Les fortes pluies sur l’île d’Anjouan causent de nombreux dégâts. Une maison de plusieurs étages risque de tomber. La famille a évacué les lieux. La mairie de Mutsamudu travaille d’arrache-pied avec la famille concernée, le croissant rouge et le service des travaux publics depuis plusieurs jours pour des solutions idoines.
Des techniciens et le maire de Mutsamudu sont intervenus ce jeudi dans une maison et un caniveau où un risque d’effondrement est imminent. C’est dans une partie du quartier Missiri où un caniveau de 42 ans sans entretien passe et que des fausses optiques éjectent les eaux usées. Des fissures dans les maisons avoisinantes.
« Cela fait 30 ans que nous habitons dans cette maison. Il y a eu un premier risque d’effondrement. L’autre soir, nous avons entendu un grand bruit qui nous a alertés. Nous avons eu le soutien des voisins et de la mairie qui viennent à chaque fois », relate la mère de la famille, propriétaire de la maison qui se trouve actuellement en location. Pour le maire de Mutsamudu, Zarouki Bouchrane, les dégâts sont à l’espace d’une semaine. « Ça, c’est endommagé très rapidement. C’est un constat dangereux. Le gouvernement doit prendre ses responsabilités. C’est le ministère de l’aménagement du territoire comorien qui doit intervenir », a fait savoir le maire. Selon lui, la sécurité est primordiale. Écoutons les précautions des autorités. La ruelle est fermée, mais on constate que des motards y passent.
Watax, sapeur-pompier rappelle que « la dernière fois où il y a eu des dégâts dans ce même caniveau, nous avons signalé des fuites d’eau des toilettes et la dégradation des fondations aux alentours ». « L’effondrement est dû au poids et à la pression de l’eau dans le caniveau qui enlève la pouzzolane au sous-sol. La dalle doit être enlevée à plus de 20 mètres de la fondation. Les maisons aux alentours doivent être aussi sécurisées », dit-il. En revanche, Arsène Issouf, ingénieur aux travaux publics a fait savoir qu’« il faut évacuer et réparer. Ce n’est pas aussi la bonne solution. Il faut corriger les dégâts imminents, mais aussi tout au long de la digue. Sinon, l’erreur sera répétitive ». « Nous avons constaté ces dégâts, il y a 3 jours. C’est une digue de 1981. Il n’y a pas eu d’entretien depuis ces 42 ans. Tout au long de ces années, il y a des fossés et des tuyaux d’évacuations des eaux. Après de fortes pluies, les maisons risquent de s’effondrer. Ils sont tous en danger », indique-t-il. Pour Mazamba, un ingénieur, « seul les ingénieurs savent la gravité du danger de ce caniveau. Les maisons se fissurent au jour le jour. Les propriétaires sont avertis depuis 2010 », regrette-t-il.
Ahmed Zaidou
