En marge de la semaine de l’Europe (UE), l’ambassadeur de l’Union européenne, Giovanni Di Girolamo a abordé, à travers une visioconférence, vendredi dernier, à Moroni, des sujets relatifs à la naissance de l’UE, aux relations de l’UE avec les Comores, des formations et insertions professionnelles dédiées aux jeunes, entres autres. Interview.
Monsieur l’ambassadeur, pourriez-vous justement nous parler de la semaine de l’Europe, ce que cela représente et quelles célébrations sont prévues aux Comores ?
Comme vous le savez, la semaine de l’Europe, est un ensemble d’événements qui se tourne autour du 09 mai, jour que l’on considère comme le déclenchement du processus de l’éducation européenne. Le 09 mai 1950 en sortant de la deuxième guerre mondiale, le ministre des affaires étrangères français a fait un discours, à l’Assemblée Nationale française, parlant de la réconciliation de l’Allemagne et annonçant les points stratégiques de l’Europe, en particulier du charbon et de l’acier. La France a vécu une période dure auprès des allemands, et l’Europe était en ruine, mais les rivalités et les haines étaient encore là. Avec ce discours, quatre pays ont été ajoutés. Donc l’Europe est née au début des années 50 et ont créé des relations pour le charbon et l’acier entre la France, l’Allemagne, la Belgique. Et aujourd’hui, l’Europe est plus forte. C’est pourquoi chaque année, on dédie une semaine de commémoration. L’Europe a montré que les anciens ennemis peuvent devenir des amis. Et aucune rivalité éternelle. Et l’Union africaine prend l’inspiration de l’Union européenne. Pour l’Union des Comores, des relations fraternelles ont été renforcées. Et un moment de dialogue et d’entente a été lancé. On a pu adapter la semaine de l’Europe à la réalité des Comores et de l’Afrique, dédiée justement à la jeunesse pour les encourager à travailler après deux ans de Covid. Alors, aux Comores, nous aurons une semaine d’événements avec mes collègues. On aura un programme d’Erasmus et des formations professionnelles de la société civile et une conférence sur l’archipel des Comores et de l’océan indien.
Pourquoi vouloir aller précisément à la rencontre des jeunes ? Pourriez-vous expliquer ce que l’UE fait concrètement pour la jeunesse ?
Parce que les jeunes, c’est l’avenir. Et pour faire face à l’avenir, il faut de l’espoir. Les adultes ont le devoir de transmettre leurs connaissances aux jeunes pour un monde équitable et un guide de l’espoir. L’Afrique a eu un grand ensemble de génération et les Comores aussi. C’est un monde aussi complexe avec lequel les comoriens comme tous les autres pays, peuvent s’insérer sur le domaine du changement climatique et social. Il y a partout le problème de la dégradation de l’environnement dont les jeunes ont une lourde responsabilité. Nous avons tous le devoir d’hériter nos enfants un monde similaire de ce qu’on a hérité. Alors, on se concentre sur la formation et insertion professionnelle, l’emploi, puis les conférences, entre autres. On veut coopérer avec vous pour donner un message d’espoir et un chemin à suivre pour valoriser les potentialités économiques et humaines.
Vous avez, tout à l’heure, évoqué le projet Erasmus. Qu’est-ce que c’est ?
Erasmus a permis aux comoriens de compléter des formations en Europe avec le partenariat avec les universités européennes. On interagit avec les différents instruments qu’on a, plus l’INTEREC (Un programme qui permet une interaction entre réseau de l’UE et réseau frontalier). En parlant des Comores, on a un département français de la Réunion où il y a des universités de hautes qualités de l’océan indien. Donc le programme INTEREC permettra aux comoriens de se former à l’université de la Réunion.
Puisqu’on parle de projets, pourriez-vous parler des états d’avancements que vous avez parlés avec les autorités comoriennes sur les accords de pêche ?
Pour l’accord de pêche, nous avons fait un travail remarquable avec le bureau de Moroni. Et on a commencé à traiter le dialogue pour arriver à ce stade de carton rouge. Dès qu’on aboutit le travail, on aura des ajustements à faire de côté et les Comores pourront, à nouveau, aspirer des avantages sur l’accord de pêche, en termes de compensations, d’assistance technique, etc. je crois qu’on est bloqué pendant plusieurs années. J’espère que ces dernières années, on va commencer ces processus qui aboutiront à l’élimination du carton rouge et penser aux mesures appropriées. Après les échanges avec les autorités comoriennes, j’ai senti une vraie volonté des membres du gouvernement comorien.
Propos recueillis par Abdoulandhum Ahamada