ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

11 ans depuis 1999 jusqu’à 2020 et 4 ans depuis que le colonel Azali Assoumani élu président de la république. Depuis la France, Me Mchindra signale que le bilan du président Azali  est entièrement négatif. Pendant son mandant, il n’a laissé que des mauvais souvenirs. Me Mchindra précise que le bilan du colonel Azali est sombre et catastrophique.

4 ans déjà depuis que le président Azali Assoumani est à la tête du pays et 11 ans de gouvernance depuis 1999 jusqu’à nos jours. Un bilan jugé négatif par Me Mchindra. « Pendant tout son temps à la tête du pays, le colonel Azali n’a laissé aux comoriens que des mauvais souvenirs pour le premier mandat et de l’amertume pour le second mandat qui va prendre fin le 26 mai 2021 », avance Me Mchindra. Ce dernier pointe du doigt l’instabilité politique et institutionnelle qui secoue le pays ces derniers temps. « Le peuple comorien ne connaitra jamais la paix et la stabilité tant que la cohésion nationale n’est pas  au premier rang. Toutes les institutions sont marginalisées par le pouvoir », déclare-t-il.

Le pays est dans le rail de l’émergence mais Me Mchindra se dit désespéré de la politique. « L’émergence que prône le colonel Azali est un vain mot car sans la stabilité il n’y aura point d’unité. Par conséquent il n’y aura pas d’émergence », explique Me Mchindra. Selon lui, l’émergence est avant tout un état d’esprit. « Pour qu’il ait une vraie émergence, il faut avant tout une cohésion nationale. Ce qui n’est pas le cas actuellement aux Comores avec le colonel Azali », dit-il. « Aucune promesse tenue, aucun espoir pour les comoriens, bref un bilan sombre et catastrophique » insiste-t-il. Sur le plan économique, Me Mchindra indique que « le gouvernement ne fait que plonger le pays dans le chao marqué par les dettes extérieurs. Il ne réussira aucune action d’envergure nationale car le peuple n’est pas d’accord avec ses choix. »

Kamal Saïd Abdou

Ali Soilihi, un mort-vivant

Ali Soilihi, un mort-vivant

Né à Majunga à Madagascar, et diplômé en agronomie, il fut député, puis ministre de l’équipement et du tourisme en septembre 1970. Accédé au pouvoir par un coup d’état le 3 août 1975, Ali Soilihi est assassiné le 29 mai 1978.  

Après son coup d’état, Ali Soilihi devint officiellement président du conseil révolutionnaire en janvier 1976. Il essaya au cours de son mandat de supprimer les traditions fléchies. Il a tant encouragé l’émancipation de la femme et les agriculteurs. En une période de deux, il a construit le pays à travers les collèges ruraux.

La construction des bâtiments publics fut possible grâce aux travaux forcés imposés aux notables et aux opposants. Le 29 mai 1978, deux semaines après le coup d’Etat de Bob Denard, Ali Soiihi est assassiné. Des youyous et klaxons furent au rendez-vous.
42 ans depuis que le « président révolutionnaire », Ali Soilihi est mort. Il fut une politique décisive et lutta pour l’intérêt de la nation.

« Ali Soilihi reste paradoxalement et incontestablement celui qui a beaucoup
marqué l’imaginaire des comoriens », a témoigné un historien comorien. « Par son éloquence et sa parfaite maitrise de la rhétorique, il haranguait les foules.
Son franc-parler et sa vision faisaient de lui un homme exceptionnel de son époque. Il était le seul homme politique postcolonial comorien à pouvoir démystifier, en une phrase, le pouvoir surnaturel de certains chefs religieux », poursuit-il.
 Quelques années après sa mort, les comoriens ont commencé à chanter ses belles œuvres. Les Comores ont perdu un patriote édifiant.

Nassuf. M. Abdou


 

 

Le bureau exécutif de l’Assemblée nationale est mis en place, le 3 avril dernier, pour la dixième législature de l’Union des Comores. Mohamed Ahamada Baco, vice-président de l’Assemblée nationale s’est, hier, entretenu sur le fonctionnement de l’Assemblée nationale, et les mesures barrières du coronavirus.

Après l’installation et la mise en place du bureau exécutif, qu’est-ce que vous avez trouvé et qu’envisagez-vous de faire durant ces cinq années de votre mandat ?

Le 3 avril dernier marque la date d’installation et la mise en place du bureau exécutif et les commissions. Certes, nous avons trouvé des projets de loi établis par nos prédécesseurs. Alors, nous essayons de prioriser les meilleurs en redressant ce qui semblent incohérents. Nous sommes dans un début du mandat. Dans les jours à venir, nous attendons des projets de loi. Actuellement, chacun commence à proposer un ou des projets de loi pour le bon fonctionnement de l’Assemblée. Nous sommes en train de nous concerter avec certains membres du gouvernement tels que le ministre des finances et du budget, de l’éducation, et autres.

Après la prise de vos fonctions, certains contractuels ont été licenciés. Qu’en pensez-vous de cette décision?

Réellement, les contractuels ne sont pas chassés ou licenciés. Le président de l’Assemblée a bien expliqué qu’il s’agit d’une phase de règlementation de la situation générale de ces contractuels. Il a bien indiqué qu’il veut régulariser leurs situations salariales. Ce n’est pas normal que certains contractuels ont travaillé durant 5, 13 à 14 mois sans être payés. Donc, d’ici le mois d’Août, on sera capable de bien régler cette situation. Voire même, ils sont ici. Ils travaillent à tour de rôle au respect des mesures de distanciation, une des mesures préventives contre le coronavirus.

Les députés sont majoritairement issus de la mouvance présidentielle. En cas du projet de loi favorisant le gouvernement qui est à l’encontre des intérêts du peuple, qu’allez-vous faire ?

Nous ne sommes pas des députés qui sommes là pour opprimer les intérêts des citoyens. Normalement, nous allons faire une étude des projets de loi mis en question. Nous allons voter les projets de loi qui sont à la portée de la population. Sans mentir, nous souhaitons une bonne collaboration avec le gouvernement en vue de bien gérer la situation. Si le gouvernement a signalé quelque chose qui détruira les intérêts et les avantages des citoyens, il a donc le droit d’intervenir pour passer à une procédure de redressage.

Récemment, vous avez eu une réunion avec le président de la république. Quels sont donc les sujets abordés lors de cette rencontre ?

Justement, selon la nouvelle loi mise en application, le président de la république doit rencontrer les représentants de la nation, une fois par an. A cette occasion, le président a bien évoqué les assises nationales, les réformes constitutionnelles et institutionnelles, le redressement économique, la croissance économique. Il a parlé aussi des mesures préparatoires face à cette crise sanitaire liée à la pandémie du coronavirus.

Ce qui m’a plus impressionné dans son discours est la liberté d’expression car le président nous a conseillé que la tâche des députés n’est pas seulement le fait d’accepter ou refuser ce que le gouvernement veut. Le député doit faire un constat au respect des intérêts du peuple.

Que préparez-vous à faire face à cette pandémie du coronavirus ?

Chacun doit prendre sa part de responsabilité. Nous sommes dans une phase de campagne de sensibilisation auprès de la population pour prendre en considération les mesures barrières et préventives contre cette maladie. Nous encourageons les efforts déployés par le gouvernement pour endiguer cette maladie mortelle.

Abdoulandhum Ahamada

Certains anciens parlementaires déplorent le licenciement des contractuels au sein de l’Assemblée nationale. Ibrahim Mohamed soulé, ancien député du parti Juwa accuse Abdou Oussein et Maoulana Charif d’avoir recruté sans un cadre organique des contractuels. Selon le parlementaire, c’est regrettable que le nouveau président de l’Assemblée sans préavis licencie les contractuels.

Environ 300 contractuels seront licenciés à l’Assemblée nationale. Une décision critiquée par l’ancien député du parti Juwa, Ibrahim Mohamed Soulé. « Je condamne la manière dont le licenciement a été annoncé », a-t-il déclaré. Autant que cette décision fait un écho depuis sa publication, le parlementaire charge  Abdou Oussein, ancien président de l’assemblée et son vice-président  Maoulana Charif. « Pour des raisons politiques, Abdou Oussein et Maoulana ont procédé chacun a des recrutements sans un cadre organique ni tenir compte du profil encore moins les moyens financiers de l’institution », a déploré l’ancien parlementaire. Selon lui, c’est une manière de satisfaire leurs électeurs. « Dommage que le gouvernement a annoncé la politique selon laquelle un jeune égal un emploi », déplore-t-il.

Sur le slogan un jeune égal un emploi, le parlementaire estime qu’il s’agit d’un slogan de propagande « mais je crois maintenant qu’un jeune égal un chômeur », dixitt-il. Au-delà du recrutement « abusif » souligné par le parlementaire, des salariés fantômes existent à l’Assemblée nationale : « ce n’est pas nous parlementaires de l’opposition qui ont recruté ces personnes. A Anjouan tout comme à Mohéli, il y a des salariés fantômes. Alors je crois qu’il fallait de manière rationnel aménager l’institution », a soutenu le parlementaire. Abdou Oussein et Maoulana Charif faisaient chacun la pluie et le beau temps à l’Assemblée, selon le parlementaire. « Nous, on n’avait pas le droit d’avoir un assistant administratif et pourtant il fallait », indique-t-il.

Kamal Saïd Abdou

Fraichement élue dans sa circonscription de la capitale de Mutsamudu, Hayda Nourdine Sidi est la première femme comorienne occupant le poste de vice-président de l’assemblée nationale, votée par ses collègues et est membre de la commission des lois. A travers l’interview accordée à Al-fajr, l’ancienne militante de la cause de la femme et de l’enfant a insisté sur la réorganisation du parlement comorien.

Vous êtes fraichement votée député de Mutsamudu Anjouan, fief de l’ancien Rais, quel parcours vous a permis de réussir ce challenge au-delà du parti Crc qui vous a désigné ?

C’est vrai que c’était un sérieux défi. Tout le monde sait que c’est le fief de Sambi, mais le choix porté sur moi pour représenter le parti n’était pas aussi un hasard. J’ai toujours été sur le terrain depuis mon jeune âge pour des actions humanitaires. Je venais en aide aux personnes vulnérables, notamment les handicapés, les enfants et les vieilles personnes, bref, les personnes nécessiteuses. J’ai un long parcours de militante de la société civile, je me préoccupe des questions liées aux inégalités sociales, la promotion de la femme et la protection de l’enfant. Vous noterez que de 2008 à 2011, j’ai occupé le poste de directrice régionale du genre à Anjouan et très vite nommée directrice nationale dans le même domaine avant même d’être remplacée (2011 à 2013). Ensuite, on m’a confiée le poste de secrétaire générale de la coordination de l’Union à Anjouan de 2013 à 2016. Entre temps, j’ai servi comme chargée des femmes victimes de violence au service d’écoute, puis présidente nationale de la plateforme nationale de la lutte contre le violences faites aux femmes et aux enfants avant ma nomination à la fonction de secrétaire générale adjointe du ministère de la santé de l’Union en 2019. Encore, faut-il retenir que je défendais les mêmes causes et ce n’est pas un miracle si je suis actuellement arrivée à l’Assemblée nationale.

Comment alors conciliez-vous votre parcours de femme de terrain (de la société civile) et votre nouvelle fonction presque politique ? Pas de risque d’abandonner votre combat ?

Je trouve que je suis arrivée au sommet pour mieux répondre aux préoccupations que j’ai toujours défendues quand j’étais sur le front au coté de la société civile. Retenez que pendant la période d’engagement de militantisme et les postes que j’ai occupés au niveau du gouvernement comorien, mon pouvoir était toujours limité. Je ne pouvais pas franchir certaines étapes pour solutionner de manière efficace les problèmes ayant rapport avec les violences et la cause des vulnérables. Au parlement, je serai mieux armée et j’estime pouvoir influencer les décisions qui vont aider à sortir du poids de la violence. Etant membre du Fem Wise de l’Union africaine dont la mission est la médiation sociale, la sécurité, je trouverai les voix et moyens pour concilier pouvoir législatif et le social. Un pays a besoin des lois pour l’ordre et tout commence au parlement. Je remercie d’ailleurs la confiance accordée par mes collègues de me voter première femme vice-présidente du parlement comorien.

Justement, vous faites partie de la commission de lois constitutionnelles, de la religion et de l’administration publique, quelles sont vos priorités entant que députée ?

A notre prise de fonction, nous avons constaté qu’il y a beaucoup de lois votées et non promulguées qui sont pourtant importantes et dont beaucoup d’entre elles relèvent de la priorité du pays. Avec mes collègues nous allons pousser jusqu’à leur promulgation. Il y a également celles votées, promulguées et non appliquées. Nous avons l’obligation (étant représentant du peuple) de jouer le rôle de contrôle et d’interpeller les autorités compétentes à l’application de celles-ci. Personne ne doit être au-dessus des lois, les sanctions peuvent tomber.

A peine pris vos fonctions, avez-vous pris le temps de vous préoccuper de la crise du Covid-19 que traverse le monde ?

Bien sure. Nous avons déjà sollicité recevoir les autorités compétentes pour échanger sur l’état de lieu, contrôler la fiabilité des kits, la justification sur le zéro cas avéré et la prévention. Et même pour l’éducation, savoir ce que prévoit le ministère de l’éducation pour les examens nationaux et les cours en ligne. Pour l’économie, savoir si le pays sera en mesure de s’auto-suffire en alimentation et garantir l’eau et l’électricité. D’ailleurs chaque député interviendra dans sa circonscription pour sensibiliser sur le respect des mesures de prévention.

Votre dernier mot

Notre pays tend vers l’émergence dont tout le monde doit apporter sa contribution et nous parlementaires, nous nous donnons la mission de réorganiser l’institution et établir un rapport conciliant entre pouvoirs exécutif et législatif, et faire enterrer la hache de guerre qui freine tout. Le pays a besoin de tous ses enfants pour se relever et mieux décoller pour l’émergence.

Propos recueillis par S.A.C 

Le climat qui prévaut le pays actuellement suscite la crainte, arrestation et poursuite gagent du terrain, nul n’est épargné. Des candidats et leaders des mouvements en cavale et d’autres sont mis en résidence surveillée. Ce comportement de la part du gouvernement est incompréhensible, malgré la main tendue par Azali Assoumani à ses adversaires.

Après la tenue des élections présidentielles du 24 mars dernier, le climat qui prévaut le pays prend une autre forme. Les arrestations et les poursuites se sont multipliées à l’égard des opposants du régime. Le discours du président Azali Assoumani n’est pas rassurant. Un discours selon lequel le président réélu a tendu la main à ses adversaires pour la construction du pays. Paradoxalement de ce qui se passe ces derniers temps.

Selon un bilan enregistré, des candidats, leaders des mouvements et militants des partis ainsi que des journalistes font l’objet d’une recherche et autres en fuite. « Certes, nous avons eu quelques différends durant la campagne électorale, mais tout cela est fini. Nous devons se réunir pour construire notre pays car l’émergence n’est plus un rêve », a déclaré le président de la république Azali Assoumani lors de son discours de sa réélection.

Le président Azali Assoumani tend la main à ses adversaires politiques et appelle à la paix et à la stabilité du pays. Certains dirigeants politiques ne manquent pas de faire des éloges sur le discours. « Comment le président de la république prône la paix et la stabilité du pays et pourtant, certains candidats comme Achmet et autres leaders des mouvements et partis politiques se sont échappés dans des conditions inconnues », entend-on.

Kamal Saïd Abdou

Moussa Mhadjou, un agent de la société Comores Télécom et natif d’Itsandra Mdjini, père de famille est incarcéré à la maison d’arrêt de Moroni depuis le O1 avril dernier. Il est accusé d’avoir vendu une puce à un malgache depuis le mois de février dernier. Ce numéro aurait contacté le commandant Fayçal Abdoussalam le 28 mars.


Moussa Mhadjou

Faire son travail est devenu un crime ? Moussa Mhadjou, un agent de la société Comores Telecom a vendu une puce téléphonique à un malgache le 16 février dernier. Et l’agent de Comores Télécom a été arrêté le 28 mars dernier date de la fusillade à kandani.  La gendarmerie l’a interprété. Selon une source fiable, il a été gardé à la gendarmerie nationale le jeudi 28 mars dernier jusqu’au lundi 1 avril. En tout,  il a passé quatre jours en garde à vue (du jeudi 28 au dimanche 31). Selon la source le lundi 1 avril, le juge d’instruction lui a été transféré à la maison d’arrêt de Moroni après l’avoir entendu.

Suivant l’enquête faite par la gendarmerie, le numéro vendu le 16 février dernier par l’agent de Comores Telecom a contacté le défunt Fayçal Abdoussalm le 28 mars dernier. Une affaire qui étonne et choque la société Comores Telecom, qui, cette dernière parle d’une « mascarade ».  La société se bat pour la liberté de Moussa Mhadjou. « Moussa Mhadjou n’a rien fait d’autre que son travail : vendre des puces téléphoniques. D’autant plus que ce travail remonte au mois de février dernier. Même si la puce a été vendue le jour même de la fusillade rien ne justifie l’arrestation de notre confrère. Son arrestation est illégale. Combien d’entre nous vendons  de puce ? C’est notre bulot. Cela date du 16 février. L’identité de l’acheteur est malgache et réside à Moroni. La justice devrait creuser sur cette identité, allant sur les frontières etc. Mais enfermer un homme parce qu’il a vendu une puce téléphonique le 16 février, c’est insensé », dénonce un collègue de Moussa Mhadjou.

El-Aniou

Pendant que des candidats dénoncent une mascarade électorale, des bourrages, des saccages d’urnes le jour du double scrutin, les autorités en charge des élections se félicitent du déroulement des élections du premier tour. Par conséquent, la Ceni se dit prête à organiser le second tour des élections qui se consacrent sur les gouverneurs à Mwali et Ngazidja, dans des conditions meilleures.

Des électeurs devant un bureau de vote (photo d’archive)

La campagne du second tour des élections pour les gubernatoriales seulement, se lance demain samedi 13 avril. La commission électorale nationale indépendante rassure des élections libres, crédibles et transparentes. La mascarade électorale du premier tour des présidentielles et gubernatoriales a déçu bon nombre des citoyens lambda et autorités. Mais la Ceni respecte le calendrier établit sur le décret relatif à la convocation du collège électoral. Le 21 avril prochain, les mohéliens et les grand-comoriens sont appelés aux urnes pour élire des nouveaux dirigeants des îles autonomes. Le match oppose Mme Sitti Farouata et Aboudou Soefo à Ngazidja et Mohamed Said Fazul et Said Baco à Mwali. Deux candidats de l’opposition contre deux candidats du pouvoir.

La mascarade électorale sera-elle évitée ? Après les résultats définitifs du premier tour, les candidats retenus pour le second tour des élections félicitent leurs électeurs en les appelant à multiplier les efforts et à leurs donner confiance afin de redresser et reconstruire l’ile à laquelle, ils (les candidats) échoient. Des militants de certains candidats au second tour admettent qu’il y a eu une mascarade électorale le 24 mars dernier puisque, selon eux, leurs candidats devraient passer directement ou arriver en tête, au premier tour.

Outre cela, les candidats malheureux formant le conseil national de transition exigent des nouvelles élections démocratiques et indépendantes. Un appel sublime à l’égard des acteurs électoraux. Le train pour le second tour démarre demain. L’inquiétude de la mascarade électorale est une primauté, selon un candidat malheureux aux dernières échéances. « Comment peut-on avoir confiance à la Ceni ? A chaque fois qu’elle organise des élections, c’est le hold-up électoral. Le premier tour s’est mal déroulé avec plusieurs irrégularités. Ce qui fait normal que le second tour aura également des irrégularités, une mascarade », prévient-il.

Des observateurs internationaux… pourquoi faire ?

A quoi servent les observateurs électoraux internationaux si ce n’est que pour cautionner et crédibiliser les élections émaillées d’imperfections et d’irrégularités dans ce pays du tiers monde où la communauté internationale injecte de l’argent ? D’après un ancien membre d’une mission d’observation électorale nationale, les observateurs internationaux ne peuvent pas faire grand-chose juridiquement parlant même s’ils constatent des irrégularités avant pendant ou après le scrutin. Ils ne peuvent déposer aucune requête auprès des juridictions compétentes du pays pour dénoncer quoi que ce soit. « Cette responsabilité incombe aux observateurs nationaux. Les étrangers, eux, ne peuvent qu’émettre leurs avis et le cas échéant des suggestions pour améliorer les prochaines séances électorales », dixit-il.

Le mal a déjà été fait

Des imperfections et des irrégularités ont effectivement été constatées lors de ces deux élections organisées le 24 mars dernier. Malheureusement, les remarques faites par les missionnaires et les suggestions émises n’ont pas pu empêcher les problèmes politiques post-électoraux de s’éclater. Le mal a déjà été fait. Le scrutin du 21 avril prochain devra être fait avec.

Quoique littéralement symbolique, l’observation des membres de la communauté internationale, a toujours été considérée comme une crédibilisation de l’élection pour qu’elle soit transparente et accepter par tous bien que la situation tourne souvent en catastrophe. C’est en effet par indignation et moquerie que beaucoup lancent que les observateurs internationaux sont en partie responsables des crises politiques cycliques aux Comores.

KDBA

Hier jeudi, le candidat malheureux aux présidentielles du 24 mars dernier, El-Macelie Said Jaffar a rencontré la presse au restaurant New Select. Ce cadre politique a condamné les violences avant, pendant et après les élections et appelle à une justice transparente. Une occasion pour El-Macelie de déclarer son soutien au président Azali Assoumani.  

Au milieu, El-Macelie Said Jaffar

L’ancien candidat El-Macelie Saïd Jaffar a affiché sa volonté de contribuer au développement de l’Union des Comores en soutenant le président réélu, Azali Assoumani. El-Macelie est catégoriquement disposé à tout dialogue pour sortir le pays de la crise post-électorale. Selon lui, son soutien au président Azali n’est autre qu’un meilleur développement au profit de la nation comorienne. « Ma défense est avant tout le développement de mon pays. Une vie meilleure de tous les jours pour nous les comoriens. C’est la raison pour laquelle, je répondrai à tout appel qui va dans le bons sens. Je serai ouvert à tout dialogue pour le bien de notre pays », a expliqué El-Macelie Saïd Jaffar.

Le candidat malheureux aux élections présidentielles a  présenté ses condoléances aux familles victimes de la fusillade à kandani. El-Macelie appelle aux autorités compétentes de donner suite en adoptant une enquête transparente. « Je demande au gouvernement de mener une enquête transparente aux assauts de ces derniers temps », appelle-t-il.  

Concernant les élections, le candidat déchu lance un appel aux candidats malheureux de revendiquer leurs droits par voie légale. « Chacun a droit de revendiquer ses droits. Et la meilleure chose, est de poursuivre par voie légale. J’appelle mes confrères à revendiquer donc leurs droits par voie légale, avec des recours », conclut El-Macelie. 

El-Aniou Fatima

Arrêté depuis jeudi 28 mars dans sa résidence, le colonel Soilihi Mohamed alias Campagnard se trouve aux mains de la force de l’ordre. Sur le motif de sa détention, aucune déclaration de la part des autorités compétentes n’a été faite. Il est libéré est placé sous contrôle judiciaire.

Le délai de détention du président du Cnt, Soilihi Mohamed alias Campagnard est-il légal ? Telle est la question qui préoccupe les juristes de notre pays. Selon un juriste sous couvert d’anonymat, « le délai prévu par le code de procédure pénale comorienne concernant la garde à vue est de 24 heures mais, il peut être prolongé jusqu’à 72 heures. » Arrêté depuis jeudi 28 mars après qu’il soit déclaré président du conseil national de transition, « ni chef d’accusation ni respect de la procédure de détention n’a été respecté », déplore notre interlocuteur.

 Même s’il est libéré et placé sous contrôle judiciaire, mais les juristes dénoncent le délai de sa détention. Le code de procédure pénale de notre pays est clair là-dessus. Au-delà de cette analyse juridique, l’avocat estime encore que lorsqu’une personne est accusée, « un magistrat instructeur doit être rapidement saisi sur l’affaire et l’accusé doit comparaitre devant un juge étant saisi sur le dossier pour un interrogatoire. Or, ce qui n’a pas été fait jusqu’à maintenant, pour Campagnard », dénonce-t-il. La détention de Campagnard est illégale, dit-il, vis-à-vis du code de procédure pénale comorienne. S’agit-il d’une détention provisoire ou prolongement du délai de la garde vue ? Car, s’il s’agit d’un prolongement de la garde à vue, c’est le juge d’instruction saisi qui décide », dit-il.

Kamal Said Abdou