ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Ce mardi, les élèves du lycée mixte de Mutsamudu sont initiés au patrimoine. Une séance de questions et réponses a eu lieu après la présentation de l’équipe du Cpc.

Des notions sur les types de patrimoine. L’initiation au patrimoine des élèves du lycée de Mutsamudu ne s’arrête pas là. D’autres écoles sont au programme. Des histoires riches pour les élèves. Ils se sont vu expliquer des notions de la loi sur le patrimoine. « On nous a raconté les histoires du palais citadelle. Nous avons appris beaucoup de choses sur la construction. Nous avons vu des détails et des poutres et des écritures arabesques. Nos enfants pourront voir nos traces et notre histoire si on les protège. Il est important de connaître ces histoires et de les préserver. L’histoire nous apprend l’histoire de ce pays où l’on vit. Ça nous donne des leçons de vie. Il est inadmissible de détruire des anciennes maisons et de construire de nouvelles maisons », expliquent les élèves. « Dans les écoles, l’histoire des Comores n’est pas dans le programme éducatif », ont-ils déploré.

Pour  Musbahuddine Ben Ahmed, « les élèves ont bien réagi. Certains ont des notions sur le patrimoine. Cette campagne rentre dans le cadre de la sensibilisation et de la promotion du patrimoine. A la suite du lycée Mutsamudu, nous irons à Bambao M’tsanga puis à Ouani », annonce-t-il.

Interrogé par un élève sur la question de la mosquée Chirazienne de Domoni, Musbahuddine Ben Ahmed répond que « l’histoire de la mosquée a son sens. Aujourd’hui, la mosquée sert plus qu’à faire le plus souvent de prière. Il y a eu une loi en 1994 au temps de Djohar pour la protection du patrimoine. Il y a une nouvelle loi en décembre 2020 abrogeant la loi de la protection du patrimoine ».

Ahmed Zaidou

Une visite de la propriété de William Sunley, consul britannique à l’époque des sultanats, a eu lieu lundi dernier par le Cpc et le Cndrs. Une résidence en ruine saine. William Sunly avait 500 hectares de terrain et exploita du sucre.

Le nom de William Sunley est méconnu des comoriens. Il fut le consul britannique à l’époque des sultanats. Il participa aux successions des sultans et à la construction du palais Mawana. Il exploita du sucre avec ses 500 hectares de terrain notamment à Pomoni. « William Sunley fut le consul britannique à l’époque. Il a travaillé pendant 15 ans et après, il a travaillé dans l’exploitation du sucre. Il a vécu et a exploité la région de Pomoni, par acte avec le Sultan Abdallah 3, qui lui permettait de travailler en échange de la construction d’une résidence, le Palais Mawana à Bambao M’tsanga et une exploitation sucrière à Marahani à Ongoni à quelques centaines de mètres. C’est un patrimoine à prendre à deux mains puisqu’il traverse des moments forts de notre histoire » explique le directeur régional du centre national de documentation et de recherches scientifiques. Et lui de regretter « c’est triste, ce qu’on a vu dans sa résidence et ses entrepôts. Il avait 500 hectares de terrain d’exploitation. Il produisait surtout du sucre. C’est une visite du Cpc et du Cndrs pour faire un état de lieu de la résidence de William Sunley. C’est une phase de ruine. Il ne faudrait pas autant de travaux pour rénover la résidence ».

Pour la présidente du Cpc « Anjouan, c’est l’île qui a connu une industrie coloniale avant les autres. Sunley était comme agent de liaison, chargé des promotions entre les îles. Il était conseiller et a soutenu le Sultan Salim 2. Il était aussi déclaré qu’il était esclavagiste. Il a exploité son activité et il produisait 500 tonnes de sucres par an. Malheureusement, en ce moment, nous ne produisons même pas un kilogramme. Il avait fait aussi essayé la production du café et de la vanille », a-t-elle indiqué. « Il était également le conseiller dans la succession de Salim 2. Il avait la tâche de veiller à la succession du fils du Sultan. Il était devenu plus important que les notables à Anjouan. La production du sucre dans le monde entier a été assurée par des esclaves. Anjouan était une plaque tournante de commerce et d’entrepôt d’esclavage », a-t-elle ajouté. 

Selon la présidente du Cpc, ça a de la valeur aux yeux du Cpc, parce que c’était la même période de la succession. « William Sunley a fait tout le sultanat d’Anjouan. Il a participé à toutes les successions d’Anjouan et diverses activités. Malheureusement, il est méconnu. Au Cpc, nous pensons que nous devons coïncider avec les monuments coloniaux et les monuments des sultans, parce que c’est la même histoire et en même temps, il y a une valeur économique ajoutée », conclut-elle.

Ahmed Zaidou  

Musique : Goulam rêve grand

Musique : Goulam rêve grand

En vacances aux Comores, Goulam de Wakombé Record enchaîne les rencontres avec les jeunes. Les artistes et les étudiants ont partagé avec l’artiste, son expérience, le potentiel de la musique, à l’université de Patsy et à son domicile. Dans cette interview, Goulam a accepté de répondre à nos questions. Interview.

Pouvez-vous nous parler brièvement de votre vacance dans votre pays ?

Nous sommes venus prendre l’air, faire des vacances, visiter la famille. Nous avons saisi cette occasion pour rencontrer des jeunes artistes, faire des conférences à l’université de Patsy, à l’institut Isag, pour motiver les jeunes à entreprendre en dehors du domaine des études et du domaine qu’ils ont fait.

Que pensez-vous de l’avenir musical des artistes comoriens ?

C’est ce que nous avons fait aujourd’hui (jeudi), ce forum de la musique où nous avons pu présenter l’industrie dans son ensemble, montrer les offres et les opportunités qui peuvent se présenter aux jeunes, aux artistes. Nous leur avons donné des conseils.

La reprise des anciennes chansons par la nouvelle génération ne détruit pas la qualité des chansons ?

Personnellement, je ne pense pas. Au contraire, ça leur donne une nouvelle vie à la chanson, tout simplement.

L’amour dans tes chansons…

L’amour dans mes chansons s’adresse à ceux qui aiment l’amour parce que l’amour, c’est ce qui nous anime, c’est universel. Je pense que mes chansons, s’elles ne parlent pas d’un certain nombre de gens, je pense que je n’aurais pas toutes cette visibilité. Je chante l’amour, je ne suis pas le seul ni le dernier à chanter l’amour, il y a beaucoup d’artistes qui le chantent et j’ai ma façon de le chanter. C’est très facile pour nous de parler de ça. Généralement, quand on parle de quelques choses dans une chanson, inconsciemment, c’est du vécu, ça reflète ce qu’on a vécu dans notre enfance. Si aujourd’hui, je parle d’amour, c’est parce que nous avons connu un peu tout ça, nous n’avons pas vécu dans un environnement violant sinon nous aurions pu chanter des choses plus violentes. Ça reflète aussi notre personnalité.

Comment avez-vous débuté votre carrière musicale ?

Personnellement, je n’ai pas le souvenir de comment j’ai commencé la musique. J’étais vraiment tout jeune, j’avais 7 ans quand j’ai commencé à faire du piano. Ce qui fait que le déclic, je l’ai quand je me suis reconverti professionnellement. C’est vraiment à ce moment-là, que j’ai dû faire un choix, mais la musique a toujours été en moi, je l’ai toujours faite. Le déclic a été de faire de la musique, mon métier. C’est ce changement-là, qui m’a impacté, qui a été une décision lourde à prendre.

Pouvez-vous nous parler de votre prochain projet ?

Le projet à venir, c’est une chanson encore plus intéressante qui ira encore plus loin que celui-là. C’est un perpétuel combat. Il y a des musiques qui vont sortir. Je pense que ça sera une chanson pour ma fille. Le titre, c’est « un cadeau du ciel ».

Un projet avec un artiste des Comores ?

Tout à fait. Il n’y a aucun blocage, aucune limite par rapport à ce que nous faisons. Ce n’est pas quelque chose qui est impossible. Aujourd’hui, nous avons un planning chargé, dans des tournées. Ce qui fait que nous avons d’autres horizons en ce moment, mais effectivement, nous n’avons aucun blocage pour faire un projet avec des artistes locaux. 

Propos recueillis par Ahmed Zaidou

En partenariat avec Comores télécom, l’agence tartib a lancé la deuxième édition nyora. 12 candidats sont en lice dont 2 venant de Mayotte, 2 de Mohéli, 3 d’Anjouan et 5 de la Grande Comore. 5 millions de francs comoriens est le prix du premier lauréat du concours nyora, 1. 500 000 kmf pour le deuxième et 750 000 kmf pour le troisième.

Si la première édition avait exclut les jeunes artistes de l’île sœur  de Mayotte, la deuxième édition présente deux artistes mahorais. Lors d’une conférence de presse hier, le directeur général de la société Comores télécom, Said Ali Said Chayhane a laissé entendre que la société n’est pas là pour profiter la population, mais plutôt de donner une meilleure opportunité à la jeunesse comorienne à intégrer le rang des célébrités internationales à travers cette émission nyora. « Comme l’indique le terme nyora a pour but de mettre en lumière les étoiles montantes des îles Comores qui aspirent à s’engager dans le monde de la musique », a-t-il déclaré.

Alors que la première édition a  reçu une vague des critiques  pour le non-respect des heures prévues  pour les émissions, Mohamed Bacar, de l’agence tartib, a rassuré que « toutes les dispositions sont prises pour un passage d’une excellente édition de 2021. Nous avons tiré les leçons de la première édition, il est un devoir pour nous de rassurer la population que,  tous les éléments devant permettre le succès de cette édition sont  déjà mis en place ».

La première session de l’émission est prévue le 27 novembre prochain et les candidats auront à présenter une chanson étrangère et une chanson locale. La finale de cette deuxième édition aura lieu le 31 décembre. Et pour le vote de cette deuxième édition, 70% de vote pour le jury et 30% pour le public.

Nassuf. M. Abdou

 

 

Patrimoine : Les niches du palais Ujumbé en étude

Patrimoine : Les niches du palais Ujumbé en étude

Les travaux d’études des niches du palais Ujumbé ont démarré depuis samedi dernier, à Anjouan. Des travaux confiés à deux architectes françaises. Ce projet s’inscrit dans le cadre de l’inscription de ce monument historique des Comores à l’Unesco.

Toutes deux ont été accueillies à l’aéroport de Ouani par les directeurs du Cndrs, de la culture, et des membres du CPC. Une étude de terrain a démarré ce samedi au palais Ujumbé. Une étude des niches récemment découvertes sera menée par deux architectes et membres du collectif. Un projet du même collectif dans une lutte acharnée pour l’inscription des monuments historiques des Comores à l’Unesco. Une visite de courtoisie au maire de la ville, qui dit soutenir l’équipe. « J’ai découvert ce matin que nous avions à Mutsamudu, un trésor. Il nous a été partagé par les experts que je remercie infiniment. Nous allons relayer l’information pour que le monde entier puisse le partager. Nous avons déjà appuyé le collectif du patrimoine des Comores et nous allons continuer à le faire. C’est quand même très important que le palais de la ville de Mutsamudu, le palais des sultans fasse partie des monuments mondiaux de l’Unesco. Nous allons faire tout ce qui est dans le pouvoir pour que ça se réalise », s’exprimé le maire de Mutsamudu Zarouki Bouchrane.

Une ville culturelle d’ici 2023

Pour Marie-Noël Tournoux, membre du Collectif, experte en patrimoine, directrice de projet à l’institut du patrimoine mondial de recherche et de formation pour la région Asie et Pacifique sous les auspices de l’Unesco, à Shanghai (Chine), « nous avons eu des réunions techniques suite à la découverte des niches. Nous sommes venues faire un travail, une mission urgente d’inventaire de tous les décors architecturaux et photographique et de repérage. Nous allons faire un rapport et un document qui sera un état des lieux et un inventaire. Une mission pour voir l’état de conservation du décor », a-t-elle expliqué. Et elle d’ajouter que « en regardant des éléments de décors, nous remarquons une pièce d’apparat qui devait exister. Il devait avoir d’autres salles. Nous avons comme résultat la prise en compte de tous les éléments, faire une analyse globale des décors, une hypothèse d’une pièce en plus, mais qui reste à confirmer, à savoir aussi déterminer l’emprise maximale du palais. Nous avons informé la mairie de l’importance des travaux. Avec ville culturelle d’ici 2023, nous pouvons espérer que ça permettra de valoriser le travail et de faire une conférence internationale. Si jamais le dossier d’inscription au patrimoine mondial, c’est absolument nécessaire. »

Faire un inventaire à l’échelle du détail

Une seconde mission pour le Dr Chéhrazade Nafa, architecte et urbaniste, experte en patrimoine, professeur école de Chaillot et maître de conférences en écoles d’architecture, Chercheuse Labo EVCAU dit être venue aux Comores en 2011 pour le premier inventaire urbain des Comores. « Ma deuxième mission est précise et fait évoluer la première mission. Il y a eu de décors sur des décors et parmi eux, nous constatons des panneaux entiers représentés avec des éléments décoratifs précis. Notre travail consiste à faire un inventaire à l’échelle du détail qui va recenser l’ensemble de décors muraux dont des niches qui sont précieuses de par leurs qualités esthétiques, de par le dessin et de par leur utilité. C’étaient souvent des chambres d’apparat de grande réception à l’exemple des châteaux en France », indique Dr Chérazade Nafa.

Pour la réalisation de cet inventaire technique et scientifique, il a fallu non pas de relever toutes les niches car certaines sont répétitives. « Nous sommes en train de faire des relevés des types de niches. Nous serons arrivés jusqu’à 250 niches dans les trois pièces plus une partie non étudiée. Nous avons pris des mesures extrêmement précises. Cela permet l’ingénieur du chantier de comprendre de quelle manière procédera à la restauration », a-t-elle précisé. « Après nos chantiers, notre travail sera essentiellement documentaire. Cette documentation servira pour la restauration et la mise en valeur du bâtiment », conclut-il.

Ahmed Zaidou

Médina de Moroni : Une visite instructive

Médina de Moroni : Une visite instructive

La France accorde une importance capitale aux patrimoines culturels du pays. Lors d’une visite jeudi dernier à la médina de Moroni en compagnie avec le maire de Moroni, Sylvain Riquier, ambassadeur de France aux Comores se dit très attaché au passé, notamment au patrimoine culturel tout en préservant leurs identités.

« Je crois qu’il y a beaucoup de choses à faire et à préserver. Je trouve cette visite très émouvante », a déclaré Sylvain Riquier, ambassadeur de France aux Comores. Selon le diplomate, il y a beaucoup de travail conjoint à faire pour voir quelles sont les pistes de soutien à la préservation de ces patrimoines. « Aujourd’hui, il n’y a pas de fonds mais ça peut faire partie des choses qu’on discute. Ça vaut la peine de se réunir pour s’interroger à ce sujet », a-t-il appelé. « L’histoire et le patrimoine sont deux choses de grand intérêt car la connaissance du passé donne du sens à une communauté d’aujourd’hui qui peut aussi éclairer pour le futur », a-t-il dit.

Une visite guidée permettant à l’ambassadeur de découvrir les trésors cachés de l’histoire de la ville qui dénotent les différents aspects de la vie,  de la cité depuis sa création, les lieux de culte qui datent du 15ème siècle, ses remparts ainsi que ses politiques qui reflètent un passé commercial florissant et déterminant pour le développement de cette ville et des villes de Ngazidja comme pour le développement de la côte Est Africaine. « Avec notre projet en cours d’élaboration et qui vous sera soumis ultérieurement pour votre appréciation, notre ambition est de suivre le chemin tracé par des médinas similaires dont en Tunisie ou plus proche de nous à Zanzibar, pour sa mise en valeur et sa réhabilitation à des fins historiques et touristiques pour qu’elle puisse être inscrite au patrimoine de l’Unesco », a annoncé le maire de Moroni, Hassan Mohamed Halidi.

Kamal Saïd Abdou

Patrimoine : Le palais Mawana se délabre

Patrimoine : Le palais Mawana se délabre

Alors que le palais Masiwa à Anjouan se ruine, une mission d’experts du CPC s’est rendue, hier jeudi, au palais Mawana. Une occasion de préserver et d’inscrire le palais sur la liste des monuments historiques des Comores à L’Unesco.

Le Maire de Bambao M’tsanga, la présidente du CPC, des experts tanzaniens, des ingénieurs et des représentants de l’association responsable de la sauvegarde du palais, ont tous visité le palais Mawana. Un palais délabré. Les fenêtres, les portes et d’autres objets seraient volés. Des arbustes ont poussé. Des marques dans les murs. Selon l’association responsable, le dernier gardien est décédé. « Depuis, nous n’avons pas eu de gardien », regrette l’association. Pour les experts, les travaux réalisés sont minimes à ceux du palais Ujumbé.

Réhabiliter ce monument historique

« Dans le cadre de nos chantiers, nous avons le devoir de faire des journées d’études, de découvertes du site. Un objectif à faire découvrir et faire reconnaître nos monuments au niveau national et international pour inscrire le patrimoine des Comores à l’Unesco. Nous sommes venus voir l’état délabré du palais Mawana à Bambao M’tsanga. Ce dernier a servi de résidence à la société de distillerie de Bambao. C’est dans ce cadre de découverte du monument entier à nos experts de Tanzanie, et au monde entier », explique la présidente du CPC, Fatima Boyer. « Nous comptons rencontrer d’autres sites. Notre collectif a déjà relevé les monuments. Nos experts sont venus découvrir et voir les perspectives de restauration avec le soutien du maire de la ville. Sans le soutien des maires, les projets ne pourront pas aboutir », a-t-elle ajouté avant de préciser que « nous avons prévu rencontrer les maires du territoire national, pour les sensibiliser à la protection du patrimoine ».

Pour l’ingénieur, Oumrati Anli, « l’état du palais n’a pas de nom bien qu’il soit toujours debout. S’il y a assez de fonds, la restauration pourrait prendre deux ans. Il pourrait être restauré par semestre comme le palais Ujumbé. Il faudrait des études complètes du bâtiment à savoir la maçonnerie, la toiture, la menuiserie. Il y a beaucoup de travaux à faire », indique-t-elle.

Ces monuments sont de fixateur de l’histoire

Selon le directeur régional du Cndrs Musbahuddine Ben Ahmed, ces monuments servent de symbole et de fixateur de l’histoire. Ce sont des murs qui ont de la valeur. C’est important de les respecter et de les sauvegarder. « Ce n’est pas nouveau ni très choquant de voir des monuments dans ces états. Il y a eu pire que celui-là. Le bâtiment est en mauvais état, mais il est récupérable. Il faut de la volonté pour rebâtir. Restaurer ces monuments demande l’appui de tout un chacun », a-t-il déclaré.

Quant à Saindou Boura, maire de Bambao M’tsanga, « c’est une belle initiative que le CPC vient de visiter le palais. L’initiative du CPC est prise par la commune à bras ouverts. Ce collectif a des connaissances sur le patrimoine dont nous pourrons bénéficier. Ça serait bénéfique pour la ville d’être inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. Les ingénieurs, architectes et experts sont un atout pour le palais Mawana. Nous sommes prêts à adhérer dans l’association », dit-il. Selon le maire, il y a eu des vols. Il est probable que ce sont des enfants de la commune qui l’ont fait inconsciemment. « J’appelle à toute personne qui possède un objet du palais Mawana de le rendre. Ces objets font partie et appartiennent au palais », a-t-il lancé.

Ahmed Zaidou

L’ambassadeur de France, Sylvain Riquier et sa délégation ont visité le palais Udjumbe et ont fait un constat de l’évolution des travaux de réhabilitation du palais. Les niches sont depuis un mois au palais. Une exposition photo est présentée à l’ambassadeur.

Après un passage, le mois passé, au chantier, l’ambassadeur de France découvre de niches murales et l’avancement des travaux du palais dont une partie est financée par l’ambassade de France à Moroni. Il est accueilli par les directeurs du Cndrs, de la culture, des présidents du CPC et de JPC. Il s’est réjoui de l’avancement des travaux. « Il y a un mois, je suis venu et je vois déjà la différence et le travail en progression. Je trouve que c’est passionnant à plein d’égards. Les comoriens doivent prendre en main et récupérer leur patrimoine historique. C’est déjà pour les comoriens et pour les touristes après. Le travail du CPC est un travail associatif et de la communauté. Le résultat de ce travail, je l’ai découvert, il y a quelques instants. Le patrimoine est aussi de l’économie », a exprimé Sylvain Riquier.

« C’est un patrimoine qui mérite d’être connu et défendu »

« Je vois des choses qui ont changé. Les niches, je ne les ai clairement pas vues comme ça. Le mur est découvert. Je l’ai dit, chaque fois que je viendrai à Anjouan, je viendrai voir l’avancement des travaux. Je suis sûr d’avoir des choses à découvrir dans un mois ou deux. C’est une bonne idée que le CPC tient à inscrire le patrimoine des Comores à L’UNESCO. C’est un défi. Je crois, c’est une belle chose, c’est un patrimoine qui mérite d’être connu et défendu. Il ne peut l’être que par les comoriens eux-mêmes », ajoute-t-il.

Un intérêt de promotion et de suivi du chantier, à l’initiative de l’invitation de l’ambassadeur. « La visite nous a donné une ouverture, pour mieux faire connaître les patrimoines des Comores et à un public plus large, les sites et les niches que nous avons découverts. Je souhaite que la population comorienne se rende compte », indique Mme Fatima Boyer. Selon elle, l’ambassadeur est très impressionné par l’apparition de ces niches. La première fois qu’il est venu, il n’y avait pas ces niches. Il est aussi impressionné de voir le travail des jeunes, de voir toutes les équipes qui sont autour du patrimoine. « Le patrimoine qui est là devrait nous interpeller à savoir ce qu’a été le palais Ujumbé. Le palais est à Mutsamudu, mais c’est un patrimoine national comorien. Tout comorien doit apporter sa pierre à l’édifice pour qu’ensemble, nous puissions l’inscrire au patrimoine mondial de l’UNESCO », lance Fatima Boyer.

Ahmed Zaidou 

L’association culturelle Jama de Mrémani a lancé une formation théâtrale de quatre jours sur la technique et la scène. Samedi dernier, a eu lieu la présentation partielle des travaux. Et un début de projet de la semaine de Mrémani est proposé.

« J’ai débuté le théâtre en 2008 dans la troupe du Clac Mrémani. La troupe n’a pas vécu. J’ai eu l’idée de créer cette troupe théâtrale, Jama. J’ai recherché des acteurs et entrepris les démarches pour la création de l’association. Nous avons organisé et suivi plusieurs formations. L’association est créée officiellement en mars 2020. Nous avons 25 membres dont 12 femmes », a expliqué Moussa Abdallah alias Williams, fondateur de jeunes artistes de Mrémani Anjouan (JAMA).

Selon lui, avec l’arrivée de la pandémie, les activités sont au ralenti. « Nous avons le théâtre, la danse, l’écriture et la formation en anglais. Nos pièces théâtrales sont proposées en 3 langues : le shikomori, le français et l’anglais. Cette formation est dispensée par Inrfane Ahmed, du théâtre Ngomé. C’est un formateur et un metteur en scène. C’est notre deuxième formation qui prépare la grande relève », a-t-il avancé.

Une formation de plusieurs modules, selon le formateur. La formation a démarré jeudi dernier et a pris fin ce dimanche 24 octobre. « Nous avons 4 modules sur le théâtre. Nous avons l’initiation au théâtre, les techniques du théâtre et de la scène et l’improvisation. Nous avons eu un bon démarrage de la formation depuis le premier jour. Les bénéficiaires ont le courage d’apprendre et non pas d’imiter. Cette deuxième formation a pris de l’allure par rapport à la première. Nous savons qu’il y a des jeunes qui veulent faire du théâtre. La même formation sera organisée à ceux qui n’ont pas pu prendre part à celle-là », a indiqué le formateur.

Des jeunes ont appris l’art oratoire et la prise de parole en public. Ce n’est pas en quelques jours qu’ils seront acteurs. Il y a de l’évolution. S’ils continuent, ils pourront y arriver, selon le formateur.

Ahmed Zaidou

L’association des jeunes actifs et multisectoriels de Mirontsy ya Ndzuwani a lancé, lundi dernier, la semaine de la jeunesse locale. Des notables, des jeunes, des femmes ont honoré cet événement qui marque la culture anjouanaise plus particulièrement celle de la ville de Mirontsy.

« Bienvenue à la 12ème édition de la semaine de la jeunesse de Mirontsy. Un événement plein de bon retour. C’est l’épanouissement, le ralliement de la population », a exprimé Sidi Bacar, maire de Mirontsy. Selon lui, l’éducation va mal. Important d’admettre ce constat pour trouver une solution à ce grand fléau. Cette semaine de la jeunesse apportera sa pierre à l’édifice. « Nous devons nous rendre à l’évidence sur un bon encadrement de nos enfants », déclare-t-il. Il a annoncé l’annulation du carnaval prévu ce dimanche pour lancer les activités puisque l’autorisation n’a pas été livrée à la gendarmerie nationale.

Des extraits de textes d’écrivains comoriens ont été lus par des jeunes femmes pour marquer cette semaine culturelle de la jeunesse de Mirontsy. C’est le cas d’un texte Dr Ansuffoudine Mohamed et le Club Soirhane en 2019, et de Salim Hatubou. Des danses traditionnelles et du Slam. « Notre travail paie. Nous devons faire des efforts sur notre travail. Il y a 30 ans, cela se faisait et en 2009. Nous avons repris les activités. La tradition doit perpétuer. Nous espérons que vous garderez cette tradition. La jeunesse, nous vous rendons responsable de cette semaine. Ces actions, nous ramèneront au sommet. En 2009, il n’y avait pas de culture à Mirontsy. Grâce à cette semaine de la jeunesse, la culture de la ville a repris vie, a repris sa valeur et son éducation. Nous nous rencontrons, nous partageons, et nous nous connaissons à travers cette semaine d’activités », se jubile Dr Ansuffoudine Mohamed. « Il n’y a pas de ville aux Comores et plusieurs villes dans le monde où des jeunes ont écrit l’histoire de la ville. Ici, à Mirontsy, nous l’avons écrit avec les jeunes du Club Soirhane. Nous leur apprenons la langue et l’écriture », confie-t-il.

Parmi les activités, nous notons les ateliers et le concours de lecture, lecture du coran et peinture, des courses à pied et de pneu, de mlalangwé, entre autres. Le délégué Nail Jaffar, représentant du gouverneur de Ndzuwani a tenu à féliciter la ville de Mirontsy et les différents organisateurs. « Cet événement est entre dans le cadre de la lutte contre la délinquance dans notre pays. J’apporterai ma part à cette initiative. Mirontsy est parmi les villes qui continuent à promouvoir la culture de l’île », a-t-il promis.

Ahmed Zaidou