la vie commence à reprendre, le procureur de la République a fait savoir que les dégâts sont en cours d’évaluation. Mais les investigations de la police judiciaire ont permis d’identifier clairement les individus manipulant, instrumentalisant et finançant ces opérations de déstabilisation. « J’appelle ces personnes à se conformer aux dispositions de la loi électorale en soumettant leurs réclamations à la Cour suprême. J’exhorte à tous les acteurs impliqués dans le processus à la retenue  », a-t-il précisé rassurant qu’en cas de troubles, le parquet appliquera la loi sévère.

A noter que vendredi dernier une opération d’arrestation a été menée dans les quartiers  de  Moroni. Plusieurs jeunes mineurs, femmes et personnes  âgées ont été interpellés. Et le procureur de la République a rassuré qu’ils sont mis en liberté.

S’agissant de l’attaque présumé au domicile du ministre des télécommunications ayant causé la mort d’un jeune de 21 ans, alors que ces jeunes avaient en leur possession des armes blanches, le procureur de la République a parlé d’une légitime défense. «  Je reste attentif sur ce dossier », précise le parquetier soulignant que le militaire ayant tiré à balle réelle sur le jeune Mouslim avait « l’obligation de protéger le ministre et sa famille ».

Parmi les éléments de cette enquête, le procureur de la République a fait savoir que ces jeunes manifestants étaient armés à des bâtons, couteaux et arrache-clous.

Kamal Said Abdou

L’Union des Comores est soucieuse d’atteindre les objectifs de développement social, mais les progrès sont minimes. Le coût considérable de la réalisation des objectifs de développement social, soit 18,8 % du PIB de 2030, tient au point de départ très bas du pays et aux difficultés inhérentes liées à sa petite taille qui limite les économies d’échelle en matière de prestation des services publics.

L’insuffisance persistante des ressources intérieures est une autre cause du coût important de la réalisation des objectifs de développement durable. Les engagements en cours des autorités dans le programme de la FEC, dont la priorité est d’améliorer le recouvrement des recettes intérieures, sont essentiels à l’obtention de meilleurs résultats dans ce domaine. L’espace budgétaire dégagé par le programme pourrait servir à restaurer la viabilité de la dette et à accélérer la réalisation des ODD aux Comores.

Dans son rapport annuel, le Fmi indique que l’Union des Comores est soucieuse d’atteindre les objectifs de développement durable, mais les progrès sont minimes. « Dans l’évaluation des ODD de 2023, l’Union des Comores est 154ème sur 166 pays et elle est la moins bien classée parmi les petits pays en développement. L’évaluation révèle des progrès modestes dans 60 % des ODD et une régression dans 26,7 % d’entre eux. L’espérance de vie, qui s’élève à 67,4 ans, est en deçà du seuil rouge des ODD2 (qui est de 70 ans), positionnant les Comores parmi les pays où l’espérance de vie est la plus basse du monde », explique le Fmi dans son rapport.

« L’accès à des ressources en eau améliorées est limité, 25 % de la population n’en bénéficiant pas, et ce chiffre n’a pas progressé depuis 2007. Les Comores éprouvent de grandes difficultés à établir un système efficace de gestion des déchets solides, menaçant la viabilité écologique et la santé publique », ajoute le rapport. 

Selon le Fmi, le coût d’atteindre le niveau des ODD des pays pairs très performants est d’environ 18,8 % du PIB de 2030. Si les autorités tentaient d’atteindre les ODD avant 2040, on estime que le coût annuel additionnel oscillerait entre 5,7 et 7,6 % du PIB par an, selon le scénario retenu.

La méthode de calcul des coûts consiste à comparer les Comores à des pays pairs. Les coûts par habitant des biens publics ont tendance à être plus élevés dans les petits pays, où un nombre réduit de contribuables doivent couvrir ces dépenses. Ainsi, les petits États en développement consacrent en moyenne une part plus élevée de leur PIB à l’éducation et la santé, soit respectivement 9,8 % et 7,2 %, contre une moyenne mondiale de 6,5 % et 6,9 %. Devant ce constat, la présente étude considère comme pays pair des Comores, les petits États en développement (PED) les plus performants, pour produire une évaluation plus rigoureuse des coûts de réalisation des ODD4.   

Les progrès en matière d’éducation restent limités. L’évaluation des ODD de 2023 n’inclut pas l’évaluation de l’ODD4 (éducation de qualité) en raison du manque de données. Il ressort des données les plus récentes, qui vont jusqu’en 2018, que parmi les PED les Comores sont avant-derniers pour ce qui concerne l’accès à la maternelle et le taux net de scolarisation primaire. « Ces données ne tiennent pas compte des incidences du cyclone Kenneth en 2019 (qui a totalement ou partiellement détruit 38 % des salles de classe du pays) et des fermetures des établissements scolaires durant la pandémie de la Covid-19. De fait, après la pandémie, le ministère de l’éducation nationale a fait état d’une chute des taux de scolarisation aux niveaux de l’enseignement préélémentaire et primaire, en phase avec les mises en garde de l’UNICEF concernant les fermetures prolongées des écoles », rappelle le Fmi.

Pour la santé, les indicateurs se sont améliorés mais restent bien en deçà de leurs seuils respectifs. L’espérance de vie a augmenté de cinq ans entre 2000 et 2019, mais à 67 ans, elle reste bien inférieure au seuil vert de 80 ans et, malgré une amélioration, tous les indicateurs de santé maternelle et infantile dépassent toujours le seuil vert. Si la pandémie de la Covid-19 a fait relativement peu de victimes aux Comores, il reste à voir s’il y aura des conséquences à long terme liés au faible taux de vaccination.

« Pour atteindre les objectifs de l’ODD 3 (bonne santé et bien-être), il faudrait multiplier le nombre de médecins par dix. Il faudrait aussi que les autres membres du personnel médical, actuellement en nombre bien inférieur aux pays très performants, passe du simple au triple », a-t-on préconisé.

Le seul facteur qui réduira les coûts est le salaire des médecins qui pourrait être limité à 7,3 % au lieu de 9,6 % du PIB par habitant, comme dans les pays très performants. Cela dit, « le dernier rapport de la Banque mondiale sur les dépenses publiques fait état d’une très faible productivité comme en atteste l’utilisation on ne peut plus faible des services.  La résolution de cette question pourrait être le facteur le plus important qui réduira les coûts », lit-on dans le rapport.

Zena Nailane