ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

En ce jour du 26 mai date à laquelle un nouveau président doit être investi en conformité avec la constitution de 2001 révisée en 2009, le pays vit sous un climat de psychose. Alors que la nouvelle constitution de 2018 laquelle a permis à Azali d’être réélu jusqu’en 2024 est contestée par l’opposition, la peur anime les esprits. Reportage.

Les mouvements de la terreur annihilent la paix et la stabilité du pays et font aggraver un climat de peur sur le territoire national. C’est une évidence. Et sur le terrain, ça vaut la réalité. Tout ce qui est dit avec aplomb sur les réseaux sociaux triturent les esprits. Opposition et pouvoir s’entendent de loin et chaque partie accuse l’autre de troubles et violences. L’opposition appelle à un sursaut national pour déloger le président Azali de Beit Salam. Leur front commun a prévu des démarches démocratiques pour en finir avec ce régime. Lesquelles ?

Une circulation timide

Sur place, on voyait bien que les citoyens ont peur. Une circulation timide aux premières heures de la journée. Au petit marché, les marchands y ont déserté. Des établissements scolaires fermés. Des enfants contraints de ne pas se rendre dans leurs milieux scolaires. « Nous avons peur que le pays parte en guerre. Nous appelons à la paix et à la stabilité. Notre pays a vécu des périodes des mercenaires et des coups d’état. Nous avons oublié cette époque-là. Nous sommes dans une nouvelle ère. Que nos politiques trouvent un consensus pour que notre pays ne s’éclate pas en éclat. Si ce mercredi 26 mai, j’ai décidé de ne pas envoyer mes enfants à l’école, c’est parce que beaucoup ont fait croire que le pays risque de se mettre en conflit », a manifesté Faouziat Imamou, une mère de deux enfants. « Nous sommes perturbés et nos activités sont au ralenti. Mais qui devons-nous accuser ? L’opposition ou le pouvoir ? », a-t-elle avancé. A Moroni, surtout dans certains quartiers, des magasins n’ont pas ouvert pendant que les super marchés ont ouvert.

L’échec de l’opposition

En ce jour du 26 mai date à laquelle un nouveau président doit être investi en conformité avec la constitution de 2001 révisée en 2009, le pays vit sous un climat de psychose. Alors que la nouvelle constitution de 2018 laquelle a permis à Azali d’être réélu jusqu’en 2024 est contestée par l’opposition, la peur anime les esprits. Le gouvernement a célébré leurs deux ans de pouvoir.

 « Je ne comprends pas pourquoi nos politiciens veulent paralyser notre pays. Certains cadres de l’opposition sont exilés en France et appellent au désordre dans notre pays pendant qu’ils font leur vie dans la paix et la stabilité. Et ici, des jeunes sont corrompus pour mettre notre pays en conflit. Qu’ils aillent en enfer ! », a réagi Ahamada Moissi. Il appelle aux ténors de l’opposition à commencer à descendre dans la rue. « C’est une évidence. Rien ne vaut la réalité du terrain. Les ténors de l’opposition sont restés sur leurs canapés et veulent que les citoyens lambda descendent dans la rue pour manifester et réclamer le départ d’Azali. C’est vraiment chimérique. Aucun citoyen lambda n’osera le faire sinon il sera inculpé pour troubles à l’ordre public par la justice », a-t-il indiqué.

« Nous vivons sous la terreur… »

De son côté, Fundi Ibrahim Moussa, un père de cinq enfants, est agité contre le pouvoir. Selon lui, le président en exercice doit quitter le pouvoir et laisser la place à un autre qui sera « compétant ». « Le pays est déstabilisé. Des violences physiques, morales, policières se multiplient. Et cela explicite le bilan amer du président de la République. Le pays est sous la terreur, les intimidations…, personne n’ose s’exprimer, la démocratie est bafouée », a manifesté Fundi Ibrahim Moussa.

A la mi-journée, les activités ont repris à la normale. Une guerre de nerf entre le pouvoir et l’opposition. Avant la date du 26 mai, des membres de l’opposition ont été virulents sur les réseaux sociaux. Et tout allait croire que le pays partait en guerre. Que pense donc l’opposition après le 26 mai ?

KDBA

 

Dans les rues comme dans les autres endroits de la capitale, les activités reprennent petit à petit ce mercredi. Au marché de Volo-Volo, les activités se poursuivent. Le calme règne dans la capitale. Mohamed Hassane, un citoyen comorien mentionne que les comoriens ne sont pas dupes. Ils ne peuvent pas céder aux chantages afin de provoquer le chao.

L’ambiance est-elle au rendez-vous comme d’habitude ? Les activités se poursuivent pendant que les habitants attendaient un mouvement de déstabilisation ce mercredi. « Nous ne sont pas dupes. Nous ne pouvons pas céder aux chantages de l’opposition », a réagi Mohamed Hassane. Les rues de la capitale sont libres. Aucun contrôle de la part des forces de l’ordre. Contrairement, ces derniers temps, des barrages de patrouilles ont été observés dans les quatre coins de la capitale. « À 6h du matin, il n’y avait personne dans les rues. J’avais l’habitude de me réveiller à 5h du matin pour la prière. Je me suis préparé pour aller faire mes courses à 7h mais les rues étaient toujours vides. C’est normal vue les déclarations faites sur les réseaux sociaux. Mais au fur et à mesure, nous avons compris que cela est une façon d’intimider les comoriens », a-t-il montré. Celui-ci rassure que le calme et la tranquillité règnent dans la capitale et ses environs.

L’on constate, quelques magasins à Magudju  et Ambassadeur restent toujours fermés, le matin. Les agences de transfert d’argent sont ouvertes habituellement. « Le seul moyen de faire peur aux comoriens c’est de dire que le 26 mai, il y aura une guerre civile. Comment peut-on comprendre que des gens vivant en France peuvent chasser un pouvoir déjà aux Comores ? », s’interroge, Fahardine Youssouf, ancien instituteur. « Vous les journalistes, avez le devoir d’informer l’opinion publique qu’il n’y a rien à craindre aux Comores. C’est d’ailleurs votre rôle de dire la vérité de tout ce que vous voyez. Il n’y a pas des gendarmes dans les rues ni police ni contrôle. Tout le monde circule librement sans crainte », souligne l’ancien instituteur. « Si l’opposition a un règlement de compte avec le régime en place, c’est leur affaire mais nous, entant que citoyens, sommes conscients que cela ne nous concerne pas. Nous ne devons pas soutenir un camp. Au contraire, nous devons soutenir la paix et la stabilité de notre pays et laisser les politiciens se quereller », ajoute-il.

Apartir de 10h, l’on observe les embouteillages dans les rues. Les queues dans les stationnements des voitures. A Gard du nord, l’ambiance des chauffeurs et des passagers se poursuit pour les habitants du nord. A la Coulée de lave comme à Yemenia, les bus de la région de Hamahamet, font les queues. « Nous sommes ici depuis 6h du matin, on a rien vu quelque chose de très spéciale. Seulement, il y avait un peu de retard pour les passagers qui ont voulu se rendre à Moroni. Mais à partir de 8h nos activités sont revenues à la normale », raconte Chamsoudine Halifa.

 Celui-ci ajoute que dans la région de Hamahamet, les habitants sont réveillés dans le calme et chacun continue son travail habituel. Chamsoudine Halifa tient à préciser que la paix et la stabilité n’ont pas de prix. « On peut réclamer  nos droits sans pour autant menacer l’ordre public. C’est d’ailleurs la démocratie », rappelle-t-il.

Les écoles  privées et publiques ont ouvert leurs portes et les élèves sont dans leurs classes. Aucun mouvement de panique. « Depuis 7h du matin, les élèves viennent à l’école sans crainte. Certains ont venu en retard, ce qui est normal. Aucun évènement spécial signalé aujourd’hui », indique le surveillant du groupe scolaire avenir.

Kamal Saïd Abdou

Deux élèves comoriens ont honoré le drapeau de l’Union des Comores à l’issu d’un concours de récitation du coran à travers une vidéoconférence. En guise de reconnaissance, la fondation Mohamed VI des Ulémas africains a remis à ces élèves, chacun une enveloppe de 800.000 kmf.

Le coran est l’un des piliers de la paix et de la stabilité, selon le grand cadi de la République, Mohamed Said Athoumani. Ce dernier précise que le seul moyen de préserver la religion musulmane passe par le coran. « Il faut inciter nos enfants à lire et à aimer le coran. C’est une fierté pour notre pays qui a été pris part dans le concours. Nous espérons que l’année prochaine notre pays présentera beaucoup de candidats », a fait savoir le grand cadi avant d’avancer que la religion musulmane nous a réunis par le coran. Le grand cadi rappelle aux lauréats que le chemin est long. « Après que vous avez déjà mémorisé le coran, vous devez savoir sa traduction et sa philosophie », précise t-il.

De son côté, le président de la fondation Mohamed VI en Union des Comores, Yahya Mohamed Ilyassa soutient que « le coran est le socle de l’harmonie et la paix. » Pour lui, c’est un grand honneur que ces enfants ont montré et qu’au-delà de ce monde, leurs parents auront leurs récompenses. « Cela témoigne donc l’amour manifesté par ces enfants à l’égard de notre religion qui est l’Islam », a dit le président de la fondation Mohamed VI. Et lui d’appeler les parents d’initier leurs enfants dans la religion musulmane pour un avenir meilleur du pays.

Kamal Said Abdou

8 corps dont 6 enfants et 2 adultes ont été retrouvés sans vie samedi dernier au large des côtes d’Uropveni dans la région de Badjini. Ce drame est lié aux conditions météorologiques.

A bord de l’embarcation, une vingtaine de personne. Les morts et survivants voulaient se rendre à Anjouan. Beaucoup de personnes ont péri leurs vies samedi dernier entre Anjouan et Uropveni. Une petite embarcation a fait 8 morts dont 6 enfants et 2 adultes, selon le bilan provisoire communiqué par les autorités sanitaires du centre de Foumbouni. Le manque de moyen de sécurité  pour certaines embarcations inquiète certaines personnes. « Heureusement lorsque l’embarcation était en train de couler, J’ai attrapé un gilet de sauvetage mais je l’ai donné à la maman de cet enfant car elle ne savait pas nager », a expliqué une des passagères de l’embarcation.

Autant qu’une réglementation des voyages entre les îles existent, certaines embarcations échappent le contrôle des autorités portuaires nationales. Il en est ainsi que d’autres drames sont répétitifs entre Anjouan et Mayotte ou aucune mesure de sécurité n’est jusqu’à présent mise en place. 23 personnes embarquées, selon le témoignage de la femme qui a sauvé un enfant. Certains cadavres sont identifiés et d’autres n’ont pas été identifiés, selon un agent de la Cosep. « Les corps non identifiés seront gardés à l’hôpital El-maarouf jusqu’à a ce qu’un proche de la famille arrive à l’identifier », a indiqué l’agent du cosep.

Kamal Said Abdou

Dynapharm international a lancé, vendredi dernier, la formation « développer son esprit entrepreneurial » au bénéfice de 97 personnes. Une formation gratuite et attestant qui se tiendra chaque vendredi et samedi pendant 6 semaines. Pour le docteur trésor, responsable de Dynapharm Comores, cette formation est axée sur tous les points focaux du développement personnel en termes d’entreprenariat.

Une formation est lancée au bénéfice de lycéens, étudiants, professeurs, et autres de tout horizon et qui veulent s’intégrer facilement dans le domaine de l’entreprenariat. « Quatre vingt dix-sept (97) personnes se sont inscrites à la formation  et pour la première journée soixante-trois (63) se sont présentées », a annoncé le responsable de Dynapharm Comores.  « il est à notifier qu’à  l’issue de cette formation intensive qui se fera sur 6 semaines, des attestations de participation vont être remises au cours d’une cérémonie solennelle dans un hôtel de la place, une opportunité supplémentaire d’offre ainsi à  tous les participants car la présence de nombreux invités de marque et celle des médias saura donner à chacun une visibilité, élément non négligeable pour quiconque souhaiterait se développer en tant qu’entrepreneur », avance-t-il.

Pour ce visionnaire d’un développement social, l’initiative même de cette formation en grand sera une opportunité pour les bénéficiaires. « A la base, dans son fonctionnement régalien, Dynapharm international intègre une approche sociale lui permettant de venir en aide aux populations, à travers certaines actions visant des communautés ou certaines catégories sociales », indique-t-il. Et lui de préciser, « cette approche reste le fondement de la démarche, justifiant ainsi la gratuité de la formation. A ce jour les Comores  restent privilégiés car s’y trouve actuellement celui qui a été dernièrement nominé en tant que meilleur formateur de Dynapharm international. Une toute autre opportunité motivant l’initiative d’une telle formation ».

Le contenu même de la formation sera purement technique de tous les aspects de l’entreprenariat selon le docteur trésor, responsable de Dynapharm international Comores : « tel que le thème de la formation l’a libellé, le but de cette formation est de pouvoir développer l’esprit entrepreneurial de chacun de participants. Ils sauront de ce fait acquérir toutes les compétences liées aux entrepreneurs et aux chefs d’entreprises. Il s’agit entre autres des qualités de leadership, de compétences managériales, celles liées à la mise en place de stratégies de marketing etc. sachant que le but ultime d’un entrepreneur  est celui de réaliser des profits, Dynapharm international Comores offre ainsi par cette formation la possibilité aux jeunes comoriens de se développer dans l’entrepreneuriat avec des outils de bases solides en s’intégrant comme partenaires exclusifs d’une entreprise compétitive, non seulement  sur le marché local mais aussi à international ».

Dynapharm international Comores vient ainsi aider à résoudre les problèmes de chômage  tout en encourageant le développement personnel.

Pour Abdel Karim originaire de Mramani, stagiaire à la Meck Domoni, cette première journée de formation a changé sa façon de concevoir certaines choses. « Cette première journée de formation en effet a changé ma façon de voir les choses de penser et d’agir en tant qu’entrepreneur. De façon schématique et sur ce dernier, je pourrais aller jusqu’à dire que l’esprit entrepreneurial nous permet de connaître ou d’identifier les diverses opportunités dans les situations de changements », a-t-il exprimé. De son côté, Soifia Aboubacar (Mutsamudu), cette formation serait une chance car elle aide à renforcer l’esprit et à apprendre d’avantage des choses qu’on ignore.

Ahmed Zaidou (Stagiaire)

 

Parti à connaître les avis par rapport aux propos du Mufti sur l’application de la peine de mort, la population de Ndzuani ne veut pas s’exprimer. Peu de gens ont donné leurs avis et adhèrent fermement au discours du Moufti en s’appuyant sur la religion et des versets authentiques du coran (Sourate 5 verset 45).

Oustadh Ahmed Mhadji Soilihi, professeur au lycée de Mutsamudu adhère au discours prononcé par le Mufti de la République le jour de l’Eid, mais pense et insiste que cette l’appel a été fait trop tard et s’appui sur un verset du coran pour justifier ses dires. « Personnellement, je pense que ce genre de discours a été fait retard puisqu’on est des musulmans. C’est un appel sage mais en retard. On est des musulmans, et on doit suivre à la lettre ce que Allah nous a dit, et exécuté, c’est ça être un musulman. Et le fait que cette décision n’apparait que maintenant, c’est une chose qui devrait être depuis longtemps dans notre pays, puisque on est un pays musulman. On est des musulmans, il faut suivre les règles de l’islam à la lettre et pas certains », a-t-il exprimé.

Saifoudine Azihar, commerçant sur la place Mutsamudu, adhère lui aussi à la peine de mort. «  Ce que dit le Mufti c’est ce qui est bon car il a parlé en tant que le Mufti de la République des Comores et c’est à lui de prendre des discisions concernant ce genre d’effet tenant compte de la religion. Ici on n’a pas besoin de droit de l’homme », laisse-t-il entendre avant d’ajouter : « on pourrait suivre les règles et loi des droits de l’homme si seulement on était mécréant, mais on est des musulmans. Celui qui tue, doit être tué pour que sa sert de leçons. Depuis l’indépendance à aujourd’hui, 45 ans, on tue les uns sans jugement, ou la personne est enfermée et 3 mois plus tard, on rencontre le coupable dans les rues. Donc on doit appliquer ce que le grand Moufti a dit », soutient-il.

Certaines personnes soutiennent le disocurs du Mufti seulement, avec des normes d’allégements des sentences en s’appuyant sur la même sourate 5 verset 45 à la fin.

« Aux environs de 1997, il y a 24 ans, à la présidence de Taki Abdoulkarim, un homme était abattu à la place de l’indépendance à Ngazidja, pour des crimes, dont un assassinat si je me rappelle bien. Pendant cette période, ça a surement servi de leçon aux assassins et ou violeur. Personne ne voudrait perdre son enfant, assassiné, kidnappé, violé et tué sans aucun jugement. Ça ne résout pas le problème de la famille qui aura perdu un enfant mais ça soulagera les uns en sachant que le criminel ne fera aucun mal à un autre enfant », a souligné une femme qu.

Ahmed Zaidou (Stagiaire)

Alors que les tractations se poursuivent pour identifier le vrai assassin, 10 personne ont été arrêtées et placées en garde à vue à la gendarmerie de Moroni. Sur la liste, figure le neveu de la victime lequel aurait contacté Hamada Msaidié retrouvé égorgé le samedi dernier.

Rien n’est jusqu’à lors rendu public pour dénoncer le nom du coupable pourtant des signes renforcent un peu plus la certitude des enquêteurs.  « On l’a retrouvé avec une main arrachée d’un couteau, mais après les enquêtes il dit avoir été blessé lorsqu’il a voulu se servir d’une orange. Ce n’est pas vrai, si c’était le cas, il aurait dû se présenter dans un hôpital pour obtenir des soins appropriés pour sa blessure spectaculaire  », dixit un jeune cadre de Ndzauzé sous couvert d’anonymat. Il s’agit d’un jeune âgé d’une vingtaine d’année, marié récemment dans la région de Mbudé.

Si l’enquête a connu un coup d’accélération, c’est grâce à la vigilance de l’infirmier Ismail de Douniani Mboudé qui s’est rendu compte que la blessure de son patient  ne laisse croire  à  un simple accident pour  quelqu’un qui s’est fait trancher  à l’usage d’un petit couteau . Selon lui,  la blessure correspondait  avec l’heure du crime. « Moi j’ai vu le corps égorgé de  Hamada Msaidié âgé de 54 ans, j’imagine qu’il   aurait engagé le combat,  c’est cela qu’a causé sans doute la blessure spectaculaire du jeune de 27 ans, le suspect numéro 1 », a-t-il lâché. Ce dernier estime que mieux vaut que les coupables soient exécutés  pour mieux préserver la paix, car, dit-il, il y aura toujours un sentiment de vengeance à Ndzauzé.

Nassuf. M. Abdou

Suite aux meurtres qui se multiplient de jour en jour aux Comores ces dernières années, les citoyens, effrayés, déçus, réclament la peine de mort aux meurtriers.

Pendant ces 5 dernières années,  des meurtres de tous genres se multiplient de plus en plus au pays. S’Il ne se passe pas une semaine sans que se produise un meurtre d’un extrême barbarisme, il n’en demeure pas moins que deux ou trois meurtres se produisent parfois dans une semaine. Aucune ile ni une région n’est épargnée. La population s’indigne et lance un cri d’alarme en réclamant la peine de mort aux meurtriers. « Mon premier mot, avant que je meure, est que le meurtrier soit tué surtout ceux qui violent les enfants mineurs. Je suis catégorique. Je souhaiterais voir un jour la tête d’un meurtrier à terre parce que je suis un père et je comprends à quel point les cœurs de toute une famille sont brisés suite au meurtre de leur enfant innocent», a déclaré Toiouilu Ahamada Youssouf, conseiller communal dans la région de Oichili.

Appel à l’application de la peine capitale      

De son coté, Hassane Mourid souligne qu’ « on ne peut pas prétendre être un pays musulman et refuser d’appliquer la loi coranique en adoptant une loi étrangère. Si l’on a du mal à accepter la sagesse de la loi musulmane malgré notre attachement à l’islam, l’évidence de la réalité exige la peine de mort ».

Quant à Munib Hashim, « si l’on arrive à un moment où le peuple n’arrive pas à transformer sa force en droit et son obéissance en devoir, le gouvernement devient le principal acteur pour la réinstallation de la paix et la sécurité de tous. Ceci par la force si situation l’exige », dixit-il.

Faire justice soi-même ?

A ce qu’il parait, le peuple comorien semble toutefois ne pas être conscient de la gravité de la situation. « Ce pays, naturellement musulman, appartenant à la Ligue Arabe et à la coopération des pays musulmans semble indifférent de la multiplication ahurissante des meurtres bien que les larmes coulent sous les yeux chaque jour. Il est vrai que l’on souffre mais les réactions des citoyens ne sont pas à la hauteur du poids des actes inhumains qui se répètent toutes les semaines. Ces actes de meurtre méritent, en réactionnaire, un rassemblement général de tous les comoriens pour dire non à la barbarie humaine et à l’insécurité nationale. Nous vivons dans toutes les régions, les villes et les villages avec les différents meurtriers du pays mais nous sommes toujours disposés à dissimuler leurs crimes, à leur défendre contre la justice tout en stigmatisant et en marginalisant les familles des victimes. C’est une horreur ! Comment nous voulons que la justice fasse son travail tandis que l’on n’est pas capable de dénoncer les coupables ! C’est décevant, désespérant. Pour moi, je ne souhaite pas que cela arrive à ma fille Toilaanti. Mais au cas où ça lui arrive, sachez que j’ai déjà acheté son (le meurtre) linceul », a-t-il manifesté.  

L’insécurité sociale prend le dessus

Quand on vit dans un pays où les décisions du droit coutumier et la justice étatique ne satisfont pas le peuple et n’assurent pas leur rôle juridique, soit l’insécurité prend le dessus soit le jugement personnel ou social devient le meilleur choix. Si le discours du grand Mufti de l’Union des Comores tenu le jour de l’Eid El fitr dernier à la mosquée de Mitsudje réclamant la peine de mort est soutenu par la masse populaire et que la réalité socio-islamique l’exige, il ne reste qu’au chef de l’Etat et les responsables du pouvoir législatif d’en finir.

Fahadi Mohamed Ali

 

Une personne pieuse, un chantier d’apprentissage sur l’islam, mort en 1971, la commémoration  de la 50eme année du  cheikh Abdou Saïd Bacar a eu lieu lundi dernier, à Ikoni. Inhumé dans la mosquée zawiyat, l’on voit des fidèles de la confrérie  shaduli lançaient  des prêches et des invocations devant son caveau. Un évènement qui regorge beaucoup de monde et en dépit de la pandémie, chaque année les fidèles d’autres localités le célèbre chez eux.

Figure emblématique de l’islam en Union des Comores en période de l’administration coloniale, affiliée à  la famille du prophète (SWS) selon la tradition orale, la 50eme commémoration du cheikh Abdou Saïd Bacar  a eu lieu lundi dernier, à Ikoni.  Des Ulémas et des prédicateurs influents ont pris part à cet évènement religieux au sein de la mosquée Zawiyat, à Ikoni. « L’image de cheikh Abdou Saïd Bacar doit être le miroir de nous, ses efforts pour former des disciples ont permis à son image à rester omniprésent depuis presque 50 ans de sa disparition », nous explique Moussa Ibrahim, l’un des disciples du cheikh Abdou Saïd Bacar. Le cheikh, poursuit-il, s’est toujours porté en sorte de subordonnée envers  son entourage, et cela prouve un homme de foi dont son principal objectif est de pouvoir partager avec tout le monde, une qualité très rare dans ce monde actuel.

Pour ce fidèle  de la confrérie Murid Shaduli, Moussa Ibrahim  a saisi l’occasion pour recadrer certains Ulémas qui, selon lui, dénigrent les valeurs et les principes du Murid comme des pratiques qui riment avec l’islam. « Mieux vaut chercher à savoir avant de prendre une position, car les jugements hâtives conduisent l’homme à l’erreur. J’appelle ceux qui ne croient pas à ce que nous faisions d’arrêter leurs jugements  pour qu’ils viennent à apprendre ce qu’ils ignorent », a-t-il lancé.

Issu d’une famille royale avec plus de 10 femmes, le prince Addou Saïd Bacar dont, ses empreintes pour l’islam en Union des Comores rayonnent  jusqu’à lors,   a passé  son temps avec un objectif d’incarner une paix durable dans un moment où les conflits tribaux étaient une postérité.

Nassuf. M. Abdou

Depuis hier lundi jusqu’au jeudi prochain, la CTC avec le partenariat du ministère de travail se consacrent pour un atelier de tripartie et d’échanges sur les bases du renforcement du dialogue social dans tous les secteurs. Le non respect de droit de travail un grand défi à relever, selon Akrosso Cofi directeur BIT résidant à Madagascar en vidéoconférence.

La lutte pour le respect des droits de travail est au menu des échanges dans un atelier lancé par la CTC, à Moroni. L’objectif est de parvenir à mettre en vigueur les textes qui régissent le respect de droit de travail, sur la prise en charge des droits des travailleurs, de l’assurance maladie du personnel, d’établir une paix durable entre l’Etat, les employés, et les entreprises. « Cette formation se tient au bon moment où plusieurs acquis du dialogue social aux Comores semblent traverser un moment de turbulences pour ne pas dire mise en cause. La question du coronavirus doit être vue sur tous les angles, car les conséquences économique et sociale sont très lourdes à supporter », a souligné Salim soulaimana, secrétaire général de la CTC. Et lui d’ajouter que «certain nombre de décisions libératrices doivent être revues car, elles portent préjudices sur la vie des travailleurs et de la population ».

 

Le président du mouvement des entreprises comoriennes ( Modec) Ali Bazi Said Mourad a insisté qu’ « il faut un maximum de pragmatisme sur les actions à mener dans le cadre du dialogue social car il s’agit d’un vecteur devant promouvoir une paix durable dans toutes les institutions et pour le changement qu’elle va générer les Comores ».

 

 « Vous conviendrez tous avec moi que, seul le dialogue social et la concertation entre le gouvernement, les syndicats, nous permettrons de lutter contre les injustices sociales et redonner l’espoir à ces nombreuses familles en détresses socioéconomiques », a indiqué le secrétaire général du ministère de travail.

 

Nassuf.M.Abdou