ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

L’office national de la vanille appuyé par l’armée nationale de développement est dans une mission commune de sensibilisation aux acteurs de la vanille. Alors que le vol est d’ores et déjà commencé surtout à Mwali, la direction de l’office national de la vanille appelle les producteurs à ne pas céder aux menaces des voleurs. L’office national se prononcera la semaine prochaine sur les prix.

Le secteur de la vanille constitue le levier de l’économie du pays. Le secteur de la vanille connait depuis très longtemps une chute caractérisée par la perte de la valeur de tonnage. Soutenu par l’armée nationale de développement pour une mission de sensibilisation, l’office national de la vanille accompagne les producteurs contre le vol. Une mission qui répond selon le directeur général, les attentes des producteurs, des vendeurs  qui attendent impatiemment l’annonce officielle du  prix de la vanille.

« Nous sommes lancés dans une mission de sensibilisation dans la région de Oichili, dont l’objectif principal est de rassurer aux acteurs que la date du lancement de la campagne est prévue pour la semaine prochaine. Nous sommes conscients que tous les acteurs attendent avec impatience cette date, et cela nous pousse  d’accélérer le processus des  négociations avec les operateurs économiques nationaux et internationaux », déclare Aboubacar Abdoulwahab, directeur général de l’office national de la vanille.

« L’armée nationale s’engage sans relâche à protéger les agriculteurs menacés et leurs biens contre toute nature de vol », a-t-il conclu. Le renforcement de la sécurité est une préoccupation de la direction générale de l’office national de la vanille. La filière de la vanille a besoin d’un nouveau souffle qui va de sa réorganisation à la sécurisation des acteurs et leurs biens.  

Nassuf. M. Abdou  

     

Pendant une longue période de surveillance rapprochée de la banque de développement des Comores (BDC) et la banque fédérale de commerce (BFC) pour non-respect des injonctions de la banque centrale des Comores et des ratios prudentiels, la Bdc et la Bfc sont mises sous tutelle de la Bcc à compter de ce lundi 01 juin.

En pleine crise sanitaire due au coronavirus, deux banques de la place respectivement la banque de développement des Comores et la banque fédérale de commerce sont mises sous administration provisoire par la banque centrale des Comores. Mais la Bcc rassure les clients de ces deux banques, leurs salariés et leurs partenaires ainsi que toute la population sur le bienfondé de ces mesures, « qui n’ont d’autres objectifs que de protéger les déposants et de doter ces établissements de moyens en vue de mieux servir leur clientèle et le système bancaire comorien en général. »

« Après plusieurs années de surveillance de ces deux établissements bancaires qui ne respectant pas les normes établies, la banque centrale des Comores a décidé de mettre sous administration provisoire la Bdc et la Bfc pour un délai de six mois à compter du 01 juin 2020. Cette décision qui suspend les pouvoirs des conseils d’administrations et des organes exécutifs de ces deux banques, est prise en conformité avec la réglementation bancaire en vigueur, notamment les articles 60 et 71 de la loi bancaire 13-003/AU », a expliqué le gouverneur de la banque centrale, Dr Younoussa Imani.

« Il n’y aura plus de crise systémique dans ces deux banques », a rassuré le gouverneur de la Bcc. Les administrateurs provisoires, notamment Athoumani Ahamada (Bfc) et Hassani Azali (Bdc), ont pour tâche de présenter des plans de restructuration devant avoir pour objectif , la reconstitution des fonds propres de chacun des établissements concernés pour observer, à la fois, le respect permanent du capital social minimum et l’ensemble des normes prudentielles assises sur lesdits fonds propres conformément à la réglementation bancaire.

KDBA

La crise énergétique dans les 5 régions de l’Est de Ngazidja inquiète les habitants. Mercredi dernier une forte délégation de Oichilli ya Mboini s’est rendue à la direction générale de la Sonelec. La délégation condamne l’acte perpétré dans la région et demande l’ouverture d’une enquête pour appréhender les auteurs.

3 poteaux sont à terre dans l’Est de Ngazidja. La population des régions Oichili-Dimani et les responsables de la sonelec ne croisent pas le fer. Une délégation de Oichilli ya Mboini est sur la table des négociations avec les responsables de la Sonelec. La délégation se désolidarise des dégâts commis. « Nous souhaitons la distribution et la fourniture du courant dans nos régions », a sollicité un membre de la délégation. Les régions de l’Est sont dans le noir depuis quelques semaines, les habitants se plaignent. Les dégâts commis dans la région, notamment la destruction des poteaux électriques choquent les responsables de la Sonelec. « Nous nous désengageons de l’acte commis dans la région de Dimani-Oichili jusqu’à Hamahamet-Mboinkou. Nous précisons que les cinq régions ne sont pas les auteurs de ces actes », précise le membre.

Et lui de poursuivre : « nous demandons à la direction de mener une enquête pour découvrir les auteurs de cet acte pour qu’ils répondent leurs actes. Nous sommes victimes. Nous n’avons pas cautionné ces actes ». De son côté, le directeur général s’est félicité des efforts fournis depuis le mois de ramadan. Il a avancé que la stratégie de l’Iacm a pour but de protéger les moteurs. « Nous avons mis en place l’Iacm pour équilibrer le courant, c’est la signification première et puis protéger nos agents », conclut le directeur général.

Kamal Said Abdou

Alors que cinq régions de Ngazidja plus précisément Oichili, Dimani, Hamahamet, Mboinkuu et Domba sont plongées dans le noir depuis trois semaines, les clients d’Oichili-Dimani sont unis pour une cause commune. Les consommateurs de ces deux régions s’opposent à l’idée d’implantation d’un poteau à GTE.

Les deux régions Oichili-Dimani montent au créneau. Les clients de la Sonelec de ces deux régions ainsi que d’autres sont privés d’électricité. Et Sonelec et les clients, chaque partie ne cède pas. Les clients des régions Oichili-Dimani dénoncent une irresponsabilité puisque selon eux, les travaux menés ne sont pas effectués dans des cadres légaux. « Pendant que nous avons résisté et refusé à l’implantation du poteau, des négociations ont eu lieu entre nous et les responsables de la Sonelec. Nous étions ouverts mais ces responsables se contrariaient eux-mêmes. Ils ont préféré une intervention militaire tout près du centre hospitalier de la région. Il y a eu des lancements de gaz lacrymogènes et l’Iiacm est détruit par eux-mêmes », a expliqué Mohamed Elhad devant la presse, mardi dernier à Koimbani. Et lui d’insister, « ce n’est pas un combat de Koimabani seulement, mais un combat des clients des régions Oichili-Dimani. C’est un combat collectif. »

Pour rappel, cette région compte 4 Iacm. La Sonelec compte installer un cinquième. Et Oichili-Dimani en contre-attaque. Les 5 régions plongées dans le noir depuis trois semaines bénéficient une capacité de 1000 kw équivalent de 1 mega. D’ailleurs avant ce conflit, ces cinq régions bénéficiaient 5 à 6 heures de courant. Les clients d’Oichili-Dimani revendiquent la distribution régulière de l’électricité. Ils demandent l’ouverture d’une enquête pour les poteaux à terre.

De son côté, un jeune de Chomoni Oichili appelle à des négociations et demande ainsi des explications sur l’utilité de l’implantation du poteau. « Quant à la question de ce que de votre lexique appelez Iacm, la logique de déclarer de quelque mettre de là où il s’y trouve actuellement, plus trois d’autres encore situés dans presque le même environnement, vous êtes restés sournois, et qu’on a bien compris qu’il y a anguille sous roche dans cette affaire », lit-on sur une lettre ouverte.

KDBA

La crise du coronavirus impacte le secteur bancaire. Les institutions financières connaissent des menaces et déséquilibres financiers causés par la crise sanitaire de la pandémie du Coronavirus. La Banque fédérale de commerce (BFC) n’est pas du tout épargnée. Elle traverse une période difficile de baisse des activités financières.

La pandémie du Coronavirus impacte de plus en plus le secteur bancaire. La Banque fédérale de commerce (BFC) a, hier, témoigné une réelle baisse de ses opérations financières, une réduction de la clientèle et une baisse du chiffre d’affaire journalier. « Depuis le début du mois d’avril, la Banque Fédérale de Commerce connait une réduction des opérations financières d’entrée et de sortie par jour. Je suis convaincu que c’est à cause de ce fameux Coronavirus qui a bouleversé les opérations financières journalières », a déclaré Salim Tamou, chef d’agence à BFC.

Trop de retrait par rapport au dépôt

Ce chef d’agence a fait une vive comparaison des opérations financières journalières. Selon lui, le nombre de retrait de l’argent par jour est de plus en plus fréquent que celui du dépôt. « Durant cette période difficile, par jour, les clients retirent massivement leurs argents par rapport à ceux qui déposent. Car le client a besoin d’utiliser trop d’argent durant cette période de crise sanitaire et du mois sacré du ramadan. Pour pallier cette crise après la fin de cette crise sanitaire, nous envisageons un renforcement marketing pour faciliter les opérations financières», a annoncé Salim Tamou.

Reduction de versement bancaire et de virement international

Par rapport au versement à la banque centrale et virement international, le chef de l’agence a témoigné clairement qu’il existe réellement un taux de pourcentage à la baisse. « À la banque centrale, nous faisons habituellement, un versement hebdomadaire. Mais actuellement, le versement se fait 2 fois par mois. Au niveau international, nous faisons à peine 10 virements par jour contrairement, aujourd’hui même (hier ndlr), nous n’avons que 3 virements », a-t-il crié.

Concernant les opérations de crédit à la banque, le chef d’agence a annoncé que la BFC est en mesure de faire le crédit ou découvert permanent. « Selon la faisabilité, si le client a besoin de faire du crédit en urgence directe, nous faciliterons l’opération car notre objectif est d’accompagner le client pour faciliter ses besoins financières », conclut-il.

Mesures barrières contre le Coronavirus

En termes de précaution et de mesures barrières contre le Coronavirus, Mourchid Abdou, chef des ressources humaines a expliqué clairement les mesures disciplinaires mises en place pour réduire la propagation de la maladie. Selon lui, pour endiguer la propagation du coronavirus, la BFC a fait une réduction des personnels, achat des matériels de protection. « 50% des salariés travaillent par jour et 50% sont mis au chômage partiel, en gardant les mêmes salaires mensuels », a-t-il dit, avant d’indiquer que «Nous avons mis à l’entrée de la porte de l’eau javellisée. Les clients sont obligés de laver les mains. De même, nous avons acheté des gels, des gants, des mouchoirs en vue de protéger nos clients ».

Pour le respect de la distanciation sociale, une des gestes barrières contre le virus covid-19, Morchid Abdou est convaincu que le client doit être isolé de son prochain. « Notre modalité de réception, le guichet est fermé en plastique en vue d’arrêter la contamination entre guichetier et client », a expliqué le chef des ressources humaines.

Abdoulandhum Ahamada

 

La crise sanitaire du Covid19 n’a pas épargné le secteur agricole comorien. Dans un entretien accordé à Al-Fajr, le directeur général de l’Office national de la vanille Aboubacar Abdoul-Wahab a confié que 7.663Kg de vanille trainent encore dans leur magasin. Mais, rassure-t-il, le gouvernement est à  la recherche des partenaires étrangers pour répondre à cette problématique.   

7.663kg de vanille trainent dans les magasins de l’Office national de la vanille. Cela est dû à la fermeture des frontières, une des conséquences qui ont impacté le secteur agricole. Interrogé à ce sujet, Aboubacar Abdoul-wahab annonce la volonté du gouvernement de s’engager avec des partenaires étrangers afin de pouvoir  le vendre à l’extérieur. « Nous avons enregistré cette année  plus de 7660Kg de la vanille propre sont encore là. Toutefois le gouvernement comorien, à travers le ministère de l’économie, s’est engagé afin de trouver des bailleurs étrangers pour sauver les biens de nos agriculteurs » a expliqué Aboubacar Abdoul-Wahab, directeur général de l’office national de la vanille. Et lui d’annoncer les nouvelles perspectives  devant offrir les marchés internationaux une promotion de la vanille compétitive comorienne. 

« Cette année, nous avons  relancé une politique commerciale  innovatrice qui tend à certifier la ville comorienne dans les marchés du monde pour  mieux encourager les acteurs agricoles à la créativité  » a-t-il rajouté.

Dans un souci de protéger  les agriculteurs et leurs biens contre les voleurs de la vanille, la direction générale de l’Office de vanille décide de  ne pas annoncer si tôt la date officielle  du lancement de campagne de 2020,  indique  le directeur. Il avance que «  la direction a mis a table de négociation avec les institutions financières d’alléger  les dettes  aux producteurs lesquels ont fait crédit dans les banques en vue d’assurer leurs activités respectives et permanentes liées à la production et à l’exportation de la vanille.

Nassuf.M.Abdou

En pleine crise sanitaire due au coronavirus, le secteur économique est touché. Said Ahmed Said Abdillah, dénonce le fonctionnement de la banque centrale des Comores. Une banque qui, selon lui, ne joue pas son rôle.

Face à une crise due au coronavirus, n’est-il pas le moment d’une mobilisation économique ?

Si, il nous faudra une mobilisation générale tant au niveau économique qu’est sociale. C’est pourquoi je salue les bonnes volontés des uns et des autres qui ont donné de l’argent aux comoriens des Comores et ceux qui sont bloqués en Tanzanie, à Madagascar et à Dubaï. C’est une situation très grave surtout pour nos compatriotes bloqués à l’extérieur dont nous enregistrons sept morts. Nous devons tous nous mobiliser afin de sauver des vies des comoriens d’ici, en respectant les consignes données en portant des masques et garder une distance d’au moins de 1 mettre et en se lavant les mains régulièrement. Nous avons appris que nos compatriotes bloqués en Tanzanie viendront aux Comores le jeudi prochain. Nous saluons également les efforts du gouvernement comorien qui s’est mobilisé pour aider et soutenir les comoriens dans cette période difficile.

Quel rôle jouent les secteurs bancaires, notamment la banque centrale des Comores dans une situation pareille ?

Il faudra rappeler qu’il y a deux sortes des banques, la Banque centrale qu’on appelle la banque des Banques et les banques secondaires ou communément appelées banques commerciales. Les banques commerciales comme, l’économie de notre, dépendent de la Banque Centrale. C’est la banque centrale qui pilote la politique monétaire de notre pays. Or la monnaie est l’oxygène d’un pays, sans elle, on ne peut pas concevoir réellement une politique économique. Les banques commerciales dépendent de la banque centrale, par le biais entre autres du taux directeur qui fixe le coût de l’argent. C’est-à-dire le coût que les banques commerciales vont devoir payer pour acquérir « la monnaie de banque centrale ». Les Banques commerciales vont ensuite octroyer des crédits aux entreprises et aux particuliers à des taux qui seront fixés par la Banque Centrale. Pour favoriser les crédits afin de relancer l’économie, la Banque centrale devrait fixer des taux directeurs très bas comme cela se font actuellement à la Banque Centrale Européenne (BCE) et à Fédéral réserve (LA FED) et dans d’autres banques centrales du monde depuis un moment avant même la crise du covid-19. Malheureusement, pour répondre à votre question, la Banque centrale des Comores ne joue pas son rôle qu’elle devrait faire pour aider les Comores et les comoriens. Elle mène une politique monétaire calquée et dictée par la Banque Centrale Européenne qui est une politique qui lutte uniquement contre l’inflation. La lutte contre l’inflation est surtout important pour des pays riches dont la population est à forte majorité des vieux et qui veulent conserver leurs niveaux de vie en protégeant la valeur de l’argent. Un pays jeune et pauvre , comme les Comores a besoin d’une politique monétaire qui associe la stabilité des prix et la politique de plein emploi en favorisant les crédits par la baisse de la banque centrale du taux directeur afin de faciliter les banques commerciales de prêter aux secteurs économiques, entreprises et particuliers. Mais aucun comorien, même le chef de l’Etat Azali Assoumani, et je ne parle pas du gouverneur qui n’est qu’un simple administrateur au sein de l’institution ne maitrise ou contrôle ni la politique monétaire de notre pays et ni la Banque Centrale. Cette dernière qui mène la politique monétaire de notre pays est dirigée par un conseil d’administration, article 49 des statuts de la Banque composé de huit personnes dont quatre français désigné par le gouvernement français. Nous sommes le seul pays au monde où la banque Centrale n’est pas dirigée par un gouverneur mais un conseil d’administration dont quatre des étrangers. Tant que cette situation perdure nous n’en sortirons jamais de cette misère économique et du sous-développement.

La Banque centrale répond-elle aux attentes des Comoriens ?

La Banque centrale est le pilier de la politique économique et elle pilote la politique monétaire de notre pays. Elle peut aider le peuple comorien et cela des plusieurs manières à supporter la crise économique et social liée au covid-19. Les Banques Centrales du monde entier se sont portées secours à leurs pays, en usant tous les moyens qu’ils disposent y compris la fameuse planche à billet. Pour que la Banque Centrale des Comores répondent aux besoins des comoriens nous devons rapidement discuter avec la France, propriétaire de la monnaie et de la banque centrale afin de suspendre certains articles des statuts de la Banque dont l’article 4 et surtout l’article 22 Alinéa 2 qui limite le concours de la Banque Centrale à l’Etat comorien à la hauteur de 20% « de la moyenne annuelle des recettes ordinaires de l’Union des Comores effectivement collectées au cours de trois exercices budgétaires précédents ». Il faudra aussi suspendre l’article 43 , 48 et 49 qui donnent au conseil d’administration des pleins pouvoirs pour l’avenir des Comores et la gestion de la monnaie comorienne dont personne ne connait ni leurs noms ni leurs visages. Rappelons que le conseil d’administration fonctionne par délibération à majorité absolue. Dans cette période de crise où chaque minute compte, la manière dont notre dite banque centrale est dirigée n’est conforme au règle standard communément accepté dans les différentes banques centrales du monde et elle a une conduite d’administration qui est très lente et complexe et déconnecté de la réalité comorienne.

Comment faire pour accroître l’économie Comorienne ?

Le développement de notre économie commence d’abord par la maitrise de notre monnaie. Toute politique économique implique une politique monétaire et une politique budgétaire. L’une ne peut pas mieux fonctionner sans l’autre. Notre pays, qui est déjà pauvre, est amputé de la politique monétaire. Cela nous empêche d’avoir une politique monétaire qui lutte contre l’inflation et qui crée l’emploi en facilitant l’accès aux crédits pour les acteurs économiques. Le chef de l’Etat a lancé l’idée de l’émergence avec les grands travaux routiers, hôtelière et de l’hôpital mais sans le soutien de notre banque centrale qui aurait dû être le pivot de ces travaux. On ne peut se pas se contenter de la politique budgétaire pour mener des travaux. Par ailleurs, en pleine crise lié au Covid-19, tout le pays se plie à lui-même en comptant sur la Banque centrale pour aider son peuple et sauver les secteurs économiques et privés, nous, on entend d’abord qu’on nous aide pour pouvoir aider. Le peuple comorien est laissé à lui-même et parfois victime de notre inaction voir de notre incompétence. Nous ne pouvons continuer à laisser l’avenir des Comores et des comoriens qui est fortement lié à la monnaie et à la politique monétaire entre les mains de la banque centrale européenne qui ne se soucie jamais de nous.

Quelles mesures à mettre en place pour lutter contre tout impact économique dans cette période de crise sanitaire ?

Dans cette crise, qui a touché toute la couche sociale, le rôle de l’Etat est déterminant. Les différentes secteurs économiques ont été impactés, surtout les secteurs touristiques. Quelques mesures ne suffiront pas à sauver les secteurs économiques. Il faudra que l’Etat s’asseye avec les différents secteurs économiques et les différentes banques commerciales appuyés par la Banque centrale pour plancher ensemble afin de trouver une solution adaptée qui pourront sauver l’économie des Comores.

Recueillis par KDBA

Une note de la préfecture du centre vient de chasser les marchands ambulants et autres à Volo-volo. Environ 600 personnes sont actuellement au chômage, selon Mtchantcho, vendeur  à Volo-volo. Mtchantcho estime que ce n’est pas le moment de prendre cette mesure. Malgré la note de leur réintégration, il appelle le gouvernement à faire preuve de bonne foi surtout en ce mois béni.

La note interdisant les activités commerciales qui ne concernent les denrées alimentaires aux marchés,  commence à creuser un fossé entre les vendeurs et le gouvernement depuis sa publication la semaine dernière. Malgré le revirement de cette décision, celle-ci reste inapplicable. « Après la publication de la note par le préfet, nous l’avons rencontré afin de trouver une solution commune. Le préfet nous a promis de nous faire quelque chose », explique Mtchantcho. Pendant que nous devons reprendre nos travaux, avance-t-il, la gendarmerie a interdit nos activités. « La gendarmerie n’a pas contesté cette note mais elle n’a pas été au courant de rien. Elle dit qu’elle va vérifier afin d’éviter le problème », souligne-t-il.

Inquiet du silence du syndicat des commerçants, le vendeur n’a pas mâché ses mots en dénonçant le mutisme des opérateurs économiques. Selon Mtchantcho, le secteur informel constitue le levier de l’économie d’un pays, alors, « nous appelons le gouvernement et surtout le chef de l’Etat et le ministre de l’économie à revoir cette décision. Je crois que ce n’est pas le moment de prendre une telle mesure au moment où chacun de nous cherche à manger en ce mois », lance-t-il. « Nous remercions le ministre de l’intérieur, Mohamed Daoudou Kiki pour son déplacement jusqu’au marché pour nous rendre visite et écouter nos doléances. Ce n’est pas la première fois pour Kiki, c’est toujours lui qui nous vient en aide », a-t-il conclu.

Kamal Saïd Abdou

 

Les Comores traversent une crise économique due au covid-19. Au cours d’une interview accordée à Al-fajr depuis la France, Youssouf Saïd ancien vice-président de l’Assemblée et économiste donne son avis par rapport aux  mesures économiques et financières prises par le gouvernement.

Pour faciliter la population en cette période de crise sanitaire, le gouvernement a adopté une mesure d’abattement de 30% de certains produits douaniers, quel constat faites-vous ?

Evidemment, le gouvernement a pris cette mesure. Personnellement, ces mesures retenues par le gouvernement sont insuffisantes. Certes, elles constituent une petite bouffée d’oxygène pour les entreprises qui importent mais leurs besoins restent immenses. Aussi, elles doivent bénéficier d’un efficacement de leurs dettes, d’un soutien financier accru pour leur permettre d’investir en vue de créer les conditions de la reprise de la croissance et de la relance.

Notre pays dépend de l’extérieur en termes de denrées alimentaires. Or, aucune stratégie de lutte contre l’insuffisance alimentaire en cette période n’est jusqu’à présent mise en œuvre. Qu’en dites-vous ?

En ce moment où tous les pays sont frappés par la crise, l’Etat, comme ce fut le cas dans un passé plus récent, a mis sur l’urgence des importations alimentaire en Tanzanie pour combler le déficit en matière de production agricole et permettre de satisfaire les besoins de la population. Moi, je n’y suis pas favorable. Entant que partisan de la politique menée par le feu  Ali Soilihi, milite pour soutenir la production nationale en visant quatre objectifs : l’autosuffisance alimentaire, la transformation artisanale voir même industrielle de nos produits agricoles y compris ceux de la pêche, l’exportation de nos produits transformés et la création d’emploi. Ceci n’est possible que par une volonté politique qui manque dans notre pays.

Le ministère de l’économie a publié une grille des prix. Des sanctions sont  aussi prévues en cas du non-respect de cette mesure. Pensez-vous que cela est une solution ?

Un petit rappel, de nombreux gouvernements ont eu par le passé à recourir à des sanctions contre les commerçants qui ne respectent pas les prix fixés par l’Etat. Par conséquent, ce type des mesures sont révélées inefficaces. La police a du mal à les faire respecter. A mon avis, je n’y suis plus favorable, estimant que nous devons faire jouer la loi de l’offre et de la demande.

Entant qu’économiste, quel plan proposez-vous sur l’économie dans cette période de crise sanitaire ?

D’abord pour répondre à cette question, voyons la nature de cette crise. En remontant à 2019, nous constatons que les Comores en raison des effets négatifs du Kenneth (dévastations de la production, destruction des infrastructures énergétiques et de télécommunications, dégâts considérables des routes, des écoles et des habitations) ont vu leur croissance économique passer de 3,8% à 1,5%. Et les chiffres officielles prévisionnelles tablaient sur une croissance de l’ordre de 4,3% en 2020. Année de la reprise et de la relance, selon les prévisions du fonds monétaire international, nous dit-on. Mais entre-temps, la crise liée à la pandémie du covid-19 fait son apparition. Elle va  avoir un impact négatif considérable sur nos performances économiques en raison, notamment de la réduction très significative des envois de fonds des comoriens de la diaspora, de la diminution des importations, des exportations et des investissements directs étrangers. Face à cette pandémie, que nous propose-t-on ici aux Comores ? Des mesures financières et bancaires ont été prises : rééchelonnement  des créances, gel des agios pour les empruntes impactés par cette épidémie, réduction de taux de réserve obligatoire à 5% durant 5 mois à compter du 1er avril et allocation d’une enveloppe exceptionnelle aux entreprises publiques dont l’activité a été  interrompue par la fermeture des aéroports. Selon moi, que faire ? Je ne suis pas partisan d’une requête pour l’efficacement de notre dette extérieure afin de disposer des ressources en vue de financer les activités économiques du pays. En même temps, je verrais d’un bon œil la prise en charge par l’Etat en utilisant les ressources obtenues grâce à l’effacement de la dette extérieure, des dettes des entreprises, de celle des agents de l’Etat qui ont des découverts à la Snpsf, de celle des producteurs  agricoles, comme celle des pêcheurs et artisans. La même démarche pourrait être menée en direction des ménages  qui n’ont pas des ressources ou qui vivent dans le secteur informel pour augmenter et soutenir leurs activités. En fin, les producteurs, artisans et pêcheurs doivent rentrer  dans le cadre d’une politique globale visant à conserver la production et à booster l’économie. Le pays doit maintenir le pouvoir d’achat des citoyens ainsi que l’appareil productif.

Votre dernier mot

Ce que je peux dire, j’estime que nous devons changer complètement de politique économique et financière. Cela dans le sens de création des conditions d’une enveloppe durable.

Propos recueillis par

Kamal SaïdAbdou

Les prix des produits locaux dans les marchés sont grimpés. Les acheteurs comme les vendeurs sont convaincus que la crise sanitaire mondiale en est la cause. Les vendeurs profiteraient la crise sanitaire pour vendre en hausse leurs produits à des prix élevés.

Les acheteurs comme les vendeurs des produits agricoles dans les marchés crient quant à la hausse des prix des produits locaux, notamment manioc, banane, et autres. Plusieurs raisons en sont les causes, selon Maman Youssra, vendeuse des tomates à Volo-volo. « Il ya une crise sanitaire mondiale. Notre pays n’est pas épargné », explique-t-elle. Les maniocs, bananes, Tomates et autres produits alimentaires sont en hausses des prix. « En ce mois de ramadan, nous avons l’habitude de consommer nos produits locaux. Même si la crise domine mais les produits locaux sont chers. Comment les comoriens peuvent vivre dans une telle situation ? Le gouvernement fixe toujours des prix mais il doit nous accompagner pour le respect des prix fixés », a lâché maman Youssra avant de noter manque de stratégie du  gouvernement pour lutter contre l’insécurité alimentaire. «  Il est normal que les prix de nos produits soient grimpés. Notre pays dépend de l’extérieur en termes de denrées alimentaires, notamment Dar es Salam, Madagascar et autres. Aujourd’hui, ces pays ont fermé leurs frontières », tonne-t-elle.

« Imaginez-vous, un kilo de Tomate 2000fc, oignons blancs 3000fc le kilo. Réellement  trois ou quatre tomates correspondent  à 1kilo. Comment nous allons vivre dans ce mois de ramadan ? Le gouvernement ne fait rien », a-t-elle déploré. Aussi les acheteurs ne cessent de pointer du doigt sur  le comportement des vendeurs au mois de ramadan. Ali Abdallah acheteur des produits à Volo-volo a avancé que « les vendeurs de produits à volo-volo exagèrent. Au lieu de faciliter la population en ce mois béni, ils profitent la crise sanitaire pour vendre leurs produits à des prix exorbitants. La crise n’a pas touché le domaine agricole, cela est claire ». Selon Ali Abdallah,  « il est temps que le chef de l’Etat prenne ses responsabilités et agir vite pour le bien de la population. On nous a informés que des conteneurs de banane en provenance de Dar es Salam sont venus aux Comores. Mais jusqu’à maintenant, on ne sait pas où ils sont », souligne-t-il.

Loin de volo-volo ou le petit marché de Moroni, le Snack se lance dans ce mois pour faciliter la population. Avec des prix abordables, Ali Housseini, responsable du Snack se félicite pour l’ouverture du marché depuis la semaine dernière. « Même si la participation est un peu faible mais on peut être satisfait », a exprimé le responsable. Quelques difficultés financières et techniques fragilisent le déroulement des activités cette année. Or, souligne le responsable, le gouvernement nous appuie financièrement  chaque année. Mais cette année, nous n’avons pas eu aucune subvention de la part du gouvernement.

Des problèmes de transport sont constatés par le snack. « Nous avions une camionnette mais elle est en panne. Nous sommes en train de voir comment nous allons la réparer », a-t-il dit. « Notre souci est de soutenir, accompagner la population chaque année surtout en mois de ramadan. Nous en sommes fiers. Comme vous avez constaté, les prix sont abordables par rapport aux marchés. Nous sommes conscients que les comoriens consomment des produits locaux en cette période. Leurs souci c’est notre préoccupation », a-t-il mentionné.

Le Snack fonctionne par un fonds propre. Selon le responsable du Snack, 1.000.000fc par mois est le montant alloué pour leurs activités. « En ce mois, nos activités se multiplient. Parfois nous trouvons des pertes. Nous appelons le gouvernement à nous accompagner », a insisté Ali Housseini. Ce dernier a aussi montré le manque d’un congélateur pour stocker les poissons et autres. « Nous lançons  un message au gouvernement, que nous avons besoin de votre appuie afin de pouvoir faciliter la population comorienne », a lancé le responsable de Snack.

Badroudine Ahamada, président du syndicat national pour le développement de la pêche aux Comores appelle le gouvernement à revoir sur le transport maritime. « Nous sommes conscients sur la nécessité de fermer les frontières afin d’empêcher l’entrée du covid-19 aux Comores. Mais nous demandons au gouvernement de nous libérer afin de pouvoir ravitailler les produits alimentaires depuis Mohéli jusqu’à Ngazidja. Je crois que ça peut faciliter un peu la population tant qu’on connait la hausse des prix dans les marchés. Nous allons respecter les mesures annoncées par le gouvernement, notamment la distanciation. Nous n’allons pas transporter des personnes. Nous avons besoin d’un fond de démarrage de nos activités », a souligné Badroudine Ahamada.

Kamal Saïd Abdou

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