ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Les enseignants du lycée Saïd Mohamed Cheik avaient l’intention de se présenter aux élections de mars et avril. A la dernière minute ils ne se sont pas présentés. Lors d’un point de presse à l’hôtel le Selecte ce weekend, les enseignants ont expliqué qu’après une mûre réflexion, ils se sont décidés de  « mieux reculer pour mieux sauter. »

Les enseignants du LSMC en conférence

Une des raisons de leur recule. En 2015, les enseignants du lycée Saïd Mohamed Cheik ont mis en place un mouvement politique citoyen à vocation nationale. Un mouvement qui a pour but de battre et défendre les droits du peuple comorien. Au cours de la rencontre avec la presse, ces enseignants dénoncent les injustices, actes barbares, la corruption, le non-respect de la loi organique de l’Union des Comores, la maltraitance des employés comoriens ainsi que la négligence des enfants, femmes et toute personne vulnérable dans l’archipel des Comores. 

C’est avec ces actes que ce mouvement des enseignants a voulu être candidat aux prochaines échéances afin d’apporter leur contribution et changer les mentalités des comoriens. Toutefois, suite à l’anticipation des élections, les conditions ne leur ont pas permis de se présenter. « Nous avons projeté d’avoir des candidats en 2021. Sauf qu’il y a eu des changements sur les dates des élections. Nous en sommes à la conclusion de mieux reculer pour mieux sauter et consolider l’initiative », a souligné le conférencier Chabane Mohamed, membre de la commission initiative enseignants et citoyenne des Comores (IECC).

« La politique autrement, la tolérance zéro, servir et non se servir, un jeune un emploi, n’ont été que des slogans de campagne. Il faut en faire des réalités. Et c’est notre combat », conclut-il.

El-Aniou

Des élections présidentielles et des gouverneurs se tiendront le mois de mars et avril prochain. C’est suite à la révision constitutionnelle de juillet dernier, que le chef de l’Etat a pris l’initiative d’organiser des élections anticipées. 28 personnes avaient retiré les dossiers de candidature mais, 20 seulement ont réussi a enregistré les dossiers leur permettant d’être candidats aux présidentielles.

Beaucoup de noms circulaient aux présidentielles. Mais les vrais noms se sont enregistrés à la cour suprême. Il s’agit de l’actuel président Azali Assoumani, Dr Achmet Said, Me Fahmi Said Ibrahim, Hamidou Karihila, Hassani Hamadi, Me Ibrahim Ali Mzimba, Irahim Mohamed Soulé, Me Mahamoud Ahamada, Mohamed Ali Soilihi, Mohamed Soilihi Campagnard, Mustoifa Said Cheikh, Me Said Larifou, Salim Saadi, Soilihi Mohamed Soilihi, Youssouf Boina, Mouigni Baraka Said Soilihi, Bourhane Abdallah, Djaffar El-Macely, Ali Mhadji et Dr Zile Soilihi. Tous ces prétendants candidats visent le palais présidentiel. Sur 20 candidats non confirmés, 4 se lancent sous la couleur de leurs partis respectifs : Azali Assoumani (CRC), Mohamed Ali Soilihi (UPDC), Ibrahim Mohamed Soule (JUWA) et Moustoifa Said Cheikh (FD). Et 16 font cavaliers seuls. Ces 20 candidats se sont acquittés de leurs cautions dont chacun, 5 millions de francs comoriens.

Motivés par la crise politique, sociale, économique, éducative qui secouent le pays ces derniers temps, 19 candidats se sont déclarés candidats pour faire face à ce gouffre. Ils promettent le rétablissement de la cour constitutionnelle, la tournante, le tour d’Anjouan en 2019, l’unité nationale, etc. 5 parmi eux sont des candidats malheureux aux dernières échéances : Me Fahmi Said Ibrahim, Salim Saadi, Mouigni Baraka Said Soilihi, Me Said Larifou et Mohamed Ali Soilihi. Sont-ils favoris aux présidentielles prochaines ? Leurs candidatures seront-elles confirmées ?

Arrivistes ou avares ?

Des candidats indépendants adhèrent dans des partis politiques mais, leurs partis ont fait d’autres choix. Sont-ils des cavaliers seuls ou des choix « noirâtres » ? Car des partisans de ces partis ne sont pas convaincus que deux à trois leaders d’un parti se présentent dans une même course. « Me Mahamoud Ahamada a été candidat aux primaires de Juwa et il est vaincu. Me Fahmi est aussi du parti Juwa et celui qui avait porté la couleur de ce parti en 2016, Djaffar El-Macely est membre de Juwa et a voté aux primaires. Des primaires auxquels le député Ibrahim Mhamed Soulé a été élu. A part Jwa, l’UPDC a deux candidats si vous me permettez bien. Mohamed Ali Soilihi, candidat malheureux de ce parti aux présidentielles de 2016 et Youssouf Boina, secrétaire général dudit parti. Je n’arrive pas à comprendre. Il y a aussi des candidatures des membres de l’union de l’opposition. Moi personnellement, je me demande, pourquoi ne pas avoir une candidature unique si en réalité leur objectif est de se débarrasser du régime actuel en particulier, Azali Assoumani », explique un membre de l’opposition couvert d’anonymat.

L’alliance de l’opposition est mouillée. Les grands poids lourds de cette coalition font cavaliers seuls. Des partis politiques sont au seuil de la division. 2 à 3 candidats pour certains partis ? Puisqu’ apparemment, l’union de l’opposition avait souhaité une candidature unique. Une idée mal partagée par les autres ténors.

La cour suprême confirmera les candidats aux présidentielles le 30 janvier

Les 20 candidatures enregistrées ne sont pas encore validées. La cour suprême confirmera les candidats aux présidentielles le 30 janvier prochain. Certaines candidatures peuvent ne pas être confirmées. Or, tous les prétendants candidats disent avoir rempli les dossiers demandés.  Des particularités sur un possible rejet des candidatures ? Lesquelles ? Les candidats qui seront retenus par cette institution juridique auront un mois à battre campagne, à mobiliser la population en leur faveur. La course à la magistrature suprême est prévue le 24 mars pour le premier tour et le 21 avril pour « un second tour. »

1.800.000.000 kmf est le budget des élections

Quelques heures après la fermeture des dépôts des dossiers de candidatures aux présidentielles et aux gubernatoriales, le ministre en charge des élections s’est exprimé devant la presse. Selon Mohamed Daoudou, « le budget des élections prochaines est arrêté à 1.800.000.000 de francs comoriens. Ce budget servira tout ce qui est matériel électoral et charges. » Des fonds propres ? Ce budget colossal fait partie de fonds de consolidation des acquis démocratiques ?

Et les candidatures aux gubernatoriales !

Plusieurs personnes ont retiré les dossiers de candidatures auprès des CEII des îles autonomes. A Ngazidja 30 avaient retiré les dossiers mais seuls 9 candidats ont déposé. A Mwali, sur 15 dossiers retirés, 7 sont déposés et à Ndzuwani, 25 dossiers ont été retirés et 7 sont enregistrés. Au total, 23 personnes se prétendent candidats au poste des gouverneurs dans l’ensemble du territoire, avec chacun, une caution de 3 millions de francs comoriens.

Kamal dine B.A

L’exécutif de Ngazidja découvre un nouveau « coup d’Etat » institutionnel fomenté par le gouvernement de l’Union des Comores qui, ce dernier, tente à mettre à termes le pouvoir des commissaires. Il lance à travers une rencontre avec la presse, un appel au peuple comorien à s’unir pour chasser « la république bananière. »

L’exécutif de Ngazidja tacle le gouvernement

La chasse continue au sein de l’exécutif de Ngazidja. Une  note signée par le ministre des finances Saïd Ali Saïd Chayhane met fin les pouvoirs des  commissaires. Issihaka Mdohoma, commissaire à la fonction publique de l’île et porte-parole de l’exécutif de Ngazidja tire la sonnette d’alarme et dénonce la politique du chef de l’Etat caractérisée par le non-respect de la constitution. L’exécutif de Ngazidja s’appuie sur l’avis de la cour suprême selon lequel, « les commissaires des iles assurent les affaires courantes. »

Issihaka  Mdahoma découvre la  démarche discrète anticonstitutionnelle du ministre des finances à travers sa  note qui met fin le pouvoir des commissaires de ne plus exercer leurs pouvoirs. Une note déclarée illégale aux yeux de l’exécutif de l’ile autonome de Ngazidja. Selon le porte-parole de cet exécutif, ladite note est contraire à l’avis rendu par la cour suprême qui met l’accent sur les affaires courantes des commissaires. « Cette note en ma possession n’a aucun fondement et ne répond en aucun cas aux principes juridiques auxquels nous nous basons », martèle le porte-parole de l’exécutif de Ngazidja, Issihaka Mdahoma. Ce dernier appelle au chef de l’Etat, Azali Assoumani à respecter la loi à laquelle l’a mis sur la chaine de commandement de l’Union des Comores, en tenant compte de l’article 42 de la constitution de 2001 qui est claire. « Il n’y a aucun moment de renverser la tournante  et l’autonomie des iles », précise le porte-parole.

De son coté, le commissaire des finances Issihaka Himidi, tacle le régime du colonel Azali en qualifiant d’un gouvernement « des bandits » et une « République bananière. »

Nassuf.M.Abdou (stagiaire)

L’ancien candidat aux présidentielles Fahmi Saïd Ibrahim est de nouveau candidat aux élections présidentielles anticipées du mois de mars prochain. Dans une conférence de presse tenue à l’hôtel Goldun Tulip, il promet de soutenir un  candidat du parti Juwa, qui franchirait pour le second tour des élections.

Fahmi Said Ibrahim devant les journalistes

 Loin d’être inerte, le fils du prince, ancien candidat à la présidence de 2016, Fahmi Saïd Ibrahim atteste devant la presse sa candidature à la conquête à Beit Salam. Fahmi reste ouvert sur sa ligne de  candidature que « je suis un candidat démocratique indépendant aux élections présidentielles », dira-t-il. Ce candidat remet en cause le congrès du parti Juwa dont il n’a point respecté les principes démocratiques. «C’est  inutile d’aller aux élections primaires avant d’examiner la légitimité des candidats du parti », lance Fahmi Saïd Ibrahim.

Le candidat malheureux aux dernières échéances  n’a pas manqué de justifier son soutien indéfectible à l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, pour  la situation à laquelle il traverse depuis 5 mois. « Je me suis entretenu avec Sambi à sept reprises au téléphone, et je demande à ceux qui chuchotent dans les murs pour affaiblir ma sympathie avec Sambi d’arrêter. Combien de fois ils l’ont rencontré ? », se demande-t-il. Me Fahmi désapprouve les allégations véhiculées dans les espaces sociales qui portent à croire qu’ils mâchent discrètement avec le régime en place pour « enterrer » Sambi. « J’ai jamais eu un contacte avec le président de l’union des Comores ni un membre de sa nouvelle administration, depuis qu’on m’a demis de mes fonctions du ministre de la justice », indique Me Fahmi. Il exhorte tous les partis politiques à  mener une marche commune afin de veiller aux élections en toute sérénité et transparence.

Nassuf.M.Abdou (stagiaire)

En marge de sa visite en France, Azali Assoumani, président de l’Union des Comores a rencontré la nouvelle secrétaire générale de l’organisation internationale de francophonie (Oif), Louise Mushikiwado. Cette dernière a confirmé la participation de son organisation aux élections présidentielles et des gouverneurs.

Poigné de mains entre Azali et Louise

L’information a été livrée par le président à la sortie de sa rencontre avec la nouvelle secrétaire générale de l’organisation, Louise Mushikiwabo, qui vient de prendre ses fonctions le premier janvier de ce nouvel an, 2019.

 A l’ordre du jour de la rencontre entre le président et la secrétaire générale, la supervision des élections présidentielles et des gouverneurs des îles. «Nous sollicitons l’accompagnement de l’Oif dans le processus qu’on a mis en place, c’est-à-dire, les Assises nationales, le référendum, la nouvelle Constitution et les élections anticipées qui vont avoir lieu en mars et avril. On a besoin de l’accompagnement de l’Oif. Fort heureusement, elle a accepté, elle va nous accompagner», a déclaré le président. «L’Oif a accompagné le processus dès le début en dépêchant un représentant lors des Assises nationales, en la personne de l’ancienne ministre malgache des Affaires étrangères, Béatrice Atallah. Et la secrétaire générale a dit qu’avec beaucoup de plaisir l’Oif sera là dans les élections», indique Azali Assoumani.


Le chef d’Etat comorien, est le premier chef d’Etat reçu par la nouvelle secrétaire générale de l’Oif après sa prise de fonction. «La secrétaire générale m’a confié qu’elle a reçu des visites des ministres, mais je suis le premier chef d’Etat qu’elle a reçu. C’est devenu une tradition pour moi de rendre visite au Secrétaire général de l’Oif. Quand Diouf était là, je venais le voir souvent. Donc, ce n’est pas une première. Pour moi, ce sont des personnalités qui méritent beaucoup d’estime et d’honneur. Ma visite lui a beaucoup plu que je sois le premier président à lui rendre visite», se jubile Azali Assoumani.

KDBA

Le parti Mouroua dans une neutralité temporaire

Le parti Mouroua dans une neutralité temporaire

Le parti Mouroua fait partie des formations politiques qui forment l’alliance de l’opposition, le Mouvement Amami Ya Komori. A travers une conférence de presse, hier mercredi à Moroni, le Mouroua a annoncé qu’il préfère rester dans une neutralité temporaire, face aux élections anticipées de mars prochain.

Le parti Mouroua devant la presse

Le parti Mouroua n’apporte aucun soutient à quiconque. Une neutralité temporaire est annoncée en attendant la validation des candidatures par la cour suprême. Puisque, le parti, selon les conférenciers, veut « un candidat influant, qui sera en mesure de renverser le régime en place. » « Nous sommes face à une véritable forfaiture qui appelle à la mobilisation des forces vives de la nation pour provoquer la déroute du régime en place par des moyens démocratiques disponibles », lance le président du parti Mouroua, Saïd Abas Dahalane. Et lui de déclarer, « le parti Mouroua ne présente aucun candidat aux élections présidentielles ni à celles des gouverneurs, confirmant ainsi sa parfaite cohérence avec ses prises des positions antérieures contre les actes anti-démocratiques de l’administration du colonel Azali Assoumani. »

Le leader de cette formation politique qui fait partie des forces du Mouvement Amani Ya Komori, fulmine la nouvelle classe politique caractérisée par une « attitude anticonstitutionnelle », dont sa vision est fondée pour s’éterniser au pouvoir. « Le despotisme aveugle sans précèdent dans notre pays dirigé par le colonel Azali Assoumani est entré de bafouer toute les libertés démocratiques, de malmener les principes élémentaires d’Etat de droit au point de priver la population de choisir », dénonce Saïd Abas Dahalane.

Le Mouroua affirme qu’il est du camp de l’opposition. Une opposition libre et démocratique et il se réserve le droit inaliénable de faire ses choix à partir du lancement officiel de la campagne électorale, sur la base de son programme et principes qu’il a toujours défendus et qui seront précisés dans les prochains jours.

Nassuf.M.Abdou (stagiaire)

Fnj rejette Sitty Farouata

Fnj rejette Sitty Farouata

Pendant que la mouvance présidentielle opte pour Sitty Farouata Mouhidine aux élections des gouverneurs, le parti Front national pour la justice (Fnj), rejette complètement ce choix. Un courrier a été adressé au bureau politique de la mouvance demandant de remplacer cette candidate, sans réponse.  

Sitty Farouata Mouhidine

Le parti Front national pour la justice soutient la candidature d’Azali. Mais il n’opte pas pour la candidature du commissaire au genre, Sitti Farouata. Les responsables se sont justifiés et estiment que le choix désignant Sitti Farouata comme candidat est insoutenable  puisque le Fnj est un parti fondé sur des principes de l’Islam. Alors, cela peut changer les valeurs qu’ils ont toujours défendues. Le secrétaire national de ce parti, Mahamoud Hodari a souligné que « nous sommes de la mouvance présidentielle mais nous ne pouvons pas battre campagne pour cette femme. Cela ne veut pas dire que nous opposons Sitti Farouata mais  en tenant compte des textes religieux, Fnj ne peut pas céder à cette candidature. »

C’est une position qui sera mal digérée par la mouvance présidentielle. De toutes les façons elle a déjà investi ses candidats dès le début du mois de janvier. Il peut donc y avoir des conséquences à en courir avec notre position mais les leaders de Fnj seraient prêts à encaisser. Le parti appelle à la redynamisation de ses membres. «  Nous devons continuer sur notre dynamisme. Il faut que nous mettions le paquet avant de lancer un appel à toute personne qui aime la religion musulmane de se joindre à eux. L’islam est notre devise, nous sommes à toute adhésion d’un islamiste », ajoute Mahamoud Hodari.

Le Fnj a envoyé un courrier à la mouvance présidentielle pour manifester son désaccord relatif à la candidature de Sitty Farouata.  Mais, le secrétaire de la mouvance présidentielle nous confie n’être pas au courant de ce sujet. Wait and see.

H.H

L’ancien gouverneur de l’Ile de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi a officialisé sa candidature, et celui de ses gouverneurs, hier à Ntsoudjini, avant d’aller enregistrer sa candidature à la cour suprême. Le candidat malheureux aux dernières présidentielles appelle la population cette fois, à éliminer Azali dès le premier tour.

L’ancien gouverneur de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi se relance à la course pour Beit Salam. Etant un ténor de l’union de l’opposition, Mouigni Baraka préfère représenter son parti RDC aux élections présidentielles que de s’aligner avec un candidat. Ses priorités une fois élu à la magistrature suprême sont le rétablissement de l’ordre constitutionnel, sauvegarde de l’unité nationale donner à Anjouan son tour en 2021, l’autonomisation des iles, la réorganisation des institutions publiques et privées et libération des prisonniers politiques. L’occasion pour Mouigni Baraka d’annoncer ses candidats au poste des gouverneurs dans les trois iles. Il s’agit respectivement de Hatim Nakib Djonnhy à Ngazidja, le député Ben Omar à Anjouan et le député Djabir à Mohéli. 

« Azali a peur de Sambi »

Dans son intervention, devant des différents notables, des cadres des religions de Ngazidja, des membres de son parti RDC

, le candidat Mouigni Baraka Said Soilihi a pointé du doigt au gouvernement central et celui de l’île de Ngazidja.

« Ce n’est pas la tournante qui est mauvaise, ce sont les gouvernants. Pourquoi changer la constitution ? », selon Mouigni Baraka qui soutient que la tournante a pu restauré « la paix » et la « tranquillité. » « Je me suis donner l’initiative d’opposer Azali depuis le départ car je connais ses intentions. Ce qui est important pour tout le monde est d’éliminer Azali dès le premier tour. On dirait qu’il avait une revanche envers les politiques emprisonnés car il a refusé de les libérer. Nous savons tous qu’Azali a peur de Sambi », a fait savoir le candidat du parti RDC.  Il promet une étroite collaboration et entente avec tous les comoriens (du régime et de l’opposition) pour le développement des Comores. « Je suis perplexe et je regrette sur le comportement du gouverneur de l’ile de Ngazidja qui n’a pas pu améliorer les conditions de vies de Wangazidja », regrette-t-il.

Hatim Nakib Djonnhy, un relais qui rassure ?

Hatim Nakib Djonnhy, candidat aux gubernatoriales dans l’île de Ngazidja reste convaincu que c’est la jeunesse qui est capable de changer la donne, de changer le pays.  « Il faut réfléchir avant de faire son choix dans les élections présidentielles et gubernatoriales du mois de mars prochain », conseille le candidat du RDC aux élections des gouverneurs. Selon lui, le but de cette cérémonie est d’officialiser les candidatures avant les dépôts. Ce n’est plus une mobilisation de campagne. Il promet de suivre le plan de Mouigni Baraka dans tous les domaines importantes notamment, améliorer l’éducation des enfants de Ngazidja.

« Mouigni Baraka est le candidat le mieux placé »

De sa part, le notable Mohamed Ahmada Mboreha a appelé aux jeunes de prendre la relève et à s’imposer pour le développement du pays. « Mouigni Baraka est le candidat le mieux placé. Ne ratez pas cette opportunité. Il serait mieux de prendre conscience des événements actuels qui secouent le pays. Avec Mouigni, nous aurons une vie paisible », lance le notable.

 H.H

Mouigni Baraka officialise sa candidature devant une foule immense  

Mais…que fait l’armée ? Cette question qui sort de la bouche de tout un chacun et qui germe dans la réflexion des intellectuels n’a jamais été anachronique. Partout dans le monde, en Occident  comme dans le tiers-monde, les forces de l’armée ont toujours été la cible des critiques dans des sociétés démocratiques où la mission de la maréchaussée est le maintien de l’ordre, la répression des outrances et la défense des institutions républicaines. Si en France, le récent  phénomène « gilets jaunes » illustre l’existence d’une force publique parfois dépassée par une révolte sociale, aux Comores, l’intervention de la police et des unités d’Escadron de la gendarmerie, en vue de remettre l’ordre public, est souvent émaillée de bavures. Aussi, l’image de l’armée en Afrique est associée à l’exercice autoritaire du pouvoir et à l’effritement de la neutralité professionnelle. On assiste alors à une faiblesse à la fois de maturité professionnelle et d’éthique politico-démocratique chez nos soldats, parfois exploités par des éventuelles scissions entre forces royales et milices rebelles. Seule l’armée, la police et la gendarmerie sont tenues de maintenir l’ordre public dans une société dite démocratique et c’est pourquoi, pour exercer son devoir citoyen ce corps mérite l’attention de tous. La première urgence serait une formation adaptée, une reconnaissance sociale et des conditions de travail adéquates. Alexis de Tocqueville, ce philosophe français du XVIIIème siècle écrivait « qu’il n’y a que le gouvernement qui puisse assurer l’ordre public : le peuple n’a peur que de la maréchaussée, les propriétaires n’ont confiance qu’en elle. Pour les uns et pour les autres, le cavalier de la maréchaussée n’est pas le principal défenseur de l’ordre, il est lui-même.»

Aux Comores, l’armée nationale a-t-elle atteint ce stade d’une force professionnelle, républicaine et citoyenne capable d’instaurer et contrôler l’ordre public ? Pourquoi dans ces dernières années l’AND est dans le viseur des citoyens à chaque descente sur terrain ? Vanamboini, Mitsoudjé, Bahani,  Mutsamudu, Iconi…, la liste est longue. Nos soldats et nos officiers sont-ils à même de mesurer l’enjeu de leur engagement et des missions qui leurs sont confiées ? A l’heure où  ces interrogations occupent l’opinion publique et politique et dans un contexte social où l’AND est toujours sollicitée, il est fondamental de saisir les caractéristiques de nos soldats afin d’appréhender ou évaluer le niveau et la qualité des missions qu’ils conduisent. Une étude socio- analytique qualitative et quantitative est donc nécessaire. Nous en proposons quelques éléments monographiques.

 Qui sont nos soldats ?

  La première caractéristique d’identification sociologique de nos hommes en treillis est leur origine sociale. Au sortir de la colonisation, les engagés de l’armée sont en majorité issus de familles modestes, urbaines dont les parents étaient surtout de professions libérales, notables influents dans leurs villes et rarement agents de l’Etat. Ces jeunes dévoués à la profession militaire avaient  une instruction considérée comme suffisante : brevetés du secondaire, jeunes bacheliers ayant obtenu des formations militaires à l’extérieur. Ces officiers, rentrés au pays dans les  années 1980-1990 ont occupé des postes de commandement dans une armée où il fallait tout organiser : former des jeunes recrues à l’éthique militaire, réformer une administration et une gestion des forces armées et de la gendarmerie nationale avec peu de moyens. Ces officiers des premières heures ont été relayés par une autre vague de hauts gradés  qui ouvre la voie à une vocation militaire auprès de plusieurs générations. N’étant pas issus de la bourgeoisie dominante dont les enfants étaient destinés à d’autres carrières très prestigieuses, ces premières générations n’avaient d’autre issue que de se forger un parcours militaire ouvert à tous, noble métier qui était pris en charge par l’Etat. Dans cette lancée, le pays ayant besoin de cadres dans tous les secteurs, a encouragé aussi la formation des sortants de l’Ecole supérieure de Nvouni pour pallier à plusieurs manques dans l’administration et l’enseignement. Entant donné que ces officiers sortants des écoles de Meknès, Saint-Cyr, Antsirabé ou Alfortville, avaient la mission d’abord de formater par les méthodes du drill,  des soldats, recrutés sur la base d’un niveau scolaire très bas et parfois ayant traversé un désœuvrement total, une déscolarisation et une forme de délinquance juvénile imposée par le système où les crises de l’école deviennent épisodiques. Ce sont ses soldats, hommes de rang ou sous-officiers actuels qui interviennent aujourd’hui dans les missions de redressement de l’ordre. De tels soldats ne sont pas différents des jeunes de nos villes et villages qui sèment la zizanie dans le quotidien. Dans son discours de présentation des vœux à la nation, le président de la République, fin connaisseur et cadre supérieur de l’AND a rappelé que « ces soldats, avant qu’ils soient des militaires, ce sont vos enfants. Ils interviennent dans des villes et villages où ils retrouveront des frères d’armes, des proches de leurs familles.»  Ces soldats ne possèdent pas le principe de  l’obligation de réserve recommandé et enseigné au corps. Ils oublient, parfois leur statut d’hommes de loi. Ce niveau d’instruction de nos hommes mêlé aux différents niveaux de formation très élevés de leurs chefs, provenant d’horizons divers du fait que certains officiers de gendarmerie et de l’armée  sont diplômés d’écoles de police de Tripoli, de Sharjah…Un tel facteur hypothèque le professionnalisme de l’AND qui est toujours en reconstruction.  La chronologie historique de notre armée impose de tenir compte de l’aspect à la fois synchronique et diachronique de son existence. Le passage d’une armée néocoloniale à une force nationale avec les différentes appellations qu’elle a connues, a également métamorphosé son statut et son niveau d’intervention. Le passage des Gardes Comores à l’AND en passant par les Commandos Mwassi, la Garde Présidentielle (GP), la police fédérale,  les forces armées comoriennes (FAC) aux Forces comoriennes de défense (FCD), les forces publiques ont souvent changé de carte d’identité à l’image des citoyens qu’elles protègent.

Une autre caractéristique et non le moindre est d’ordre psychologique. Longtemps décriée et parfois discréditée par les citoyens, nos soldats ont connu plusieurs surnoms péjoratifs dont le plus connu est celui de Naylé Yilalé, désignant les soldats de mangeurs-dormeurs et non de combattants de la nation. Ce stéréotype a beaucoup dénigré nos soldats et décrédibilisé l’institution militaire, réduite à une armée sans importance. En effet, depuis la réforme de l’armée mise en place en 1997 pour unifier l’institution, gendarmes, policiers et militaires s’efforcent de redorer le blason et imposant une image autoritaire respectable auprès des citoyens. La substitution d’une armée Naylé Yilalé à une armée Yayilé Yifanyé Hazi (expression humoristique utilisée lors du discours officiel de président Azali, initiateur de l’AND) impose à nos hommes de visibiliser leur efficacité et utilité dans la vie sociale. Au-delà d’une revalorisation de l’organigramme des forces de gendarmerie et de l’armée par la création des Garde-côtes et l’introduction effective des services de santé militaire, de l’ENFAG dans les corps militaires et la récente naissance de la Sécurité civile, nos soldats s’efforcent de s’imposer par le phénomène psychologique de compensation, mécanisme de défense qui consiste à l’être humain d’adopter une stratégie pour dissimuler ses manques, ses faiblesses. Par manifestation inconsciente, l’usage incontrôlé et parfois disproportionnée des forces de l’ordre est donc une façon de revaloriser leur statut et leur rôle d’homme de loi utilisant la force. Ce mécanisme freudien est aussi visible auprès de soldats de plusieurs pays. Les exemples abondent et nous les vivons tous les jours.

Comment aborder la question militaire aux Comores ?

Il ne s’agit pas, dans ce papier, de faire l’éloge de l’armée ou de légitimer les failles et les faiblesses. Il s’agit seulement de comprendre, qu’à l’instar de notre de nos institutions familiales et villageoises, notre armée est en perpétuelle reconstruction dans une société où l’exercice de l’autorité s’effrite. Les soldats de l’AND, les hommes de la gendarmerie, les agents de police sont aussi les notables de nos villages, les pères de nos familles, les Wunamdji de nos villages,  les joueurs de nos clubs de foot, les membres de nos associations…et que seule le treillis aux galons nous différencie d’eux. Ils ont une part de nous et nous avons une part d’eux. Si la carrière et la personnalité des soldats exigent des conditionnalités, un code moral spécifique, l’institution militaire demande d’être soutenue par toute la société. Les conditions de leur traitement passent par des formations efficaces, des recyclages, une rémunération consistante et surtout une visibilité efficace auprès de la population par une mise en place d’une armée de proximité qui cultiverait la confiance du peuple et la formation citoyenne de ce dernier. L’armée est aussi un inconditionnel pilier de l’Emergence, de notre Emergence. Elle a un grand rôle à jouer et nous avons un devoir envers elle : la reconnaissance et le respect.

Issa  ABDOUSSALAMI

Sociologue, doctorant à Aix-Marseille Université

Enseignant de Lettres à l’académie de Créteil. 

 

L’archipel des Comores est membre de plusieurs organisations internationales. Un partenariat qui s’inscrit dans le développement économique, social, éducatif, sanitaire, entre autres. Mais, les Comores peuvent rompre certaines relations pour manque de moyens de paiement de droits et taxes.

Le ministre des finances, Saïd Ali Saïd Chayhane

« Il y a des organisations internationales que notre pays va se retirer pour manque des moyens financiers. Nous allons sélectionner les organisations que nous tirons davantage des résultats », a affirmé le ministre des finances et du budget, Saïd Ali Saïd Chayhane. Le ministre des finances et du budget a insisté que « ce sont les avantages et les inconvénients qui permettront les Comores à être membre d’une organisation internationale, à part le manque financier. »

Aucune organisation n’est citée par l’argentier du pays. Cette initiative de se retirer dans certaines organisations internationales n’est-elle pas un danger pour le pays ? Sachant que les Comores annoncent un pays émergent d’ici 2030. Certaines relations avec des pays : Iran, Qatar, sont rompues. Ce sont les relations avec les organisations internationales, régionales, continentales, qui peuvent se rompre, cette fois. Les taxes de coopération en est la cause.

Certes, le budget de cette année prévoit des particularités dont, la volonté de l’Etat d’afficher sa crédibilité dans la scène internationale, mais cela n’empêche pas le pays de se retirer dans certaines organisations internationales, selon l’argentier du pays. Les Comores sont membres des organisations africaines, de l’océan indien, des organisations européennes et internationales.

KDBA