ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

La démission du chef de la diplomatie comorienne, Souef Mohamed El-Amine, est qualifiée comme un échec total de la part du gouvernement, selon Said Larifou, vice-président du Cnt. Pour Said Larifou les signes de la victoire du Cnt s’approchent. Le gouvernement est « entre la vie et la mort », selon Larifou.

« Il était et restera, même s’il n’occupe plus officiellement les fonctions usurpées le numéro 2, le bras droit du régime qui a instauré dans notre pays la terreur, la répression et la privation des droits de l’homme », mentionne le vice-président du Cnt. Saïd Larifou accuse l’ancien ministre des affaires étrangères d’avoir « contribué aux tortures et qui, pour des raisons politiques, a assassiné pas moins de 10 personnes et maintient encore plus de 50 personnes dont 2 chefs d’Etat, trois anciens vice-présidents en prison ou en résidence surveillée », précise-t-il.

Dans une interview accordée à Al-watwan, le ministre Souef a indiqué avoir accompli sa mission. « S’il observe en toute objectivité, l’Etat de l’Union des Comores avant le retour du colonel Azali au pouvoir et la situation chaotique dans laquelle se trouve le pays, je ne vois pas sur quoi repose la fierté de Souef. Il n’a pas réussi à dégager des horizons ni une vision pour notre pays au niveau international », réplique Said Larifou.

 Quant au dossier de Mayotte, Larifou avance que « malgré les discours hasardeux, le dossier de Mayotte n’a pas évolué alors que l’environnement est plus favorable qu’ensemble avec nos frères et sœurs de Mayotte et la France, nous puissions trouver une solution durable et raisonnable à ce différend ». « Ce qui m’a plus choqué c’est le mépris à l’endroit de la charte des Nations unies, une institution qui l’avait envoyé en mission de maintien de la paix au Mali », ajoute-t-il. Saïd Larifou estime que « effectivement le combat produit des effets. Ce combat contre la dictature du colonel Azali est  à notre portée et nous l’emporterons. Des signes de notre victoire commencent à s’approcher », conclut le vice-président du CNT.

Kamal Saïd Abdou

Quelques heures après sa démission du gouvernement, une cérémonie en hommage à l’ex-ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale a eu lieu, samedi dernier à Beit Salam, en présence du corps diplomatique. Souef Mohamed El-Amine est élevé au rang de commandeur  de l’ordre du croissant vert par le président Azali Assoumani.

Une mission accomplie. Un travail salué par le chef de l’Etat. Souef Mohamed El-Amine a travaillé avec abnégation sur la diplomatie comorienne pendant quatre ans. Il n’a ménagé aucun effort pour la coopération internationale et un partenariat fructueux. Malgré sa démission, le gouvernement comorien et le premier magistrat du pays reconnaissent son engagement et son travail formidable.

Samedi dernier, une cérémonie solennelle est organisée au palais présidentiel en hommage à l’ex-ministre Souef. « Je tiens au nom du gouvernement et à mon nom personnel à vous exprimer notre gratitude pour votre engagement, votre dynamisme et votre grande expérience au service de votre pays », a exprimé le président Azali. Et le locataire de Beit Salam de déclarer « j’ai élevé Souef Mohamed El-Amine au rang de commandeur de l’ordre du croissant vert. »

De son côté, Souef Mohamed El-Amine a affirmé sa disponibilité à travailler pour l’intérêt de la Nation. « Je répondrai toujours présent et je serai disponible pour servir le pays », a-t-il rassuré. Souef et ses empreintes. Il était ambassadeur des Comores en Egypte de 1995 à 1998 et représentant permanent des Comores à la ligue Arabe. En 1998, il est nommé secrétaire d’Etat chargé de la coopération avec le monde arabe par le président Mohamed Taki Abdoulkarim. Souef Mohamed El-Amine assurera les fonctions du ministre des affaires étrangères de 1999 à 2001. Un poste qu’il démissionna avant le gouvernement de transition puis reconduit après l’élection du président Azali en 2002. Il a été élu député en 2004 dans le Hambu. En 2006, il est nommé ambassadeur et représentant permanent des Comores aux Nations unies. En 2016, il retourna aux affaires et occupa les fonctions du ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale. Avant sa démission en 2020, Souef est classé parmi les auteurs francophones avec ses six ouvrages.

KDBA

A l’occasion de son discours de vœux de l’Aid, Azali Assoumani, président de l’Union des Comores a rappelé que la guérison de la totalité des malades admis dans les centres et la levée partielle de certaines mesures, ne doivent pas être une raison de non respect des mesures barrières. Une façon pour le chef de l’Etat de réitérer son engagement dans la lutte contre la covid-19.

               

La lutte contre le coronavirus, le rapatriement des comoriens bloqués à l’étranger et la relance des activités économiques sont entre autres les points essentiels du discours du chef de l’Etat. visiblement, la covid-19 fait de ravage dans le monde entier. Aucun vaccin ni médicament n’est jusqu’à lors trouvé. Lors de son discours de vœux de l’Ide, le chef de l’Etat Azali Assoumani a réitéré son engagement dans la lutte contre la pandémie. « La guérison de la totalité des malades admis dans nos centres et la levée partielle de certaines mesures, ne doivent pas nous inciter au relâchement, que nous constatons à travers tout le pays. Au contraire, nous devons plus que jamais et avec plus de rigueur, continuer à appliquer les mesures barrières pour que nous parvenions à maitriser et vaincre cette maladie. Il est donc important de maintenir le même niveau de vigilance et de respect strict des mesures de prévention collectives et individuelles », a déclaré le président de la république.

La covid-19, le monde et les Comores

La covid-19 a paralysé les grandes puissances dotées des moyens efficaces et une technologie scientifique avancée. « Continuons à prier, parce que la pandémie frappe de nouveau de nombreux pays qui pensaient l’avoir définitivement vaincu. Les pays de la région ont totalement repris les mesures de confinement total pour stopper la maladie qui fait de nouveau des ravages », a insisté le chef de l’Etat. Le bilan est moins lourd par rapport aux autres pays. « Comparativement à d’autres pays dotés de plus de moyens que nous, nous avons pu, avec votre précieuse collaboration, gérer au mieux la situation, grâce à la promptitude avec laquelle, nous avons pris et appliqué les mesures barrières, la fermeture des frontières, et la suspension des rassemblements, des prières collectives et des festivités », a expliqué le chef de l’Etat. « Selon les communiqués du Ministère de la Santé, notre pays a connu au total 378 cas de COVID-19 incluant 82 cas importés, 7 décès et, Dieu Merci 330 guéris. L’état des cas actifs s’améliore fort heureusement », a-t-il poursuivi.

Le rapatriement des comoriens à l’étranger en étude

Quant aux comoriens bloqués à l’étranger, le chef de l’Etat a rappelé qu’une recrudescence des cas est constatée dans la région. «Malgré cette recrudescence, nous étudions les possibilités du rapatriement de nos frères et sœurs comoriens dans des pays comme la Tanzanie et Madagascar, tout comme nous l’avons fait pour Dubaï aux Emirats Arabes Unis, l’Ile Maurice et la France. Je suis conscient des risques que représente ce retour. Mais nous ne pouvons pas laisser nos frères et sœurs en difficulté, et ne pas leur venir en aide. », A promis le président de la république.

De peur que la maladie ne se propage pas, le chef de l’Etat a fait savoir que « sur place, toutes les dispositions seront prises pour effectuer les tests, la prise en charge médicale des cas positifs et des malades et même le suivi des cas testés négatifs à l’arrivée. Nous allons également reprendre la surveillance du respect des mesures et vous comprendrez qu’il n’y aura aucune tolérance pour celles et ceux qui mettent en danger, la vie de tous ».

L’appel de se remettre au travail

La pandémie a impacté l’économie du pays. Déjà six mois depuis que cette maladie est apparue aux Comores. Le chef de l’Etat a estimé que le pays doit se remettre dans les rails. « Après six mois d’activités réduites, nous allons devoir nous remettre au travail. Parce que l’économie a été secouée et que la récession pointe partout à l’horizon », a interpellé le chef de l’Etat. « Ce plan englobe les actions prioritaires du Plan Comores Émergentes, assorti de plans nationaux, de formation, de créations d’emplois et d’investissement pour cette période. Il constitue donc l’opérationnalisation du Plan Comores Émergentes, avec les projets phares, structurants et sectoriels retenus pour financement lors de la conférence des partenaires tenus à Paris », a conclu le chef de l’Etat.

Kamal Saïd Abdou

 

 

 

 

 

 

 

Politique : A quand le ménage gouvernemental ?

Politique : A quand le ménage gouvernemental ?

Citoyens, autorités politiques attendent toujours le remaniement du gouvernement. Le chef de l’Etat gagne d’autorités de longue tête pour concilier les choses dans un intérêt stratégique. Ce nouveau gouvernement aura-t-il des nouvelles têtes ? Des anciens ministres retourneront-ils aux affaires ?

Les visages du nouveau gouvernement tournent d’ici et là et la réalité apparaitra bientôt. Le président Azali Assoumani procédera à son premier ménage après sa réélection, dans les rangs du gouvernement. Et parmi les revenants, les noms restent incertains, perplexes. Mais ce prochain gouvernement fait polémique puisqu’il va opposer une élection en 2021 qu’un grand nombre des comoriens se controverse. Ce remaniement est une étape stratégique pour redorer l’image du pays tout en essayant de concilier toutes les forces pour un développement meilleur, et accompagner le projet « facilité emploi. »

Il serait mieux d’avoir des têtes compétentes, dynamiques d’affronter le combat à venir, dit-on. Certes des noms circulent pour le prochain gouvernement, mais c’est le président d’établir la liste des noms capables à répondre aux attentes des citoyens et créer un équilibre entre la stabilité, la continuité et la nécessité de renouveau.

Le maintien de certains ministres dans l’administration future d’Azali fait grincer des dents, et en particulier la ré-ré nomination des présents ministres qui ne font pas bouger leurs ministères. Cependant, le retour aux affaires des anciens cadres politiques et le maintien de ceux qui sont au pouvoir restent désormais un débat épineux. Le ménage du président est attendu et des noms qui font écho actuellement, peuvent être changés.

Selon nos informations, il n’y aura pas assez de nouvelles têtes. Et ces rentrants peuvent occuper l’éducation, l’agriculture, l’urbanisme et l’intérieur. 5 nouvelles têtes ?

La rédaction

 

 

Longtemps annoncée, sa démission est confirmée. Souef Mohamed El-Amine a jeté l’éponge et il n’est plus le chef de la diplomatie comorienne. Un coup de foudre pour le gouvernement comorien. Qui à la place de Souef ?

Bolero sera-t-il le nouveau ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale ? A peine demi de ses fonctions, le nom du nouveau ministre circule sur les réseaux sociaux. Alors que le chef de l’Etat s’apprête à un remaniement du gouvernement. La démission du désormais Souef Mohamed El-Amine n’a surpris plus qu’un. Une démission acceptée par le président Azali et confirmée par le porte-parole du gouvernement lors de son compte rendu du conseil des ministres, hier.

Les raisons de cette démission sont encore floues pour l’heure. Selon Hayba Fm, « M. Souef aurait besoin de plus de disponibilité pour un suivi médical. Il est actuellement en disponibilité de son travail de fonctionnaire aux Nations Unies, et juge prudent d’y revenir pour maintenir des droits. »

La raison qui revient de plus souvent, poursuit-elle, est son conflit, connu de tous, avec son collègue des finances, M. Chayhane, considéré comme protégé du président. « M. Souef se plaignait de voyager parfois sans que le ministre des finances lui ait donné les indemnités nécessaires pour couvrir les frais », précise nos confrères de Hayba Fm.

Les bases d’une coopération internationale, notamment la France et les Comores, ont été renforcées par le ministre Souef. Le gouvernement Azali a connu un des pires moments de son histoire. La démission d’un des proches d’Azali laisse interroger.

Nassuf. M. Abdou

Elu maire de la capitale, vendredi dernier, Hamid Djaffar manifeste sa volonté de redorer l’image de la capitale des Comores. La politique de décentralisation du pouvoir, l’aménagement du territoire et la protection de l’environnement, ses priorités. Il promet une capitale de référence.

Redorer l’image de Moroni est une priorité absolue du nouveau maire. Lors d’un entretien avec la presse, Jean Moné Ahmed, 2e adjoint-maire a annoncé le plan stratégique de restructuration de la mairie de la capitale. La politique de décentralisation du pouvoir dans les quartiers fait partie de leurs défis. « C’est la première fois que les nouveaux maires sont des jeunes. Nous adoptons une nouvelle vision politique liée au développement de la capitale. Nous priorisons la décentraliser de l’administration de la mairie aux chefs des quartiers.  Chaque quartier aura un lieu spécifique pour satisfaire les besoins des citoyens », a indiqué le deuxième adjoint-maire.

Pour le côté de l’aménagement du territoire, Jean Moné Ahmed a souligné que la construction des toilettes publiques et l’aménagement des trottoirs entre piétons et automobiles sont dans les visées de la mairie. « Nous espérons construire tout d’abord des toilettes publiques dans les gars, et aussi trouver un fonds suffisant pour construire des trottoirs afin de différencier les piétons et les automobiles », a montré Jean Moné Ahmed, deuxième adjoint-maire. Et lui d’ajouter : « toute personne qui réside à Moroni quel que soit son lieu de naissance aura les mêmes droits à celui qui est né à Moroni. C’est une égalité de droit pour tous ».

Créer un espace vert à Moroni est une vérité, selon Jean Moné Ahmed. « Le problème des ordures ménagères à Moroni est une question à résoudre à l’immédiat. Nous avons trois camions poubelles, la prise des déchets ménagers sera systématiquement auprès des maisons. La redevance sera fixée par le conseil », a dit le deuxième adjoint-maire, avant de poursuivre. « Nous pensons conclure un accord avec la société Sonelec pour l’objet de créer un éclairage public à Moroni, poursuit-il, cette capitale sera lumineuse tout le temps ».

Abdoulandhum Ahamada

Elu maire de Bambao yamboini sous les couleurs du parti Orange, Ali Soule Islam a manifesté avec ses partisans la joie de leur victoire, dimanche dernier à Ikoni. Une occasion pour le nouveau maire d’annoncer son plan de développement de la commune durant sa mandature.

Ali Soulé Islam a développé son plan d’action de son quinquennat en tête de la mairie de Bamabao Yamboini. Selon lui, la création d’équipements de proximité, l’entreprenariat et le développement du tourisme sont des atouts majeurs pour l’épanouissement des communes. « Je sollicite une corrélation totale avec toutes les communes pour une démarche commune, forte, qui soutient la vie des habitants. Je dois créer un plan économique basé sur les recettes fiscales régissant par la loi fondamentale pour faciliter  en équipements de proximité, notamment la création des écoles primaires, des crèches, de cybercafé, des jardins des enfants car c’est le travail des mairies. Les taxes fiscales est la responsabilité des mairies. J’ai présenté des projets à la ville de France pour avoir un budget énorme en vu de développer le tourisme », a montré le nouveau maire.

Le nouveau maire a mis en relief l’importance de la politique de décentralisation en s’appuyant sur le soutien du chef de l’Etat. « La politique de la décentralisation prônée par le président Azali a pour but de faciliter la vie des habitants. Nous devons rendre la politique de Bambao en vitrine d’égalité et de transparence pour matérialiser l’émergence d’ici 2030. Je remercie le président Azali et son ministre de l’intérieur Kiki », a souligné le nouveau maire de Bambao yamboini.

Au cours d’une cérémonie de remerciement, Ali Soulé Islam a exprimé sa satisfaction quant à la confiance des habitants de la sous-région. « Les élections se sont déroulées dans un climat de paix et de stabilité à Bambao yamboini. Je suis le nouveau maire de Bambao yamboini. J’attends l’officialisation de la Ceni. Cet organe ne va pas à l’encontre de l’article 27, alinéa 2. Je remercie tous les électeurs qui m’ont accordé leur confiance », a exprimé Ali Soulé Islam.

Abdoulandhum Ahamada

 

Abdouchakour Himidi, nouveau maire de la commune de Bangani, est investi, hier lundi, et promet de renforcer la sécurité dans sa commune. Le maire s’aligne au discours du président de la République de lutter contre les viols, les vols et maintenir la paix, la sécurité et la cohésion sociale dans sa commune.

L’unité et la paix dans la commune sont parmi les priorités du nouveau maire de la commune de Bangani. Dans son discours d’investiture, Abdouchakour Himidi, nouveau maire, appelle le préfet, le ministre de la justice et la notabilité à l’accompagner dans la lutte contre les vols, les agressions sexuelles et autres pratiques mettant en danger la commune. « Je salue le discours du chef de l’Etat Azali Assoumani de faire de la lutte contre les viols une des priorités. Entant que maire de la commune, je m’associe avec le président de la République dans cette vision contre les agressions sexuelles et les viols. Je m’engage personnellement au côté du discours du chef de l’Etat. Je vous demande de m’accompagner dans cette démarche pour le bien de la commune. Je voudrais faire de notre commune, une commune de référence à travers l’ensemble des iles. Cela n’est possible sans votre appui », dixit Abdouchakour Himidi.

Selon lui, bâtir une commune exemplaire n’est pas utopique. « Nous savons très bien que Mohamed Daoudou est le ministre en charge de la décentralisation. Je pense que cela nous facilitera le travail », souligne-il. Quelques projets ont été réalisés dans la commune. Frahania Saïd Youssouf, maire sortante, s’est félicité pour les projets réalisés durant son mandat. « Nous avons pu réaliser avec la notabilité et la diaspora de la région la construction de la route Ntsudjini- Samba. D’autres projets n’ont pas été effectués à cause du bras de fer  qui a été dans la commune. J’espère que mon successeur pourra continuer dans le bon sens pour une commune modèle», a fait savoir la maire sortante.

Kamal Saïd Abdou

 

Un des cadres politiques de l’île d’Anjouan, Abidhar Abdallah brise le silence. Après une longue absence sur la scène politique ainsi que dans les médias, Abidhar Abdallah, dans cet entretien accordé à Al-fajr, revient sur la tournante d’Anjouan : « le 26 mai 2021 c’est un enfant comorien originaire d’Anjouan qui aura la charge de présider la destinée des Comores. » 

Quelle lecture faites-vous de la journée du 06 juillet, notamment la célébration de la fête à Anjouan, le rassemblement de l’opposition à Genève et l’assaut de l’armée à Ntsudjini ?

Je déplore tout d’abord le fait que la fête a été organisée de manière clivante, totalement détournée de son sens de mémoire, d’unité et de fierté nationale. Une nette contradiction entre le discours et les actes. Par ailleurs, je ne pense pas que sa délocalisation est de nature à changer que ce soit à Anjouan par rapport à la problématique de la tournante de 2021. Au sujet de la rencontre de Genève, personnellement, j’apprécie toute démarche pacifique dénonçant la violence et les violations des libertés et droits humains aux Comores comme ailleurs. Ce n’est pas un coup d’épée dans l’eau, c’est un véritable coup dur contre le régime sur le plan diplomatique. Je voudrais, par ici, convier tous ceux qui s’en moquent éperdument, à se détromper et surtout à ne pas être surpris si dans un avenir proche certains partenaires des Comores revoient le niveau de leur soutien à notre pays. Quelle coïncidence ! Au moment même où la diaspora se trouvait sur ce lieu symbolique pour dénoncer les actes du régime, celui-ci a décidé une intervention musclée et disproportionnée des forces de l’ordre à Ntsudjini. Ce qui est certain: nous avons manqué une occasion de démontrer notre cohésion et notre unité à l’occasion de cette fête nationale.

Les proches du pouvoir affirment la tournante en 2024 et non en 2021….

Je me permets une précision : que les proches du pouvoir n’aient aucun mal à ériger le mensonge en système de gouvernement, c’est leur affaire. Mais je ne peux pas mentir à mes concitoyens. Il n’y a pas de tournante anjouanaise de 2024. Aucun article de leur « constitution » de 2018 ne peut s’y interprété ainsi. Au contraire, si leur coup de force passe, Anjouan attendrait sa tournante jusqu’en 2029 et Mohéli en 2039. Heureusement que la constitution de l’Union des Comores est claire: le 26 mai 2021 c’est un enfant comorien originaire d’Anjouan qui aura la charge de présider la destinée des Comores. Pour parvenir, nous avons à notre disposition suffisamment de moyens de persuasion politique et diplomatique à la hauteur de l’enjeu. Comme la présidence tournante est d’abord entre comoriens un contrat moral avant d’être une institution. Je crois en la force de la parole politique et à la morale pour faire changer d’avis le colonel Azali. Comme je suis aussi convaincu que ce dernier saura être la solution et non plus le problème.

 En cas de tournante en 2021, seriez-vous candidat ?

 Ce n’est pas le moment de me prononcer là-dessus. Je pense que ce qui est important en ce moment, c’est qu’on parvient à faire admettre le principe de cette tournante. Une fois réglé, tous ceux qui souhaiteraient être candidats pourront l’annoncer.

Vous avez été absent de la scène politique durant deux ans au moins, qu’est-ce qui s’était passé exactement ?

  J’appelle ça la traversée du désert. C’est un des moments douloureux dans la vie d’un homme politique. En effet, pour des raisons X, un politicien digne peut se trouver dans l’obligation de s’imposer un temps indéterminé de recul, de remise en cause et d’autocritiques lorsqu’il constate que ce à quoi il croit, ses convictions, valeurs et principes n’ont pas de place selon la conjoncture. « Je ne me sens pas capable de tourner ma veste », cette phrase que j’avais en mon âme et conscience que j’avais prononcée en mai 2017 dans une interview accordée à la journaliste Mme Faiza Soulé Youssouf, a été annonciateur et en disait long. L’important est de souligner que pendant ce temps, j’étais à la croisée des chemins et en proie à des multiples interrogations. Finalement je suis arrivé à une double conclusion : les Comores ont besoin de nous tous et que entre la politique et moi, c’est un mariage à vie. J’ai alors décidé que désormais, le peuple comorien ne va plus jamais, au grand jamais, se sentir abandonné surtout lorsqu’il est dans ses droits.

Que pensez-vous du discours du gouverneur Anissi ?

 Le 22 juin dernier, Anissi a pointé du doigt sur la gestion chaotique de l’État en général et celle sur les îles en particulier ; en dénonçant le fait que la seule préoccupation de nos gouvernants reste de loin « le partage du gâteau » et le floue volontairement entretenue au sujet de l’autonomie et des prérogatives des îles. Pour lui Anjouan va mal et il craint le pire, surtout lorsqu’il fait le parallèle avec le contexte de 1997, lui qui a été victime de tous les atrocités des séparatistes pour la seule raison qu’il était le directeur de cabinet du gouverneur de l’époque. C’est dommage qu’il découvre l’hypocrisie et le cynisme de ses nouveaux amis maintenant. Une chose est certaine: les Anjouanais comme tous les Comoriens le considèrent complice de ce régime. Quoi qu’il en dise il se comporte en opportuniste, égoïste assoiffé de pouvoir.

Recueillis par Kamaldine Bacar Ali

 

Le parti front national pour la justice (FNJ) a, hier, tenu une conférence de presse pour réaffirmer son soutien au président Azali Assoumani. L’occasion de lancer un message à la population comorienne au respect des assises nationales, referendum, et la nouvelle constitution de 2018 pour la paix et la stabilité du pays.

L’idée de créer un parti politique unique n’est pas à la portée de la majorité des membres du parti FNJ. C’est défendre la paix, la stabilité et l’émergence du pays comme symbole du parti. Le parti front national pour la justice n’a pas caché son attachement au président de la république. A travers une rencontre avec la presse, le secrétaire général du FNJ a étalé leur soutien au régime en place en passant par les assises nationales, le referendum et la nouvelle constitution de 2018. « Nous étions ensemble pour les assises nationales, résultat de la nouvelle constitution de 2018 qui est à la portée de tout le monde. Nous sommes derrière le chef de l’Etat Azali Assoumani. Tous les citoyens doivent respecter notre compromis et cette nouvelle constitution car le respect de la loi est le bien-être de la population », a déclaré Mahamoudou  Hodari, secrétaire du parti FNJ.

Pour lui, la paix, la stabilité et l’émergence  du pays riment avec les idées et le respect de la constitution de 2018. « Les assises sont en quelque sorte des projets pour le développement du pays. On ne peut pas mettre en place ces assises nationales et modifier la constitution et puis détruire simultanément ce qu’on a fondé. On a le temps de bâtir le pays. FNJ est derrière les idées et les jalons du changement de la nation. Nous devons appliquer strictement ces lois compromises. Nous devons être responsables de la paix, de la sécurité et défendre les droits des citoyens », a indiqué Mahamoudou Hodari, secrétaire général FNJ.

Abdoulandhum Ahamada