ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Le conseil des ministres hebdomadaire a eu lieu hier à Beit-Salam, sous la présidence du chef d’Etat Azali Assoumani.  A travers le compte rendu, Houmed Msaidié, ministre de l’économie, porte-parole du gouvernement a rapporté les points débattus. La réhabilitation des prisons, la création d’une fonction publique unique et les mesures de renforcement des gestes barrières contre le Coronavirus étaient les principaux sujets de l’ordre du jour.

Hier, après le conseil des ministres, Houmed Msaidié, porte-parole du gouvernement a exposé le compte rendu. Le sujet de la réhabilitation des prisons, la formation d’une unique fonction publique et ainsi que le respect des mesures préventives contre le Covid-19 étaient les points essentiels. « La question de réhabilitation des prisons, formation d’une seule fonction publique et le renforcement des gestes barrières contre le Coronavirus comme source de debat », a rapporté le ministre Houmed Msaidié.

Selon le compte rendu, les prisons nationales doivent être structurées et réhabilitées pendant cette crise sanitaire. « Nous sommes dans une crise sanitaire de la pandémie du Coronavirus. Les prisons doivent être organisées pour réduire le risque de contamination », a dit Houmed Msaidié, porte-parole du gouvernement.

Pour le cas de la fonction publique, le ministre a montré la phase de création d’une seule fonction publique. Selon le compte rendu, la fonction publique doit être unique respectant la  nouvelle constitution et aux attentes des citoyens. «  Le rapport de la fonction publique a soulevé plusieurs difficultés. On envisage créer une fonction publique qui s’adapte à la nouvelle constitution et qui respecte les attentes du peuple », a rappelé Msaidié.

Le conseil des ministres a annoncé que les barrières doivent être renforcées. Car selon le ministre, le peuple commence à les négliger. « Nous sommes conscients de la gravité de cette maladie. Certains citoyens commencent à négliger les mesures barrières aux marchés et dans les rues », a conclu le ministre. Et lui d’ajouter : « les comoriens bloqués à Tanzanie seront dépistés là-bas avant leurs rapatriement aux Comores».

Abdoulandhum Ahamada

Dans un entretien accordé, hier mardi 20 mai, Abdoulfatah Saïd Mohemaed, président de la commission nationale du Hedj reste convaincu que cette année, les conditions pour les pèlerins seront un peu compliquées vue la pandémie covid-19. Toutefois, il se dit confiant aux dispositions prises par le royaume Saoudien pour mieux rassurer les pèlerins. Il appelle tous les comoriens à faire preuve de vigilance et à comprendre l’ampleur de cette menace sanitaire.

Les dispositions de cette année ne seront plus pareilles, quelle politique envisagez-vous pour assurer les pèlerins depuis l’Union des Comores vers les terres saintes ?

Je tiens à rassurer, en préambule, aux comoriens que le Hedj est maintenu pour cette année 2020. Le Hedj est un des piliers de la religion musulmane. Il sera donc maintenu. Je tiens à rappeler, en tant que président de la commission de Hedj aux Comores, que la commission internationale en charge pour  le hadj s’est réunie en Angleterre à Londres dans le but de mieux connaitre toutes  les dispositions nécessaires prises par toutes les nations afin de protéger leurs pèlerins contre la propagation du coronavirus. Cette commission a exigé que tous les pays doivent procéder  en évidence une  quarantaine avant de quitter leur sol. Et comme il est de coutume d’en avoir 850 pèlerins chaque année, c’est une situation très critique pour notre pays puisqu’on n’est pas en mesure de prendre en charge cette effective. Ça pourrait nous pousser dans une situation financière incertaine. Mais la faisabilité est là dans la mesure où nous aurons deux mois pour l’engagement des hôtels. Et avec cette opportunité, nous allons plaider auprès du royaume saoudien pour que nous procédions la mise en quarantaine dans les terres saintes à condition que nous y ayons 15 jours avant le commencement du pèlerinage.

Comment comptez-vous aménager les pèlerins dans les hôtels alors que la distanciation sociale fait partie des mesures barrières déjà mise en vigueur en Arabie Saoudite ? Et quel risque craignez-vous ?

C’est tout à fait très diffèrent et critique pour cette année. Bien avant, on peut toujours compter plus de 5 personnes dans une chambre, mais la pandémie de coronavirus nous oblige à appliquer des mesures de restrictions pour que deux personnes puissent partager la même pièce. Cela exige que les responsabilités et les engagements de 5 personnes doivent être assumés par deux personnes. Certainement, ça va être très difficile à s’adapter sur le plan financier. Mais, les circonstances ne nous laissent malheureusement aucun choix et nous devons assumer

Encore une fois tout le monde est conscient pour la hausse des billets d’avions, les compagnies aériennes en vue de relancer l’économie face aux trois mois de fermeture des frontières aériennes Certaines compagnies vont certainement en profiter de faire grimper les prix des billets. Ça va être encore une fois une double crise économique lesquelles les pèlerins doivent faire face. Faut-il annuler le Hedj cette année ? Non. L’année dernier le package était fixé à 2,45000fc. Mais le gouvernement, dans le souci d’accompagner ses pèlerins,   avait subventionné 300,000fc. Tout le monde sait que dans les deux places Mina et Arafat l’environnement n’a jamais été un cadeau pour les pèlerins. C’est là que toute personne n’aura besoin d’un soutien. Et nous envisageons ensemble avec les agences de voyages de renforcer les mesures sanitaires à tous les comoriens.

Vous vous êtes mis d’accord avec  les responsables des agences de voyages pour soutenir les pèlerins dans des conditions assez compliquées et des mesures mises en vigueures ?

Effectivement, nous nous sommes mis d’accord avec les agences de voyages dans une politique commune devant faciliter et accompagner les pèlerins dans les terres saintes. Nous allons coordonner pour mieux veiller à tout moment nos pèlerins sur place, car la santé est une priorité pour tous les hommes  

Quel message adressez-vous aux comoriens en cette période de crise sanitaire ?

J’appelle donc à tous les comoriens à comprendre le réel danger qui pèse dans le monde face au coronavirus. Il est important que chacun prenne au sérieux les mesures de protections pour se protéger et protéger la santé de tous. J’en profite cette occasion pour souhaiter  aux comoriens de passer un bon Ide El-fitre, dans la cohésion sociale, d’une paix concordante et pérenne.

Propos recueillis par Nassuf. M. Abdou

Hamadi Mohamed Soihir, directeur général de l’administration des impôts et de douane nie les accusations sur le piratage du réseau à Comores Telecom relayées par Nono. Devant la presse, le directeur affirme que cette affaire ne lui concerne pas, il s’agit des accusations sans fondement.

« Le directeur de l’Agid sera condamné samedi prochain ou placé sous contrôle judiciaire », a relaté Chabakati internet. « En tout cas, je n’ai pas eu une convocation de la part de la justice », a précisé le directeur. Choqué par ces propos qu’il qualifie « accusation sans fondement et une manière de porter préjudice à sa personnalité » le directeur de l’Agid  se réserve d’une poursuite judiciaire. Toutefois, le patron de l’Agid à travers un communiqué de presse publié  hier  déplore le comportement du journaliste. « Le journaliste a anticipé des éventuelles actions en justice. Il met la justice en difficulté, ce qui n’est pas tolérable », dit-il. 

« Je dénonce cette justice médiatique qui humilie, denonce, accuse très librement, sans crainte et sans honte » a-t-il crié et lui d’insister que « cette affaire ne me concerne pas. Je déjà dis ca a travers un communiqué de presse que j’ai publié la semaine dernière ». Concernant l’affaire, le directeur  souligne que « El-Had est un entrepreneur qui a eu une prestation de service auprès de l’Agid. Cette affaire n’à rien avoir avec l’Agid. C’est une affaire déroulée à Comores Telecom. Or je suis responsable de l’Agid. Je ne vois pas ou est la relation» a précisé le directeur général.

 Revenant sur les faits, le directeur de l’Agid précise qu’il s’agit d’une affaire qui concerne un piratage de réseau à Comores Telecom. Hamadi Mohamed Soihir se lave de toute de toute accusation. Il se dit confiant de la justice « je crois qu’il faut laisser travailler la justice. Je suis un justiciable comme les autres. Je suis prêt a répondre a toutes les sollicitations du juge », conclut-il.

Kamal Saïd Abdou

Presque 7 logements dédiés aux administrateurs pénitentiaires. Alors qu’on déplore une capacité d’accueille insuffisante à la maison d’arrêt. Malgré l’occupation des logements « illégale » par des administrateurs pénitentiaires à la retraite.

Le silence du service de logement est complice ? Des retraités occupent toujours des logements d’Etat dédiés pour les administrateurs pénitentiaires. Au total, 7 logements pour cette administration. Pourtant, on déplore une capacité d’accueille insuffisante de la maison d’arrêt de Moroni. « Certainement le besoin d’élargir la prison est là. Presque 7 logements sont dédiés aux administrateurs penitentiaires. Actuellement, il y a des administrateurs en exercice dans ces logements comme il y a des administrateurs  pénitentiaires déjà en retraite qui continuent à occuper ces logements », a témoigné un agent du ministère de la justice.

 Il n’y a pas de l’ordre à la maison d’arrêt. Les criminels et délinquants  peuvent parfois se mélanger ensemble. « Nous avons un projet en cours d’élargir la prison, nous jugeons nécessaire d’avoir ces logements pour les mineurs. Aussi il serait avantageux de créer une école de rééducation pour les mineurs détenus », annonce t-il.

De sa part, la responsable des logements se réserve de tout commentaire. « C’est vrai je suis la responsable des logements. Mais la gestion de ces logements ne me concerne pas », explique-t-elle. Cette femme se désengage de ces logements occupés illégalement par des retraités et des agents en exercice dans l’administration pénitentiaire. Ni le ministère de la justice ni la direction des logements ne s’intéresse pour la gestion de ces biens de l’Etat.

Kamal Saïd Abdou

Fourniture irrégulière de l’eau à Moroni et ses environs. S’agit-il d’un problème technique ou financier ? Abdillahi Mze Ali, directeur technique de la Sonede a souligné que les délestages récurrents et l’ancienneté du réseau de distribution en sont les causes. Le directeur rassure que des travaux pour pallier les difficultés sont en cours.

Les délestages récurrents fragilisent la distribution de l’eau dans la capitale et ses environs. Depuis des jours, les camions de vente de l’eau circulent dans les différents quartiers de Moroni. Les usagers crient quant aux coupures spontanées de l’eau. Abdillahi Mze Ali, directeur technique de la Sonede souligne que « certainement quelques difficultés sont observées dans certains quartiers de la capitale et ses environs. Les délestages récurrents en sont  les causes ».

La Sonede a un réseau de distribution très ancien, selon le directeur technique. «  Des travaux de réhabilitation du réseau sont déjà en cours. Notre objectif est de pallier le problème en suivant la volonté du chef de l’Etat », précise-t-il. Il se jubile quant à l’appui des partenaires, notamment l’Unicef. « L’Unicef a octroyé à la Sonede deux groupes électrogènes. Je crois que cela va alléger un peu nos problèmes », ajoute-t-il.

Sur la réhabilitation du réseau de distribution, le directeur technique a précisé que «  contrairement au fonds vert, le fonds saoudien est dédié à la réhabilitation du réseau de distribution. Puisque notre réseau date depuis des années où il n’y avait pas beaucoup de personnes à Moroni n’en parlons plus dans les différents villages de notre territoire ».

Avec une hauteur de 2000m3 et 2.000.000 litres d’eaux distribuées par jour, le directeur technique signale quelques avancées : « à part les citernes à Vouvouni et Mdé, nous avons aussi construit une citerne ici à Moroni. Cela pour faciliter les habitants de la capitale », explique le directeur. Celui-ci est convaincu que « l’eau est une source indispensable dans la vie. C’est pour cela que nous travaillons sans relâche pour mettre fin aux difficultés et répondre aux attentes de la population comme l’a annoncé le chef de l’Etat ».

Kamal Saïd Abdou

Un plan de riposte numérique est donc déjà lancé. Au cours d’une conférence tenue hier au comor’Lab, Hamidou Mhoma, président de l’actic a expliqué la mise en œuvre des plateformes dans tous  les domaines afin d’accompagner la population dans cette période de crise sanitaire.

Si le coronavirus semble avoir basculé le monde, les techniciens en informatique général sont loin d’être vaincus. Hier mardi 12 mai, l’association Comorienne des technologies a convié la presse pour annoncer les nouvelles perspectives technologiques de riposte pour accompagner la population comorienne surtout en cette période pandémique. Selon Hamidou Mhoma l’Actic a saisi les opérateurs de télécommunication depuis le début de la crise à réduire le prix de la data, à augmenter la bande passante et à offrir un minimum de 2M0 aux usages quel que soit le type de forfait. a en croire le président de comor’ Lab « En cette période de crise sanitaire l’Actic met en place une plateforme numérique dédiée aux élèves en salle d’examens pour la continuité pédagogique à distance avec un emploi du temps établi avec les établissements scolaire par des enseignants logés a Comor’Lab ».

 L’association lance d’ores et déjà une application dédiée en web et mobil pour accompagner l’Etat dans la lutte contre le coronavirus. Une plateforme dénommé  « UNONO » est accessible de l’Url : unono.actic.km pour pouvoir naviguer ces deux application. Selon les conferenciers, Ils s’agissent des solutions numériques visant à sensibiliser, orienter les comoriens pour le potentiel de la maladie et d’informer en temps réel sous onglet d’un flash info la situation nationale de l’évolution du virus et aussi par des données statistiques automatiques liés avec la base de donné de l’Etat. « Notre rôle est de porter plus de complémentarité aux bases de données de l’Etat afin de respecter les consignes de préventions décrétés par l’Etat » a conclu le président.

Nassuf.M.Abdou

 

 

Le Coronavirus est dans nos murs. Dans certaines institutions financières, les mesures barrières ne sont pas respectées. A l’Agence Ria sis à Philips, l’histoire se répète de jour en jour, les mesures barrières de distanciation sociale sont bafouées. A l’entrée de l’agence, la file d’attente se multiplie.

Le respect des mesures barrières contre le Coronavirus est une priorité absolue. A l’agence Ria du quartier Philips-Moroni, la file d’attente pour les opérations de transaction d’argent est inquiétante. Pas de respect de distanciation sociale. Un manque de sensibilisation ? Un manque de discipline ? Les gens ne sont pas conscients du danger qui peut provoquer une contamination rapide du Coronavirus. Tant que personne ne connait le porteur  du virus. « Avec la présence d’un seul guichetier dans l’Agence, les personnes augmentent de minutes en minutes. Nous sommes assis l’un à côté de l’autre. On ne sait pas si nous auront des difficultés sanitaires », a témoigné le jeune Baihaki Ali.

Ce client a annoncé les difficultés rencontrées durant le moment de réception de l’argent. Selon lui, le ralentissement des travaux, un facteur majeur qui a provoqué cette désorientation, la mauvaise organisation disciplinaire. « Nous patientons durant des heures devant la porte de l’agence. Mais avec le manque du nombre des guichetiers, les travaux sont au ralenti. Les responsables de l’agence doivent nous orienter à respecter les mesures barrières. Je pense que cela pourrait provoquer une négligence à ne pas suivre les instructions liées à la distanciation sociale », a expliqué Baihaki Ali. D’ailleurs, il pointe du doigt aux responsables de l’agence Ria.

Abdoulandhum Ahamada

 

 

L’état d’avancement des travaux de la route Moroni-Badjini est sujet d’interrogations. Saïd Housseini, directeur général des routes, rassure la reprise des travaux prochainement. Selon lui, la structure faite lors des études a été modifiée, « maintenant on attend le bailleur de fonds sur la nouvelle structure proposée. » 7 milliards de francs est le montant alloué pour la construction de la route  Moroni- Mitsoudjé.

Deux ans environs depuis que les travaux de réhabilitation de la route Moroni-Badjini ont démarré. Jusqu’à présent, les travaux tournent au ralenti. Saïd Housseini, directeur général des routes explique les raisons. « Cette route n’a aucun problème financier. C’est une route financée par la BAD en même temps que la route reliant Sima et Moya dans l’ile d’Anjouan. 11kilometres Moroni-Mitsoudjé et 15 kilomètres depuis Mitsoudjé jusqu’à Panda, Ouropveni et Foumbouni. Environs 45 à 50 kilomètres de route », a ajouté le Dg.

Concernant le montant total depuis Moroni jusqu’à Foumbouni, le Dg a rappelé qu’ « il y a plusieurs tranches : tranche ferme, conditionnelle et travaux complémentaires. Tous ceux-là, la BAD a déjà accepté. Il y a une partie de don et une partie que l’Etat va payer ».

Selon le Dg, le changement de la structure faite lors des études de cette route en est la cause du ralentissement des travaux. « La structure faite lors des études n’est pas compatible. On peut faire les études mais au moment de l’exécution des travaux, on peut constater une faille. Il y a eu une nouvelle structure. Le bailleur de fonds n’est pas encore convaincu sur les nouvelles structures proposées » indique-t-il. Le directe estime que les travaux vont démarrer la semaine prochaine. D’ailleurs, dit-il, les travaux d’assainissement des maçonneries dans cette route se poursuivent. Mais bien évidemment, il y a des travaux qui ne peuvent pas démarrer si la structure n’est pas validée. Le Dg affirme la volonté du chef de l’Etat de faire des routes une priorité. « C’est une manière de faciliter la mobilité des personnes, nous saluons cette initiative du chef de l’Etat ».

Kamal Saïd Abdou

Le couvre-feu, parmi les mesures barrières du coronavirus. Décrété par le chef de l’Etat contre la propagation du covid-19, le couvre-feu s’annonçait difficile. Très vite, le peuple a compris et respecte le couvre-feu, selon le directeur de cabinet chargé de la défense.

Youssoufa Mohamed Ali, directeur de cabinet à la présidence de l’Union des Comores chargé de la défense

Un couvre-feu contre le covid-19. Tout le peuple est prié de rester chez soi de 20 à 5 heures. C’était incompréhensible. Mais les comoriens ont vite compris la nécessité de respecter cette mesure. Selon les statistiques, le nombre des personnes arrêtées baisse ces derniers jours sur l’ensemble du territoire national. Alors qu’il (le couvre-feu) est mis en exécution depuis le 27 avril dernier, plus de 200 personnes ont été arrêtées y compris des gens arrêtés pour des prières collectives en Union des Comores.

Ce sont des mesures barrières selon le directeur de cabinet chargé de la défense, Youssoufa Mohamed Ali alias Belou. « Ces mesures ont une approche pédagogique qui est celle de conscientiser le peuple sur le bien fondé des choses », a précisé le directeur de cabinet chargé de la défense. Mais également, dit-il, les forces de l’ordre et de sécurité veillent pour le respect de telles mesures pour le bien-être de la population au niveau sanitaire.

« Nous sommes partis à un chiffre de plus de 200 arrestations le premier jour à une centaine d’arrestations dont 84 à Pagé dans l’île d’Anjouan. Ces 84 personnes arrêtées avaient barré la route et porté atteinte à l’ordre public mais ils ont été libérés quelques heures plus tard. En général, les comoriens comprennent et respectent le couvre-feu. Je suis satisfait de l’attitude des comoriens sur le respect du couvre-feu sur l’ensemble du territoire national. Je salue également les forces de l’ordre et les forces de sécurité qui veillent pour le respect des mesures barrières », a détaillé Youssoufa Mohamed Ali.

Le directeur de cabinet chargé de la défense confirme que le couvre-feu est respecté surtout dans l’île d’Anjouan. « Les dernières statistiques montrent que le couvre-feu est respecté car une quarantaine de personnes a été arrêté », justifie-t-il avant d’insister sur les mesures barrières, qui, selon Belou, protègent la propagation du virus covid-19. Il recommande en effet le port du masque.

KDBA

 

Le chef de l’Etat Azali Assoumani a décrété un couvre-feu, depuis la semaine dernière. Me Mchindra Abdallah, depuis la France, à travers une interview accordée à Al-fajr, souligne que le couvre-feu ne respecte aucune procédure légale, il est donc arbitraire.

Me Mchindra

Afin d’éviter la propagation du COVID-19 aux Comores, le président de la république a annoncé des mesures barrières. Comment jugez-vous ces mesures ?

Un président de la république quelle que soit sa légitimité et sa popularité, n’a pas le droit de restreindre les libertés de ses concitoyens. Il faut tout une procédure administrative pour pouvoir le faire. En ce qui concerne les mesures restrictives auxquelles vous faites allusion, le citoyen ne fait pas confiance aux autorités vu les montagnes de mensonges perpétrés pendant cette crise du COVID-19 et outrepasse la mesure. De celui qui fait sa prière collective et l’autre qui sort pendant le couvre-feu, ne connaissent que la répression et l’arnaque, au lieu de se voir administrer des mesures et procédures de droit telles que : le rappel à l’ordre, la sensibilisation citoyenne sur le bienfondé de la mesure ; suite à cela, tout citoyen avisé respecterait consciencieusement lesdites mesures.  Étant entendu que ces mesures ne respectent aucune procédure légale, elles sont donc arbitraires, comme c’est souvent le cas sous le régime AZALI. Si ce n’est dans le cas où la mesure est conservatoire et est pratiquée avec un titre exécutoire ; le sujet, a un délai, à peine de caducité, d’introduire une procédure ou accomplir les formalités nécessaires à l’obtention d’un titre exécutoire.
Toutefois, en cas de mesures arbitraires comme c’est le cas, le refus de payer l’amende dans les brigades de gendarmerie et qui conditionne la liberté des prévenus, seul le juge du fond peut encore être valablement saisi dans un délai fixé par ordonnance, pour la contestation et par une procédure pénale, le prévenu peut se voir être privé de ses libertés. La réalité demeure dans l’optique que la population comorienne est privée de toutes les libertés.

L’inviolabilité du domicile, un principe évoqué par le code civil qui n’est pas respecté par les forces de l’ordre. Quelle est votre réaction ?

Qu’est ce qui n’est pas violé sous AZALI? Le Livre Saint, la loi fondamentale (constitution), les institutions, les droits humains, les propriétés privées, les us et coutumes ; même les morts et les vérités apparentes sont violées. Seul AZALI et celles et ceux qu’il peut voir quand il fixe le regard sont inviolables.

On apprend qu’Anjouan  il y a eu de tirs de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre contre le non-respect du couvre-feu. Quelle remarque faites-vous ?

Le décret instituant le couvre-feu est aux yeux des Comoriens un chiffon, je vous l’assure. Faites une petite enquête vous verrez. Si confiner la population veut dire cacher des détonateurs dans des lieux stratégiques et exterminer une population afin d’accuser des civils et d’asseoir la peur ; le piège connu n’attrape que le poseur. Les Anjouanais n’essuient pas que des gaz lacrymogènes, mais aussi des tirs à balles réels au moment de la rupture du jeûne.

Que dit la loi sur le couvre-feu et dans quel cas on doit décréter un couvre-feu ?

 Pourquoi un couvre-feu est seulement la nuit ?  Le virus ne circule que la nuit ? Il ne faut pas qu’AZALI prenne les Comoriens pour des imbéciles. La vérité est qu’il connaît que ses jours à Beït – Salam sont comptés. Il sait également qu’Anjouan 2021 arrive à grands pas et que la fin de son règne prendra son envol sur l’île autonome d’Anjouan. Son histoire de décret pour instituer un couvre-feu est un « MENSONGE D’ÉTAT » Version AZALI . L’objet de son décret n’est pas de sauver la population. C’est faux, totalement faux. C’est un manipulateur de haut niveau et un mégalomane hors pair.

Qu’en dites-vous des 25 000 fc d’amende pour le non-respect du couvre-feu ?

Comme l’amende est la condition de la liberté, ça s’appelle tout simplement : racketter les gens honnêtes. Les citoyens lambda sont devenus les pigeons (jargon du banditisme) du système AZALI.

Quelle analyse faites-vous quant à l’enchainement des mesures barrières et la contestation exprimée par certaines localités ?

Les mesures ne sont pas protectrices. Elles ne sont que répressives, haineuses et discriminatoires pour l’ensemble du pays et particulièrement pour l’île d’Anjouan qui s’apprête à briguer la présidence tournante en 2021. Les Comoriens n’ont pas la mémoire courte, ils savent que c’est la présidence tournante qui leur a offert la stabilité pendant 15 ans et sont attachés à celle-ci. En ma qualité de Comorien d’origine anjouanais, je persiste et signe que les élections auront bien lieu en février (pour les primaires) et avril 2021 pour les élections générales. Nul ne saurait les compromettre. Je souhaite un pays uni dans la paix et dans la stabilité.

Recueillis par Kamal Said Abdou