ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Les Comores sont parmi les pays qui respectent la religion musulmane. Le 27ème jour du mois de Radjab pour les musulmans, est une journée sacrée. Jour à laquelle le prophète Mohammad a rencontré Dieu. Cette journée a été célébrée hier aux Comores.

La 27ème journée du mois de Radjab représente une date majeure pour les musulmans y compris les comoriens. Il s’agit de la journée où le prophète Mohammad (saw) a rencontré Dieu. Les comoriens partout où ils sont, célèbrent cette journée avec beaucoup d’enthousiasme. Une journée introduite dans la coutume comorienne. Youssouf Ali, un jeune comorien souligne l’importance de cette date pour les musulmans. « C’est le jour où notre prophète bienaimé allait rencontrer Dieu. Le jour où le prophète a reçu plusieurs choses notamment la prière, l’aumône, le Hej et autres »

 A l’occasion de cette journée sacrée, des activités religieuses se tiennent dans l’ensemble des villes et villages du territoire national. Youssouf Ali a mentionné entre autres les darsa, moussabakat et autres activités qui se tiennent dans les mosquées et places publiques. Selon Youssouf Ali, ce sont des darsa qui soulignent la biographie du prophète (saw) depuis son enfance jusqu’à sa révélation puis sa conquête jusqu’à sa mort en 622. « Nous les comoriens, sommes très attachés de cette journée qui fait partie déjà de nos coutumes et nos traditions. J’estime qu’il est important que chacun de nous connaisse la vie du prophète » a-t-il fait savoir. Et lui d’ajouter, « le peuple comorien respecte les valeurs islamiques entant que pays musulman. D’ailleurs notre constitution protège la religion musulmane et ses valeurs. » Bien que cette journée ait célébrée avec enthousiasme, Youssouf Ali a souligné que « par rapport aux années précédentes, cette année, la fête n’a pas eu son ampleur. »

Kamal Saïd Abdou

La santé des habitants est au cœur des jeunes de la région d’Itsandra. Dimanche dernier à Mirontsi Itsandra, les jeunes de la région de Mbagani se sont mobilisés pour une opération de nettoyage dans la route Itsandra Mdjini-Mirontsi. Cette initiative vise à mettre la propreté dans la région et de lutter contre les actes de banditisme.

Les jeunes de mbagani se mobilisent à la propreté

Une grande mobilisation des jeunes de la région a eu lieu à Mirontsi Itsandra. L’objectif de la mobilisation est de mettre la propreté dans la région afin de garantir la santé et de préserver l’environnement. Plusieurs mesures sont déjà prises notamment des amandes et autres sanctions. Kassim Himidi, un des jeunes initiateurs du projet s’est exprimé sur l’importance de la journée : « nous sommes réunis aujourd’hui pour une opération de nettoyage. Notre objectif est de garantir la salubrité et la santé de notre région ».

 Faisant état de la situation dans cette route, Kassim Himidi a souligné que « des individus jettent des ordures dans notre région pendant la nuit. Ceci met en danger la santé de la population et les riverains. » Les jeunes se solidarisent et appellent à la population de prendre aussi les mesures nécessaires. « Nous appelons les habitants de la région à nous rejoindre dans cette initiative pour le bien de notre région », a-t-il lancé.

D’autres perspectives sont aussi visées notamment la lutte contre les actes de banditisme et autres formes de délinquances. Les jeunes de la région vont mettre en marche une équipe de surveillance afin de lutter contre les actes de banditisme qui se produisent dans cette route et dans la région tout entière. Lors de l’opération de nettoyage, le préfet de la région et le directeur général de la douane se disent prêts à accompagner l’initiative de la jeunesse. Selon le préfet, il s’agit d’une bonne initiative de la part de la jeunesse.

Kamal Saïd Abdou

Bref

Bref

Fait divers  

Des pêcheurs comoriens sont en prison aux Seychelles


Leur bateau, le Povoni, a été intercepté près de l’île d’Assomption, qui est d’ailleurs plus proche des Comores que de Mahé, l’île capitale des Seychelles.
Les trois pêcheurs comoriens à bord ont été acheminés par avion vers Mahé et mis en détention provisoire. Ils comparaîtront devant un tribunal le 10 avril.
C’’est la première fois que des pêcheurs comoriens sont détenus par les seychellois.
L’île d’Assomption est une zone d’autant plus sensible que c’est précisément sur cet atoll que l’Inde a l’intention d’installer une base militaire dans le cadre d’un accord avec l’Etat Seychellois.

Elections

L’Union Européenne réagit aux élections comoriennes

Il a fallu un peu de temps pour que l’UE constate que l’élection présidentielle a été marquée par « des irrégularités importantes mettant en doute la transparence et la crédibilité du scrutin ».
Cette prise de position est très importante aux Comores où l’Union Européenne – et surtout la France – sont des bailleurs de fonds essentiels. L’Europe se range derrière l’avis de l’Union Africaine qui recommande qu’un dialogue soir établi entre le pouvoir et l’opposition, appelant chacun à s’abstenir de toute violence.

Presse

La censure des quotidiens indépendants

Toufé Maecha, du journal « Masiwa », a cherché à avoir des nouvelles du candidat Mohamed Soilihi, alias « Campagnard », incarcéré depuis mercredi dernier. Le journaliste s’est rendu à la gendarmerie, où il s’est retrouvé lui-même aux arrêts. Dénudé, mis à genoux, menacé par des gendarmes équipés l’un d’une matraque, l’autre d’une cravache, Toufé Maecha a été accusé d’espionnage avant d’être libéré dans la soirée.
Les journalistes comoriens ont décidé de dénoncer cette dérive des forces de sécurité. Ce matin les trois quotidiens indépendants ont été interdits de parution à Moroni parce qu’ils évoquaient la détention de Toufé Maecha à la une.



Les comoriens d’ici et ailleurs ne cessent de dénoncer la mascarade électorale du dimanche 24 mars. La diaspora comorienne de Marseille s’est mobilisé dimanche dernier à travers une manifestation. Dans cette interview, Ali M’madi, membre du collectif des comoriens de l’extérieur a accepté de répondre à nos questions.

Ali M’madi, membre du collectif des comoriens de l’extérieur

Le dimanche dernier, la diaspora comorienne a organisé une manifestation à Marseille. Pourquoi ce rassemblement ?

Effectivement, nous avons organisé une manifestation qui a réuni plus de 5 000 personnes à Marseille. Le but c’était de montrer au gouvernement comorien que nous ne sommes d’accord avec la mascarade électorale qui a été organisée le 24 mars. Nous avons voulu surtout dénoncer le basculement de notre pays vers la violence. Nous nous félicitons de la réussite enregistrée qui montre à quel point les comoriens de Marseille ont pris conscience de la situation qui prévaut dans leur pays d’origine auquel ils sont particulièrement attachés.

Le message est-il bien passé ?

Nous estimons qu’au moins la mobilisation a été suivie. Les Comoriens de Marseille et de France a fait passer son message d’une manière très clair. A-t-on été entendus ? ça, on verra la réaction de M. Azali et de son gouvernement. Mais, pour nous le combat continue jusqu’à ce que la démocratie triomphe dans notre pays.

Etant ancien directeur de publication d’un journal hebdomadaire local, quel est votre point de vue par rapport à la confiscation des journaux Masiwa, Al-fajr et la Gazette des Comores par le ministre de l’intérieur ?

Ce qui se passe dans notre pays depuis plusieurs mois est scandaleux. On n’a jamais vu ça, y compris à l’époque de mercenaires. Je condamne fermement l’attitude du gouvernement et des services du ministère de l’intérieur qui sont en train de faire des Comores une république bananière.

Votre dernier mot…

Je dirais simplement que personne n’a intérêt que notre pays s’enfonce dans une crise. On a tous à gagner si on préserve la paix et la stabilité. Je veux donc lancer ce message simple à M. Azali: annulez purement et simplement la mascarade du 24 mars si vous voulez préserver cette stabilité. Arrêtez d’être toujours l’homme de la déstabilisation des Comores.

Recueillis par KDBA

Après la fermeture récemment de la radio Comores Marseille, les journaux Masiwa, Al-fajr et la Gazette des Comores sont censurés et confisqués par le ministre de l’information, la nuit du dimanche dernier. Les trois journaux à l’unanimité ont titré sur l’arrestation du rédacteur en chef du quotidien Masiwa : « le journaliste Toufé, torturé à la gendarmerie. »


Les trois journaux confisqués

Un coup de foudre à la presse comorienne. Le musellement de la liberté de presse continue à gagner du terrain. Les quotidiens la Gazette des Comores et Al-fajr ont été victimes d’une censure et confiscation de leurs numéros du jeudi 28 mars et vendredi 29 mars dernier, suite à leurs Unes : « Campagnard à la tête d’un conseil national de transition », « Et la guerre commence. » Des titres ayant suscité l’émoi du ministre en charge de l’information, Mohamed Daoudou.

Alors que le rédacteur en chef du journal Masiwa, Toufé Maecha, s’est rendu à la gendarmerie nationale en fin de la journée du samedi dernier, il a été victime d’une arrestation « arbitraire » et a été torturé, selon lui. En commun accord, les trois journaux, Masiwa, Al-fajr et la Gazette des Comores se sont mis d’accord de titrer ces trois journaux sur son arrestation dont l’article est cosigné par les trois rédactions. L’occasion pour ces rédactions de se manifester contre l’arrestation et la torture du journaliste et rédacteur en chef de Masiwa. La solidarité de la presse.

Toutefois, le ministre de l’intérieur et de l’information s’est permis d’envoyer la PIGN en confisquant et censurant les journaux. Raison pour laquelle, ces trois journaux manquaient dans les kiosques, hier lundi.   

Les réactions des uns et des autres ne cessent apparaître sur les réseaux sociaux quant à cette mesure qui dénoncent le musellement de la liberté de presse tout en sachant que le droit de la presse est fondamentalement reconnu dans la constitution. Mais quoi que le journal ait censuré voire confisqué, les trois rédactions continueront à travailler et informer.  

La rédaction

 

Alors que le pays vit une crise post-électorale particulièrement préoccupante, la gendarmerie n’a rien trouvé de mieux que de torturer et séquestrer pendant plusieurs heures un journaliste connu pour sa déontologie : Toufé Maecha. Il est accusé «d’espionnage».

Le rédacteur en chef du quotidien Masiwa, Toufé Maecha a été arrêté par la gendarmerie le 30 mars à Moroni. Il a été relâché au bout de plusieurs heures après avoir subi, torture, vexations et autres intimidations au sein de la brigade de recherche.

Le Collectif des journalistes comoriens a publié un communiqué dans la soirée du samedi. «Nous, collectif des journalistes, condamnons l’arrestation arbitraire de Toufé Maecha. Il est dans un premier temps, accusé d’avoir forcé le portail de la gendarmerie, portail qui, lorsqu’il n’est pas ouvert est surveillé par un garde à la guérite. (…). On nous informe dans un second temps, qu’il serait soupçonné d’espionnage ».

Espionnage. Le mot est lâché. Une accusation qui a cours dans tous les pays autoritaires ou qui ont amorcé « cette regrettable transition ». Notre pays, clairement, en tout cas le régime au pouvoir a une tendance accrue de dérives autoritaires. Mais revenons au président de la section comorienne de l’Union de la Presse Francophone (UPF).

Tout commence entre 13h00 et 14. Le jeune reporter décide alors de se rendre à la gendarmerie pour avoir des informations relatives à un sujet qu’il traitait. Il s’y rend donc, à l’entrée qui se trouve du côté de la Santé Militaire. Si le portail principal est condamné, il n’en est pas de même pour le portillon. Il le pousse donc et entre à l’intérieur de cette administration publique. Il y trouve un garde auprès duquel, il décline son identité. Celui-ci le laisse passer, après que le reporter lui donne le motif de sa visite là-bas.

A partir de là, tout s’enchaîne. Il est pris à partie par un officier qui lui pose mille et une questions : comment il a fait pour entrer, ce qu’il cherchait, qui il cherchait, etc. Le rédacteur en chef, lui explique, vainement qu’il était venu pour y recueillir des informations. Le ton monte un peu et celui-ci, appelant un soldat, ordonne qu’il soit mis en cellule. Cellule sombre, nauséabonde, au parterre sale. Il y a trouvé un groupe de gens, qui étaient crasseux. Toufé Maecha perd la notion du temps dans ce sombre cachot.

Quelques temps après, on lui demande de sortir de la cellule. Le prétexte fallacieux relatif à l’espionnage est de nouveau ressorti par les officiers qui l’interrogent, qui veulent savoir pour le compte de qui, il le fait. Notre confrère donne exactement la même réponse. Ces derniers lui demandent de se mettre à genou et d’enlever sa chemise. Il s’exécute. Deux soldats sont placés de part et d’autre de lui, l’un muni d’une espèce de cravache, l’autre d’une matraque. Un troisième homme, lui triture la barbe et à plusieurs reprises lui pousse la tête, avec force menaces. La réponse de Toufe est la même, «  je suis venu chercher des infos ».De nouveau, il rentre dans le cachot. Le temps s’égrène lentement. On lui demande de nouveau de sortir et d’entrer dans le bureau où il avait subi humiliations et exactions. Cette fois, après la chemise, on lui demande de se mettre nu. On lui pose les mêmes questions. Il subit les mêmes humiliations, toujours genoux à terre et livre encore les mêmes réponses. Un gendarme lui dit alors «nous viendrons te rendre une petite visite à minuit». La menace est à peine voilée.

Vers 20h00, Toufé Maecha se rend dans le bureau d’un des chefs de la gendarmerie. On lui dit alors juste avant qu’il ne quitte le bâtiment: «si tu t’avises de salir l’image de la gendarmerie, tu auras affaire à nous».

Toufe a décidé de briser le silence, de dire ce qu’il a vécu et les sévices subis. Avec cette lancinante question qui tourne en boucle dans sa tête: «s’ils ont osé s’en prendre de la sorte à un journaliste connu et reconnu qu’en est-il des citoyens lambda, qui ne connaissent personne et qui pensent que la torture est normale en Union des Comores?»

 

Les rédactions de Masiwa, Al-fajr et La Gazette des Comores

 

 

Deux hommes armés de nationalités différentes ont attaqué dans la matinée du jeudi dernier, le Sanduk de la ville de Mkazi. Un de ces deux hommes a sorti une arme et a menacé les caissiers. Un d’eux est appréhendé par les jeunes de la localité pendant que l’autre s’est échappé. Une enquête est diligentée.

Lors des échauffourées à Mkazi

Le Sanduk de la ville de Mkazi, une institution financière communautaire, est attaqué hier dans la matinée. Deux hommes dont l’un d’entre eux, est de nationalité Kenyane. Aucun blessé de la part du personnel de l’établissement financier n’a été enregistré. Joint au téléphone par Al-fajr, Youssouf Mohamed Boina, président du Sanduk a confirmé que « deux personnes se sont entrées dans le sanduk afin de faire un échange. Avant que l’opération soit commencée, un d’eux a dit qu’il est malade en faisant semblant qu’il veut vomir. Notre gérante est sortie en criant que le client est malade et a voulu chercher une voiture pour aller à l’hôpital. C’est à ce moment là, que l’homme a sorti son arme au guichetier. Le personnel a crié et le jeune a lancé du gaz lacrymogène. L’agent de sécurité a crié et la ville s’est réunie précipitamment. »

Une opération échouée. Un des asseyant est tabassé après être appréhendé par les villageois. Concernant l’arme de l’asseyant, le président a souligné qu’il s’agit bien d’une arme a feu contenant deux cartouches. « Il s’agit d’une arme qui avait deux cartouches. L’asseyant a voulu ouvrir le feu mais comme l’arme présente quelques difficultés techniques, il n’a pas pu tirer », a expliqué Youssouf Mohamed Boina. Après que Les asseyant soient arrêtés par les villageois, les forces de l’ordre se sont rendues sur les lieux pour une enquête, selon le responsable du Sanduk.  « Les asseyant ont voulu échapper par la moto. L’un s’est échappé mais son sac et la moto se trouvent aux mains de la gendarmerie pendant que l’autre qui a voulu ouvrir le feu se trouve ainsi aux mains de la gendarmerie. » Le jeune arrêté est d’origine kenyane par contre celui qui a échappé est d’origine comorienne.

Kamal Saïd Abdou

 

Jeudi dernier, le candidat malheureux à la course présidentielle du 24 mars dernier, Mohamed Soilihi Campagnard a fait une déclaration au peuple Comorien à travers la presse. Selon lui, un nouveau Conseil National de Transition est mis  en place dont il est  lui-même le président.

Le colonel Campagnard

Un climat politique et social d’instabilité s’intensifie depuis la publication des résultats provisoires des  élections présidentielles et des gouverneurs anticipées le 24 mars dernier. La situation s’enfonce toujours vers une résistance sur le camp des douze candidats de l’opposition. Soilihi Mohamed alias Campagnard un des candidats aux élections présidentielles du 24 mars dernier affirme à travers une déclaration livrée par lui-même qu’il est investi en tant que président du Conseil Nationale de Transition.

« Il est temps de faire face à la terreur par la terreur »

Pour lui, le nouveau conseil mis en place a pour vocation de régler la crise post-électorale, d’assurer également une transition pacifique afin de préserver la paix et la stabilité ainsi que la cohésion nationale. « Un Conseil  Nationale de transition vient d’être mis en place dont je suis nommé le président », déclare le colonel Soilihi Mohamed alias Campagnard.

Seul à prendre la parole, ce dernier  attire l’attention du  peuple comorien que depuis le 24 mars denier, la démocratie, la dignité  de la  nation Comorienne a été piétinée par des individus sans conscience, sans cœur, sans foi ni loi. Continu avec contrôle de  ses émotions, Soilihi Mohamed Campagnard tacle l’attitude du colonel Azali et ses proches qui font l’usage de la dictature au point de priver la souveraineté du peuple comorien. « Peuple comorien, un clan tyrannique s’est emparé de notre jeune Nation et décide de nous pilier et de nous saigner sans aucun état d’âme, mais nous ne pouvons en aucun cas rester sans réagir. Il est temps de faire face à la terreur par la terreur », a lancé Soilihi Mohamed.

« Nous vous sommons de préserver vos vies face à ces tyrans »

Il appelle également la population Comorienne à garder toujours l’espoir de faire comprendre au monde, que l’heure est si grave et que, « seul le peuple qui détient le pouvoir, mais plus une classe politique tyrannique. »

Tenant compte de l’importance capitale de la paix, l’ancien chef d’Etat-major, Soilihi Mohamed Campagnard appelle tout le monde à  contester et à protester dans la voix pacifique de n’ayez pas recours à la violence. « Nous vous sommons de préserver vos vies face à ces tyrans », lance-t-il.

Choqué par les multiples irrégularités et incidents  qui ont surgi lors des dernières élections, le soi-disant président du Conseil National de Transition, insiste qu’il restera persévérant et résistible pour montrer à l’humanité toute entière, le refus du peuple comorien à subir à nouveau le chao.

La sonnette d’alarme

« Le 24 mars dernier a été marqué par la tromperie, une mascarade et la honte à l’ensemble du territoire tels que  le bourrage d’urnes, la non délivrance des accréditations pour les assesseurs des candidats de l’opposition, l’utilisation des procurations frauduleuses et illégales, le déplacement des urnes par les forces de l’ordre, et le saccage des urnes par le peuple, et la fermeture des bureaux avant la mise journée. Tous justifient les principes démocratiques bafoués par la dictature », a-t-il souligné.

Déterminé pour renverser la situation, le colonel Campagnard exige que « si le scrutin du 24 mars n’est pas invalidé avant le 03 avril prochain, nous demandons dès le 04 avril de vous désobéir civilement, de cesser toutes activités économique et professionnelle », prévient l’ancien chef-d’état major Campagnard.

Et la lettre adressée à l’AND

A retenir qu’avant de se déclarer officiellement entant qu’un président du conseil national de transition, Campagnard a dressé un courrier à la gendarmerie nationale. Une lettre datant du mardi 26 mars dernier. « L’armée nationale, vous le savez mieux que quiconque, que, à chaque fois que j’ai eu la conviction que la nation était en danger, je me suis toujours dévoué en qualité d’officier supérieur de l’armée, mais aussi que citoyen de notre nation, aujourd’hui encore une fois, je ne peux pas fuir mes responsabilités », lit-on dans son courrier. Selon lui, l’armée nationale de développement reste le témoin oculaire au même titre que la population de la mascarade électorale. « C’est ainsi que j’appelle à l’armée nationale de rester au côté de la légalité à défendre le droit du peuple », conclut-t-il.

Nassuf. M. Abdou (stagiaire)

Appel de Marseille

Appel de Marseille

Communiqué

Les électeurs et les électrices comoriens ont été appelés aux urnes, dimanche 24 mars 2019, à l’occasion des élections présidentielles et des gouverneurs anticipées, pour choisir de nouveaux dirigeants pour leur pays.

Ce scrutin a été précédé d’une campagne électorale qui s’est déroulée dans des conditions acceptables et un climat relativement apaisé. Tous les candidats ont pu développer devant le peuple comorien leur vision en vue de solliciter sa confiance.

Ce climat aurait du continuer jusqu’au soir du dimanche pour que les électeurs des trois îles puissent départager les candidats de façon libre et transparente. Malheureusement, cela n’a pas été le cas.

Le gouvernement, l’Armée nationale et la CENI ont choisi de bafouer toutes les règles électorales, afin de favoriser un seul candidat, à savoir le président sortant M. AzaliAssoumani. 

Et la suite on la connait très bien : Bourrage des urnes dans les trois îles, fausses procurations fournies par la justice, tirs à balles réelles ayant causé des morts et des blessés graves à Anjouan et à Ngazidja, expulsion des assesseurs des bureaux de vote. Cela a été souligné par la presse locale et internationale, l’observatoire national des élections, et même la mission des observateurs internationaux conduite par l’Union africaine.

Cette dernière a clairement déclaré que le scrutin de dimanche n’a été ni transparent ni crédible.

Face à cette mascarade organisée pour faire gagner M. Azali par la force, 12 des 13 candidats à l’élection présidentielle se sont retirés du processus électoral après avoir essuyé le refus de la CENI de les recevoir pour qu’une solution soit trouvée à temps.

Ces 12 candidats ont par ailleurs appelé leurs assesseurs à se retirer des bureaux de vote et à ne signer aucun procès verbal. Par conséquent, ils ont rejeté le scrutin et le résultat qui en est issu. Dans la foulée, ils ont déclaré illégitime le gouvernement en place tout en appelant à la formation d’un gouvernement d’Union nationale de transition qui aura pour mission de rétablir l’ordre dans le pays.  

Le lundi 25 mars, l’ensemble de ces candidats sont descendus dans la rue de la capitale des Comores pour manifester leur désaccord et dénoncer la mascarade et l’escalade de dimanche, mais la manifestation a été réprimée, et encore une fois les militaires ont tiré à balles réelles et fait de nombreux blessés dont des candidats.

Conscients de la gravité des conséquences d’une telle situation dans notre pays, les Comoriens de l’étranger, plus particulièrement de France, ne peuvent pas restés insensibles. Ils doivent agir.

C’est la raison pour laquelle nous nous sommes réunis en collectif unique depuis Marseille pour apporter notre soutien aux 12  candidats, à l’ensemble de nos compatriotes qui défendent les valeurs de la démocratie et de la paix en Union des Comores.

Nous faisons appel à tous les Comoriens, notamment de l’Extérieur, pour qu’ils rejoignent ce mouvement afin d’organiser la résistance contre la dictature qui veut s’installer dans notre cher pays.   

Les Comores méritent la paix, la prospérité, et les Comoriens ont droit à une vie meilleure. Les Comoriens de l’Extérieur, de par leur engagement de toujours pour les Comores, leur intelligence, et leur attachement à la nation comorienne ont un devoir à accomplir dans ces circonstances.

 

Marseille le 26 mars 2019

Le collectif des Comoriens de l’Extérieur

collectif.comoriens.etrangers@gmail.com

Mbéni assiégée par les jeunes

Mbéni assiégée par les jeunes

Un climat de peur se poursuit sur le terrain depuis le dimanche 24 mars dans les trois iles de l’archipel des Comores. Toutes les institutions Etatiques au sein de la ville de Mbeni ont été fermées par les habitants hier mardi. A Mitsamiouli la route est barrée.

Ni entrée ni sorti, tous les issus étaient barrés. Hier mardi, la ville de Mbeni était sous un climat de colère. Les institutions étatiques cadenassées. Un   ras-de bol manifesté par la jeunesse locale contre le régime en place. Pourtant, une minorité de la population du pays est convaincu de l’émergence. Depuis midi la capitale régionale de Hamahamet, Mbeni, décide de mettre en boucle toutes les institutions étatiques qui s’y trouvent. Un correspondant du journal Al-fajr résidant à Mbeni affirme que «  tout est fermé et cadenassé. Les employés ont été chassés de leurs services et sont rentrés chez eux. »

Qui est donc le bouc-émissaire de la situation étrange que traverse  l’Union des Comores ces derniers temps ? Trop vite, ce sont rendues sur place les forces de l’ordre qui n’ont malheureusement pas pu remettre à l’ordre. La jeunesse de Mbeni était déterminée dans la décision. Les institutions ne sont pas les seules à connaitre l’impasse, d’ailleurs personne n’était en mesure de d’entrer ni de sortir  avec un automobile. La ligne goudronnée de M’béni et d’autres villes de la région de Hamahamet a été barricadée. Des pierres jetées en plein rue pour empêcher la circulation.

Pareil à  Mitsamiouli où la nouvelle  route goudronnée prend une nouvelle allure. De la gendarmerie jusqu’au stade de Saïd Mohamed Cheikh, aucune voiture ne pouvait traverser la zone. La population régionale crie et appelle à la force  de l’ordre pour libérer la route de Mitsamiouli vers l’aéroport.

Nassuf.M.Abdou (stagiaire)