ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Le collectif féminin « Hima » s’est mobilisé samedi dernier, à Moroni, pour réclamer des droits aux femmes. Une marche pacifique la maltraitance de la femme. Selon le collectif, plusieurs femmes comoriennes subissent des maltraitances, des négligences et des droits opprimés.

Plusieurs femmes comoriennes se sentent délaissées, maltraitées et opprimées. À cet effet, le collectif « Hima » composé des femmes hausse le ton. « Mon corps, mon choix »,  « insultées, harcelées et  battues, nous en avons assez », « mwanamché mkomori ngamhu amini »,  « niké hazi pvwatsina wu ni tsaha ye hawazi », lit-on dans les pancartes. Madame Sabikia Ahmed Mzé a expliqué l’importance de cette mobilisation des femmes dans les rues de Moroni.

Selon elle, cet acte est une manière de réclamer les droits de la femme comorienne. « Une femme enceinte a été hospitalisée, le médecin la demande de faire une transfusion sanguine mais, elle obéissait à son mari lequel refusait cet acte de transfusion sanguine. Finalement, elle a perdu la vie pour obéir à son mari. C’est un acte inadmissible et condamnable puisque la femme n’est pas soumise totalement aux ordres de son mari. Certes, elle doit l’obéir mais, il y’a de limites. À cause de cette histoire poignante, nous sommes mobilisées pour réclamer les droits à la femme. On doit lutter pour nos droits fondamentaux. Nous méritons d’être valorisées et défendues. Les femmes et les filles ne doivent pas être violées ni opprimées. La femme comorienne n’est pas semblable à quelque chose donc elle possède ses mérites », a défendu Sabikia Ahmed Mzé.

Dans la foulée, une autre femme s’est argumentée en annonçant que les droits de l’homme sont similaires à ceux de la femme. « Je tiens à remercier à cette assistance présente pour accompagner cette mobilisation du collectif féminin. Il est évident que les droits de l’homme sont identiques à ceux de la femme », a-t-elle lancé.

Abdoulandhum Ahamada

Ce dimanche, devant la presse, le maire de la commune de Mutsamudu, annonce les travaux engagés. Entre la gestion des ordures, les aménagements et les constructions dans la ville, des travaux à long et à court terme. La place Dodin déjà en chantier fait débat. 

« La place Dodin est un parallèle du grand marché de Mutsamudu. Il est en travaux pour permettre une fluidité, une optimisation et une beauté pendant le mois de ramadan. L’affaire est politisée. Des personnes mettent des troubles et ne veulent pas qu’en 5 ans, nous allons faire des bons travaux », a dit le maire, Zarouki Bouchrane. « Il faut que les commerçants de la place soient déplacé pour permettre la continuité des travaux. Nous ne voulons pas de conflits. Aucun affrontement n’est envisagé. Je suis en discussion avec les autorités pour des solutions adéquates. Si les troubles ne cessent, les autorités répondront », a-t-il fait savoir avant de préciser que « une partie de la place est destinée au non-alimentaire et une autre pour l’alimentaire. Nous n’avons pas la possibilité de prolonger et donner l’accès à d’autres personnes ». Selon lui, les prix seront aussi revus pendant ce mois de ramadan. Les policiers municipaux seront chargés du contrôle.

Concernant la gestion des déchets, le maire indique que « la propreté est importante. La gestion des déchets était assurée par l’association Affam à hauteur de 650 milles kmf par mois. La mairie s’est engagée à payer la facture jusqu’à l’ouverture de l’Angd. L’arrivée de cette agence, le montant s’est élevé à 7 millions pour le ramassage jusqu’au tri. Un second versement est en cours pour régler les éboueurs. À partir du 1er mars, nous avons entrepris des ramassages au dépendent des frais de la commune ». Selon lui, il y a un arrêté communal qui stipule que les ordures doivent être sorties entre 17 heures et 20 heures du soir. Le non-respect de cette mesure, comprend une amande et un passage à Koki. La mairie ne peut pas se permettre de faire plusieurs cycles de ramassage des ordures. Par ménage, une taxe-ordure est mise en place. Une famille doit payer 1000 kmf par mois. Cette taxe est expérimentée dans 2 quartiers de la ville.

Ahmed Zaidou

Le comité de pilotage sur l’étude de l’impact de la Covid-19 s’est réuni, hier jeudi, à Moroni. Le but de cette réunion est d’étudier l’impact de la Covid-19 sur le développement socio-économique du pays et trouver les perspectives pour la relance et l’émergence des Comores.

Le comité de pilotage, en partenariat avec le PNUD, a organisé une réunion d’échanges, hier,   pour examiner l’impact de la pandémie de la Covid 19, sur le plan social et économique des Comores. De ce fait, le gouvernement a élaboré en 2019, un plan stratégique de référence en matière de développement : plan Comores émergentes (PCE). Un plan de développement, mis en œuvre en 2020 et interrompu par la Covid 19. Raison pour laquelle, la représentante résidente du PNUD, Madame Fenella Frost a insisté sur l’impact de cette crise sanitaire dans le cadre du Plan Comores Emergentes (PCE). « La Covid 19 a impacté négativement l’ensemble des secteurs du développement du pays et a déstabilisé les bases sur lesquelles le PCE a été bâti », a-t-elle remarqué.

Selon le résultat obtenu au sein du comité, la pandémie de la Covid 19 a impacté en grande partie, la croissance économique. À travers les analyses faites, la croissance économique des Comores est en baisse. Selon les informations des consultants économiques du comité de pilotage, «  la croissance économique qui était en moyenne de 2,7%, au cours de la période 2015-2019, a baissé jusqu’à 0,2% en 2020 ». Le rapport de ces  consultants indique que d’autres secteurs sont touchés par la maladie, notamment le secteur de l’éducation. La suspension des cours dans les établissements scolaires (à cause de  la crise sanitaire), a permis aux parents de s’abstenir à payer les écolages de leurs enfants.

À son tour, le ministre de l’économie et co-président du comité de pilotage, Mzé Abdou Mohamed Chafioun, a fait savoir que « l’aspect impact de la pandémie est pris en compte dans les grands pays et les grandes organisations nationales. »

Abdouloihab Papa (stagiaire)

Le juge d’instruction saisi par le parquet de la république à travers par réquisitoire introductif  dans cette affaire de viol présumé de Simba Khaled a refusé d’ouvrir une information judiciaire. Selon le magistrat instructeur,  Les faits seraient prescrits, a expliqué Me Moudjahid, un des avocats de la victime. Hier, l’on a appris l’annulation de la décision du juge d’instruction ce qui pourrait à nouveau  l’ouverture de l’information judiciaire. Pour ce faire, Dakota serait placé en détention provisoire.

Après l’arrestation du présumé violeur qui n’est d’autre que Dakota, le juge d’instruction non seulement qu’il a été  désigné par le président du tribunal mais aussi il a été  saisi par le procureur de la république par un réquisitoire introductif. « Malgré cela, ce magistrat instructeur aurait refusé d’ouvrir une information judiciaire au motif que les faits sont prescrits. Ce qui fait que le présumé est libéré car le procureur de la république n’a pas le droit de garder encore la personne en l’absence d’un texte sachant que le délai de la garde à vue a expiré», a déploré l’avocat de la victime. Selon Me Moudjahid, le procureur a fait appel contre la décision du juge d’instruction. La chambre d’accusation a infirmé l’ordonnance du juge d’instruction. Ce qui permettra l’ouverture d’une information judiciaire.

Quant à la prescription des faits évoqués par le juge d’instruction, Me Moudjahid est étonné, sur la base de quoi les faits sont prescrits « Les trois plaintes sont déposées récemment. Nous avons une nouvelle loi qui précise que les actes de viol et abus sexuel ne doivent pas être prescrits. Le principe du non rétroactivité de la loi ne peut pas s’appliquer dans un cas pareil si la loi tranche sur le fond c’est-à-dire sur un élément substantiel en matière pénale. Donc, la prescription n’a pas un fait rétroactif ».

Parmi les victimes de cet acte de viol, explique l’avocat, il y a une qui est aux Comores. « Selon ses témoignages, il a été abusé en 2007 au moment où il avait 12 ans », a rapporté l’avocat. « Si l’agression porte sur un mineur, le délai de prescription ne peut être compté qu’partir de l’âge de la majorité : 18 ans. Ce qui fait qu’il faut attendre jusqu’à 2013 pour que le délai de prescription commence à couler. 2013 jusqu’à nos jours cela  fait 9 ans», a-t-il ajouté.

L’obstruction

Admettons l’hypothèse de la prescription, « comment le juge est au courant d’une prescription sachant qu’il n’y a pas eu audition encore moins une ouverture d’enquête. Il faut noter que l’enquête préliminaire ne fait pas  toute la lumière de l’affaire mais elle permet au procureur de se substituer afin de décider l’ouvrir ou non une enquête. La preuve en est au moment où le juge d’instruction est saisi, il instruit l’affaire parce que les éléments figurant sur l’enquête préliminaire n’a pas une valeur juridique. Ces sont des éléments à titre informatif », a expliqué Me Moudjahid. Celui-ci a donc considéré qu’il y a eu obstruction.

Bien que le juge d’instruction ait refusé d’ouvrir une enquête, Simba Khaled, victime d’agression sexuelle, s’estime gagnant. A l’en croire, le monde entier est au courant de ce que Dakota a fait et de ce qu’il a fait à plusieurs autres jeunes, qui aujourd’hui n’osent pas  parler par peur de représailles. « Depuis le début de cette affaire, j’ai reçu pleins de témoignages des personnes ayant vécu pire que moi. Des hommes et des femmes qui, aujourd’hui, essaient de se reconstruire dans le silence », a annoncé dans une tribune libre, Simba Khaled. « Que le juge d’instruction sache que refuser d’instruire notre dossier, c’est

aussi condamner à l’amertume. C’est à la justice de leur dire qu’ils peuvent eux aussi parler et se libérer. A défaut, elle en sera surement comptable devant le tout puissant (…) Je suis prêt à subir encore des agressions mais je ne lâcherais point », a conclu Simba Khaled. 

Kamal Said Abdou

À travers les réseaux sociaux, Dr Ben Djabir Mbaé a raconté une histoire tragique d’une femme enceinte décédée après avoir refusée la transfusion sanguine. Selon docteur Ben Djabir Mbaé, la femme enceinte a refusé de faire la transfusion sanguine parce qu’elle a peur de son mari. 

Une femme enceinte a refusé de faire une transfusion sanguine sous prétexte que son mari lui a interdit. Une histoire choquante qui inquiète plus d’un. « Une femme enceinte est venue à l’hôpital. Après examen et analyse, on a constaté qu’elle était en état d’anémie sévère et nécessite urgemment une transfusion sanguine sinon le pire peut arriver à tout moment. J’explique à la patiente le problème, ce qu’elle a très bien compris la nécessité de la transfusion sanguine et acceptera l’acte si son mari accepte. J’appelle son mari et l’explique la situation de sa femme mais, malheureusement, il refuse catégoriquement que sa femme soit transfusée. J’essaie de le convaincre. En vain. Je retourne expliquer à la femme les conséquences en cas de refus de prise en charge. Malgré tout, elle a refusé par peur de son mari car il la menace de divorcer si elle accepte la transfusion sanguine. Le lendemain, on m’informe que la femme est décédée », a raconté Dr Ben Djabir Mbaé, sur sa page Facebook.

Après ce post, plusieurs les critiques frôlent la toile et nombreux pointent du doigt au mari. Selon plusieurs réactions, la femme doit obéir à son mari mais, il y’ a des limites, surtout, en cas d’une question de vie. La ministre de la santé, Loub Yakouti Athoumane a réagi face à cet acte et conseille aux femmes de dire non aux caprices d’ancien temps de son époux. « Ce genre de drame doit interpeller plus qu’un ! Plus jamais une telle injustice ! La femme doit savoir dire non aux caprices d’ancien temps de son époux », a posté la ministre de la santé.

Que dit le code de la santé ?

Selon le code de la santé de l’Union des Comores, l’article 214 dispose que « le médecin est tenu de (…) respecter l’avis et la personne humaine. Et l’article 217 précise que « le praticien qui, dans son domaine de compétence reçoit une personne en danger, est tenu de lui apporter les soins d’urgence sans exiger le paiement préalable de ses honoraires. » La divergence d’idées dans cette affaire. Pour le juriste Yhoulam Athoumani, il s’interroge si le médecin a respecté le code de la santé. « Je crois que le médecin Djabir aurait dû soigner cette dame malgré le refus de son mari. Il aurait pu invoquer à la fois cet article 2017 même s’il ne précise pas cette question d’avis du patient et l’article 214 qui impose le respect de la personne humaine. Car sauver une vie c’est aussi respecter la personne humaine », s’explique-t-il.

Pour Me Moudjahidi Abdoulbastoi, avocat au barreau de Moroni,  « Tout d’abord, je pense que le code de la santé a consacré le principe du libre consentement du patient au traitement médical (article 611 du code de la santé). La loi pose au médecin l’obligation de respecter la volonté du patient, au même titre que son obligation d’informer ce dernier des conséquences de ses choix », explique l’avocat. « Le patient est libre de refuser ou d’interrompre un traitement, même si cela met en danger sa vie. Dans ce cas de figure, le médecin n’a qu’une obligation de moyen : tout mettre en œuvre pour convaincre le patient d’accepter les soins indispensables. Et si malgré tout cela, le patient persiste dans son refus, la loi comorienne autorise le médecin à accomplir, sans le consentement, des actes indispensables à sa survie et proportionnés à son état », poursuit-il. Et de préciser, « sur la base des éléments avancés par le docteur Ben Djabir dans son post, on peut engager la responsabilité pénale du mari pour abus de faiblesse. Par contre, la responsabilité du médecin ne peut être retenue s’il prouve qu’il a mis tous les moyens à sa disposition pour convaincre la dame. »

Abdoulandhum Ahamada

 

Dahari en collaboration avec l’INRAPE ont organisé un atelier national de valorisation des innovations agricoles aux Comores. Elle a eu lieu, ce jeudi 10 mars 2022, à la chambre de commerce d’Anjouan. Une visite de site de Dahari, à Pagé, a également eu lieu pour un travail de terrain. L’île de Mayotte est également représentée.

L’atelier est co-organisé par l’ONG Dahari et l’INRAPE et financé par l’Union européenne dans le cadre du projet développement dans l’Union des Comores, d’un modèle agro-écologique productif et résilient au changement climatique mis en œuvre par l’ONG Dahari depuis 2020 suite au cyclone Kenneth.

Environ 40 techniciens de différentes institutions comoriennes et régionales engagées dans la recherche et la vulgarisation agricole ont partagé dans l’atelier, « les résultats de leurs expériences dans les domaines des cultures vivrières et maraîchères agro écologiques ». Ces résultats permettront de renforcer la collaboration entre les acteurs du développement agricole aux Comores et de diffuser plus largement les innovations ayant porté leurs fruits. Les objectifs de cet atelier seraient de promouvoir les résultats des expériences d’accès aux semences vivrières en milieu rural et maraîchage agro écologiques entreprises en Union des Comores, mais également de promouvoir l’échange et renforcer la collaboration entre les acteurs du développement agricole de l’Union des Comores.

L’agriculture du pays n’est pas adaptée aux changements climatiques et selon le secrétaire général du ministère, un laboratoire est en cours de mise en place pour les recherches et que ces ateliers doivent valoriser et innover, notre agriculture pour un meilleur avenir. « Le développement de la population massive doit aussi suivre à une amélioration de nos cultures. Nous devons aller dans une mécanisation des secteurs-clés. Également, penser à aider les agriculteurs, éleveurs et pêcheurs à produire des produits en quantité et de qualité pour permettre la sécurité alimentaire. Aujourd’hui, Dahari et INRAPE travaillent dans ce domaine. Ils contrôlent la qualité et la fiabilité des semences », a-t-il expliqué.

Pour la directrice adjointe de l’Inrape, Farhati Mohamed, « cette activité permet de mettre en lumière les travaux de l’INRAPE. Nos travaux de recherches prennent beaucoup de temps. Nos activités ont des résultats et permettent aux agriculteurs de réduire l’utilisation des pesticides », dit-elle. Elle revient sur l’invitation du lycée Coconi de Mayotte dans l’atelier par Dahari et l’INRAPE. « Nos travaux de recherche demandent une collaboration, de partage de connaissances et de comparaison des résultats. Il se peut que le lycée Coconi fasse les mêmes activités que nous », a-t-elle indiqué.

Ahmed Zaidou

Alors que le G10 ne participe pas au dialogue national, Said Ahmed Said Abdillah du parti Comores Alternatives affiche son pessimisme. Puisque, dit-il, c’est une comédie théâtrale dont le metteur en scène est le leader de la CRC. Ce membre du G10 est revenu sur le crash de l’avion AB Aviation et les événements sur Paris contre l’ancien procureur de la République.

Le G10 s’est retiré du dialogue national. Qu’entend ce groupement de 10 partis pro-Azali après le dialogue  national ?

Je vous remercie, vous et l’équipe de votre journal de m’avoir accordé cette interview. Permettez –moi, d’abord, de transmettre mes condoléances les plus attristées aux familles des victimes du crash de l’avion de la compagnie AB Aviation, que Dieu  ouvre,  aux victimes, la porte du paradis. Je transmets aussi, mon soutien de réconfort et de solidarité à mon ami  Ayad Bourhane, patron de l’AB Aviation.  Le G10 est un groupement de dix partis politiques issus de la mouvance présidentielle, qui a participé aux assises nationales, au référendum constitutionnel et aux différentes élections présidentielles, des gouverneurs, législatives et communales.  Le G10 a un bureau exécutif, qui vient d’être renouvelé récemment, et qui parle au nom du groupement. Pour ma part, je parle, en tant que président du parti Comores Alternatives (P.C.A) membre du G10.  Nous félicitons le G10 d’avoir pris la décision courageuse et honorable de ne pas participer à ce dialogue dit national.  Si nous n’avons pas voulu participer à ce dialogue, c’est que nous voyons que c’est juste une comédie théâtrale dont le metteur en scène est le leader de la CRC. Ce dernier est devenu la matière grise du pays et la lumière qui doit éclairer les Comores d’aujourd’hui et demain. Et pour nous, ce genre de lumière venant d’une lampe à pétrole, n’illumine pas pour ceux qui veulent aller loin.

Et pourquoi le G10 n’a pas pris part au dialogue national ?

Le G10, a émis des conditions pour y participer dont la prise en compte des recommandations des assisses nationales et d’autres. Aucune condition n’a  été respectée par le pouvoir qui a préféré ignorer totalement le G10. Ce dernier a trouvé mieux de montrer au peuple comorien, sa position claire et précise pour la vie politique de notre pays. 

Que direz-vous des premiers jours des débats axés sur les thématiques du dialogue national ?

C’est une comédie théâtrale qui rabaisse encore l’image de notre pays et de nos leaders politiques. C’est triste et cela nous fait très mal, voir notre pays rabaisser à ce niveau.  Le monde est en crise, suite à la guerre en UKRAINE, et aussi la crise de covid -19 et les Comores ne sont pas épargnées. Avons-nous vraiment besoin de mobiliser tout ce monde juste pour parler de code électoral, à la place des députés qui sont intronisés et payés par le même pouvoir. En comorien, on dit «  cinema ya masera ».

Partagerez-vous les conclusions du dialogue national ?

Partager ? non, absolument pas. Nous risquons de les subir à défaut de pouvoir les combattre.

Comment expliquer-vous la négligence du gouvernement sur le crash de l’Avion AB Aviation ?

Le pays va très mal et comme on préfère la lampe à pétrole à l’ampoule pour nous éclairer, c’est l’un des résultats : rien n’est important du moment où le crash ne touche pas leur famille. Peut-on s’excuser des fautes des carburants au moment où l’Etat a mis plusieurs millions de notre monnaie pour faire plaisir à nos amis étrangers. Le peuple comorien doit être la priorité de nos dirigeants politiques. Mais malheureusement, c’est toujours le peuple qui souffre et paie le prix fort pour satisfaire les caprices et l’aisance de nos dirigeants et cela doit cesser.

Que dites-vous des événements survenus dernièrement contre l’ancien procureur de la République en France ?

C’est une logique de la vie. A chaque fois que vous fermez une porte normale qui permet aux gens d’entrer et sortir librement, ils vont passer par une porte dérobée. Quand le juge ne rend pas la justice, le peuple la lui rend. Quand un chef d’Etat s’obstine à rester au pouvoir par la force, on lui fera sortir par une autre voie. C’est la loi naturelle de la vie et cela ne doit pas nous étonner. C’est juste une question de temps.  L’ancien président de la République Française, fondateur de la Vème République Charles de Gaulle  disait : « Il vaut mieux partir cinq ans  trop tôt  qu’une minute trop tard. »

Propos recueillis par KDBA

Le comité de pilotage du projet assurant un approvisionnement en eau résilient aux changements climatiques s’est réuni, hier jeudi, à Moroni, en présence du  ministre de l’énergie Ali Ibouroi et celui  de l’agriculture Houmedi Msaidié. Il s’agit d’un projet financé par  le Pnud à hauteur de 60.000.000 dollars afin d’assurer 60% de la population comorienne à un accès à   l’eau potable.  

Le projet assurer  un approvisionnement en eau résilient aux changements climatiques poursuit son cours.  Hier jeudi, à Moroni, le comité de pilotage réunissant le ministre de l’énergie Ali Ibouoi, le ministre de l’agriculture en charge de l’environnement Houmedi M’saidié, la direction générale de la Sonede ainsi  des représentants du PNUD ont tenu  sa troisième  réunion du comité de pilotage. Plusieurs recommandations ont été formulées par les parties prenantes.   Ce projet appelé  fond-vert, financé par le PNUD à hauteur de 60.000.000 de dollars, servira d’assurer  60%  de la population un accès à l’eau potable d’ici 2027.  Le ministre de l’agriculture et de l’environnement Houmedi Msaidié,  a rappelé que le projet poursuit  sa course vers le bon fixe. Un projet devant rassurer d’ici 2027 la fin de la crise d’eau dans toutes les zones habitées dans les trois iles indépendantes.

« C’est en quelque sorte un conseil d’administration qui siège pour étudier, et  d’apporter des solutions  qui serviront comme base pour le  succès de ce projet en approvisionnement en eau. Il est crucial que ce comité s’unisse afin de prendre ensemble toutes les dispositions nécessaires pour ce projet », a montré le ministre de l’agriculture en charge de l’environnement. Selon lui, il existe de nombreuses raisons, comme le gaspillage ou les pertes en eau  dans plusieurs zones, mais c’est généralement  de politique publique qui manque pour la gestion de l’eau,  raison pour laquelle « nous sommes réunis pour échanger et d’apporter des solutions sur la réussite du projet. Pour  le pays, cela a un sens économique, car le nouveau code de l’eau donne la société d’Etat Sonede le monopole sur la gestion de tous les sites d’eau et assurer leur meilleur entretien pour un approvisionnement en eau durable à toutes les communautés », ajoute le ministre de l’environnement.  

Le Pnud au premier plan

Partenaire au premier plan pour le développement  de l’Union des Comores, le   PNUD a investi 60.000.000 de dollars pour accompagner 60% de la population comorienne à bénéficier un approvisionnement en eau. « L’objectif est d’accompagner 60% de la population comorienne pour un approvisionnement régulier en eau.  C’est un projet qui va avoir un impact assez important sur le bien- être de la population, car la question de l’eau potable  reste extrêmement importante sur nos vies quotidiennes, mais aussi de lutter contre l’usage des eaux usées qui nuisent notre santé », a expliqué Mme Fenalla Frost représentante résidente programme des Nations-unis pour le de développement. Et elle d’ajouter que « au-delà, de cela, on a vu, ici que  les comoriens  sont confrontés au phénomène du changement climatique, ça veut dire qu’il y a une réduction si importante des rivières, et cela entraine la population globale à moins facilement accès à l’eau ».

Ce projet apporte un aspect positif  sur l’agriculture. «  Nous avons mis en place des  infrastructures micros bassins  dans les trois iles pour accompagner 30.000 agriculteurs  à avoir l’accès à l’eau afin d’accroitre l’activité agricole », dit-elle. Convaincu aux  problèmes fonciers qui déclenchent   des  conflits inter-communautés, le ministre de l’énergie, Ali Ibouroi a mis un accent particulier sur les  communes à préserver la paix pour la réussite de ce projet. Il invite les populations à se conformer dans un cadre légal que régisse le nouveau code de l’eau. « On ne peut pas se permettre à saboter  un tel projet  par des conflits d’inter-communautés. Les populations, les régions, les communes doivent ainsi  savoir que, si l’une d’elle gagne c’est le pays entier qui en tira profit. Et j’appelle toutes les communautés à faire preuve de responsabilité et de courtoisie pour que ce projet arrive au bon port. Mais si nous freinons nos partenaires par ce qu’il y a un désaccord entre des communautés  on est tous perdant », conclut-il.   

Nassuf. M. Abdou

29 429 euros est la somme collectée par l’association Uzuri wadini à l’issue d’un grand madjilis organisé dimanche 6 mars au foyer des femmes de Moroni. Le fonds collecté va être alloué dans les travaux déjà en cours de chantier, a annoncé Adili Said Ali, chargé de communication de cette association au cours d’un point de presse mardi dernier à Moroni.

30 écoles coraniques sont rénovées ou construites par l’association Uzuri wadini dans un espace de deux ans dans l’ensemble des îles. D’autres sont toujours en chantier, selon Adili Said Ali, responsable de la communication de l’association wuzuri wadini. « Alors le fonds collecté à l’issue de la grande cérémonie de madjilis du dimanche 6 mars dernier à l’occasion du deuxième anniversaire de notre association sera partagé une partie dans les différentes écoles mais aussi une autre partie de ce fonds va être alloué dans les travaux déjà en chantier initiés par notre association. Il s’agit par exemple, sur chantier en cours à Hahaya, Ngazidja, et à Mohéli », a dit Adil Said Ali.

Bien que l’association œuvre pour l’éducation des enfants, le responsable de la communication a aussi fait savoir que la clarté et la transparence sur la gestion de fonds sont importantes. « Il est très important pour nous d’éclairer les comoriens qui ont contribué à la gestion de ce fonds. C’est d’ailleurs parmi nos habitudes de faire le point après avoir réalisé une activité », a-t-il précisé. « Nous remercions tous ceux qui nous accompagnent à commencer par le gouvernement comorien, les villes et villages et les membres de cette association pour leurs volontés sans faille depuis presque deux ans. Je tiens à vous rappeler que le fonds se trouve déjà sur le compte de l’association sise à la BDC », a-t-il ajouté.

Rappelons que l’association wuzuri wadini est créée pour la première fois dans l’île comorienne de Mayotte, il y a presque deux ans. A l’espace de deux ans plusieurs activités sont entreprises. Il s’agit notamment de la construction et de la réhabilitation de plusieurs écoles coraniques dans les îles, la prise en charge des enfants et la remise des kits alimentaires et scolaires aux enfants vulnérables.

Kamal Said Abdou

Malgré le budget conséquent de 26.000.000 kmf pour les opérations de recherches de l’appareil de la compagnie Ab Aviation abimé à Moheli le 26 février dernier, la commission de recherches est retournée bredouilles à Moroni. Au cours d’une conférence de presse tenue hier au Cosep, Ahmed Bazi, ministre des transports aérien et maritime, a annoncé que la France a accepté de dépêcher des hommes et des matériels pour continuer les recherches.

Un seul corps repêché et certains débris de l’avion ont été retrouvés après une dizaine de jour de recherches dans les zones littorales de Djoiezi à Tsamia à Mohéli dès le lendemain des opérations de recherches du crash de l’appareil Cessna 208B de la compagnie Ab Aviation. Aucun survivant sur les 14 personnes qui ont été à bord de l’appareil. Après plusieurs opérations sous-marines et aériennes sans succès, Ahmed Bazi, ministre des transports aérien et maritime a quand même félicité le déroulement des opérations. « Pour une zone de recherches de 5 km2, zone supposée du crash, les opérations ont abouti par retrouver les débris de l’avion et un corps. Nous avons aussi pu localiser des traces de l’appareil grâce au kérosène », a indiqué Ahmed Bazi, ministre des transports aérien et maritime.

Un appel à la France

Alors qu’un budget conséquent de 26.000.000 de nos francs et des moyens techniques colossaux mis à la disposition pour le bien des opérations, le ministre des transports a cité entre autres les 9 vedettes rapides et le déploiement des plongeurs locaux et étrangers dans les opérations de recherches. « Malgré ces moyens, nous n’avons pas pu rapprocher l’appareil. Nous estimons que les moyens dont nous disposons ne nous permettent pas d’atteindre la profondeur ou l’appareil est logé. Nous avons jugé nécessaire de déployer autres moyens plus sophistiqués car nous avions déployé tous ce qui a été dans notre pouvoir afin de trouver l’appareil. Voir nos partenaires de nous prêter main forte pour permettre d’approfondir les recherches dans cette zone supposée du crash. Dans ce volet, nous avons sollicité la France de nous appuyer techniquement en envoyant des appareils et des personnes pour la poursuite des opérations », a-t-il annoncé. Et de rappeler que « nous n’avons pas suspendu les recherches bien le contraire, elles se poursuivront avec d’autres moyens avec des personnes ayant beaucoup d’expériences en la matière ».

Ouverture de deux enquêtes parallèles

Le ministre a aussi indiqué qu’en cas d’un tel accident, naturellement il y a l’ouverture d’une enquête judiciaire pour établir la responsabilité et une enquête technique du ministère concerné en vue de déterminer les causes, est nécessaire. « Dans ces genres d’accidents, le ministère des transports a mis en place une commission de 5 personnes présidée par Jean Marc Heintz, ancien directeur de l’aviation civile et Tachfine Ahmed, directeur de la sécurité civile pour poursuivre l’enquête technique et déterminer les causes du crash», a-t-il fait savoir. L’appareil Cessna 208B exploité par la compagnie

Ab Aviation est un fabricant américain de type monomoteur. Le manque d’équipements nécessaires pour ce type d’appareil en cas d’accident pourrait rendre compliquer les opérations. Le ministre se dit prêt à réglementer le domaine.

Une note en conseil est déjà présentée par le ministre. Celui-ci a annoncé la publication prochainement des mesures pour ces types d’appareil monomoteur en cas de besoin de desservir les vols régionaux. A noter que le pays enregistre d’en moins de 30 ans 7 accidents aériens dont le plus remarquable est celui de l’Air Bus A 310 de la compagnie Yemenia Airways en 2009. Ce qui pourrait qualifier comme défaillance du système de l’aviation civile comorienne.

Kamal Saïd Abdou