ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Le président de la République, Azali Assoumani avec son gouvernement a, hier mardi, présenté les vœux pour l’année 2022 auprès des journalistes comoriens. Une occasion pour le représentant des journalistes, Chamsoudine Saïd Mhadji de présenter ses doléances, notamment, le procès du défunt Ali Abdou, la liberté d’expression, l’adoption du code de l’information, entre autres. Le chef de l’Etat a affirmé avoir promulgué la loi du code de l’information.

La question du procès du défunt Ali Abdou, premier président du syndicat des journalistes, bâclé et classé l’enquête sans suite a été évoquée (par le président du SNJC, Chamsoudine). « Il (Ali Abdou) nous a quitté le 12 décembre 2020 et malgré l’obscurité qui entoure les circonstances de son décès, la justice a bâclé et classé l’enquête sans suite. Ali Abdou n’avait que 31 ans et tous ceux qui ont vu son corps s’accordent à dire que sa mort n’était pas naturelle. Aujourd’hui comme hier, nous réclamons que la lumière soit faite sur les circonstances de son décès tragique et prématuré », a sollicité le président du SNJC cette demande, au chef d’Etat.

À son tour, le président de la République, Azali Assoumani a annoncé que « je viens de signer ce matin (hier, ndlr), le décret portant promulgation de la loi portant Code de l’information. Ce nouveau projet de loi du gouvernement a été examiné par vos organisations, avant d’être soumis aux parlementaires, pour amendements et adoption. La présente loi garantit le droit de l’information et la liberté de la communication, et organise également son exercice. Elle porte création d’un conseil national de la presse et de l’audiovisuel (CNPA). Ainsi, la presse et la communication audiovisuelle sont libres, dans le strict respect de la réglementation en vigueur ». « Le pays s’est doté d’un CNPA, chargé de la régulation et du développement de la presse et de la communication audiovisuelle. Cette institution est chargée de veiller et garantir la liberté d’expression et d’information et l’instauration d’un paysage médiatique diversifié et pluraliste, particulièrement en période électorale », ajoute-t-il.

Le président de la République vient d’annoncer l’octroi d’un fonds d’appui annuel aux médias privés. « Je voudrais aussi rappeler que l’Etat accorde une subvention annuelle de 700 millions de nos francs aux médias privés », a-t-il confié.

Abdoulandhum Ahamada 

Visa Balladur : Un dou’an pour nos morts en mer

Visa Balladur : Un dou’an pour nos morts en mer

Alors que les Comoriens des autres îles avaient pour habitude de circuler librement à Mayotte, pour leur affaire personnelle ou des soins, le visa Balladur, du nom du Premier ministre en 1995 a édifié un blocus entre les Comores et Mayotte.

Ce mardi 18 janvier, marque la journée du visa Balladur. Elle est célébrée annuellement par la ville de Mirontsy et le Club Soirhane, par un dou’an en commémoration des morts du visa Balladur entre l’île comorienne d’Anjouan et l’île de Mayotte. 27 ans après, « nous pensons encore à ces milliers de morts de Mirontsy et d’ailleurs ». Une stèle est édifiée en 2019, à Mirontsy pour  » un rappel perpétuel ». Une centaine de personnes ont pris part à cette commémoration.

« Ce jour, nous sommes ensemble pour un rappel des morts dans la mer. Ils sont partis pour une île sœur. Ce sont nos familles, nos enfants, nos pères et nos mères. C’est une île sœur, Mayotte. Nous y allons pour la santé, la famille », dit Asma Abdallah Houmadi, membre du Club Soirhane et ajoute que « c’était ce jour qu’on nous a imposé ce visa Balladur. Nous voulions célébrer cette manifestation ce jour. Nous ne les oublions pas. Cette commémoration aujourd’hui, pour une prière. C’est la seule fois où nous pouvons penser à eux ».
« Il y 3 ans depuis qu’on organise cet événement de commémoration. C’est la grande catastrophe après les morts de Majungua. Depuis 1995 à nos jours, les morts sont estimés à plus de 20 000. Tous les ans, nous devons être. Nous devons perpétuer ce rituel », a fait savoir docteur Ansuffoudine Mohamed. Et d’ajouter : « les morts du Yemenia, en juin 2009, ne sont pas de 200, ceux des kwasa kwasa, sont de milliers de fois plus nombreux. Nous avons édifié une stèle en cet honneur. Nous avons eu cette idée, de faire un dou’an pour un rappel perpétuel ».

« Du vendredi au samedi, de l’an 2000, je suis parti avec 26 autres personnes pour Mayotte. 17 d’entre nous sont morts. La vedette s’est remplie d’eau. Je suis sauvé par des pêcheurs, après plusieurs heures à la mer, accroché à un bidon d’essence et un macabre. Sur les 17, certains sont morts à l’hôpital », raconte Abdou Ousseni, alias Doudou, 55 ans, originaire de Mirontsy. 

Ahmed Zaidou

Dès lors que les deux Malgaches présumés trafiquants sur l’affaire des lingots d’or ont quitté le territoire comorien, des paperasses planent sur le sort de la drogue saisie ainsi que la somme de 85000 euros et les armes automatiques. Le silence total sur cette affaire est inquiétant.

L’affaire des lingots d’or défraye non seulement les médias locaux, mais aussi, les médias internationaux. Une affaire d’une grande envergure et qui, malheureusement, regorge plusieurs zones d’ombre. La somme de 85000 euros découverte au domicile de Faridi Abodo, ancien receveur régional de douanes, à Anjouan, qui, par la suite déclarée 15000 euros, laisse entendre qu’aucune clarté dans cette affaire. Ce qui explique que la drogue pourrait aussi être déclarée disparue. Le crépuscule, lors d’une conférence de presse à ce sujet, le parquet de la république n’a pas donné beaucoup plus des détails au sujet de la drogue, sa provenance, les complices et le sort. Seule l’affaire des lingots d’or a été abordée en profondeur par le parquet.

Or, la loi prévoit que la drogue saisie doit être incinérée en présence de la presse et des autorités judiciaires, selon l’avis d’un juriste comorien, qui préfère garder l’anonymat. En presque trois semaines, le silence des autorités compétentes à ce sujet est inquiétant. Pour Me Gérard Youssouf, la loi n’a pas fixé un délai pour incinérer la drogue. Normalement, dit-il, le parquet de la république peut lancer la procédure d’incinération de la drogue dès la saisine de celle-ci. Beaucoup se posent la question si cette affaire de la Cocaïne et de la somme d’argent ne pourraient pas aussi disparaître facilement, comme fut le cas des faux-billets et de la drogue saisis par la police nationale en 2020.

Sur le dossier des lingots d’or dont il a fait l’objet de l’arrestation du directeur général des aéroports des Comores, Yasser Ali Assoumani, le parquet de la République a retenu plusieurs charges contre les contrebandiers notamment, association des malfaiteurs, corruption active, et autres. Sur les deux affaires, les présumés auteurs risquent gros si l’on en croit le code pénal comorien en son article 205. « Le fait de diriger ou d’organiser un groupement ayant pour objet la culture, la préparation, la transformation, la production, la fabrication, l’importation, l’exportation, le transport, la détention, l’offre, la cession, l’acquisition ou l’emploi  illicite de stupéfiants est puni de la réclusion à perpétuité et  d’une amende de 30.000.000 à 100.000.000 de francs comoriens ».

Du moment où des personnes ont facilité l’entrée de la drogue dans  le territoire national soit, par  voie maritime, aérien ou encore terrestre, l’article 208 du code pénal ajoute que « Est puni de la même peine,  le  fait de faciliter par quelque moyen que ce soit, l’usage illicite de stupéfiants, de se faire délivrer de stupéfiants au moyen d’ordonnance fictive ou de délivrer de stupéfiants sur la présentation de  telle ordonnance connaissant leur caractère fictif ou de complaisance. Le transport, la détention, l’offre, la cession, l’acquisition ou l’emploi illicite de stupéfiants est puni de dix à quinze ans d’emprisonnement et d’une amende de 10.000.000 à 20.000.000 de francs comoriens».

Kamal Saïd Abdou

 

Le chef de l’Etat, Azali Assoumani a tenu, hier mardi, au palais de Beit-salam, une rencontre avec les médias locaux. Plusieurs sujets ont été abordés, notamment la vie chère, les relations Comores-Qatar, la recrudescence des actes d’agressions sexuelles, les procès juridiques, entre autres. Le président Azali reconnaît la situation difficile de la vie chère, mais il déclare « chercher des solutions face à ces problèmes ».

Plusieurs sujets d’actualités ont été posés par les journalistes, lors de la conférence de presse d’hier, à l’issue des présentations des vœux pour l’année 2022. Tout d’abord, ce sont des questions relatives à la vie chère que traverse le pays, à l’heure actuelle. Le chef de l’Etat, Azali Assoumani reconnaît cette crise alimentaire mais, selon lui, le gouvernement est en train de chercher les solutions. « Je reconnais la vie chère que traversent les citoyens. La situation est délicate. Nous devons nous unir pour trouver des solutions adéquates face à cette crise. J’ai rencontré les ministres concernés pour trouver d’issus et des solutions idoines. Sachant que tout le monde sait la cause de cette flambée des prix des produits alimentaires (la covid-19). Le pays importe beaucoup de produits alimentaires. Nous devons être indépendants en matière de production alimentaire ou d’autosuffisance alimentaire. Nous devons éviter les pénuries des produits carnés, pétroliers, entre autres). Il faut rappeler que le gouvernement est en train de prêter les opérateurs économiques des moyens financiers pour assurer une quantité suffisante des produits alimentaires. On est en discussion avec eux. Les prix des produits doivent être fixés », a répondu le président de la République.

Nouvelles relations Moroni-Doha

Sur la question des relations Comores-Qatar, le chef de l’Etat a précisé que les autorités compétentes entrent en discussion interne avec le Qatar pour renouer leurs relations bilatérales. « L’Arabie Saoudite est considérée comme notre deuxième pays (direction de l’islam). Les pays qui étaient en guerre avec le Qatar ont renoué leurs relations. Alors, les Comores entrent en discussions avec le Qatar pour faire la même procédure », a-t-il dit.

Et l’affaire des lingots d’or ?

Concernant le sujet des lingots d’or saisis à l’aéroport-Moroni-Hahaya, le président Azali admet la mise en place d’un plan de sécurisation des zones frontières afin d’éviter de tels trafics maritimes et aériens. « Le renforcement de la sécurisation des zones maritimes et aériennes est une option fondamentale afin d’éviter, pour une deuxième fois, les trafics illicites des produits non autorisés à entrer dans le pays comme les armes, la drogue, l’or, et autres. Toutefois, ce qui est pire, c’est l’implication du directeur général des aéroports sur cette affaire de trafic d’or. Je ne sais pas quoi à dire. Donc, nous voulons dépêcher des experts en la matière pour continuer l’enquête », a-t-il fulminé.

Interrogé sur le plan national sur la réduction de la recrudescence des actes d’agressions sexuelles des femmes et mineures, de criminalités,…le locataire de Beit-salam pense que c’est une question de « manque d’éducation des jeunes ». « Nous constatons une recrudescence du nombre des cas d’actes d’agressions sexuelles basées sur le genre, d’actes de criminalités, et autres. Toutefois, nous avons donné toutes les instructions aux concernés, notamment aux magistrats. On doit être ensemble pour remédier à ce fléau qui détruit la vie sociale. Chacun doit assumer sa part de responsabilité, mais je pense que c’est une question de manque d’éducation chez les jeunes et adultes, auteurs de ces actes barbares », a-t-il expliqué.

Bientôt les procès des détenus ?

Pour la question des procès juridiques des personnes placées sous mandat de dépôt par la Cour de la sûreté de l’Etat, le président Azali a sollicité l’organisation des audiences prochainement. « Ces personnes placées en mandat de dépôt par la Cour de sûreté de l’Etat doivent être jugées très rapidement, dans les mois prochains. Sachant que je suis le premier magistrat suprême », a indiqué le président Azali.

Abdoulandhum Ahamada

La partie comorienne a enfin cédé à la pression de Madagascar. Hier dans la matinée, les deux Malgaches cités dans l’affaire de lingots d’or ont quitté les Comores avec la délégation Malgache conduite par le ministre de la justice de Madagascar. Mais, il faudra souligner que les lingots d’or estimés à 50kg sont toujours aux mains de la partie comorienne.

La partie s’est annoncé pourtant compliquée pour la délégation Malgache tenue d’une obligation de résultat, un ordre donné par le président Malgache, Andry Rajoelina à l’issu d’un petit déjeuner de presse  à Iavoloha notamment, ramener leurs ressortissants à la maison. En effet, la réunion technique entre la délégation Malgache conduite par le ministre de la justice et celle des Comores a, hier fini par l’Extradition de deux ressortissants Malgache interpellés dans l’affaire dite « lingots d’or » saisis le 28 décembre dernier. Une procédure qui, selon le porte-parole du gouvernement comorien entre dans le cadre d’un accord d’entre aide judiciaire entre Moroni et Antananarivo datant de 1976. Un argument qui a fait un débat juridique dont certains juristes estiment que le gouvernement comorien pourrait refuser la demande d’extradition émise par Madagascar.

Même si le garde de sceaux comorien continue à faire croire qu’il s’agit de deux procédures différentes, ce que l’on peut constater sur cette affaire, le gouvernement comorien n’avait pas le choix de refuser la demande dans la mesure où en 2019, Madagascar avait accepté de livrer Insa Mohamed alias Bobocha, présumé cerveau de l’attentant contre l’avion du président de la République sous une procédure biaisée aux autorités comoriennes.  Aussitôt que la demande de Madagascar n’est pas reposée seulement sur la récupération de leurs ressortissants mais aussi la récupération des lingots d’or réputés un produit Malgache. Un élément sème toutefois le doute sur l’originalité réelle du  métal jaune qui, jusqu’à maintenant reste dans les coffres fort de la banque centrale des Comores.

Et les lingots d’or ?

Si les documents présentés à l’aéroport de Hahaya le 28 décembre dernier prouve que le métal provient de Madagascar, le gouvernement comorien n’a pas accepté cette hypothèse affirmant que la facture présentée par les présumés trafiquants montre que le métal provient d’une société dénommée Mali métal Sarl à l’endroit de Parpia Gold and Jewels TTrading. Au moment où les deux ressortissants sont déjà quitté les Comores, beaucoup se posent la question  si le gouvernement comorien va encore accepter de livrer les lingots d’or à Madagascar pendant que celles-ci devaient être gardées aux Comores en même tant que le jet privé destiné à servir dans l’accomplissement de l’infraction et qui, par conséquent ce jet privé à été autorisé à quitter le tarmac de l’aéroport de Hahaya.

Kamal Said Abdou

Alors qu’il devait pleuvoir en cette période de Khashkazi aux Comores, Ahmed Youssouf Abdou de la direction de la météorologie de l’Anacm parle d’un phénomène de dérèglement du climat. Selon lui, ce phénomène de dérèglement climatique est d’ordre mondial.

Les Comores ne sont pas épargnées au phénomène du changement climatique. Les saisons restent les mêmes, selon Ahmed Youssouf Abdou de la direction météorologique de l’Anacm mentionnant que le pays devrait traverser une période de pluie depuis le 27 novembre dernier où les pluies ont été généralisés sur l’ensemble du territoire pourtant aucune goutte de pluie depuis cette date-là. « Donc, il n’y pas un changement de saison de pluie dans notre pays. Rappelons que la journée du 27 novembre dernier était marquée par des pluies intenses surtout au sud-ouest de l’île où la hauteur de la journée avoisinait 100mm », a expliqué Ahmed Youssouf Abdou qui s’est appuyé au bulletin météorologique de l’Anacm.

Diminution des pluies

 Ahmed Youssouf Abdou a cité quelques éléments qui pourraient être les causes du manque de pluie. A l’en croire, les actions anthropiques notamment, la déforestation et autres, contribuent de manière grave le manque de pluie dans notre pays. « La pluviosité a diminué. Au fait, l’humidité était relativement faible pendant les deux premières décades si l’on compare à la dernière semaine où la couverture nuageuse était importante et que l’atmosphère locale était saturée en vapeur  d’eau accompagnée des pluies convectives à caractère orageuse. Les autres régions ont  connu  une  balance  pluviométrique  mensuelle déficitaire par rapport à  la moyenne  climatologique de l’archipel évaluée à 106,3mm sur la base de 1981-2010 », a-t-il ajouté. Selon lui, les Comores ont un climat tropical humide sous influence océanique. Cette dernière est caractérisée par deux saisons : une saison sèche et fraîche de mai à Octobre, marquée par les vents des « alizés » et l’autre saison appelée « kusi », une saison chaude et humide entre novembre et avril, marquée par les vents des moussons dites « khashkazi ».

A entendre le responsable de la direction de la météorologie, la période des grosses pluies aux Comores, correspond à la saison de khashkazi de novembre à avril.  « Dans cette période, l’analyse effectuée sur les températures prélevées au niveau des  4  sites,  a mis en évidence une augmentation de la température si l’on compare à la situation vécue en octobre. La valeur minimale enregistrée est de 20°C et la valeur maximale est  de  35,5°C  enregistré,  le  21  novembre  à  l’aéroport  de  Hahaya.  Ceci  sous-entant que  la  courbe  des  températures  maximales  est  à  la  hausse,  on  s’attend  donc  à  une augmentation de la chaleur », selon le document de l’Anacm.

Une hausse de la température de 1,1°C

Ce document montre que les résultats consensuels issus des modèles de prévision saisonnières des pluies de l’Anacm, ont montré des scénarios plus secs que  la  moyenne  normale  pour  la  saison  octobre, novembre et décembre 2021 et pour la saison novembre-décembre et janvier 2022, les scénarios secs et proches  de la moyenne seront probables sur l’ensemble du territoire. Ceci sous-entend que les pluies auront tendance à augmenter pour se rapprocher de la moyenne en janvier. Ahmed Youssouf Abdou a tenu à préciser que l’augmentation de la température aux Comores est estimée à 1,1°C, pour une durée de quarante ans, entre 1981 à 2021. « Donc, l’augmentation de la chaleur aura des conséquences non seulement dans le domaine de l’agriculture mais aussi, dans la vie de l’homme. Pour cette année, il y aura moins des récoltes à cause du manque des pluies », a conclu le responsable de l’Anacm.

Kamal Saïd Abdou

 

 

Un contrôle des agents de la fonction publique est mis en œuvre. Le contrôle débute à Anjouan au trésor public depuis ce jeudi, jusqu’à samedi. Le facteur sanitaire n’est pas respecté par les fonctionnaires. Des agents ont 21 ans de service sans augmentation de salaire.

« Nous sommes venus être contrôlés si nous sommes toujours dans nos institutions. Il est important de savoir si les personnes travaillent ou non. Il n y a pas d’organisation. Personne ne sait quand il va passer. C’est une bonne chose ce contrôle comme des doublons sont payés, or qu’ils sont décédés », a dit Moustadrane Combo, proviseur du lycée de Sima.

Pour certains, ce rassemblement populaire favorise la contamination de la pandémie. « Nous sommes appelés dans les différents services pour nous présenter au trésor muni du recrutement et de la carte d’identité nationale. Mon impression, c’est qu’il y a une mauvaise organisation. Je ne comprends pas pourquoi tous les services sont réunis en même temps dans une période de la Covid-19. Nous sommes ressemblés et la majorité des personnes ne respectent pas les mesures barrières », indique Sittina-Echat Assadi.

 Ce manquement d’organisation n’est pas respecté par les services selon les contrôleurs. « Nous ne savons rien de ce contrôle, s’il a du positif ou le contraire. Nous sommes appelés à être contrôlés. Nous espérons que peut-être, il y aura un avancement, car à la direction du tourisme, ça fait 21 ans de service sans avancement. Nous sommes avec nos salaires de base. C’est peut-être pour une hausse de salaire », explique-t-elle. Pour d’autres qui sont à l’étranger avec des bourses d’études, la question reste « ambiguë et difficile à répondre ». Il serait préférable selon certains, de voir une manière de les contrôler ou qu’il soit notifié à d’autre façon sans risque de perdre leur travail ou leur dû. 

Ahmed Zaidou

Faits divers : Anfane, un kidnappeur recherché

Faits divers : Anfane, un kidnappeur recherché

Les kidnappings et ses dérives sont monnaie courante aux Comores. Roihabati Mohamed est kidnappée par Anfane alias le Roi. Les deux  personnes sont originaires de l’île d’Anjouan. Depuis le 27 aout, Roihabati Mohamed n’a pas donné signe de vie. Sa famille s’inquiète et lance un cri d’alarme.

Roihabati Mohamed, kidnappée depuis le 27 aout 2021, sa famille est inquiète. Anfane alias le Roi est le principal suspect de cet acte de kidnapping, selon Damawiya Soubira, mère de Roihabati Mohamed qui lance un cri d’alarme. « Nous lançons un appel à tous ceux qui ont une information concernant Roihabati Mohamed et son kidnappeur. Nous avons fait le nécessaire pour localiser le kidnappeur mais, en vain, c’est triste», crie Damawiya Soubira, mère de Roihabati Mohamed qui a ajouté que le kidnappeur avant d’enlever sa fille s’est présenté devant la famille comme ami de Roihabati Mohamed. « Nous avons cru cette hypothèse selon laquelle Anfane est un ami de notre fille. Et pourtant dans sa tête, il avait une autre idée notamment, enlever notre fille », explique-t-elle.

L’inquiétude nourrit la famille et laisse des suspenses dans la mesure où les téléphones de la fille et Anfane sont injoignables. « Est-ce que notre fille est elle vivante ou morte ? En tout cas, les recherches se poursuivent et nous allons alerter les autorités compétentes pour qu’elles nous aident à trouver notre fille », rassure la mère de la fille.  Cette dernière a tenu à préciser qu’Anfane est un homme non maitrisable au village et dans la région. « Son village avait tourné le dos contre lui à cause de ses agissements qui, parfois sont violents », précise-t-elle. Anfane alias le Roi est originaire de Mdjimandra, ancien président des étudiants Anjouanais à l’Université des Comores et secrétaire général du mouvement Salamiste.

Kamal Saïd Abdou

 

Le front commun des forces vives contre la dictature, à travers une conférence de presse hier au Retaj, estime que le gouvernement est mouillé jusqu’au cou dans cette affaire dite « lingots d’or ». L’opposition a déploré le fait que le jet privé servi dans cette opération soit autorisé à quitter le sol comorien considérant que cette affaire des lingots d’or malgaches n’a pas encore livré tous ses secrets, mais, s’annonce déjà comme un film rocambolesque, sorti directement des studios d’Hollywood.

La drogue, les armes à feu et la somme d’argent saisies dans le domicile de l’ancien receveur régional des douanes, Farid Abodo  et les lingots d’or saisis, le 28 décembre dernier, à l’aéroport Moroni-Hahaya n’est que la partie transparente de l’iceberg car l’intrigue nouée autour de ce jet privé, les clairances si facilement délivrées, cet itinéraire qui devait aboutir à Dubaï, les sombres personnages arrêtés et qui ne sont que de pauvres comparses, les commanditaires encore restés dans l’ombre, tout cela sent mauvais et soulève un dégoût moral et une indignation publique unanime. « Le gouvernement est mouillé jusqu’au cou dans cette affaire », a déclaré Ahmed Hassane El-Barwane, secrétaire exécutif du front commun des forces vives contre la dictature. Selon ce secrétaire exécutif, en cas de demande d’atterrissage d’un jet privé, la demande doit être transmise à la présidence de la République muni d’un document appelé « Clairance » détaillant la date de la fabrication de l’appareil, la date de la mise en route et toutes les références qui, par conséquent, le document se transmet à l’aviation civile, l’Apc et la sécurité civile.

Des documents dissimulés et un film à la Hollywood

Le secrétaire exécutif du front commun contre la dictature a déploré le fait que certains documents sont dissimulés, notamment la clairance, et autres. « Cette affaire des lingots d’or malgaches, qui n’a pas encore livré tous ses secrets, s’annonce déjà comme un film rocambolesque, sorti directement des studios d’Hollywood », selon le communiqué du front commun. Outre les documents dissimulés sur cette affaire, la somme d’argent et les armes automatiques saisies dans le domicile de l’ancien receveur régional n’ont aucune suite. « Nous sommes en droit de nous demander contre qui ces armes allaient être utilisées ? Pourquoi le parquet de Moroni n’avait-il pas visé les dispositions du code pénal comorien qui répriment la détention illégale d’armes à feu, lors de l’ouverture d’information judiciaire ? », lit-on dans le communiqué de presse du front commun, qui a ajouté que ce danger réel d’une transformation des Comores en plaque tournante régionale, voire internationale, du trafic transfrontalier, du blanchiment d’argent et du terrorisme traduit à la fois l’inquiétude grandissante et les profonds sentiments de paix et de tranquillité des Comoriens. « Si un jour, il ya un service le mieux offrant, les responsables pourront fermer les yeux pour laisser passer une valise contenant une bombe pour exploser un avion. Nous sommes très inquiets», a déploré Me Mahamoudou Ahamada.

Le jet privé n’est plus dans le tarmac de l’aéroport

Le jet privé qui devait transporter la marchandise jusqu’à Dubaï n’est plus dans le tarmac de l’aéroport de Moroni-Hahaya. Ce qui semble étrange aux yeux de l’avocat qui a expliqué que « si un objet qui devait servir dans l’accomplissement d’une infraction, la justice a le droit de saisir cet objet en même temps que l’auteur de l’infraction». Les derniers sceptiques sont maintenant édifiés : c’est une bande de malfrats qui s’est installée à la tête de notre pays. Le front commun lance le cri d’alarme et demande expressément à la communauté internationale, aux partenaires au développement et en particulier, aux organisations spécialisées en la matière, de porter aide et soutien aux Comores afin d’éradiquer ce fléau de la contrebande internationale dont les honorables représentants sont juchés jusqu’à la tête de l’Etat, ce qui est manifestement porteur de graves risques de déstabilisation du pays et de la région.

Kamal Saïd Abdou

 

Des critiques frôlent la toile sur les mauvais comportements des enfants comoriens dans les milieux scolaires. Certains pointent du doigt les parents comme responsables de ces comportements irrespectueux en termes de mauvais habits, paroles et actes reprochables. Comme d’autres regrettent les éducateurs des enfants comme principales cibles. Les avis divergent.

Dans les milieux scolaires, plusieurs enfants se sont mal comportés en termes d’habits, de paroles irrespectueuses et d’actes reprochables. Une situation qui inquiète plus d’un. Plusieurs personnes accusent les parents d’élèves comme responsables de ces actes de débauches et comportements irrespectueux. Saïd Ali, maître coranique, estime que les parents d’élèves ne prennent pas au sérieux l’éducation de leurs enfants. Selon lui, ces parents n’éduquent pas leurs enfants les mœurs, us et coutume comoriens dont sa base fondamentale est l’Islam. « Par conséquent, plusieurs enfants ne fréquentent pas, tout d’abord, les écoles coraniques afin d’apprendre la déontologie et la connaissance du coran et les hadiths du prophète Muhammad (saw). On trouve des enfants de 10 à 12 ans qui ne savent ni lire ni écrire des versets coraniques. Ces enfants ne savent pas comment se comporter devant nos aînés. Le pire est que plusieurs parents ne se donnent pas leur temps à éduquer et guider leurs enfants dans des concepts religieux ni des termes relatifs aux mœurs, us et coutume comoriens. Moi, dès le matin, j’enseigne à mes enfants comment se comporter à l’école coranique ou française », a assené le maître coranique et père de deux filles, Saïd Ali.

Une vie chère des enfants

Le maître coranique estime que le manque d’éducation des parents (à leurs enfants) pousse plusieurs enfants de 12 à 16 ans ou plus à se lancer dans des actes d’ivresse, de banditisme et d’autres. « Actuellement, on peut trouver des adolescents de 12 à 16 ans ou plus qui draguent des filles à l’école française ou coranique. Ces enfants-là peuvent fumer de la cigarette dans la cour de l’école, entre autres. C’est parce que leurs parents les ont délaissés sans éducation comme des enfants orphelins », a constaté foundi Saïd Ali.

Fatima Saïd Abdallah, mère, pense que les parents des enfants contribuent une grande part dans l’éducation juvénile, surtout, les filles. « Des filles de 13 à 18 ans habillent des vêtements chers dans les milieux scolaires. Parfois, on peut trouver des filles qui s’habillent sexy en allant à l’école. Ce sont des comportements que nos aïeuls n’ont jamais vécu. Où trouvent-elles ces habits ? Évidemment, ce sont leurs parents qui les en achètent. D’un côté, des garçons qui demandent (à leurs parents) des téléphones ou tablettes de hautes gammes, pourtant, ces outils électroniques conduisent les enfants dans la débauche et détournent leurs esprits (en regardant les mauvaises images et vidéos fallacieuses) », a-t-elle dit.

Les enseignants ne donnent pas de leçon de morales

De son point de vue, Soilihi Ahamada, pharmacologue, note que les éducateurs des enfants ont une grande part de responsabilité sur le mauvais comportement des enfants. Selon lui, plusieurs enseignants se contentent justement de dispenser les cours sans donner des leçons de morales aux jeunes enfants, et parfois, ces enseignants peuvent détourner les esprits des jeunes filles en échanges à des actes sexuels. « Nous vivons dans un monde complexe. Dans les milieux scolaires, plusieurs enseignants ne donnent que des cours magistraux sans avoir inculqué à ces enfants des leçons de morales : la vie en famille, le comportement à la maison et dans les milieux scolaires, le mode vestimentaire, le respect des aînés, et autres. Ce qui est pire, la plupart de ces enseignants donnent des notes en échange avec des actes sexuels. Comment une fille mineure peut coucher avec son professeur et avoir de bons comportements ? Les éducateurs des enfants ont une part de responsables sur ces genres de mauvais comportements des enfants », a souligné Dr Soilihi Ahamada.

Abdoulandhum Ahamada