L’Union des Comores célèbre ses 45 ans de l’indépendance comme il est de coutume, le 06 juillet 2020 prochain. Une fête nationale très limitée en raison du coronavirus. Les mesures barrières seront respectées, notamment la distanciation.
Le conseil hebdomadaire des ministres maintient la commémoration des 45 ans de l’indépendance. Une fête qui sera célébrée sous le thème « hommage au corps médical. » Puisque, les médecins et infirmiers sont en première ligne contre la pandémie du coronavirus. Une maladie mortelle et très contagieuse à laquelle les Comores enregistrent une forte explosion des contaminations sur l’ensemble du territoire national.
Mais le corps médical n’en boîte pas le pas. Ils se battent à bras le corps contre le coronavirus dans les centres hospitaliers où les malades du covid-19 sont hospitalisés. Ce sont des héros. Ils sont au front pour sauver des vies. Au front d’une maladie cruelle. Ils seront honorés. Le corps médical est au champ d’honneur contre la guerre du coronavirus. Après des mois et semaines sans rassemblement, le pays se relèvera pour célébrer ces héros.
Déjà, contre le virus, les médecins, infirmiers, aides soignants se sont mis en ordre de marche oubliant parfois leur repos et leur repas. Une guerre du matin au soir. Les blouses blanches retiennent un élan de solidarité. Redoutant d’être débordés, ils appellent au respect des mesures barrières. Mettre fin à l’aggravation rapide du coronavirus au niveau national.
Malgré cette crise sanitaire, la fête nationale sera célébrée en respectant les mesures barrières et la distanciation. Des mesures visant à lutter contre la propagation du virus covid-19. Sachant que le pays compte plus de 200 cas positifs. Et à cause de l’intensification des cas dans l’ensemble du pays, le gouvernement comorien célébrera donc les 45 ans de l’indépendance avec vigilance.
Dans un point de presse tenu hier à Moroni, les jeunes cadres de la Crc de Badjini ont jugé le bilan annuel du président Azali Assoumani positif. Ces jeunes cadres réaffirment leurs volontés d’accompagner le chef d’Etat vers l’émergence de 2030.
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Les jeunes cadres de la Crc de Badjini ont manifesté leurs fidélités envers le chef de l’Etat. « Nous sommes des jeunes cadres de Badjini, partisans de la Crc, nous nous félicitons du bilan annuel du président Azali. Quelqu’un de vision au développement du pays depuis 2016, date à laquelle notre pays a commencé son développement », a déclaré Alba Mohamed Kassalani.
Quant à Saïd Ibrahim, les reproches et accusations de l’opposition ne sont pas leurs priorités. « Nous ne répondons pas aux allégations des membres de l’opposition. Nous venons féliciter le chef de l’Etat de sa mandature 2019-2020 », a précisé Saïd Ibrahim.
Pour la question de la tournante, Ahamada Oussoufa affirme que les accords de 2001 sont remplacés par la nouvelle constitution de 2018. Certains membres de l’opposition encourageaient la tenue des assises, referendum et élections présidentielles anticipées. « Le président Azali Assoumani est le défenseur de la tournante. Le mandat était de quatre ans. En 2008, l’ex-président Sambi a changé la constitution et est sorti au pouvoir en 2011. En 2018, le président Azali a organisé un referendum, résultat des élections anticipées de 2019. Alors, la fin du mandat du président Azali est en 2024 », a persisté Ahamada Oussoufa.
Concernant les propos du directeur de cabinet, Youssoufa Mohamed Ali évoquant le testament pour les militants de la tournante en 2021, Said Ibrahim en soutient. « Saïd Larifou était présent aux assises, referendum et élections anticipées. Il était candidat. Pourquoi cette tournure ? Quiconque voulant destituer notre président doit rédiger son testament. Sa destitution est un coup d’état. Un vrai politicien doit se préparer à la candidature de 2024 », a conclu Said Ibrahim
Alors que l’union de l’opposition n’affaiblit pas de mentir au peuple comorien et se dire de dénoncer la politique du chef de l’Etat en réclamant le tour d’Anjouan en 2021, le parti Undc tire l’attention de l’opposition. Puisque l’opposition a tout participé aux nouvelles réformes de la constitution ainsi qu’aux élections de 2019.
« L’opposition n’a pas de leçon à nous donner. Elle a participé aux assises nationales, au référendum en saccageant les urnes, aux présidentielles également. Ils ont une politique de déstabilisation et de mensonges », a expliqué Karim Taki, président du parti Undc. Se rattachant aux actions et démarches de développement mises en place par le régime en place, Karim Taki approuve le bilan du président AzaliAssoumani. Un bilan jugé satisfaisant. « Le pays s’est engagé dans le développement, il n’y a pas lieu de semer le désordre et l’instabilité », dixit-il.
Le parti Undc déplore le comportement de l’opposition de déstabiliser le pays. « Nous ne pardonnerons personne voulant déstabiliser notre pays. Nous avons une richesse de paix et il est un devoir de nous tous de la préserver car le développement de notre pays dépend de nous tous et non du chef de l’Etat », avance Karim Taki.
S’agissant de la tournante d’Anjouan en 2021, Karim Taki appelle l’opposition à se préparer pour 2024. « C’est en 2024 où il y aura des élections.Que l’opposition arrête leurs mensonges d’insécurité et qu’elle mène une politique constructive », tonne-t-il. En cette période de crise sanitaire, dit-il, il est temps d’unir les forces pour bâtir le pays. « Le pays a tenu une conférence des partenaires à Paris pour le développement de notre pays dans différents secteurs. Avec cette pandémie, notre pays est touché et nous souhaitons la réalisation des projets annoncés à la conférence à plus de 50% », souhaite Karim Taki. Le parti Undc réitère sa volonté de soutenir la politique du président de la république, AzaliAssoumani. Une politique de développement.
Le parti Crc se félicite du bilan global du chef de l’Etat, un bilan jugé positif. Au cours d’une conférence de presse tenue hier au Retaj, Youssoufa Mohamed Belou, secrétaire général du parti Crc est convaincu que la politique engagée par le chef de l’Etat nourrit d’espoir dans tous les domaines. Car, plusieurs avancées sont constatées, notamment la nouvelle architecture institutionnelle base d’un développement solide.
Le referendum constitutionnel, le classement du pays en revenu intermédiaire, la tenue de la conférence des bailleurs de fonds à Paris et la création d’emploi pour les jeunes sont entre autres les points abordés dans la conférence de presse du parti Crc. Au cours de cette conférence, le parti Crc se jubile de ce bilan du chef de l’Etat. Youssoufa Mohamed Belou, secrétaire général du parti Crc a cité les infrastructures routière, sanitaire et institutionnelle. A entendre le secrétaire général, « le discours du chef de l’Etat fixe le cap de notre pays ». Plusieurs réformes institutionnelles ont été engagées par le chef de l’Etat, notamment le referendum, les élections présidentielles et les élections des gouverneurs et des maires. « Cela constitue les bases solides des institutions. Cela a permis en effet, la tenue de la conférence de Paris. Pour nous c’est un succès diplomatique », dit le secrétaire général. Dans un communique de presse, le parti Crc, a cité quelques avancées. « la célébration du premier anniversaire de son investiture à la magistrature suprême de notre pays a permis au président de la république de présenter les avancées les plus significatives obtenues en ce qui concerne ses grands chantiers, notamment ceux des réformes institutionnelles, du développement économique et du progrès social », lit-on dans le communiqué.
Le parti Crc à travers le communiqué réitère, une fois encore, son soutien sans faille au président de la république et à son gouvernement dans leurs efforts tendant à consolider la paix, renforcer l’unité nationale et améliorer le bien-être de la population pour ainsi rendre l’espoir au peuple comorien. Il lui renouvelle donc sa disponibilité à l’accompagner dans la mise en œuvre du plan Comores émergentes qui devra permettre de poser les jalons de la construction des Comores de demain.
300 recrus dans l’armée
S’agissant de la politique d’emploi, le secrétaire général du parti Crc, n’a pas mâché ses mots. « Nous avons recruté plus de 300 jeunes dans l’armée et 200 autres jeunes sont partis à l’étranger pour des études », a déclaré Belou. Pour le chômage, Youssoufa Mohamed Belou soutient l’appui de la formation professionnelle aux Comores. En entendant que cela soit réalisé, de leur côté, les jeunes doivent être créatifs selon Youssoufa Mohamed. « Il faut noter que les efforts du chef de l’Etat portent aussi sur l’amélioration et la diversification des offres d’enseignement afin de donner aux nouvelles générations les moyens de s’intégrer dans le nouveau monde qui se construit, à grand pas avec notamment le développement numérique » selon le communiqué. « Le parti Crc attache un intérêt tout particulier à la conférence des partenaires au développement des Comores qui fut un grand succès pour avoir permis d’enregistrer des promesse de financement qui ont atteint 3,95 milliards d’euro, montant suffisant pour réaliser l’ensemble des projets présentés dans le plan Comores émergentes », mentionne le communiqué. « Les efforts du gouvernement pour la maitrise des dépenses de l’Etat ont permis de réduire la masse salariale. Elle est passée de 28,5 milliards de nos francs en 2019 pour se situer autour de 242 milliards cette année. Soit une baisse de près de 18% de la masse globale », avance-t-il.
« Il n’y aura pas d’élection en 2021 »
Pour la réussite des projets déjà lancés, le secrétaire appelle à l’unification des partis politique de la mouvance présidentielle dans un seul objectif, appuyer le chef de l’Etat dans sa politique. Beaucoup parlent de la tenue des élections en 2021. Avec une voix haute, le secrétaire général du parti Crc met en garde les fervents de 2021. « Il n’y aura pas des élections en 2021. Ceux qui veulent organiser des élections en 2021, qu’ils rédigent leurs testaments parce que nous allons rédiger les nôtres », rassure Belou.
Alors que le pays traverse une crise sociopolitique, Said Ahmed Said Abdillah, dans un entretien, appelle à la mobilisation de tous pour la paix et la stabilité. Il appelle ainsi la mouvance à se rassembler et agir pour le développement.
Il y a quelques mois, les hommes politiques proches du régime actuel gardent le silence. Qu’en dites-vous ?
Je ne suis pas surpris du silence de certains hommes politiques proches du régime et ceux qui sont au gouvernement. Aux Comores, nos hommes et femmes politiques, en général, confondent moyens et finalités. Dès qu’on a une poste politique, on croit qu’on est arrivé à l’objectif et on s’y croit pour l’éternité et pourtant rien n’éternel sauf Dieu. Une poste politique, c’est juste le moyen de se mettre en chantier pour accomplir les directives et les plans de développement socio-économique que le chef de l’Etat appelle émergence. Pour promouvoir l’émergence et le mener derrière le chef de l’Etat, on avait une alliance des partis politiques de la mouvance présidentielle le feu AMP. Mais dès qu’on a gagné les différentes élections fondamentales présidentielles et gouverneurs certains ont mi des sels dans le moteur afin de le tuer. Aujourd’hui, au niveau de la mouvance présidentielle et du gouvernement, on n’attend rien sauf le compte rendu du conseil des ministres qui ne dit pas grand-chose sur la politique qu’on mène vers l’émergence. Malgré les défis qui s’accumulent chaque jour, certains continuent à rêver or nous devons nous réveiller et nous mobiliser pour sauver et préserver cette paix et stabilité acquise. C’est pourquoi je lance un appel aux leaders politiques des partis de la mouvance présidentielle de rassembler et d’agir pour accompagner le chef de l’Etat et le peuple comorien.
Comme le pays traverse des crises sociale, éducative, économique et politique, croyez-vous que le pays tend à l’émergence prônée ?
Les différentes crises que vous citez, sont liées presque ou favorisées voire amplifiées par la venue de la pandémie du coronavirus. Maintenant, il faudra voir comment nous et surtout nos dirigeants actuels traitent ces différentes crises et sans oublier l’optique de l’émergence 2030. Nous devons éviter de nous focaliser sur une seule chose quoique la pandémie du coronavirus. L’un de nos problèmes de gestion des affaires de l’Etat est le manque d’initiative volontaire ou par crainte de faire des erreurs par nos ministres et directeurs généraux. Ce manque d’initiative entraine un suivisme très complaisant et improductif. Ils attendent tous du chef de l’Etat : idée, action et décision ou comme entraineur, joueur et arbitre. C’est pourquoi, nous voyons régulièrement d’engoulement des ministres, des responsables politiques à chaque mouvement du chef. Le chef de l’Etat se mobilise sur la Cpad, tout le monde oublie son travail et son ministère ou sa direction. Le chef se mobilise pour lutter contre le coronavirus, et tout le monde s’y met aussi au lieu de laisser une équipe technique de s’en occuper et lui de continuer à faire son travaille quotidien afin de s’approcher de l’objectif de l’émergence 2030. Le chef de l’Etat impulse une autre façon de faire pour le gouvernement. C’est en imposant une nouvelle manière de faire et de travail au sommet de l’Etat et de l’administration basé sur les résultats que le chef de l’Etat pourra espérer qu’on va vers la voie de l’émergence. Pour l’instant on est loin de l’objectif et parfois, même, on craint qu’il n’ait été prononcé juste comme un slogan.
Qu’en pensez vous des Anjouanais qui réclament la tournante en 2021 ?
Il y a problème de communication de notre part, nous qui se prétend, responsable politique qui soutient le régime et de nos dirigeants. Nos frères comoriens d’Anjouan ne ressentent aucun changement après la mise en place de la constitution et des nouvelles institutions de nature à les assurer pour leur avenir et ceux de leurs enfants. C’est cela qui a amené cette sorte de frénésie du 2021. Il faudra rassurer, par des actions concrètes qu’on a changé de cap et le rappeler qu’il nous a aussi changé de constitution et que les vendeurs de rêve n’ont pas leur place aux Comores. Ils veulent être rassurés par une politique courageuse qui créée de l’emploi et qui leur éloigne de la misère quotidienne. Il y a eu plusieurs licenciements à Anjouan et des réductions des salaires souvent non motivés. Ce sont ce genre des politiques, qui exclus, et appauvris qui créent l’instabilité et favorisent le camp adverse.
Et si le séparatisme fait son réapparition ?
Le séparatisme est toujours là et nous apprenons à vivre avec elle comme le diabétique vit avec sa maladie. Il faudra qu’on arrive à le maitriser afin qu’il ne déborde pas, dans nos villes et villages et dans nos îles. La situation, surtout, à Anjouan est très tendue et nous devons tous nous mobiliser pour apaiser et maintenir la paix et la stabilité de notre pays. Nous ne devons pas refaire l’erreur du régime du feu Mohamed Taki Abdoulkarim. Ne jouons pas avec le feu en essayant de minimiser les doléances des uns et des autres ou à trop croire à la force de nos armes. Une politique d’ouverture, de dialogue et de communication afin d’expliquer la politique qu’on mène et surtout en donnant gage à la jeunesse trop souvent délaissé. Nous sommes tous des comoriens mais, il y a juste une frange des gens qui profitent de l’Etat et la grande majorité pâtisse. Ce sont ce genre d’image, de misère quotidienne, et le chômage, surtout des jeunes diplômés qui font déborder le séparatisme de son courant normal. Le chef de l’Etat a le devoir d’y remédier le plus rapidement possible.
Comment expliquez-vous les interventions des Anjouanais du pouvoir sur la tournante ?
Vous êtes mieux placer pour le juger. Je crains uniquement qu’ils n’arrivent pas à rassurer mais au contraire à attiser la flamme. L’expérience nous montre que le chef de l’Etat qui avait misé sur les déclarations des leaders politiques de nos frères d’Anjouan a été le feu président Mohamed Taki Abdoulkarim. Vous connaissez le résultat.
Samedi dernier à Moroni, les jeunes cadres de la crc ont convié la presse pour témoigner leur confiance renouvelée au chef de l’Etat Azali Assoumani pour sa vision de l’émergence à l’horizon 2030. Pour ces jeunes, le bilan du président Azali est incontestable et la façon dont est gérée la crise sanitaire du covid-19 permet d’accorder une mention spéciale à notre pays.
Les jeunes cadres issus du parti au pouvoir CRC ont convié la presse, samedi dernier à Moroni, pour exprimer leur confiance renouvelée quant aux perspectives déjà engagées par le chef de l’Etat Azali devant permettre les Comores à être au rendez-vous de l’émergence à l’horizon 2030. Selon eux, la gestion de la crise sanitaire mérite qu’on accorde une mention spéciale à notre Nation. « Au regard de la situation sanitaire du au Covid-19 à l’échelle internationale et la manière dont le gouvernement comorien a géré cette crise en adoptant des mesures barrières strictes dès le début, une mention spéciale lui doit être accordée», a montré Maoulida Mmadi, député de la crc. Il ajoute que le bilan du Covid-19 enregistrant seulement deux décès sur 162 patients avec cas avérés, cela justifie o combien la responsabilité a été de rigueur.
Et selon Ibrahim Ahamada, la vision du chef de l’Etat qui tend à relancer l’économie du pays est ambitieuse. Les reformes des institutions, la collaboration du gouvernement avec les operateurs économiques, les grands chantiers lancés, témoignent concrètement la volonté du président. « L’arrivée d’Azali au pouvoir en 2016 a permis le pays de changer la cours de son histoire. La mendicité et la dépendance envers d’autres nations ont pris fin et le pays se relance avec des fonds propres » a-t-il martelé.
Au sujet de la tournante sur l’ile d’Anjouan en 2021, Tadjidine Ben Ahmed indique que « ce n’est qu’une imagination de l’opposition.»
La tournante d’Anjouan en 2021 fait jaser. Dans un entretien exclusif accordé à Al-fajr, Dr Youssouf Saïd, président du parti Djawabu Ya Comores rassure que le chef de l’Etat comorien quittera le pouvoir en 2021 puisque la paix et la sécurité du pays réside sur le respect de la tournante.
Presque 11 mois restant avant le 26 mai 2021. Les réactions sur la tournante ne manquent pas sur les réseaux sociaux et les médias. Attaché aux accords de Fomboni, Youssouf Saïd, président du parti Djawabou déclare, « Azali partira en 2021 je vous rassure ».
Critiquant la politique du gouvernement, le leader du parti Djawabou est persuadé que « le bateau du gouvernement d’Azali est en train de couler et le pays est dans l’impasse. Il n’y a pas d’espoir pour le pays ». Et lui d’ajouter que « la paix et la stabilité priment en respectant la tournante ».
Optimiste sur le combat de faire partir le président Azali en 2021, Youssouf Saïd a rappelé, « en 2010, il y avait un président ici qui n’a pas voulu laisser le tour aux Moheliens. Grâce à nos forces déployées, il est parti en laissant le tour aux Moheliens. Aujourd’hui ce même problème se pose, et je suis certain qu’Azali ne va pas dépasser le mois de mai 2021. Le tour reviendra aux Anjouanais. Ce que nous avons fait pour faire partir le président en 2010 on le fera aussi pour Azali. » Selon le leader du parti Djawabou, il y a ceux qui parlent du gouvernement de transition et d’autres parlent d’un gouvernement intérimaire. En tout cas, « notre chance de sauver notre pays est le départ d’Azali en 2021. D’ailleurs plusieurs pays l’ont déjà interpellé sur cette question », conclut-t-il.
Le front uni pour la défense d’Anjouan ou FUDA se définit comme un rassemblement de tous les Anjouanais(es), quelles que soient leurs opinions politiques pour une réconciliation et pour la défense des intérêts de l’île, et pour le respect de sa population « contre laquelle Azali n’a jamais caché sa haine (Sic) ». Pro 2021, son président Chaher Ben Massonde nous livre ici sa stratégie.
Pensez-vous que le programme d’Azali pour l’émergence à l’horizon 2030 est réalisable ?
« Émergence à l’horizon 2030 !» Pour nous, ce slogan a toujours paru une coquille vide. Un tel projet en effet n’est possible que dans un pays où les libertés et la justice sont garanties. Ce qui n’est pas le cas dans notre pays où « tout est sous contrôle » comme ils disent eux-mêmes. On n’est pas dès lors étonnés qu’aujourd’hui, les promesses de Paris restent toujours des paroles en l’air.
Vous avez pris part au mouvement « Dawula ya Haki » au niveau de la diaspora de France. Comment expliqueriez-vous son effritement prématuré ?
Jusqu’au Majlis de Marseille le FUDA a activement participé, avec confiance et dévouement, à l’union des forces vives comoriennes opposée à la dictature, pour aboutir à une convergence programmatique nationale. Malheureusement il s’est avéré que certaines personnes avaient d’autres ambitions bassement intéressées. Des sommes d’argent ont disparu et avec elles, la confiance envers ces gens. Heureusement, les vrais patriotes sont toujours là et continuent la lutte pour libérer notre pays. Le FUDA travaille avec eux.
Vous n’êtes pas sans savoir le regain de tension qui a lieu en ce moment à Anjouan. Quelle lecture faites-vous de cette situation, vous qui militez pour la Tournante d’Anjouan en 2021 ?
En réalité, il n’y a pas « regain de tension à Anjouan ». Depuis le rejet et du pseudo référendum et de la mascarade électorale présidentielle, Azali qui croyait l’île par lui acquise, a mis Anjouan sous pression milicienne. Sa stratégie est, 2021 approchant, de terroriser les Anjouanais pour qu’ils n’osent pas manifester leur revendication pour le respect de l’Accord de Fomboni et donc pour la Tournante en 2021 à Anjouan. Mais en s’imposant ainsi par la force des armes, Azali reconnaît ainsi publiquement que le peuple n’adhère pas à sa politique.
Comment comptez-vous vous y prendre pour avoir cette Tournante en 2021 ?
La Tournante à Anjouan en 2021 et à Moili en 2026 est une condition sine qua non de la sauvegarde de la paix et de l’unité dans notre pays (…) Notre stratégie ne peut être avant tout que de conscientiser les comoriens en général, les anjouanais en la circonstance, pour qu’ils comprennent qu’il leur revient d’évacuer ce mal national que représente Azali et son clan.
La communauté internationale, l’UA en tête, s’est frottée les mains depuis la participation de l’opposition à la présidentielle de 2019 parce que, et c’est le cas de le dire, ils en ont assez de gérer des crises. Croyez-vous pouvoir mobiliser cette même CI pour votre cause ou leur soutien vous importerait peu ?
Nous ne croyons pas que la CI se fera complice de la répression qu’Azali amplifiera contre un peuple qui se mettra à réclamer par les moyens à sa disposition, le respect des accords que les forces politiques nationales et la CI lui a fait accepter après les négociations de Fomboni.
La non réaction du peuple suite à l’emprisonnement des charismatiques Sambi et Salami laisse dubitative l’opinion quant à un possible soulèvement populaire en 2021. Quelle serait votre formule magique pour mobiliser ?
Il est vrai que le peuple comorien est réputé non violent, crédule et naïf disent même certains. Mais il a su aussi se montrer, surtout à Anjouan, d’une détermination extrême. C’est dit qu’il n’aura pas besoin d’une « formule magique » pour dire, au moment qu’il choisira, son ras-le-bol et pour mettre fin à une oppression quand elle lui paraîtra insupportable.
Face à la crise sanitaire due au coronavirus, l’Union des Comores multiplie ses stratégies de lutte et de renforcement des relations sachant qu’un conseil extraordinaire des ministres de la commission de l’océan indien se tient ce vendredi. Des relations aussi avec l’Inde, qui, ce pays a dépêché une mission médicale et une mission militaire aux Comores.
Le conseil des ministres du mercredi dernier a annoncé la tenue d’une réunion de la commission de l’océan indien ce vendredi ? Quel est son objectif ?
Les Comores président actuellement notre institution régionale. Ce 05 juin 2020, Mohamed El-Amine Soeuf va présider un conseil extraordinaire de ministres de la COI, pour examiner entre autres l’évolution de la covid-19 au sein des pays membres et revoir la situation du secrétariat et celle du personnel.
Que pensez-vous de la commission mixte France-Comores, laquelle commission devra se rencontrer pour faire suite à la rencontre Azali-Macron ?
La commission mixte est chargée du suivi des relations entre Paris et Moroni. La commission mixte travaille surtout sur la base de l’accord cadre signé entre nos deux pays le mois de juillet 2019, lors de la visite du président de la république. L’accord recouvre plusieurs volets : éducation, santé, agriculture, formation, sécurité… il y a aussi la facilitation de la circulation des biens et des personnes entre les quatre îles sœurs. La présence des élus de Mayotte a, pour la 1ère fois, favorisé le dialogue directe entre les comoriens de l’archipel des Comores. La signature de cet accord a permis la mobilisation de 150 millions d’euros pour la conférence des donateurs de Paris, pour les Comores en décembre 2019.
Etant le conseiller diplomatique du chef de l’Etat comorien, quelle lecture faites-vous sur l’arrivée des missions médicale et militaire indiennes aux Comores ?
Je vous rappelle que le président Azali a participé en 2018, à une conférence des énergies renouvelables et le climat en Inde. Il a rencontré les autorités indiennes. Et au mois d’octobre 2019, le vice-président indien a effectué une visite officielle à Moroni. Ce qui prouve que les relations entre les deux pays sont au beau fixe. L’arrivée de cette double mission médicale et militaire traduit la santé de fer que revêt cette relation diplomatique, militaire, sanitaire et commerciale aussi. Le volet scientifique de la mission consiste à appuyer notre personnel soignant particulièrement sur la covid-19. Et le volet militaire, pour voir ensemble avec les autorités comoriennes, les besoins en matière de sécurité. Un grand merci au pays de Gandhi.
Justement en pleine pandémie de coronavirus, des comoriens bloqués à l’étranger sont rapatriés. Ceux de Madagascar ne connaissent pas encore leur sort. A quand leur rapatriement ?
Le gouvernement travaille sur ce dossier. Mais n’oublions pas que ceux qui étaient à Dubaï, à Dar es Salam et à Maurice étaient partis pour des raisons médicales et commerciales. Et l’un des soucis majeurs du chef de l’Etat et de son gouvernement, consiste à n’oublier aucun comorien quel que soit l’endroit où il se trouve.
41 cas sont importés par les rapatriés de Tanzanie, et les autorités continuent à rapatrier les comoriens bloqués à l’extérieur. N’est-il pas un risque à courir ?
Ils sont avant tout des comoriens. Ce n’est pas le souhait, voir le gouvernement de livrer des comoriens à eux-mêmes. Je vous rappelle que le gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires et utiles pour préserver la santé des comoriens. Et il va sans dire les 41 cas de Tanzanie ont été transférés directement au centre d’isolement de Samba. Pour votre information, 17 personnes ont quitté Samba, hier (mercredi ndlr) guéries. Tout rapatriement implique automatiquement, des mesures sécuritaires sanitaires entreprises.
Deux ans déjà depuis que l’ancien président de l’Union des Comores, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi est placé en détention provisoire. Accusé de faux, usage de faux et forfaiture sur l’enquête de la citoyenneté économique, Sambi a adressé une lettre à l’actuel président Azali Assoumani et lui prend à témoin de sa séquestration.
La lettre date du 16 mai dernier. Cela fait deux ans que l’ancien président Sambi est détenu dans sa résidence, devenue une annexe de la prison de Moroni. 24 mois, 104 semaines, 728 jours et 17.500 heures de détention provisoire. « Je vous écris cette lettre afin de vous prendre à témoin sur ce que je subis et que je continue à subir, car par-dessus tout, je ne le souhaite à personne d’autre sur cette terre. En outre, la détérioration inquiétante de ma santé ces dix derniers mois conjuguée à l’arrivée de la pandémie mondiale du covid-19 me poussent à vous écrire cette lettre. En effet, nul ne sait ce que l’avenir nous réserve et par conséquent nous ignorons lequel d’entre nous, simples âmes mortelles, survivra à toutes ces péripéties », a expliqué l’ancien raïs Sambi.
Placé en résidence surveillée depuis le 19 mai 2018 par le secrétaire général du ministère de l’intérieur, Sambi dit ignorer les motifs de cette « décision liberticide », car « de nombreuses requêtes de mes avocats, nous n’avons jamais réussi à avoir des réponses concrètes permettant de justifier cette décision », indique-t-il. Et lui d’avancer, « alors que cet emprisonnement n’était ni justifié ni légal, car ne s’appuyant sur aucune décision officielle de justice, les nombreuses saisines de la justice comorienne par mes trois avocats ne m’ont jamais permises de retrouver ma liberté. » La résidence surveillée de l’ancien président Sambi a été trop critiquée.
Est-il innocent ?
Lit-on qu’après le débarquement d’Anjouan, le pays avait comme urgence le renforcement des relations bilatérales. La crise séparatiste qu’a connue le pays, il (le pays) se devait, selon Sambi, de trouver des moyens financiers conséquents pour construire les infrastructures nécessaires à son développement. « C’est pour cette raison que j’ai accepté la requête formulée par les Emirats Arabes Unies, me demandant de saisir les représentants du peuple comorien afin qu’ils autorisent l’octroi de passeports économiques comoriens aux ressortissants bédouins de ce pays », se justifie-t-il.
Après que la loi est votée, elle a été promulguée le 16 décembre 2008, et mise en vigueur. L’ancien président rappelle dans sa lettre adressée au président Azali que la cour constitutionnelle avait été saisie par certains députés afin d’annuler son adoption. Une requête rejetée par la haute cour de justice en déclarant que la « loi est conforme. »
Azali trompé par le rapport de l’enquête parlementaire ?
« J’étais enthousiaste, comme bon nombre de nos concitoyens à l’idée qu’une commission parlementaire puisse réellement enquêter sur l’exécution de ce projet et aider à son amélioration, tout en sanctionnant ceux et celles qui auraient trahi notre pays en le détournant de son objectif. Malheureusement, ce qui semblait être une idée merveilleuse, s’est transformée en une insulte à notre intelligence. Le rapport que je surnomme rapport Dhoulkamal, du nom de son signataire, à priori signé le 08 décembre 2017, est une succession de mensonges, de diffamations et de contre vérités écrites dans le seul but de nuire à la réputation d’un certain nombre d’entre nous », a souligné l’ancien président Sambi.
Plus de 100 millions de dollars détournés selon le rapport. « Comme tout le monde le sait, cette loi a bel et bien été adoptée, promulguée, et elle reste toujours en vigueur à l’instant où je vous écris. Ici, Dhoulkamal joue, avec dix ans de retard, le rôle de la cour constitutionnelle en déclarant invalide une loi votée par les représentants du peuple comorien, et validée par les éminents membres de la cour constitutionnelle, avant que je ne la promulgue en ma qualité de chef de l’Etat. Une loi qui est, souvenons-nous, restée en vigueur sans discontinuité depuis 11 ans et sous trois gouvernements successifs dont le vôtre », se défend-t-il. L’homme au turban affirme que le président Azali a été trompé par ce rapport.
Détournement des deniers publics
Le 20 août 2018, le juge d’instruction chargé du dossier lui a placé en détention provisoire en lui suspectant d’avoir détourné l’argent de la citoyenneté économique. Selon l’enquête judiciaire, à la fin du mois de février 2009, un compte bancaire intitulé « citoyenneté économique », a été ouvert à la banque centrale des Comores par l’ancien ministre Mamadou. Et depuis le 03 mai, le compte a commencé à être alimenté par l’argent de la citoyenneté économique. « Pour permettre une meilleure visibilité de la gestion des fonds issus de ce programme de citoyenneté économique, mon avocat et moi-même durant les premières auditions avions formulé trois requêtes au juge d’instruction pour demande des détails du compte bancaire de la citoyenneté économique, des informations sur le nombre des passeports économiques octroyés aux bédouins entre le mois de mars 2009 et le 26 mai 2011, puis du 27 mai 2011 au 26 mai 2016 et du 27 mai 2016 jusqu’au jour de notre requête couvrant ainsi votre présidence, des moyens financiers lui permettant de se rendre aux EAU pour enquêter sur les allégations de versement d’un pot-de-vin par des autorités émiraties. Le juge n’a répondu qu’à une seule de ces trois requêtes. Il ne nous a fourni qu’un document de la banque centrale des Comores, portant sur l’historique du compte bancaire de la citoyenneté économique entre la date de son premier versement le 03 mars 2009 et le 01 septembre 2015 », a expliqué Sambi. « Je ne suis pas voleur ni un malfrat et que je n’ai rien détourné car je n’ai jamais été corrompu », conclut-t-il.