ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Plusieurs cas de délinquances chez les jeunes ont été recensés ces dernières années. Un phénomène causé par plusieurs facteurs majeurs, notamment la consommation des stupéfiants, manque d’éducation des enfants et absences des responsabilités des parents et du gouvernement comorien. A travers une réunion du ministère de la jeunesse avec la société civile, hier jeudi, toutes ces causes ont été évoquées. Et des solutions ont été soulignées.

Le combat contre la délinquance juvénile, la consommation de la drogue et de l’alcool nécessite toute l’implication du gouvernement, des parents et des organisations de la société civile qui militent contre ce fléau. Hier jeudi, lors d’une rencontre entre le ministère de la jeunesse et les ongs ou associations de la société civile, cette question a été en débat. Les constats ont été faits. Les causes ont été révélées et certaines solutions ont été proposées. Toutefois, le ministre de la jeunesse, Dr Takiddine Youssouf n’a pas tardé à agir sur la question car il comprend la nécessité de mettre toutes les dispositions nécessaires contre ces cas. « Nous devons mettre en place un comité de suivi et de contrôle de ces actes de délinquances et de consommation des substances chimiques chez les jeunes. Les jeunes eux-mêmes doivent combattre contre ce fléau. Parfois, les ntics peuvent servir aux enfants à des actes contradictoires à nos coutumes et mœurs », a indiqué le ministre de la jeunesse.

En faisant référence aux comportements des jeunes comoriens nés en France et qui jouent aux Cœlacanthes à la Can 2021 au Cameroun, le ministre de la jeunesse a salué les jeunes joueurs. « Vous avez entendu que les joueurs comoriens ont été testés positifs. Un mauvais arbitrage pour les Comores, et autres. Ces jeunes-là, nés en France pouvaient commettre des actes de violences là-bas. Mais, il avait respecté la règle du fair-play. Ils priaient quotidiennement, même dans l’avion, et ont participé à la Umra avant la compétition. Puisqu’ils ont reçu une bonne éducation », a-t-il dit.

Abdoulandhum Ahamada

 

Le ministre de la jeunesse et de l’emploi, Dr Takiddine Youssouf a tenu, hier jeudi, à Moroni, une rencontre avec les Ongs et les associations de la société civile. Les échanges ont été basés sur les questions liées à la jeunesse comorienne, de la planification des processus de mise en œuvre de la politique de la jeunesse et la mise en place du conseil national de la jeunesse. Le ministre a annoncé que le conseil national de la jeunesse sera mis en place, le mois de mars prochain.

Hier jeudi, les Ongs et les associations de la société civile ont échangé avec le ministre de la jeunesse et de l’emploi, Dr Takiddine Youssouf sur la thématique « jeunesse comorienne », « du processus de mise en œuvre de la politique de la jeunesse » et « la mise en place du conseil national de la jeunesse ». Le président de l’association Jeunes Leaders pour la Paix, Chamsoudine Saïd Mhadji a souligné l’importance de la mise en place de cet organe « conseil national de la jeunesse ». Selon lui, c’est une manière d’exposer les doléances des jeunes comoriens auprès de l’Etat comorien. « Après le forum international sur la paix et la jeunesse du 25 au 26 janvier dernier, un plan de suivi a été élaboré. La mise en place du conseil national de la jeunesse a été une de nos priorités. L’objectif de ce conseil est d’apporter les idées et les doléances des jeunes auprès du gouvernement. Toutefois, chaque ambassadeur d’association a ses spécificités et ses priorités», a expliqué le président de jeunes leaders pour la paix.

Au côté du ministre de la jeunesse et de l’emploi, Dr Takiddine Youssouf a précisé que le conseil national de la jeunesse sera mis en place le mois prochain. « Tous les textes juridiques et légaux sont déjà établis. Le mois de mars prochain, le conseil national de la jeunesse sera mis en place », a-t-il annoncé.

Abdoulandhum Ahamada

Mises sous tutelle de la banque centrale des Comores depuis le 01 juin 2020, la banque de développement des Comores (BDC) et la banque fédérale de commerce (BFC) seront privatisées.  C’est parmi les perspectives de la BCC durant les cinq ans prochains. C’est ce qu’a annoncé, mardi dernier, le gouverneur de la banque centrale devant la presse.

Pendant une longue période de surveillance rapprochée de la banque de développement des Comores et la banque fédérale de commerce pour non-respects des injonctions de la banque centrale des Comores et des ratios prudentiels, ces deux banques (BDC et BFC) sont sous une administration provisoire depuis le deuxième trimestre de l’année 2020. Cette décision a suspendu les pouvoirs des conseils d’administrations et des organes exécutifs de ces deux banques.

Les administrateurs de la Bdc et de la Bfc sont assignés à présenter des plans de restructuration devant avoir pour objectif, la reconstitution des fonds propres de chacun des établissements concernés pour observer, à la fois, le respect permanent du capital social minimum et l’ensemble des normes prudentielles assises sur lesdits fonds propres conformément à la réglementation.

Après une année et demie que la banque de développement des Comores et la banque fédérale de commerce sont mises sous administration provisoire, la banque centrale a décidé de privatiser ces deux institutions financières. Une banque étrangère se déclare favorable à acheter les actions de la banque fédérale de commerce. La privatisation de ces deux banques n’est autre que la survie du secteur bancaire aux Comores.

KDBA

Certains partisans du RDC, tendance Mouigni Baraka, sont favorables au dialogue national. Une décision qui contrecarre la position du leader du parti. Une rencontre des coordinations est prévue prochainement. Le parti prépare-t-il une offensive ?

L’ancien gouverneur de Ngazidja, Mouigni Baraka Saïd Soilih, au cours d’un court entretien, a annoncé que son combat reste le même : il ne prendra pas part au dialogue inter-comorien. Mais des cadres de ce parti se déclarent favorables au dialogue et vont y participer. On peut citer l’ancien député, Oumouri Mmadi Hassani et consorts. Un coup dur pour l’ancien gouverneur de Ngazidja et du parti en général. Le parti RDC a pris acte de cette déclaration. Selon l’ancien gouverneur, une rencontre des coordinations est prévue prochainement.

S’agissant de la déclaration dudit membre de la RDC, l’ancien gouverneur se réserve de tout commentaire. « Je préfère attendre si vous me permettez car la rencontre de toutes les coordinations aura lieu prochainement », a annoncé l’ancien gouverneur de Ngazidja. Bien que le doute plane sur son silence, le président du conseil national de transition et président d’honneur du RDC a mis fin au doute. « Ma position est claire, elle est connue par tout le monde », a-t-il indiqué. En mémoire, après une rupture consommée entre Djaé Ahamada Chanfi et l’ancien gouverneur Mouigni Baraka, certains membres se sont alliés au côté de l’ancien gouverneur dont l’ancien député Oumouri.

Kamal Saïd Abdou

Après cinq ans de réussite à la tête de la banque centrale des Comores, Dr Younoussa Imani a annoncé les orientations de la banque centrale des Comores de 2022 à 2027. Parmi ses projets, figure celui de l’inclusion financière, modernisation du système de paiement et digitalisation.

La banque centrale vient d’annoncer sa stratégie d’inclusion financière. Il en ressort que la digitalisation représente un accélérateur de l’inclusion financière. En effet, suite au lancement de la monnaie électrique (Mvola, Holo, Hury money), les efforts des acteurs ont été renforcés sous le pilotage et l’impulsion de la banque centrale des Comores. Des efforts consentis pour accompagner la population à l’économie. Les engagements de la banque centrale des Comores en faveur de l’inclusion financière de la population se traduisent par de nombreuses initiatives financières et économiques. Et désormais, la Bcc va moderniser le système de paiement pour une inclusion financière.

L’inclusion financière a pour but d’améliorer l’accès de chacun, quelle que soit sa situation, aux services financiers. Ce mécanisme permettra de favoriser l’accès des différents segments de la population aux services financiers. « Nous accentuerons l’inclusion financière », déclare le gouverneur de la banque centrale. Booster l’inclusion financière passe aussi par l’innovation des services financiers numériques.

A noter qu’en février 2021, la banque centrale des Comores a lancé le projet d’appui au développement du secteur financier. Ce projet s’inscrit dans la promotion de la stabilité et de l’intégrité financière indispensable au bon fonctionnement du secteur financier et accroitre l’accès et l’usage des services financiers par la population adulte. « Avec ce projet, on a l’ambition de moderniser le système de paiement, permettre aux comoriens d’accéder au système financier », avait expliqué Dr Younoussa Imani.

KDBA

L’ACASM qui crée et gère les infrastructures sportives de Mutsamudu depuis 41 ans, annonce la réhabilitation du stade de Hombo et celui de Mirontsy dans l’île d’Anjouan. Financés par la FIFA, les travaux qui devaient débuter en décembre 2021 sont retardés par la CAN.

La Mairie de Mutsamudu crée un office municipal de la jeunesse et des sports (OMJS), une structure de gestion des infrastructures sportives de la ville. « Dans les îles, il y a des stades. Tous sont gérés par des associations sportives et non par la mairie. L’état du stade de Hombo a inquiété plus d’un. Après des échanges avec la fédération, ces derniers acceptent de réhabiliter le terrain de Hombo. Les conditions sont posées. Les deux parties ont accepté. Nous avons envoyé le plan croquis du terrain de football de Hombo. Après des demandes auprès de la FIFA, ils acceptent de réhabiliter le terrain », a fait savoir Gosty, membre d’Acasm et d’annoncer des travaux dans 3 stades de la préfecture de Mutsamudu. « Les travaux aux stades de Hombo et de Mirontsy sont retardés par la coupe d’Afrique des nations. Au stade de Hombo, après la visite de la FIFA, cette dernière accepte de remplacer le tapi synthétique, aménager les vestiaires, et mettre du synthétique dans le second terrain de Hombo, construire de nouveaux bureaux, des salles et plus encore, ouvrir une académie des jeunes footballeurs », dit-il.

La création de l’office par le maire, se base sur l’application de l’article 62 et 63 de la loi sur la décentralisation au sein de l’Union des Comores, lit-on dans un arrêté du maire de Mutsamudu. « La mairie ne cherche pas à avoir la gestion de ces infrastructures. Elle cherche à être co-gestionnaire en créant un OMJS indépendant avec un conseil d’administration composé de 27 membres. Des représentants de la mairie et les associations sportives de la ville seront au cœur de ce conseil. Il ne va pas avoir de bénévolat. Un appel d’offres sera lancé par ce conseil pour recruter les personnes qui vont travailler dans l’office avec des obligations de résultat », indique Ibrahim Said, 2ème adjoint au maire.

Ahmed Zaidou

Dans le but d’accompagner l’aéroport de Hahaya pour la mise en œuvre du règlement sanitaire internationale, le ministère de la santé a remis, hier mercredi, une ambulance médicalisée à l’aéroport internationale prince Saïd Ibrahim. Un don offert par la commission de l’océan indien à travers le projet aide sanitaire à 25.000.000kmf.

En présence du ministre des transports Ahmed Bazi Selim, et des représentants de l’agence de coopération du ministère des affaires étrangères, la ministre de la santé, Loub Yacout Zaidou, a remis hier mercredi, une ambulance médicalisée à l’aéroport prince Saïd Ibrahim de Moroni. Un dispositif sanitaire devant permettre la prise en charge et le transport des malades jusqu’aux structures spécialisées en matière de soins. « C’est une réponse à notre demande devant la commission de l’océan indien depuis la détection du premier cas du Covid-19 aux Comores. Ce dispositif veillera pour le transport des malades vers les structures sanitaires spécialisées », a indiqué la ministre de la santé Loub Yacout Zaidou. « Aujourd’hui, chose faite, nous avons obtenu avec l’appui conséquent de la COI, une organisation dévouée à notre cause sur le renforcement des capacités en équipement avec des capacités requises sur la mise en œuvre du règlement sanitaire international dans les aéroports», a-t-elle ajouté.

Le directeur régional de l’aéroport de Ngazidja, Mohamed Djaoiad a rappelé et remercié les multiples efforts du ministère de la santé qui, selon lui, a joué un rôle prépondérant depuis le début de la crise sanitaire au service de l’aéroport. « Cet appui technique de la part du ministère de la santé est une suite à ses efforts de venir au bout de nos attentes des la détection du premier cas du Covid-19. Le ministère s’est toujours montré si proche de nous pour la réalisation des actions concrètes en matière d’équipements, à savoir la mise en place d’un scanner thermique, entre autres », a-t-il rappelé.

 Le ministre des transports, Ahmed Bazi Selim appelle à la bienveillance de ce dispositif afin qu’il soit disponible aux personnes nécessiteuses à tout moment que besoin se ferait ressentir.

Nassuf. M. Abdou

 

L’office des Nations-Unies contre la drogue et le crime (UNODC), Comores câbles et le gouvernement ont réuni, hier à Moroni, toutes les parties prenantes pour développer un plan national de protection et de résilience des câbles sous- marins. Dans ce monde câblé et interconnecté du contrôle du trafic aérien aux réservations d’hôtels, aux échanges sur internet, et autres, le réseau des câbles sous-marins est indispensable.

Les câbles sous-marins sont sujets à des dommages par nature, négligence humaine ou accidents, et à des dommages intentionnels par des groupes criminels ou terroristes. Toute interruption de cette infrastructure critique peut entraîner un chaos et des pertes considérables. Le programme mondial de lutte contre la criminalité maritime (GMCP) de l’office des Nations-Unies contre la drogue et le crime avec Comores Câbles et le gouvernement comorien ont réuni, hier, les parties prenantes pour un atelier de mise en place d’un plan national de protection et de résilience des câbles sous-marins. Cet atelier regroupe les agences gouvernementales concernées, des agences et experts non gouvernementaux, des associations de pêche ou de communautés côtières, et les acteurs concernés du secteur privé qui posent, exploitent, possèdent et réparent les câbles. Sachant que l’Union des Comores possède quatre câbles sous-marins : Easy, Flyon 3, Avassa, câbles inter-îles.

Le chef de département de câbles sous-marins au Comores câble, Elhad Kassim a précisé que les Comores doivent avoir un plan national de protection des câbles sous-marins et la coupure intentionnelle cause des dommages. « À l’échelle mondiale, au moins 95% de toutes les données de télécommunications et environ 10 000 milliards de dollars de transaction économique sont transmises chaque jour par des câbles sous-marins. L’Union des Comores doit mettre en place un plan national de protection et de résilience des câbles sous-marins. Il faut un cadre légal pour régulariser les dégâts causés par les bateaux, les groupes de criminels ou terroristes, et autres. Toutefois, si le bateau traverse dans les zones maritimes, il doit faire un signal AIS à l’Anam », a-t-il indiqué.

Abdoulandhum Ahamada

 

Reconduit à la tête de la banque centrale des Comores par décret présidentiel après avoir été nommé gouverneur de la banque centrale le 07 février 2017, Dr Younoussa Imani a dressé son bilan de 2017 à 2022. Un bilan satisfaisant et honorable. Une occasion de présenter les perspectives de 2022 à 2017.

« La supervision bancaire, l’inclusion financière, le mécanisme de paiement régulier des salaires et politique monétaire, la lutte anti blanchiment et contre le financement du terrorisme, Une augmentation des avoirs extérieurs et des résultats de gestion de la Bcc, la modernisation de la banque centrale des Comores », tels sont les axes que tourne le bilan des activités de la banque centrale durant la période 2017 à 2022 et ce sont les orientations de la banque durant ces dernières cinq années. Le gouverneur de la banque centrale manifeste sa satisfaction devant la presse car le bilan de 2017 à 2022 est honorable.

Alors que la banque centrale des Comores se donne comme mission de superviser les institutions financières, des banques sont une administration provisoire plus précisément la BDC et la BFC. « Durant ces 5 ans, nous avons mis une stratégie d’assainissement du secteur bancaire à travers la mise sous administration de deux banques BFC et BDC en cours de privatisation, le processus en cours de séparation de la banque postale de la poste, les retraits et refus d’agréments à des dirigeants des banques, créances douteuses : commission ad hoc (finances, justice et banque centrale), nouvelle réglementation bancaire : loi sur la résolution, loi sur la monnaie électronique et mise en place d’un logiciel de supervision bancaire et d’un référentiel comptable », a énuméré le gouverneur de la banque centrale, Dr Younoussa Imani.

Ce dernier a ainsi rappelé l’arrivée du groupe AFG au sein de la BIC, l’agrément des institutions de monnaies électroniques, à savoir Telco Money, Huri Money, Wari de MCTV et Holo de la BDC, et la mise en place de nouveaux instruments tels que la finance islamique, l’institution de garantie, le crédit-bail, la loi sur l’encadrement (en cours et en étude.)

Des dépôts et des crédits bruts en hausse

Durant ces cinq dernières années, la situation bancaire a évolué. La banque centrale annonce une hausse progression de 51% des dépôts de 2016 à 2021. Elle passe de 103 milliards à 155 milliards de francs comoriens. Et une hausse de 24% des crédits bruts à l’économie avec 78 milliards à 97 milliards de francs comoriens de 2016 à 2021. Une évolution des créances douteuses et du taux de provisionnement également. Le pays connaît une inclusion financière considérable. Les Comores passent de 106 à 148 agences hors siège et de 24 à 33 GAB de 2016 à 2020… Le taux de bancarisation passe de 19% à 29% de 2016 à 2021.

Lutte contre le blanchiment

Les Comores n’ont ménagé aucun effort pour lutter contre le blanchiment et contre le financement du terrorisme. Le pays a assuré la présidence du comité de lutte anti blanchiment (CLAB) en 2018 et en 2021. « 29 sociétés identifiées comme banques offshores opérant dans l’illégalité ont vu leur code BIC supprimés par SWIFT suite à une saisine de la BCC, démantèlement d’un réseau d’escroquerie financière implantée un peu partout sur le territoire (QNET/PONZZI), élaboration et publication des lignes directrices sur les virements électroniques nationaux et transfrontaliers, mise à jour du dispositif interne LBCFT pour les services opérationnels de la BCC, élaboration de lignes directrices LBCFT pour les institutions financières qui seront publiées au premier trimestre 2022, organisation d’atelier/ formation de sensibilisation sur la LBCFT en 2020 (pour le personnel de la BCC) et en 2021 (pour les institutions financières) », a noté le gouverneur de la banque centrale.

Et les Comores ont adhéré au GIABA en novembre 2017 après un long processus où le pays était membre observateur. Parmi les résultats enregistrés, le pays a été retiré du processus de suivi rapproché par le GIABA en aout 2021, règlement en cours sur le gel des avoirs lié au blanchiment et financement du terrorisme…

Plus de deux milliards de francs comoriens de gestion interne

Entre 2016 à 2021, les avoirs extérieurs nets sont partis en hausse. 74% des avoirs extérieurs nets sont enregistrés. 69 milliards de francs comoriens en 2016 et 120 milliards de francs comoriens en 2021 des avoirs extérieurs nets. « Les envois de fonds de la diaspora ont presque doublé en cinq ans », a déclaré Dr Younoussa Imani. 67,7 milliards kmf en 2016 et 130,5 milliards kmf en 2021. Selon le gouverneur de la banque centrale, de 2016 à 2021, les résultats de la gestion interne de la BCC sont passés de 477 millions kmf à 2,1 milliards kmf. Des résultats multiples par 4 en 5 années.

KDBA

Dialogue national : « Entre doute et sincérité »

Dialogue national : « Entre doute et sincérité »

Alors que le chef de l’Etat n’a toujours pas gracié les prisonniers politiques pour un climat d’apaisement, le citoyen comorien mis à l’écart, l’idée de vouloir instaurer un « dialogue national » afin de mettre un terme au conflit est loin d’être un canal des solutions. Les comoriens sont « entre doute et sincérité » dans la mesure où les vraies bases d’un dialogue franc et inclusif reposent sur le rapprochement de toutes les parties prenantes : opposition, gouvernement et société civile pour un objectif bien défini. Commentaire.

La tentative du président Azali Assoumani d’instaurer un dialogue national aux Comores est-elle une chance de mettre fin au conflit né au lendemain des élections anticipées de 2019 ? Une problématique qui reste jusqu’alors sans réponse. La crise post-électorale a déraillé le pays sur la voie de la démocratie et a basculé sur une autre forme plus dangereuse : liberté d’expression muselée et mesure drastique contre toute manifestation même pacifique. Plus d’une trentaine de prisonniers politiques, parmi lesquels figurent des anciens chefs d’Etat, des cadres de l’opposition et des citoyens lambda périssent dans les geôles du grand maître pendant que d’autres sont en résidence surveillée. Un grand nombre des politiciens se trouvent en exil. Les pro-dialogues nationaux ignorent peut-être ce constat. En ce rendez-vous encore historique, le citoyen comorien voit son implication oubliée pendant que son rôle en tant que médiateur indépendant est primordial. Et les débats s’intensifient, entre ceux qui sont confiants pour ce grand rendez-vous et les citoyens qui restent méfiants.

Le dialogue devait dégager des pistes de solution sur la vie sociopolitique du pays et son destin. Le citoyen lambda, victime de la politique politicienne, reste vigilant. Il connaît déjà la mélodie et la danse. Il n’est pas bête au point qu’il ne se souvient toujours pas des derniers évènements, notamment la conférence des bailleurs de fonds à Paris qui n’a rien donnée comme résultat et les assises nationales traduites à un coup d’épée dans l’eau. La société civile est consciente des enjeux et compte établir ses préalables mais le président de la République règne en maître, lui-même les a déjà fixées : prochaines échéances électorales de 2024 sans tenir compte de la vie des comoriens de tous les jours. Dans une analyse un peu croisée, le président de la République n’a pas le droit à l’erreur. Il devait avoir une oreille attentive sur toutes les parties prenantes pour éviter le fiasco.

La vie quotidienne de chaque comorien grimpe tous les jours : jeunes diplômés sans emploi se jettent dans les mers de Mayotte et la méditerranéenne pour espérer une vie meilleure, hausse des prix des denrées alimentaires, hausse des tarifs douaniers pour toutes marchandises importées et hausse des prix de data. Ce qui signifie que ce dialogue devait jeter les bases solides d’une politique stable afin de dégager des vraies pistes de solution.

L’opposition et la société civile absentes pendant que le pouvoir rassure en effet que « seule la volonté affirmée des uns et des autres permettra de sortir le pays de cette situation ». Le paradoxe, une chanson que bon nombre des comoriens l’ont déjà entendue dans les assises nationales puis dans les grands meetings du pouvoir en mars 2019. Le pouvoir continue à faire rêver et plonger les comoriens dans l’utopie : l’émergence. Sachant que les pays émergents comme le Rwanda de Paul Kagamé, le premier combat mené est de faire table rase, réconcilier la classe politique Rwandaise déchirée par la guerre civile de 1994 et mettre à terme les conflits entre les tribus. Dans notre analyse, les conditions propices pour un dialogue national ne sont pas réunies. Le climat politique et social n’augure rien « de l’esprit inclusif, encore moins sincère concernant ce dialogue », car il y a bien un côté sombre de cette messe nationale dont le citoyen comorien est « entre doute et sincérité ».

Kamal Said Abdou