ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

La tournante d’Anjouan en 2021 fait jaser. Dans un entretien exclusif accordé à Al-fajr, Dr Youssouf Saïd, président du parti Djawabu Ya Comores rassure que le chef de l’Etat comorien quittera le pouvoir en 2021 puisque la paix et la sécurité du pays réside sur le respect de la tournante.

Presque 11 mois restant avant le 26 mai 2021. Les réactions sur la tournante ne manquent pas sur les réseaux sociaux et les médias. Attaché aux accords de Fomboni, Youssouf Saïd, président du parti Djawabou déclare, « Azali partira en 2021 je vous rassure ».

Critiquant la politique du gouvernement, le leader du parti Djawabou est persuadé que « le bateau du gouvernement d’Azali est en train de couler et le pays est dans l’impasse. Il n’y a pas d’espoir pour le pays ». Et lui d’ajouter que « la paix et la stabilité priment en respectant la tournante ».

Optimiste sur le combat de faire partir le président Azali en 2021, Youssouf Saïd a rappelé, « en 2010, il y avait un président ici qui n’a pas voulu laisser le tour aux Moheliens. Grâce à nos forces déployées, il est parti en laissant le tour aux Moheliens. Aujourd’hui ce même problème se pose, et je suis certain qu’Azali ne va pas dépasser  le mois de mai 2021. Le tour reviendra aux Anjouanais. Ce que nous avons fait pour faire partir le président en 2010 on le fera aussi pour Azali. » Selon le leader du parti Djawabou, il y a ceux qui parlent du gouvernement de transition et d’autres parlent d’un gouvernement intérimaire. En tout cas, « notre chance de sauver notre pays est le départ d’Azali en 2021. D’ailleurs plusieurs pays l’ont déjà interpellé sur cette question », conclut-t-il.

Kamal Saïd Abdou

Le front uni pour la défense d’Anjouan ou FUDA se définit comme un rassemblement de tous les Anjouanais(es), quelles que soient leurs opinions politiques pour une réconciliation et pour la défense des intérêts de l’île, et pour le respect de sa population « contre laquelle Azali n’a jamais caché sa haine (Sic) ». Pro 2021, son président Chaher Ben Massonde nous livre ici sa stratégie.

Pensez-vous que le programme d’Azali pour l’émergence à l’horizon 2030 est réalisable ? 

« Émergence à l’horizon 2030 !» Pour nous, ce slogan a toujours paru une coquille vide. Un tel projet en effet n’est possible que dans un pays où les libertés et la justice sont garanties. Ce qui n’est pas le cas dans notre pays où « tout est sous contrôle » comme ils disent eux-mêmes. On n’est pas dès lors étonnés qu’aujourd’hui, les promesses de Paris restent toujours des paroles en l’air. 

Vous avez pris part au mouvement « Dawula ya Haki » au niveau de la diaspora de France. Comment expliqueriez-vous son effritement prématuré ?

Jusqu’au Majlis de Marseille le FUDA a activement participé, avec confiance et dévouement, à l’union des forces vives comoriennes opposée à la dictature, pour aboutir à une convergence programmatique nationale. Malheureusement il s’est avéré que certaines personnes avaient d’autres ambitions bassement intéressées. Des sommes d’argent ont disparu et avec elles, la confiance envers ces gens. Heureusement, les vrais patriotes sont toujours là et continuent la lutte pour libérer notre pays. Le FUDA travaille avec eux.

Vous n’êtes pas sans savoir le regain de tension qui a lieu en ce moment à Anjouan. Quelle lecture faites-vous de cette situation, vous qui militez pour la Tournante d’Anjouan en 2021 ?

En réalité, il n’y a pas « regain de tension à Anjouan ». Depuis le rejet et du pseudo référendum et de la mascarade électorale présidentielle, Azali qui croyait l’île par lui acquise, a mis Anjouan sous pression milicienne. Sa stratégie est, 2021 approchant, de terroriser les Anjouanais pour qu’ils n’osent pas manifester leur revendication pour le respect de l’Accord de Fomboni et donc pour la Tournante en 2021 à Anjouan. Mais en s’imposant ainsi par la force des armes, Azali reconnaît ainsi publiquement que le peuple n’adhère pas à sa politique.

Comment comptez-vous vous y prendre pour avoir cette Tournante en 2021 ? 

La Tournante à Anjouan en 2021 et à Moili en 2026 est une condition sine qua non de la sauvegarde de la paix et de l’unité dans notre pays (…) Notre stratégie ne peut être avant tout que de conscientiser les comoriens en général, les anjouanais en la circonstance, pour qu’ils comprennent qu’il leur revient d’évacuer ce mal national que représente Azali et son clan.

La communauté internationale, l’UA en tête, s’est frottée les mains depuis la participation de l’opposition à la présidentielle de 2019 parce que, et c’est le cas de le dire, ils en ont assez de gérer des crises. Croyez-vous pouvoir mobiliser cette même CI pour votre cause ou leur soutien vous importerait peu ?

Nous ne croyons pas que la CI se fera complice de la répression qu’Azali amplifiera contre un peuple qui se mettra à réclamer par les moyens à sa disposition, le respect des accords que les forces politiques nationales et la CI lui a fait accepter après les négociations de Fomboni.

La non réaction du peuple suite à l’emprisonnement des charismatiques Sambi et Salami laisse dubitative l’opinion quant à un possible soulèvement populaire en 2021. Quelle serait votre formule magique pour mobiliser ?

Il est vrai que le peuple comorien est réputé non violent, crédule et naïf disent même certains. Mais il a su aussi se montrer, surtout à Anjouan, d’une détermination extrême. C’est dit qu’il n’aura pas besoin d’une « formule magique » pour dire, au moment qu’il choisira, son ras-le-bol et pour mettre fin à une oppression quand elle lui paraîtra insupportable.

Recueillis par Abdoulandhum Ahamada

Face à la crise sanitaire due au coronavirus, l’Union des Comores multiplie ses stratégies de lutte et de renforcement des relations sachant qu’un conseil extraordinaire des ministres de la commission de l’océan indien se tient ce vendredi. Des relations aussi avec l’Inde, qui, ce pays a dépêché une mission médicale et une mission militaire aux Comores.

Le conseil des ministres du mercredi dernier a annoncé la tenue d’une réunion de la commission de l’océan indien ce vendredi ? Quel est son objectif ?

Les Comores président actuellement notre institution régionale. Ce 05 juin 2020, Mohamed El-Amine Soeuf va présider un conseil extraordinaire de ministres de la COI, pour examiner entre autres l’évolution de la covid-19 au sein des pays membres et revoir la situation du secrétariat et celle du personnel.

Que pensez-vous de la commission mixte France-Comores, laquelle commission devra se rencontrer pour faire suite à la rencontre Azali-Macron ?

La commission mixte est chargée du suivi des relations entre Paris et Moroni. La commission mixte travaille surtout sur la base de l’accord cadre signé entre nos deux pays le mois de juillet 2019, lors de la visite du président de la république. L’accord recouvre plusieurs volets : éducation, santé, agriculture, formation, sécurité… il y a aussi la facilitation de la circulation des biens et des personnes entre les quatre îles sœurs. La présence des élus de Mayotte a, pour la 1ère fois, favorisé le dialogue directe entre les comoriens de l’archipel des Comores. La signature de cet accord a permis la mobilisation de 150 millions d’euros pour la conférence des donateurs de Paris, pour les Comores en décembre 2019.

Etant le conseiller diplomatique du chef de l’Etat comorien, quelle lecture faites-vous sur l’arrivée des missions médicale et militaire indiennes aux Comores ?

Je vous rappelle que le président Azali a participé en 2018, à une conférence des énergies renouvelables et le climat en Inde. Il a rencontré les autorités indiennes. Et au mois d’octobre 2019, le vice-président indien a effectué une visite officielle à Moroni. Ce qui prouve que les relations entre les deux pays sont au beau fixe. L’arrivée de cette double mission médicale et militaire traduit la santé de fer que revêt cette relation diplomatique, militaire, sanitaire et commerciale aussi. Le volet scientifique de la mission consiste à appuyer notre personnel soignant particulièrement sur la covid-19. Et le volet militaire, pour voir ensemble avec les autorités comoriennes, les besoins en matière de sécurité. Un grand merci au pays de Gandhi.

Justement en pleine pandémie de coronavirus, des comoriens bloqués à l’étranger sont rapatriés. Ceux de Madagascar ne connaissent pas encore leur sort. A quand leur rapatriement ?

Le gouvernement travaille sur ce dossier. Mais n’oublions pas que ceux qui étaient à Dubaï, à Dar es Salam et à Maurice étaient partis pour des raisons médicales et commerciales. Et l’un des soucis majeurs du chef de l’Etat et de son gouvernement, consiste à n’oublier aucun comorien quel que soit l’endroit où il se trouve.

41 cas sont importés par les rapatriés de Tanzanie, et les autorités continuent à rapatrier les comoriens bloqués à l’extérieur. N’est-il pas un risque à courir ?

Ils sont avant tout des comoriens. Ce n’est pas le souhait, voir le gouvernement de livrer des comoriens à eux-mêmes. Je vous rappelle que le gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires et utiles pour préserver la santé des comoriens. Et il va sans dire les 41 cas de Tanzanie ont été transférés directement au centre d’isolement de Samba. Pour votre information, 17 personnes ont quitté Samba, hier (mercredi ndlr) guéries. Tout rapatriement implique automatiquement, des mesures sécuritaires sanitaires entreprises.

Recueillis par KDBA

 

 

Deux ans déjà depuis que l’ancien président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est placé en détention provisoire. Accusé de faux, usage de faux et forfaiture sur l’enquête de la citoyenneté économique, Sambi a adressé une lettre à l’actuel président Azali Assoumani et lui prend à témoin de sa séquestration.

La lettre date du 16 mai dernier. Cela fait deux ans que l’ancien président Sambi est détenu dans sa résidence, devenue une annexe de la prison de Moroni. 24 mois, 104 semaines, 728 jours et 17.500 heures de détention provisoire. « Je vous écris cette lettre afin de vous prendre à témoin sur ce que je subis et que je continue à subir, car par-dessus tout, je ne le souhaite à personne d’autre sur cette terre. En outre, la détérioration inquiétante de ma santé ces dix derniers mois conjuguée à l’arrivée de la pandémie mondiale du covid-19 me poussent à vous écrire cette lettre. En effet, nul ne sait ce que l’avenir nous réserve et par conséquent nous ignorons lequel d’entre nous, simples âmes mortelles, survivra à toutes ces péripéties », a expliqué l’ancien raïs Sambi.

Placé en résidence surveillée depuis le 19 mai 2018 par le secrétaire général du ministère de l’intérieur, Sambi dit ignorer les motifs de cette « décision liberticide », car « de nombreuses requêtes de mes avocats, nous n’avons jamais réussi à avoir des réponses concrètes permettant de justifier cette décision », indique-t-il. Et lui d’avancer, « alors que cet emprisonnement n’était ni justifié ni légal, car ne s’appuyant sur aucune décision officielle de justice, les nombreuses saisines de la justice comorienne par mes trois avocats ne m’ont jamais permises de retrouver ma liberté. » La résidence surveillée de l’ancien président Sambi a été trop critiquée.

Est-il innocent ?

Lit-on qu’après le débarquement d’Anjouan, le pays avait comme urgence le renforcement des relations bilatérales. La crise séparatiste qu’a connue le pays, il (le pays) se devait, selon Sambi, de trouver des moyens financiers conséquents pour construire les infrastructures nécessaires à son développement. « C’est pour cette raison que j’ai accepté la requête formulée par les Emirats Arabes Unies, me demandant de saisir les représentants du peuple comorien afin qu’ils autorisent l’octroi de passeports économiques comoriens aux ressortissants bédouins de ce pays », se justifie-t-il.

Après que la loi est votée, elle a été promulguée le 16 décembre 2008, et mise en vigueur. L’ancien président rappelle dans sa lettre adressée au président Azali que la cour constitutionnelle avait été saisie par certains députés afin d’annuler son adoption. Une requête rejetée par la haute cour de justice en déclarant que la « loi est conforme. »

Azali trompé par le rapport de l’enquête parlementaire ?

« J’étais enthousiaste, comme bon nombre de nos concitoyens à l’idée qu’une commission parlementaire puisse réellement enquêter sur l’exécution de ce projet et aider à son amélioration, tout en sanctionnant ceux et celles qui auraient trahi notre pays en le détournant de son objectif. Malheureusement, ce qui semblait être une idée merveilleuse, s’est transformée en une insulte à notre intelligence. Le rapport que je surnomme rapport Dhoulkamal, du nom de son signataire, à priori signé le 08 décembre 2017, est une succession de mensonges, de diffamations et de contre vérités écrites dans le seul but de nuire à la réputation d’un certain nombre d’entre nous », a souligné l’ancien président Sambi.

Plus de 100 millions de dollars détournés selon le rapport. « Comme tout le monde le sait, cette loi a bel et bien été adoptée, promulguée, et elle reste toujours en vigueur à l’instant où je vous écris. Ici, Dhoulkamal joue, avec dix ans de retard, le rôle de la cour constitutionnelle en déclarant invalide une loi votée par les représentants du peuple comorien, et validée par les éminents membres de la cour constitutionnelle, avant que je ne la promulgue en ma qualité de chef de l’Etat. Une loi qui est, souvenons-nous, restée en vigueur sans discontinuité depuis 11 ans et sous trois gouvernements successifs dont le vôtre », se défend-t-il. L’homme au turban affirme que le président Azali a été trompé par ce rapport.

Détournement des deniers publics

Le 20 août 2018, le juge d’instruction chargé du dossier lui a placé en détention provisoire en lui suspectant d’avoir détourné l’argent de la citoyenneté économique. Selon l’enquête judiciaire, à la fin du mois de février 2009, un compte bancaire intitulé « citoyenneté économique », a été ouvert à la banque centrale des Comores par l’ancien ministre Mamadou. Et depuis le 03 mai, le compte a commencé à être alimenté par l’argent de la citoyenneté économique. « Pour permettre une meilleure visibilité de la gestion des fonds issus de ce programme de citoyenneté économique, mon avocat et moi-même durant les premières auditions avions formulé trois requêtes au juge d’instruction pour demande des détails du compte bancaire de la citoyenneté économique, des informations sur le nombre des passeports économiques octroyés aux bédouins entre le mois de mars 2009 et le 26 mai 2011, puis du 27 mai 2011 au 26 mai 2016 et du 27 mai 2016 jusqu’au jour de notre requête couvrant ainsi votre présidence, des moyens financiers lui permettant de se rendre aux EAU pour enquêter sur les allégations de versement d’un pot-de-vin par des autorités émiraties. Le juge n’a répondu qu’à une seule de ces trois requêtes. Il ne nous a fourni qu’un document de la banque centrale des Comores, portant sur l’historique du compte bancaire de la citoyenneté économique entre la date de son premier versement le 03 mars 2009 et le 01 septembre 2015 », a expliqué Sambi. « Je ne suis pas voleur ni un malfrat et que je n’ai rien détourné car je n’ai jamais été corrompu », conclut-t-il.

KDBA

 

 

 

 

 

Le clan de l’opposition ne cesse de réagir face à la gouvernance de l’Union des Comores. Des critiques et des conflits ont été signalés par ces membres de l’opposition. Mouigni Baraka Saïd Soilihi, ancien gouverneur de Ngazidja et président du Cnt a, hier, dénoncé les difficultés rencontrées dans le régime du président d’Azali Assoumani. Et l’analyse sur la gestion du Coronavirus et de la crise économique du pays durant cette période difficile liée à cette pandémie n’est pas du tout écartée.

Selon vous, quel est le bilan des quatre années de gouvernance d’Azali ?

Je ne parle pas de bilan. Plutôt de résultat. Depuis 2016, les Comores traversent des moments difficiles marqués par des conflits politiques, un recul du développement du pays et des divisions. Avant son accession au pouvoir, le pays vivait dans un climat de paix, de stabilité et de tranquillité. Les citoyens avaient la possibilité de proposer leurs idées en faveur du pays. Il faut penser au fonds de la construction de l’aérogare de Mohéli : 50 millions de francs sont évaporées, 20 à 25 milliards, fonds de la construction de l’Hôpital El-Maarouf. La promesse qu’il avait donnée aux jeunes : « un jeune, un emploi » n’est pas tenue. La construction de l’hôtel Galawa est en état douteux. De même, la gestion de l’électricité est marquée par des fréquents délestages. Azali doit accepter d’être critiqué, car, les résultats de quatre années sont donc catastrophiques.

Qu’en dites-vous sur la tournante de 2021 ?

Sachez qu’avant tout, le clan de l’opposition n’a pas participé aux assises et le scrutin du referendum de 2019 car nous avons compris les difficultés prévues aux années à venir. Avant sa réélection présidentielle de 2016, Azali avait défendu les intérêts des grand-comoriens. Pourquoi veut-il balayer la situation du tour d’Anjouan en 2021 ? En rappelant que le scrutin du referendum de 2019, seulement six villages d’Anjouan ont voté. Il n’y’avait pas un referendum légal à Anjouan. Donc l’ile anjouanaise a raison de défendre son droit. Le clan de l’opposition doit être solidaire pour défendre les droits de chacun.

Actuellement, un bras de fer entre le parti Orange et Moroni pour tous est apparu. Quelle analyse faites-vous ?

Imagine ! Ces deux partis sont au pouvoir. Chaque parti n’a pas confiance à la justice. Le président de la république a semé la division et le conflit entre les partis : Orange, Radhi, Juwa, Rdc, et même la Crc. Je pense que le conflit se trouve auprès de membres qui soutiennent le pouvoir. Comment allez-vous comprendre que le président s’est donné la victoire en 2019 et se sent incapable de gérer cette situation ?

Que pensez-vous de la gestion du Covid-19 en Union des Comores ?

Tout d’abord, je tiens à remercier les appuis matériels et financiers de l’Oms, de la Chine, Madagascar, Fondation Ali baba, Banque Mondiale en vue de lutter contre la propagation du Coronavirus. Dans ce sens, c’est triste de voir la croissance des cas positifs ces dernières semaines. Sur 1000 tests faits 132 sont positifs du Covid-19. Le gouvernement se dit se sacrifier à la lutte. Mais à vrai dire, un responsable du pays qui a déclaré que : « le rassemblement des personnes à Volo volo ne finira pas pour rien. On aura des sanctions ». Cette déclaration témoigne l’incapacité totale de gérer la crise du Covid-19. Sachant que certaines banques étatiques sont en déclin dans cette période difficile.

Abdoulandhum Ahamada

 

 

 

Le bras de fer entre le parti Orange et Moroni Pour tous continue. Alors qu’hier mardi le maire de la commune de Moroni allait être installé, les autres listes, notamment Moroni pour tous, Djidzima et CRC se opposés en empêchant cette installation. Selon eux, seuls les élus peuvent accéder à la mairie.

Après une longue attente sur l’installation des maires, la crise semble prendre les escaliers pour arriver à une résolution en particulier à la mairie de Moroni. Tôt le matin, les listes Moroni pour tous, Djidzima et CRC se sont présentés à la mairie. Ils appellent à l’ordre. Abdoulfatah Saïd, tête de liste de Moroni pour tous a montré que c’est suite à une note signée par le secrétaire général du ministère de l’intérieur qu’ils se sont présentés à la place de Badjanani. « Il s’agit d’une lettre indiquant que l’installation des maires aura lieu aujourd’hui (hier ndlr) », a expliqué la tête de liste de Moroni pour tous.  

Les trois leaders de listes (Moroni pour tous, Djidzima et Crc) ont souligné leur détermination  d’aller jusqu’au bout pour préserver la paix et la stabilité dans la capitale. Etant majoritaire avec 22 sur 35 conseillers. « Ces trois listes ont quitté la salle lors des élections pour montrer leur désarroi. Nous ne voulons pas de guerre mais plutôt préserver une bonne image de la mairie de la capitale.  Nous luttons contre le désordre dans notre capitale. Aucun développement n’est possible sans la paix et la stabilité », a-t-il poursuivi.

Quant à Faouziat Mohammed Kamoula, candidate à la mairie de la liste Djidzima appelle à une organisation des nouvelles élections des conseillers. «  Aucune installation des maires sans mettre fin à cette crise une bonne fois pour toute. Seuls les élus peuvent accéder à la mairie », dixit-elle.  Pour elle, rien ne peut se faire dans le hasard. Ils ont tenu à rappeler qu’ils ne peuvent pas céder à la provocation.  Quant à Mhoussine Bakar de la CRC, il est grand temps de s’unir pour l’intérêt général.

H.H

 

Alors que des membres de l’opposition ne cesse de rappeler le respect des accords de Fomboni, notamment le tour d’Anjouan en 2021, Idrisse Moussa rassure qu’il n’y aura pas d’élections en 2021. Selon lui, la nouvelle constitution ne permet pas d’organiser des élections en 2021.

« Les présidentielles et gubernatoriales sont prévues en 2024 et les législatives en 2025. Il n’y aura pas d’élection en 2021 », a déclaré Idrisse Moussa, chargé de mission auprès du secrétaire général du gouvernement. La constitution de 2001 avait mentionné un mandat de quatre ans. Ce n’est plus le cas. Depuis 2009, le pays a tourné vers une nouvelle page de mandature : 5 ans de pouvoir. Un mandat renforcé, dit-on, par la constitution de 2018. « Nous avons commencé par des assises nationales, un référendum, des présidentielles dont l’opposition était représentée. Pour dire qu’ils étaient tous d’accord de la nouvelle constitution. Ceux qui disent qu’il y aura des élections en 2021, sont dans un rêve », a-t-il expliqué.

Fustigeant l’opposition, Idrisse affirme qu’il est le mieux placé à répondre l’opposition plus particulièrement à Razida. « Je veux ramener l’opposition à la raison », dixit-il en insistant sur les chantiers lancés par le président de la république pour la construction du pays.

Concernant la crise liée à la covid-19, le chargé de mission du secrétaire général du gouvernement a rappelé que le gouvernement comorien a misé sur les mesures barrières. Le gouvernement, dit-il, a pris toutes les dispositions nécessaires contre le coronavirus dans notre pays et les autorités continuent les actions pour combattre ce virus.

KDBA

La cour d’appel s’est prononcée samedi dernier sur la requête introduite par Abdoulfatah Saïd, tête de la liste de Moroni pour tous sur les municipales. La liste Moroni émergent du parti Orange a eu gain de cause, la cour d’appel a déclaré irrecevable la requête.

Abbas Mohamed El-Had, membre de Moroni pour tous précise qu’il s’agit « d’un coup machiavélique et irrationnel » pour mettre la ville de Moroni en difficulté. La cour d’appel s’est prononcée. Moroni émergent a eu gain de cause. Abbas Mohamed El-Had, membre de Moroni pour tous n’a pas tardé à réagir. Avant de donner son point de vue sur le délibéré, l’ancien ministre l’intérieur a pointé du doigt la composition des membres de la cour d’appel. « Étonnement, les membres de la cour d’appel ne sont pas ceux qui ont délibéré. Sincèrement, une telle situation nous dépasse », se plaint l’ancien premier flic du pays. Et lui de préciser, « cette décision est entachée d’irrégularité. Un décret a mis fin aux fonctions du président de la cour d’appel le 28 mai 2020. Paradoxalement, il a signé en tant que président de la cour assurant l’intérim à la date du 29 mai 2020. Or un arrêté de la justice est intervenu pour nommer un autre président de la cour d’appel en la personne de M. Omar Ben Ali ce même 29 mai 2020. »

S’adressant au ministre de la justice sur le dysfonctionnement inédit, l’ancien ministre de la justice tire la sonnette d’alarme. « Le ministre de la justice doit prendre ses responsabilités pour mettre fin à ces dysfonctionnements inédits. Politiquement, des pyromanes minent le bon fonctionnement des institutions et fragilisent maladroitement le régime », a souligné Abbas Mohamed El-Had. Celui-ci a rappelé que « de toute manière la cour suprême a tranché sur les élections du maire et ses adjoints de la commune de Moroni. C’est un coup machiavélique et irrationnel pour mettre la ville de Moroni en difficulté ». Quant à un recours, l’ancien ministre se réserve à un commentaire : « nous écouterons les conseils de notre cabinet d’avocat pour la suite des évènements », conclut-il.

Kamal Saïd Abdou

 

11 ans depuis 1999 jusqu’à 2020 et 4 ans depuis que le colonel Azali Assoumani élu président de la république. Depuis la France, Me Mchindra signale que le bilan du président Azali  est entièrement négatif. Pendant son mandant, il n’a laissé que des mauvais souvenirs. Me Mchindra précise que le bilan du colonel Azali est sombre et catastrophique.

4 ans déjà depuis que le président Azali Assoumani est à la tête du pays et 11 ans de gouvernance depuis 1999 jusqu’à nos jours. Un bilan jugé négatif par Me Mchindra. « Pendant tout son temps à la tête du pays, le colonel Azali n’a laissé aux comoriens que des mauvais souvenirs pour le premier mandat et de l’amertume pour le second mandat qui va prendre fin le 26 mai 2021 », avance Me Mchindra. Ce dernier pointe du doigt l’instabilité politique et institutionnelle qui secoue le pays ces derniers temps. « Le peuple comorien ne connaitra jamais la paix et la stabilité tant que la cohésion nationale n’est pas  au premier rang. Toutes les institutions sont marginalisées par le pouvoir », déclare-t-il.

Le pays est dans le rail de l’émergence mais Me Mchindra se dit désespéré de la politique. « L’émergence que prône le colonel Azali est un vain mot car sans la stabilité il n’y aura point d’unité. Par conséquent il n’y aura pas d’émergence », explique Me Mchindra. Selon lui, l’émergence est avant tout un état d’esprit. « Pour qu’il ait une vraie émergence, il faut avant tout une cohésion nationale. Ce qui n’est pas le cas actuellement aux Comores avec le colonel Azali », dit-il. « Aucune promesse tenue, aucun espoir pour les comoriens, bref un bilan sombre et catastrophique » insiste-t-il. Sur le plan économique, Me Mchindra indique que « le gouvernement ne fait que plonger le pays dans le chao marqué par les dettes extérieurs. Il ne réussira aucune action d’envergure nationale car le peuple n’est pas d’accord avec ses choix. »

Kamal Saïd Abdou

Ali Soilihi, un mort-vivant

Ali Soilihi, un mort-vivant

Né à Majunga à Madagascar, et diplômé en agronomie, il fut député, puis ministre de l’équipement et du tourisme en septembre 1970. Accédé au pouvoir par un coup d’état le 3 août 1975, Ali Soilihi est assassiné le 29 mai 1978.  

Après son coup d’état, Ali Soilihi devint officiellement président du conseil révolutionnaire en janvier 1976. Il essaya au cours de son mandat de supprimer les traditions fléchies. Il a tant encouragé l’émancipation de la femme et les agriculteurs. En une période de deux, il a construit le pays à travers les collèges ruraux.

La construction des bâtiments publics fut possible grâce aux travaux forcés imposés aux notables et aux opposants. Le 29 mai 1978, deux semaines après le coup d’Etat de Bob Denard, Ali Soiihi est assassiné. Des youyous et klaxons furent au rendez-vous.
42 ans depuis que le « président révolutionnaire », Ali Soilihi est mort. Il fut une politique décisive et lutta pour l’intérêt de la nation.

« Ali Soilihi reste paradoxalement et incontestablement celui qui a beaucoup
marqué l’imaginaire des comoriens », a témoigné un historien comorien. « Par son éloquence et sa parfaite maitrise de la rhétorique, il haranguait les foules.
Son franc-parler et sa vision faisaient de lui un homme exceptionnel de son époque. Il était le seul homme politique postcolonial comorien à pouvoir démystifier, en une phrase, le pouvoir surnaturel de certains chefs religieux », poursuit-il.
 Quelques années après sa mort, les comoriens ont commencé à chanter ses belles œuvres. Les Comores ont perdu un patriote édifiant.

Nassuf. M. Abdou