ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Une trentaine d’opérateurs économiques ont répondu présents,  samedi dernier,  à la chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat pour une mission de sensibilisation. Une initiative mise en œuvre par l’UCCIA qui tend à former  ces  opérateurs sur  le nouveau statut régissant les conditions  d’éligibilité, bien avant la tenue des élections de 2025. 

Femmes, hommes, jeunes issus du milieu des affaires et membres des organisations patronales, ont répondu présents,  samedi dernier, à la chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat (CCIA), pour une séance de formation et sensibilisation sur les nouveaux statuts qui régissent  l’organisation des élections.

« Il s’agit d’un prolongement d’une réunion de sensibilisation que nous avons lancé  il y a quelque mois en faveur des opérateurs économiques pour présenter les nouveaux statuts des institutions consulaires. Nous avons réuni à plusieurs  reprises les opérateurs pour leur parler des nouveautés introduites dans ces statuts, mais aujourd’hui, on a axé sur les prochaines élections de la chambre de commerce », a expliqué Hamidou Mhoma, directeur régional de la chambre de commerce.

« D’ici un an,  seront organisées les élections consulaires. Donc il était nécessaire de faire appel aux opérateurs économiques pour leur informer de certaines critères exigeantes pour devenir membre et d’éligibilité au niveau de la chambre de commerce », a-t-il ajouté. 

Selon lui,  la chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat s’est donnée cette idée  de précipiter cette formation bien avant un an. Cela,  souligne-t-il, servira aux candidats qui seraient intéressés pour les  élections de  2025 à avoir les informations qu’il faut et  connaître aussi  les conditions à remplir pour être membre ou éligible.

Le directeur régional de la CCIA  conclut que, « toutes les organisations patronales on été concertées sur l’élaboration des nouveaux statuts  et que certains opérateurs ont pu contribuer ».  

Nassuf.M.Abdou

En dépit des efforts du gouvernement, le pays souffre toujours de délestages récurrents. Bien que des milliards aient été investis depuis 2016, la problématique reste la même, les Comores sont sujettes à des coupures intempestives et des délestages qui ralentissent les activités quotidiennes, et renforcent la fracture sociale. De 2016 à 2023, plus de 20 groupes électrogènes neufs et reconditionnés sont achetés. Mais aucune stabilité énergétique.

Une fois de plus mais pas trop. C’est en cœur que le peuple exprime leur peine. Mais quand l’énergie est mal gérée, il y a toujours des coupures et délestages. Le pays connaît l’une des pires années de délestage. Déjà faible en temps normal, l’offre énergétique de la Sonelec devient caduque pour les comoriens.

Aucune partie du pays n’est épargnée, pas même la capitale, où les délestages durent avec des effets néfastes autant pour le confort du citoyen que pour les affaires. Cette situation commence à être intenable. Pourtant, des milliards sont investis pour une stabilité énergétique.

En 2016, neufs groupes électrogènes de 2000 KV ont été achetés d’une valeur de 7 milliards de francs comoriens. Force est de rappeler qu’un plan global de 60 milliards pour quatre ans a été lancé en 2016 avec comme objectif, l’acquisition d’une puissance de 60 Mégawatts.

En 2018, un groupe de 2 MW a été acheté et deux groupes reconditionnés de 1,6 MW ont été aussi achetés en 2019. En 2021, trois groupes électrogènes (deux neufs et un reconditionné) ont été achetés pour 1 milliard 600 millions de francs comoriens.

En 2022, la Sonelec a procédé à une révision des groupes à une valeur de 1,174 milliards et 593 millions de francs comoriens. Ainsi trois groupes ont été achetés et six radiateurs d’une valeur de plus de 1 milliard de francs comoriens. Et en 2023, quatre milliards octroyés pour cinq groupes électrogènes et des pièces de rechange.

En dépit des efforts du gouvernement, le pays souffre toujours de délestages récurrents. Bien que des milliards aient été investis depuis 2016, la problématique reste la même, les Comores sont sujettes à des coupures intempestives et des délestages qui ralentissent les activités quotidiennes, et renforcent la fracture sociale.

« Le manque de leadership reste le grand problème dans la gestion de la Sonelec », lâche Mahamoud Abdoulmadjid, un boutiquier à Moroni. « Nous souffrons ici. Comme on vend des produits carnés et des boissons, c’est un peu compliqué. Donc, s’il y a coupure ou délestage de courant, les produits se gâtent. Il y a, en tout cas, beaucoup de pertes », se plaint-il.

Si les plus nantis peuvent s’offrir de l’énergie solaire ou celle provenant de groupes électrogènes, c’est en revanche la croix et la bannière pour la grande masse de la population. « Nous avons l’impression que les choses vont de mal en pis », dixit-il. Les usages sont plus excédés.

KDBA

Mise en place d’une commission de suivi des prix, d’un marché de gros, mis en service des chambres froides, l’harmonisation des prix des produits par le kilo, la professionnalisation des vendeurs, telles sont les priorités retenues lors d’une réunion tenue hier au ministère de l’agriculture entre le ministre et les acteurs de l’agriculture et représentants des organisations patronales.

Les instructions sont données par le ministre de l’agriculture, Houmed Msaidié face à la cherté de la vie quotidienne qui sévit le peuple comorien. Les représentants de la douane, de l’INRAP, de l’union des Chambres des commerces et des acteurs pour l’agriculture et de l’élevage ont répondu présents, hier mercredi, dans une réunion d’échanges tenue au ministère de l’agriculture. L’objectif est de mettre en place des dispositions solides devant permettre de lutter contre la cherté de la vie.

Une commission a été mise en place, elle veillera sur le contrôle des prix et de stopper également l’entrée par fraudes sur le territoire comorien des produits agricoles importés. Un phénomène parmi tant d’autres qui contribue à la cherté de la vie et des maladies liées à la nutrition. « C’est une réunion regroupant des acteurs de l’agriculture et des représentants des autres sociétés d’Etat, la seule question abordée c’était sur  la cherté de la vie, notamment des produits agricoles  locaux mais aussi la pêche. C’était  une façon de faire un   constat sur ce qui ne va pas et savoir aussi  comment se fait-il qu’on dépend de l’extérieur pour certains  produits  qui, d’ailleurs, ne répondent pas aux normes hygiéniques et sanitaires alors qu’il y a beaucoup d’efforts fournis par l’Etat et à travers des partenaires pour l’amélioration des conditions de vie des comoriens», a expliqué Chamsoudine Ahmed, président de l’Union des Chambre des commerce.

À l’issue de cette réunion, une commission a été mise en place. Elle aura à établir d’ici cinq jours  une feuille de route  et une nouvelle politique d’assurer la sécurité alimentaire des comoriens, notamment  l’ouverture des foires agricoles,  permettant d’identifier les bénéficiaires des projets du monde rural, la mise en service des chambres froides, la professionnalisation des vendeurs, l’harmonisation du prix par le kilo et l’ouverture du marché gros. Il s’agit des mesures solides selon le ministre de l’agriculture qui peuvent réellement garantir la stabilité sur les produits agricoles et leurs  prix. 

Nassuf.M.Abdou

La chambre de commerce de Ngazidja et la coopérative artisanale en partenariat avec l’Union des Chambres de commerce ont lancé, hier matin, la 6e édition de la foire artisanale et commerciale du mois de ramadan. Cette foire qui durera jusqu’au samedi prochain, met à l’honneur le savoir-faire des artisans comoriens.

Sous la supervision du président de l’Union des chambres de commerces des Comores, du président de la chambre de commerce de Ngazidja et du secrétaire général de la coopérative artisanale des Comores, la cérémonie d’ouverture de la 6e édition de la foire artisanale et commerciale du mois de ramadan a été ouverte hier jusqu’au 06 avril prochain.

L’objectif de cette foire d’exposition ouverte au public est de mettre en lumière le savoir-faire des artisans et permettre  de découvrir et d’acheter des produits locaux et de qualité nécessaire pour la célébration de la fête de l’Aïd El-fitr. Le président de l’UCCIA a salué le travail remarquable fait par les artisans en  valorisant le patrimoine des Comores et promouvoir le made in Comoros partout dans le monde.

C’était aussi l’occasion de rappeler les objectifs auxquels l’union des chambres a mis en avant pour accélérer davantage le processus de mise en lumière du savoir-faire des artisans comoriens à l’échelle internationale.

« Je tiens d’abord à rappeler que l’artisanat occupe aujourd’hui une place importante dans la chambre par rapport aux années précédentes. Cette édition qui a lieu chaque année permet la mise en valeur du travail de l’artisan comorien et de son produit. Donc nous encourageons les centres commerciaux avec l’aide du gouvernement de faciliter ces expositions pour permettre aussi sa promotion », a fait savoir le président de l’UCCIA, Chamsoudine Ahmed.

Selon lui, l’Union des chambres continuera d’accompagner les exposants artisans partout les moyens comme l’a toujours fait à titre d’exemple, dans la foire d’Egypte, des artisans comoriens ont pris part, à Dubaï, Marseille, Turquie et à Doha, il y a pas si longtemps tout ça pour vous montrer l’engagement de la chambre à faire valoir le made in Comoros à l’international.

« Et pour finir, je tiens à vous dire que nous envisageons d’ouvrir une boutique artisanale afin de faciliter l’accès à tous les Comoriens, les touristes l’accès au produits purs locaux », a annoncé le président de l’UCCIA.

En effet, la foire a été ouverte en présence d’une trentaine d’artisans de différents produits,  à savoir les habits traditionnels, les produits cosmétiques ainsi que des produits agroalimentaires.

Les visiteurs des stands n’ont pas manqué à l’appel et se sont vu épater par le travail aménagé par les artisans comoriens. 

Inmadoudine Bacar

Pour la troisième année consécutive, Exim Bank Comores a remporté le prix de la Banque de l’année, selon the banker, un fournisseur d’informations économiques et financières pour le secteur financier mondial et membre du premier média mondial The Financial Times.  C’est grâce à des améliorations significatives de sa rentabilité et de la qualité de ses actifs.

L’Exim Bank a pour la troisième fois consécutive prouvé sa supériorité en étant élue meilleure banque de l’année 2022, selon les données de the banker.

Parmi les réalisations les plus notables de l’Exim Bank, on peut citer l’amélioration spectaculaire de la qualité des actifs, le ratio des prêts non productifs étant passé de 10,9 % à 2,6 % en 2022.

Les fonds propres de catégorie 1 ont augmenté de 48,6 %, tandis que les bénéfices nets ont doublé au cours de l’année. Après avoir diminué en 2021, le rendement des capitaux propres est passé de 25,7 % à 37,1 %, tandis que les actifs ont augmenté de 2,7 % au cours de l’année.

« Au cours de l’année écoulée, Exim Bank Comores a réalisé des progrès significatifs dans l’accomplissement de sa mission consistant à fournir des services financiers innovants et accessibles à tous les comoriens », déclare Guy Rwaburindi, directeur général d’Exim Bank Comores. « Exim Bank Comores s’est également associée à des projets énergétiques et à d’autres initiatives qui profitent à la communauté », a-t-il ajouté.

Au-delà de la sphère financière, Exim Bank a signé un accord avec le gouvernement pour aider à la collecte des impôts, le premier accord de ce type dans l’histoire du pays.

Après avoir acquis de l’expérience en assurant le recouvrement des droits de douane pour le gouvernement, la banque a l’intention d’étendre ce service à d’autres institutions gouvernementales en fournissant des installations de recouvrement sûres et fiables.

S’appuyant sur ses activités de paiement et de transfert de fonds, la banque a mis en place un service transfrontalier, disponible pour les entreprises et les particuliers avec sa banque mère Exim Bank Tanzania, afin de faciliter les transactions entre les deux pays à un coût nettement inférieur. Les clients peuvent utiliser des comptes ouverts dans leur pays d’origine pour effectuer des dépôts et des retraits au guichet. 

KDBA

4 CRDE à Ngazidja, 1 à Ndzouani et 2 à Mwali, chacun recevant un véhicule de modèle pick-up pour un coût  d’achat total de 113 millions 284 milles 200kmf. La cérémonie de remise a eu lieu samedi dernier au siège du ministère de l’agriculture. Ce projet devrait, selon Houmedi Msaidié, ministre  de l’agriculture, de lancer le dynamisme dans la modernisation de l’agriculture.

Encore un appui aux agriculteurs pour moderniser le secteur agricole, jugé vital. Après la remise la semaine dernière de 7 tracteurs flambant neuf aux CRDE de Cembenoi, Diboini, Maweni, Simboussa, Wani, Mremani et Fomboni, ces mêmes CRDE ont été équipés cette fois-ci en véhicule pour  faciliter leurs travaux agricoles.

Cette remise de véhicules par le projet PIDC entre dans le cadre des initiatives gouvernementales pour le développement de l’agriculture. Houmedi Msaidié, a expliqué dans son discours que le pays s’est lancé dans une dynamique de modernisation de l’agriculture en mettant en place les CRDE.

« Il faut aussi les équiper pour que ceux qui travaillent puissent accomplir positivement leurs travaux », a préconisé le ministre de l’agriculture qui ajoutera la remise des tracteurs, motos bennes rassurant la remise des camions prochainement. « Ces 7 CRDE sont équipés pour assister efficacement les agriculteurs dans leurs travaux quotidiens », a-t-il indiqué.

Le ministre de l’agriculture a fait appel  aux autres projets de faire la même chose pour répondre aux attentes de la population. Pour le coordinateur du projet, l’entretien de ces voitures revient aux CRDE. Selon lui, ils peuvent créer des activités génératrices de revenus pour assurer l’entretien. 

Kamal Said Abdou

Les créances douteuses des institutions financières aux Comores ont enregistré une hausse de 15% fin septembre contre 14,4% fin juin, selon les données de la banque centrale des Comores. Les créances en souffrance ont augmenté de 7% passant de 7,8 milliards kmf à fin juin à 8,5 milliards kmf à fin septembre.

La qualité du portefeuille s’est légèrement détériorée au troisième trimestre 2023. Les provisions ont, pour leur part, progressé de 5,8% pour s’établir à environ 11 milliards kmf à fin septembre contre 10,4 milliards kmf trois mois auparavant.

Selon la banque centrale des Comores, les crédits accordés par les banques et établissements financiers se sont établis à 130,7 milliards kmf à fin septembre 2023 contre 128,5 milliards kmf trois mois auparavant en liaison avec la hausse des crédits à moyen et long terme.  « Les crédits à moyen terme se sont améliorés de 6,6% par rapport à fin juin, passant de 25,8 milliards kmf à 27,5 milliards kmf sur la période. Les crédits à long terme ont également augmenté (+6,6%) passant de 28,1 milliards kmf à fin juin 2023 à 30 milliards kmf trois mois après », précise la banque centrale des Comores.  Et d’ajouter que « les crédits à court terme ont baissé de 4,4% pour s’établir à 51,4 milliards kmf à fin septembre contre 53,8 milliards kmf à fin juin, en liaison avec le repli de ces crédits accordés aux entreprises publiques et aux particuliers. »  

Il convient de savoir que dans leur répartition, le financement bancaire est principalement destiné aux entreprises privées et particuliers. Ces derniers continuent de bénéficier de plus de 80% des crédits. Les parts de crédits accordés aux entreprises privées et aux particuliers se consolident à 20% et 61% respectivement.

En revanche, bénéficiant de la part la plus faible dans le financement de l’économie, les entreprises publiques ont vu leur part de crédit dans le total se situer à 4% à fin septembre 2023 contre 3% trois mois auparavant.

Zena Nailane

En marge du sommet Afrique-Italie, Azali Assoumani, président des Comores et président en exercice de l’Union Africaine est revenu sur les relations entre l’Afrique et l’Italie. Il a fait appel au soutien actif de l’Italie au plaidoyer de l’Afrique en faveur de la réforme de l’architecture financière internationale et d’une gouvernance économique mondiale, plus juste et plus inclusive reflétant les réalités politiques, économiques et sociales actuelles.

Des dirigeants ou représentants d’une quarantaine de pays africains étaient présents à Rome pour le sommet Italie-Afrique dont l’objectif est de fournir des fonds aux pays africains pour stimuler leur développement économique.

Azali Assoumani, président en exercice de l’UA et dont sa présidence à la tête de cette instance continentale prendra fin ce mois de février a salué le soutien de l’Italie aux organisations régionales africaines et aux processus d’intégration lancés sous leur égide.

«  Ce qui dénote sa disponibilité (Italie) à soutenir les activités de notre organisation et à contribuer à la recherche de solutions durables aux problématiques politiques, économiques et sécuritaires auxquels l’Afrique est confrontée », a-t-il déclaré.

L’idée de ce sommet est de proposer l’Italie précisément comme un pont entre l’Europe et l’Afrique, pour fournir à la première de nouveaux bassins d’approvisionnement énergétique, à la seconde des investissements massifs.

«  Ce n’est donc pas un hasard si l’Italie figure parmi les principaux investisseurs européens en Afrique avec des investissements directs estimés à 24,5 milliards d’euros en 2018 », a-t-il précisé  ajoutant qu’au-delà des relations bilatérales entre l’Italie et les pays africains, l’Afrique place beaucoup d’espoir dans le cadre de la nouvelle présidence italienne du G7.

« C’est pourquoi j’ose espérer que ce sommet va constituer une opportunité d’encourager l’Italie et nos autres partenaires bilatéraux à contribuer davantage aux efforts de reconstitution des ressources du FIDA mais également aux autres initiatives visant à renforcer la sécurité alimentaire et à assurer la transformation des systèmes de production alimentaire en Afrique, entre autres », a-t-il estimé.

Kamal Saïd Abdou

Au fil des dernières années, la part de la SCH dans les recettes de l’Etat a continuellement baissé. Malgré l’augmentation du prix  des carburants en juin 2022 dans les stations-services du pays, les pertes de la SCH sont estimées à 2.5% du PIB en 2022, soit 14,5 milliards de francs comoriens, selon le dernier rapport du FMI. La Société Comorienne des Hydrocarbures (SCH) doit faire face à une demande d’énergie croissante dans un contexte de prix élevé du baril de pétrole et une situation financière de plus en plus difficile.

La demande de carburants est de plus en plus croissante aux Comores. Entre 2018 et 2023 le volume d’importation d’hydrocarbures devrait augmenter de 24,5% environ (Figure 2). Les importations observées en 2022 et attendues en 2023 augmentent successivement depuis 2021 (+14% en 2022 par rapport à 2021 et +11.5% en 2023 par rapport à 2022). L’augmentation du parc automobile explique en partie cette progression.

La société comorienne des hydrocarbures distribue du gasoil à la Sonelec et livre aussi de l’essence, du gasoil et du pétrole aux stations-services privées. Elle alimente l’administration publique, y compris l’armée, en carburant et elle assure aussi la livraison du carburant pour le transport aérien. « L’essentiel du gasoil importé est absorbé par la Sonelec (54%) alors que 88% du total du pétrole importé est destiné à l’usage domestique, essentiellement par les ménages les moins aisés, pour la cuisine et l’éclairage. La capacité de stockage des hydrocarbures est d’environ 45 jours de consommation, ce qui nécessite en moyenne entre six et huit expéditions d’hydrocarbures par an vers les Comores », explique-t-on. « Ngazidja et Anjouan sont directement livrées par les pétroliers alors que Mohéli est approvisionnée par des petits bateaux venant des autres îles », a-t-on ajouté.

Selon le rapport du fonds monétaire international, la Sonelec absorbe à elle seule une partie importante et croissante des hydrocarbures importés. « Parmi les plus de 100 millions de litres d’hydrocarbures importés annuellement en moyenne durant les cinq dernières années, le gasoil livré à la Sonelec représente 28% du total, le pétrole lampant 25%, le gasoil de transport 24%, l’essence 20% et le Jet 3% », lit-on dans le rapport.

« Plus récemment, la Sonelec a augmenté très significativement ses achats de gasoil, passant de 28.4 millions de litres en 2021 à 35.6 millions de litres attendus en 2023 soit plus de 25%. En revanche, l’impact de l’introduction des centrales de production électrique par l’énergie solaire n’est pas encore visible, comme la Sonelec n’a visiblement pas réduit sa demande en carburant fossile », précise le rapport.

Des réformes profondes de la politique des subventions appliquées

Les prix pratiqués par la SHC ont été jusqu’en 2022 suffisamment hauts pour assurer des bénéfices relativement importants, faisant d’elle la première société d’Etat en termes de contributions dans les recettes fiscales (près de 20% du total des recettes fiscales du pays en 2021) et dans les versements de dividendes. Les fortes hausses du prix du baril au cours de l’année 2022, conséquence du conflit en Ukraine, ont contraint les autorités à augmenter les prix à la pompe en juin 2022.  Mais ces ajustements n’ont pas pu empêcher les pertes importantes enregistrées par la SCH durant l’année 2022.

« Cette situation combinée avec d’autres problématiques de gouvernance interne dans l’ensemble des sociétés d’Etat et à la SCH en particulier, nécessite à la fois des mesures urgentes de redressement financier, des réformes profondes de la politique des subventions appliquées dans le secteur énergétique aux Comores et une orientation de la gouvernance de la SCH vers les bonnes pratiques internationales », préconise le Fmi dans son rapport.

Des pertes en vue

Pour rappeler, en 2020, les prix de revient étaient, en moyenne, en dessous des prix de cession pour les cinq catégories d’hydrocarbures vendus par la SCH. Il en résulte des marges significatives d’environ 7.9 milliards (1.5% du PIB).  En 2021, seul le prix de revient du pétrole à usage domestique était en moyenne supérieur au prix de cession mais les marges obtenues avec les autres produits ont pu couvrir les pertes enregistrées avec le pétrole. Au total la SCH a réalisé en 2021 une marge nette d’environ 1.8 milliards (0.3% du PIB).

En 2022, les pertes s’élèvent à 14.5 milliards (2.5% du PIB). « On observe que toutes marges sont négatives sauf dans le cas du JET (carburant aux avions). Les pertes sont particulièrement élevées dans les cas du gasoil vendu à la Sonelec (6.5 milliards, soit 45% des pertes) et du pétrole domestique (4.65 milliards, soit 32% des pertes).

« Ces deux produits représentent ainsi à eux seuls 77% des pertes récentes de la SCH. Ces montants devraient être sensiblement revus à la baisse en tenant compte des produits vendus éventuellement avec une TIPP réduite (par exemple pour l’essence et le gasoil tourisme). Si on excluait la TIPP des coûts de revient, les pertes s’élèveraient à environ 6 milliards KMF soit 1% du PIB », a fait savoir le rapport du Fmi.

Zena Nailane

 

Dans le dernier classement de l’International Chamber of Shipping (ICS), principal regroupement d’armateurs, publié en janvier 2024, les Comores sont pointées du doigt pour leurs infrastructures portuaires obsolètes et leurs manquements aux réglementations internationales. Un tableau sombre pour les Comores (8 critères).

Les Comores, un mauvais élève dans l’industrie maritime, selon Chamber of Shipping. Basé sur une vingtaine de critères comme l’état des ports, l’entretien des navires ou le respect des normes de sécurité, il montre la faible performance de certains États africains.

Les Comores (8 critères) se trouvent dans une position délicate. Le pays de positionne en queue de peloton dans le classement de l’ICS pour l’année 2023. Ce classement élaboré par un consortium d’armateurs qui représentent environ 80% de la flotte commerciale mondiale, analyse les performances des Etats sur leurs différents pavillons. Une mauvaises note pour les Comores alors que l’accès à la mer constitue normalement un atout de développement majeur.

En effet, dans le domaine du transport maritime mondial, les Comores font grise mine. Les Comores sont pointées du doigt pour leurs infrastructures portuaires obsolètes et leurs manquements aux réglementations internationales. C’est ce que révèle le dernier classement de l’International Chamber of Shipping (ICS), principal regroupement d’armateurs, publié en janvier 2024.

Les experts pointent leurs infrastructures déficientes, leur manque d’investissements et leur non-conformité aux traités internationaux. Ce qui fait que le maritime comorien déçoit et accuse un net retard sur les leaders de la profession. Un constat alarmant au regard des opportunités économiques liées à cet accès à l’océan, trop peu exploitées.

KDBA