Deux sessions de formations ont eu lieu du lundi 21 au mardi 22 juin sur la méthodologie de collecte sur les violations des droits de l’Homme et du 23 au 26 juin sur la méthodologie de visite des lieux de privation de liberté. Financées par l’Ambassade de France en Union des Comores, animées par Expertise Nd Consultance ces formations ont réuni des journalistes et la société civile militant dans les droits de l’Homme.

C’est suite à la demande du ministre de la justice entrant dans le cadre de sa politique de promotion et de protection des Droits de l’Homme et des libertés. Selon Nordine Drici, directeur du Cabinet d’Expertise Nd Consultance, principal formateur, l’objectif général de cette formation est de « renforcer les capacités des organisations de la société civile et de la CNDHL dans la collecte, le traitement et le suivi des allégations de violations de droits fondamentaux ». L’implication des journalistes, selon le directeur général de la direction nationale des Droit de l’Homme, Papa Hassane sert de complémentarité dans la protection des droits fondamentaux surtout en matière de collecte d’informations sur les violations de desdits droits.

“Ce sont les journalistes qui relaient l’information et qui sont sensés maitriser les termes utilisés, savoir faire la différence de l’emploi des mots comme ‘’torture’’ ou ‘’détention arbitraire’’. Il est important que chacun puisse se situer dans sa contribution comme acteur des Droits de l’Homme et des libertés. Tout le monde est appelé à comprendre dans quel élan le gouvernement se lance pour assurer pleinement son rôle de lutter contre les violations des droits à travers l’appareil judiciaire en général et la considération de la contribution des organisations de la société civile”, a expliqué Papa Hassane, directeur général à la direction de droits de l’Homme.  

6 modules complémentaires en 6 jours

Après les deux jours sur la méthodologie de collecte d’informations sur les droits fondamentaux et la deuxième session qui a duré du 23 au 26 juin portait sur la méthodologie de visites des lieux de privation de liberté « Prison ». Et à entendre la Co formatrice, Audrey Djangotchian consultante du Cabinet d’expertise Nd, ces 6 modules sont complémentaires dans la mesure où ils se complètent dans la démarche de la collecte d’informations. Elle a cité entre autre modules, l’introduction de la formation et ses objectifs, Droits fondamentaux : définition, violations et enjeux de la mise en œuvre ; les Sources juridiques (nationales, régionales et internationales) en lien avec les violations des droits fondamentaux ; méthodologie de collecte des allégations de violations des droits fondamentaux, la méthodologie de la conduite d’entretien ; Évaluation orale et écrite de la formation.

Théorie et pratique, l’approche d’appropriation

Nordine Drici explique que cette approche de la formation permet aux participants de mesurer l’importance de s’approprier des connaissances de ces deux sessions de formation à fin d’être capables par la suite d’améliorer leurs actions dans leurs organisation ou médias, surtout dans la méthodologie de documenter les violations des droits fondamentaux. C’est pour, selon lui, les formations avaient d’exercices pratiques et aussi ont consacré une journée pour une visite à la maison d’arrêt de Moroni. Cette visite réalisée en deux groupes en présence des formateurs experts, consistaient à mettre en pratique comment s’entretenir avec un détenu et comment collecter les informations en lien avec les violations des libertés.

Alexis Djaffar, membre de l’Obselec, exprime sa satisfaction quant à la portée de ces formations. « Rien que l’expérience de cette visite en prison, cela suffit comme formation à comprendre la nécessité de défendre et protéger les droits de l’Homme quel que soit l’endroit », a affirmé Alexis Djaffar. « C’est passionnant. J’ai compris que mon rôle de journaliste ne se limite pas à rédiger des articles d’informations seulement mais à contribuer au respect des droits fondamentaux », a renchéri Nourina Abdouldjabar, journaliste à Al-watwan.

Sultane Abdourahim Cheikh