ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Vendredi dernier, la chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat de Ngazidja, a tenu une cérémonie de remise d’attestations de fin de formation en swahili.  25 participants de différents domaines ont bénéficié de cette formation afin de s’adapter en langue  avec le monde extérieur des affaires.

La chambre des Commerces d’industrie, et d’artisanat de Ngazidja a remis des attestations aux bénéficiaires de la formation en langue swahili. Ce sont les commerçants, les artisans, les voyageurs, le personnel ressource des entreprises locales et administrations publiques et privées qui sont les bénéficiaires de la formation. « Cela permet de créer plus de proximité. On s’aperçoit que pour les commerces qui ont du personnel qui maîtrise la langue, bien souvent l’achat se fait plus facilement lorsque le contact s’établit de cette manière-là », a indiqué Ali Idjihadi, président de la Ccia de Ngazidja. Selon lui, c’est une façon d’accompagner les acteurs économiques, les aider à ouvrir leurs  yeux avec le monde extérieur, mais aussi de les épargner de tout danger lié  au détournement d’argent.

Faisant partie des bénéficiaires de ladite formation, Mariama Achrafi a saisi l’occasion pour s’exprimer en swahili pour témoigner qu’elle a appris tant des choses importantes au cours de la formation. « Je  dirais que depuis le début de cette formation, il y a eu quand même des efforts consentis au niveau de la langue Swahli pour moi-même.  Et j’en profite de m’exprimer en swahili pour vous témoigner à quel point je me sens en mesure d’échanger la langue avec un tanzanien d’origine », a-t-il exprimé.

Au-delà du swahili, l’offre de formation devrait s’étendre à d’autres langues, plus particulièrement l’arabe comme l’a souligné le président de la Ccia. Selon Ali Idjihadi, il s’agit de la troisième formation organisée depuis le début de la mise en œuvre de  ce programme. Il espère faire d’ici deux ans,  faire des  commerçants comoriens des polyglottes à travers des formations adaptées en langues étrangères.

Nassuf.M.Abdou

Alors que l’exposition Dubaï 2020 se clôture ce mois de mars, les Comores ont réussi à vendre la culture comorienne à l’international. Mais une gestion opaque est observée. Le staff comorien composé de 4 personnes (sans la commissaire et le directeur) accuse trois mois sans per diem. Et ils totalisent bientôt quatre mois sans leurs dus. Sachant que chaque personne devait percevoir 50 euros par jour, soit 25 000 francs comoriens.

Ouvert le mois d’octobre 2021, l’expo Dubaï 2020 touche à sa fin. Avec un staff avide de courage, le pavillon des Comores a enregistré des milliers de visiteurs. Malgré le statu quo. Avec un budget estimé à 200 millions de francs comoriens, le staff du pavillon Comores composé de deux femmes et deux hommes ne perçoit pas ses per diem de 50 euros, soit 25 000 francs comoriens par jour. Et bientôt quatre mois qu’ils accusent des impayés. « Le staff est composé de six personnes. Après leur arrivée à Dubaï, chacun a touché 900 euros. Ils accusent bientôt quatre mois sans per diem. Personnellement, je me demande où sont passées les 200 millions de francs comoriens octroyées pour que les conditions de cet exposition soient réunies », a révélé une source fiable qui suit de près l’expo Dubaï 2020.

Rahamatou Goulam, commissaire générale des expositions et foires, a préféré ne pas répondre à nos questions par whatsapp depuis mardi dernier. Selon notre interlocuteur, un bilan financier sera présenté après l’exposition. Mais, « cette exposition connaît une gestion opaque en matière de finances », confia-t-il. Chaque personne devrait toucher 6 000 euros durant les quatre mois impayés, soit 3 000 000 francs comoriens.

Bien que les Comores ont utilisé l’expo Dubaï pour présenter les vastes possibilités qu’elles ont à offrir dans le secteur de l’économie bleue, en partageant les meilleures pratiques en matière de conservation des océans et de protection de l’environnement, les responsables en charge du pavillon Comores sont pointés du doigt. Les per diem sont-ils volatilisés ?

K. Bacar Ali

Bientôt cinq ans depuis la pose de la première pierre de la construction d’un hôtel à Vamboini par le Croissant rouge Émirati et le gouvernement comorien. Le chantier est dans l’impasse. Un projet majestueux sous financement du Croissant rouge Émirati d’une valeur de plus de 20 millions d’euros. Un échec cuisant. D’autant plus que l’actuel ministre du tourisme se désengage de ce projet lancé le 07 décembre 2017 bien qu’il n’ait été pas dans le gouvernement.

C’était un projet pilote d’un complexe hôtelier flottant à Vanmboini dans la commune de Badani. Le gouvernement comorien s’était mobilisé avec le Croissant rouge Émirati à la cérémonie de pose de la première pierre. Bientôt cinq ans, le projet est tombé dans l’oubli. Le chantier devait permettre à des jeunes de travailler comme ouvriers. Ce complexe hôtelier devait également réduire le chômage. D’un coût total de plus de 20 millions d’euros, le gouvernement entendait développer le secteur du tourisme et créer des emplois. Le chantier est à l’abandon.

L’actuel ministre chargé du tourisme se désengage du projet après avoir été contacté par nos soins. Les travaux ont été lancés par le Croissant rouge Émirati et le gouvernement comorien en présence du président Azali Assoumani et de l’ancien ministre chargé du tourisme Djaffar Ahmed représenté par Moussa Mahoma (ancien ministre de la justice). Devant un parterre d’autorités, Moussa Mahoma avait déclaré que « nous sommes ici pour bâtir le futur. A travers ce projet, nous témoignons notre engagement à développer notre industrie touristique en augmentant le nombre de lits dans notre pays. »

Mais où en est-on avec la construction du complexe hôtelier à Vanamboini ? Dans son allocution avant la pose de la première pierre du chantier, le président Azali a fait savoir que « nous sommes ici aujourd’hui parce que le Croissant rouge des Emirats Arabes Unis, un pays frère et ami, accepte de venir nous accompagner dans le développement économique de notre pays, notamment la santé et aujourd’hui la construction d’un hôtel. » Et le Croissant rouge Émirati et le gouvernement comorien abandonnent le chantier.

K. Bacar Ali

Mardi dernier, le gouvernement comorien a lancé officiellement la programme de formation et d’insertion professionnelle « Msomo na hazi » à Iut. Ce programme va investir 9 millions d’euros, soit 4, 5 milliards de francs comoriens dans l’emploi et la formation d’ici 2026.

C’est dans le but d’aider plus de 6 000 jeunes de 15 à 35 ans à accéder à des opportunités d’emploi ou à auto-emploi que le programme « Msomo na hazi » est lancé. Ce programme agit sur l’offre de formation technique et professionnelle, dans les secteurs porteurs comme l’économie verte, l’économie bleue et le numérique, un secteur de plus en plus transversal. « Le programme Msomo na hazi tire ses principes pour améliorer les conditions d’apprentissage dans les centres de formations publiques. Les enfants sont appelés à étudier les domaines du numérique, de l’économie bleue, de l’environnement, entre autres. Des filières dont le gouvernement a besoin pour l’insertion professionnelle des jeunes. Le ministère de l’économie possède un programme de soutien pour les entreprises qui embauchent les jeunes comoriens », a expliqué le ministre de l’économie.

Lors de la visite des stands qui entrent dans le cadre de l’entreprenariat, Youssouf Ali Hassane, responsable du centre national horticole a indiqué que le centre a appris plusieurs jeunes comoriens dans le domaine de l’entreprenariat. « Selon un décret présidentiel de l’année 2001, le centre national horticole a enseigné plus de 500 cadres dans le domaine de l’entreprenariat. Certains sont restés dans ce domaine. D’autres travaillent dans des institutions étatiques, comme à l’Inrape », a-t-il précisé.

Un représentant de l’UCCIA a fait savoir que l’UCCIA se mobilise sur un système d’orientation et de formation des jeunes. « L’UCCIA ne ménage aucun effort pour accompagner les jeunes comoriens. Nous avons installé un système d’orientation et de formation des jeunes comoriens. Celui qui s’intéresse à l’entrepreneuriat, l’UCCIA l’accompagne avec force et sérénité », a-t-il indiqué.

Abdoulandhum Ahamada

À l’occasion du « Miraj (ascension du prophète Muhammad (swt) vers le ciel)», le centre rural pour le développement économique (CRDE) Hamalengo-Diboini a, hier lundi, organisé un « marché solidaire » en vue de faciliter la vie quotidienne des citoyens. L’idée est de vendre les produits agricoles, notamment les bananes, les maniocs, la patate douce, à coûts réduits.

Le CRDE Hamalengo de Diboini ouvre un « marché solidaire » à l’occasion de la journée Miraj (ascension du prophète Muhammad (swt) vers le ciel) pour tous les comoriens. À cette initiative, ce « marché solidaire » s’est tenu, hier, à Moroni-Rotary Club. De 8h30 à 15h00, les citoyens achètent les produits agricoles, notamment la banane, le manioc, entre autres, à coût réduit. Le secrétaire général du ministère de l’agriculture, Saïd M’madi Bacar a montré l’importance d’organiser un tel événement. Selon lui, cette initiative vise à faciliter la vie des citoyens pendant la journée du Miraj. « Le président Azali veut faciliter la vie des citoyens en termes de produits agricoles. Cette initiative sert à faciliter la vie quotidienne de tous les citoyens. À l’occasion de la journée Miraj, les citoyens ont besoin de faire la rupture du jeûne par des produits agricoles, notamment la banane, le manioc, la patate douce, entre autres. Raison pour laquelle, cette initiative a été prise et les prix des produits sont réduits à bas prix », a expliqué le secrétaire général du ministère de l’agriculture.

Le chargé de la commercialisation au CRDE Diboini, Ibrahim Ahamada a souligné que les comoriens ont besoin de manger des produits agricoles surtout à l’occasion d’une journée si spéciale. « Le CRDE Hamalengo Diboini fixe ses objectifs pour faciliter la vie des citoyens en matière d’agriculture. Nous avons cultivé massivement des variétés de plantes. Cette journée Miraj est une opportunité pour vendre des produits agricoles moins chers », a-t-il dit. Et madame Zalhata Saandi, acheteuse a exprimé sa joie quant à ce marché solidaire. Car selon elle, les produits agricoles sont vendus moins chers par rapport aux autres marchés de Moroni. 

Abdoulandhum Ahamada

 

L’Uccia, la Ccia Anjouan, la douane, l’Anpi et les transitaires se sont réunis pour échanger sur les changements à apporter au niveau des transitaires de la douane comorienne. Une semaine de formation est prévue pour les transitaires prochainement. Un test est obligatoire pour les personnes morales des agences de transit. Au moins, une personne dans l’agence doit impérativement suivre la formation et passer le test. 4 corps du métier sont passibles au test. Une première aux Comores.

« Nous exposons la nouvelle réglementation aux douanes conformément aux codes de douanes. Un test est obligatoire pour qu’une agence ait l’agrément. Une formation sera dispensée. Elle sera facultative », a annoncé la chargée du service de formation de l’Uccia Youssra Saidali. « La douane nous accompagne pour définir les conditions et les modalités de passage d’un test obligatoire de chaque agence qui désire avoir un agrément. C’est pour la vulgarisation de ces informations. La formation et le test seront autour de la réglementation et de la technique douanière. Il y a une phase de sélection avant le passage du test. Conformément à l’article 115 du code de la douane », a-t-elle ajouté. Selon elle, si les personnes sélectionnées de l’agence ne valident pas le test, l’agence n’aurait pas d’agrément. La société doit recruter au moins une personne avec un test valide. En revanche, toute agence dont le principal gérant à plus de 15 ans d’expérience, n’a pas besoin du test pour avoir l’agrément.

Pour le chef du centre de la douane de Mutsamudu, « le corps de déclarant en douane ou transitaire n’est pas un travail facile. Nous essayons de moderniser le système douanier du pays. Nous avons choisi la chambre de commerce pour dispenser cette formation. Nous voulons un corps de métier professionnel. Le test est ouvert à tout le monde. C’est une manière de permettre à ces derniers d’avoir un renforcement de capacité dans leur travail respectif. La douane ne peut rien faire sans eux. Ils sont les interlocuteurs entre la douane et les contribuables. C’est aussi une manière d’innover les services », explique-t-il.

Ahmed Zaidou

Coopération Comores-OAT : Un accord-cadre signé

Coopération Comores-OAT : Un accord-cadre signé

La délégation de l’Organisation arabe du tourisme se trouve aux Comores pour exprimer son soutien au développement dans plusieurs secteurs, notamment le tourisme, l’agriculture, entre autres. Des rencontres avec les autorités du gouvernement comorien ont eu lieu ces derniers temps, à Moroni. Hier jeudi, un « accord cadre de coopération» a été signé entre les Comores et l’organisation arabe du tourisme (OAT).

Après les multiples rencontres organisées par la délégation du monde arabe et marquées par la participation de l’ambassadeur saoudien en Union des Comores Dr Atallah Zayed A. Al Zayed avec les autorités de l’Etat comorien, un accord cadre a été signé, hier, au ministère des affaires étrangères. Cet accord de coopération s’aligne à la vision du gouvernement comorien : l’émergence des Comores à l’horizon 2030.  Cet accord de coopération englobe tous les secteurs du développement, notamment du tourisme, de l’agriculture, de l’économie, de l’éducation, entre autres. Le secrétaire d’Etat chargé du monde arabe, Kassim Loutfi a salué  les efforts déployés par les représentants de la ligue arabe, venus aux Comores, pour soutenir le développement du pays. « Le monde arabe et l’Union des Comores ont connu des relations historiques qui datent de 1930. Des anciens accords ont été signés en vue de développer le pays. À cette occasion, cette délégation de l’organisation arabe du tourisme a exprimé sa volonté d’aider les Comores dans plusieurs secteurs. Nous remercions cet appui financier, économique, touristique, entre autres », a expliqué le secrétaire d’Etat.

Le président de l’Organisation arabe du tourisme, Dr Bandar Fahad Al-fayed, à son tour, a exprimé la volonté de l’organisation à soutenir les Comores dans le développement. « Cet accord-cadre de coopération est une manière d’exprimer notre volonté pour l’appui au développement du pays. Les Comores ont eu des relations soudées avec les Etats de la ligue arabe. À travers cet accord, des plans stratégiques seront mis pour développer les domaines de l’agriculture, du tourisme, de l’économie. Nous avons sollicité la mise en place d’un bureau régional aux Comores. Nous accompagnerons le pays dans plusieurs secteurs », a-t-il rassuré.

Abdoulandhum Ahamada

Industrie : Uhayati mise en vente à Anjouan

Industrie : Uhayati mise en vente à Anjouan

La firme alimentaire, Huriya, de Ngazidja s’étend à Anjouan. Elle exploite à Sanghani Mutsamudu, distribue et met en vente l’eau Uhayaty dans l’île. Samedi dernier, une cérémonie de lancement officiel de la vente de l’eau Uhayati a eu lieu à la Ccia Anjouan.

Plusieurs personnalités de l’île, à savoir les membres du gouvernement, les directeurs d’Anpi, Agid, des banques, des commerçants et des investisseurs ont répondu présents au lancement officiel de la vente de l’eau Uhayati dans l’île d’Anjouan. Il existe 3 sociétés productrices d’eau dans l’île. La firme productrice d’eau Dzianlandzé de l’ancien président Sambi n’existe plus. La Ccia Anjouan et le réseau Ankiba ont abrité la cérémonie du lancement au siège de la Ccia. La firme vient se partager le marché avec deux sociétés productrices d’eau dans l’île.

« C’est un frère du réseau. C’est une idée de longue date d’installer la société à Anjouan. C’est une première qu’une société de l’île sœur vient s’installer dans l’île. Consommons local », a lancé le secrétaire général du réseau Ankiba, Mohamed El-Bakri. Pour le directeur de la Ccia Anjouan, « c’est honteux d’importer de l’eau dans une île avec la plus grande source d’eau », dit-il et ajoute « la chambre de commerce promeut l’économie de l’île. Les sociétés de l’île sont des partenaires. Il existe aujourd’hui 3 sociétés productrices d’eau à Anjouan », se félicite-t-il.

Des conditions meilleures pour la production de l’eau minérale

« C’est une fierté d’avoir de l’eau potable, de qualité et en grande quantité dans l’île. L’eau et la santé, c’est la vie. Et la vie n’a pas de prix. C’est une belle et louable initiative. Le gouverneur de l’île Anissi Chamssidine, encourage et soutient ce projet », a confié Mohamed Moussa, directeur de cabinet du gouvernorat de l’île d’Anjouan. Selon lui, la création d’une entreprise soutient aussi la baisse du chômage qui constitue l’ennemi numéro 1 de tout développement. Le directeur de cabinet à Dar Nadajah est revenu sur le nombre des rivières asséchées par cause de la destruction humaine de l’environnement. « C’est regrettable, toutes ces rivières sont asséchées par l’activité humaine », se plaint-il.

« Anjouan dispose d’excellentes conditions pour la production d’eau minérale. Les sources d’eau sont disponibles, la main d’œuvre est disponible et d’ailleurs les chefs d’équipes des lignes de production du groupe Hurya Industrie sont originaires de cette belle île d’Anjouan. C’est pour dire que Hurya Industrie gagne sa crédibilité dans le choix de recrutement des jeunes Comoriens spécialisés en agro-alimentaire et contribue à l’appel du gouvernement pour augmenter la part de la production nationale sur le marché intérieur », a fait savoir le directeur général de la société, Madhouhouli Mohamed.

32 salariés

« Uhayati Industrie Sarl Anjouan, c’est aujourd’hui, une capacité de production supplémentaire annuelle de 250.000 packs d’eaux minérales de 12 bouteilles et 175.000 packs de 06 bouteilles avec une prévision de croissance par an, de 20 % pour chaque type de production. Quant à la ligne de production des produits laitiers, elle débutera au dernier trimestre de 2023, avec une prévision journalière de 2.500 pots de lait caillé par jour et 6.000 pots de yaourt à boire par jour. Nous débutons avec 32 salariés (cadres et ouvriers) tous couverts par une mutuelle de santé », a-t-il annoncé.

Ahmed Zaidou

Economie : Le rebond des prix agace la population

Economie : Le rebond des prix agace la population

A un mois du ramadan, tout n’est pas revenu à la normale. Les prix continuent à s’envoler. Le rebond des prix s’explique pour certains demi-grossistes, par la hausse des prix au niveau mondial. L’on constate une légère hausse des prix des produits carnés. A contrario, les prix des produits alimentaires s’envolent.

La même rengaine. Hausse des prix ! Bien que le gouvernement a mis la main dans la poche pour mobiliser 5 milliards de francs comoriens de prêt de garantie aux commerçants. Certes, des commerçants commencent à importer des produits alimentaires, mais les prix sont exorbitants.  L’année 2022 a débuté avec une nouvelle hausse des prix des produits alimentaires dans le pays. Le sucre, la farine, l’huile, le lait, les sardines et autres produits importés se tirent vers le haut. Et le gouvernement reste passif, alors que la grogne sociale monte.

Le dialogue des sourds

Selon un économiste de la place, la crise sanitaire liée au covid-19 a entraîné des fortes excentricités entre l’offre et la demande, et de tensions de chaînes logistiques. Mais, « le gouvernement devrait avoir son mot à dire. Rester muet face à cette inflation est inquiétant. Depuis 2020, l’économie du pays est impactée par la covid-19 et des mesures ont été prises pour une croissance économique. Et face à l’inflation non passagère, le gouvernement doit briser le silence et arrêter de nous chanter des cinq milliards de prêt de garantie », a-t-il expliqué. « La population manifeste la colère et dénonce via les réseaux sociaux cette vie chère que nous traversions. Mais notre gouvernement plus particulièrement les autorités compétentes font le dialogue des sourds », a-t-il renchéri.

Il s’agit de l’inflation la plus élevée depuis la covid-19, selon l’économiste. Il pointe du doigt le chef de l’Etat et au ministre de l’économie qui, selon lui, n’écoutent pas la voix du peuple. Depuis plusieurs mois, les citoyens font face à une hausse soutenue des prix alimentaires. Importée en masse, la farine varie entre 9 000 à 9 500 francs le sac de 25 kg. Le prix du kilogramme est de 850 francs. La sardine passe de 350 à 500 francs la boite, l’huile végétale passe de 750 à 1100 francs la bouteille, le lait (OKI) passe de 350 à 500 francs la boite, le sucre passe de 400 à 750 francs le kilogramme. Et le sac de sucre de 25 kg coûte 13 500 francs et celui de 50 kg coûte 22 500 francs. Le lait melody varie entre 125 à 150 francs le sachet. « Chacun fixe le prix à son gré. Certains boutiquiers vendent l’huile à 1 000 francs et d’autres à 1 100 francs. C’est du gâchis. Je pense que les boutiquiers doivent être dans le même diapason. Les demi-grossistes aussi. Le service des prix doit jouer son rôle car la situation n’est pas sous contrôle. Le peuple est exaspéré », a indiqué Saïd Abdoulmadjid.

Prix d’achat et prix de vente

Au grand dam des demi-grossistes, il n’y a aucune raison de leur pointer du doigt. Puisque, selon Abbas Ismaël, « si les prix ont progressé chez nous c’est parce que nous achetons à des prix exorbitants. Si on achète un sac de farine à 8 750 francs, je le vends à 9 000 francs ou 9 250 francs. Le prix de vente est le résultat du prix d’achat. Je peux vendre un sac de sucre à 13 000 francs mais, un autre peut le vendre à 13 500 francs voire 14 000 francs. Les fournisseurs ne sont pas les mêmes et nous sommes également sur un marché concurrentiel. Ne soyons pas dupes. Les taxes douanières ont tout chamboulé. Avant, le citoyen lambda ne manifestait pas son désarroi face à un rebond des prix. Mais, si aujourd’hui tout le monde chante la hausse des prix, c’est parce que le gouvernement ne facilite pas (de leur côté) la vie de tout le monde », a expliqué Abbas Ismaël, un commerçant.

Et les produits locaux ?

La hausse des prix ne concerne pas les produits alimentaires importés. Les produits locaux connaissent aussi une flambée des prix : la patate douce, le manioc, la banane… Le kilogramme de la patate douce est de 1 750 francs. Le panier de courses familial ne se remplit pas au marché. Pour cause, les prix sont en hausse. « Je dois acheter de la banane, des tomates, des oignons et des ailes. Je dois avoir 15 mille francs. Tous les produits locaux sont en hausse », témoigne Hadidja Moussa, une acheteuse des produits vivriers, rencontrée au grand marché de la capitale, ce dimanche à 11 heures. Furieuse, elle dit avoir contacté sa famille pour un changement de plat.

Pour Maman Tidjara, une vendeuse des produits vivriers, « nous ne vendons pas nos produits à des prix exorbitants. Les prix sont abordables. Et même si on vend à des prix élevés c’est pour pouvoir acheter un sac de sucre, de farine et d’autres produits importés. Ces produits connaissent une flambée des prix », dixit-elle.

KDBA

Mises sous tutelle de la banque centrale des Comores depuis le 01 juin 2020, la banque de développement des Comores (BDC) et la banque fédérale de commerce (BFC) seront privatisées.  C’est parmi les perspectives de la BCC durant les cinq ans prochains. C’est ce qu’a annoncé, mardi dernier, le gouverneur de la banque centrale devant la presse.

Pendant une longue période de surveillance rapprochée de la banque de développement des Comores et la banque fédérale de commerce pour non-respects des injonctions de la banque centrale des Comores et des ratios prudentiels, ces deux banques (BDC et BFC) sont sous une administration provisoire depuis le deuxième trimestre de l’année 2020. Cette décision a suspendu les pouvoirs des conseils d’administrations et des organes exécutifs de ces deux banques.

Les administrateurs de la Bdc et de la Bfc sont assignés à présenter des plans de restructuration devant avoir pour objectif, la reconstitution des fonds propres de chacun des établissements concernés pour observer, à la fois, le respect permanent du capital social minimum et l’ensemble des normes prudentielles assises sur lesdits fonds propres conformément à la réglementation.

Après une année et demie que la banque de développement des Comores et la banque fédérale de commerce sont mises sous administration provisoire, la banque centrale a décidé de privatiser ces deux institutions financières. Une banque étrangère se déclare favorable à acheter les actions de la banque fédérale de commerce. La privatisation de ces deux banques n’est autre que la survie du secteur bancaire aux Comores.

KDBA