ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Alors que le gouvernement comorien a convié la communauté internationale, vendredi dernier, pour leur annoncer le bon déroulement des élections présidentielles et des gouverneurs, Fahmy Thabit, consul de la Corée du Sud à Moroni, n’a pas tardé à réagir. Devant les diplomates accrédités en Union des Comores, Fahmy Thabit n’a pas mâché ses mots pour dire que le gouvernement comorien raconte « mensonges. »


Fahmy Thabit

L’ancien président de l’UCCIA et actuel consul de la Corée du Sud à Moroni, Fahmy Thabit claque la porte. Au siège du ministère des affaires étrangères et de la coopération internationale à Moroni, le secrétaire d’Etat en charge de la coopération, le conseiller diplomatique du président de la République, le ministre de l’intérieur et le directeur de cabinet en charge de la défense, ont été tous en face de la communauté internationale par rapport à la situation politique des Comores. Les autorités comoriennes présentes ont fait savoir que le scrutin s’est déroulé « dans des conditions meilleures. »

La « révolte » de M. Thabit

Fahmy Thabit n’a pas tardé à s’adresser devant la communauté internationale pour dénoncer les discours mensongers véhiculés par les autorités comoriennes comme quoi, les élections sont passées dans le calme et la sérénité et que le pays ne traverse aucune crise politique.  La situation politique, sociale du pays suscite une psychose.

« Toutes les autorités comoriennes nous racontent des mensonges. Le gouvernement comorien peut m’en fermer mais je le dis et je dénonce leurs discours nauséabonds car c’est la vérité », a lancé Fahmy Thabit. Autant qu’un diplomate a fait l’état de lieu du déroulement du double scrutin du 24 mars dernier et de la situation actuelle que traversent le pays, l’opinion publique attend la réaction des organismes internationaux et des diplomates accrédités à Moroni. Et lui d’encherir « je vous avoue que j’ai été surpris par la résonance qu’a eu mon cri de détresse à l’endroit de la communauté internationale. Il est vrai que je ne devais pas perdre mon sang froid, en tant que représentant d’un pays étranger en Union des Comores, mais avant d’être représentant de ce grand pays démocratique qu’est la Corée du Sud, je suis un enfant des Comores. »

Le risque

Par conséquent, Fahmy Thabit a décidé de présenter sa démission au Ministre Coréen des affaires étrangères qui l’a nommé, car peut être, dixit-il, « ne suis-je plus capable de les représenter, selon les critères diplomatiques qui régissent les relations internationales à savoir : se taire, regarder et rapporter les malheurs du monde. »

Dans son mur Facebook, il a fait savoir qu’il vit aux Comores depuis 20 ans maintenant, et son choix de rentrer au pays après 25 ans à l’étranger, était de venir apporter sa contribution dans le domaine qu’il avait choisi durant ses études, à savoir l’entreprenariat.

« Ce cri de détresse est venu de mon cœur, de mes tripes face au quotidien du comorien lambda qui se dégrade de jour en jour. J’aurais pu me taire en me disant que je suis un privilégié et que je souffre moins… Mais ça aurait été un pêché, d’entendre des fausses vérités sans rien dire, et ma conscience n’aurait pas été tranquille car nous sommes tous dans le même bateau et quand il chavire tout le monde chavire », lancé Fahmy Thabit à travers son mur.

Selon lui, ce n’était pas un acte prémédité mais une expression spontanée de la douleur de voir des blessés, des morts, des personnes emprisonnées, torturées simplement pour avoir défendu leurs idéaux ou opinions.

Fahmy Thabit exclut de la liste électorale

C’était aussi l’expression de la frustration de ne pas avoir pu accomplir son devoir de citoyen comorien et la frustration de voir que ces élections n’ont pas exprimé la volonté du peuple souverain. Il reste persuadé que ce n’est sûrement pas ce que les pères libérateurs des îles Comores voulaient pour les comoriens, lors de la proclamation de l’indépendance.

« Je sais que j’ai peut-être pris un risque, je sais que ces forces vont essayer de me salir, vont vouloir me piéger, vont chercher la petite bête pour me mettre dans des problèmes, ou peut être pire, mais ma conscience est tranquille et rien ne peut m’arriver à part ce que Allah a décrété pour moi », insiste-t-il avant de conclure, « ceci n’est pas mon combat seul, c’est le combat de toute une génération qui aujourd’hui veut vivre dans un pays en paix, un pays qui respecte les Droits de l’Homme, un pays qui apporte son soutien aux plus démunis, un pays qui regorge de tant de talents qui ne demandent qu’à s’exprimer. »

KDBA

Les politiques et partis politiques ne manquent pas de s’exprimer sur la proclamation des résultats provisoires et le déroulement du scrutin du dimanche 24 mars. Le parti Orange dans une conférence de presse jeudi dernier au New Select, se félicite des résultats provisoires et appelle à ses militants de battre campagne en faveur de Sitti Farouata et Fazul au second tour.

Le parti Orange devant la presse

Depuis toujours, le parti Orange soutient la politique du président Azali Assoumani. Avec sa force en collaboration avec d’autres partis politiques formant l’alliance de la mouvance présidentielle, Azali Assoumani a emporté haut la main. « Nous saluons la maturité, le civisme et l’esprit patriotique qui font du président Azali Assoumani, un homme d’Etat et nous l’encourageons », a lancé le président d’honneur du parti Orange Mohamed Mgomri. Ce haut cadre du parti Orange condamne les actes barbares perpétrés le jour du scrutin par les candidats de l’opposition.

Même son de cloche pour un autre conférencier. Celui-ci appelle le gouvernement de prendre toutes ses dispositions surtout les autorités compétentes pour sauvegarder la paix et la sécurité dans le pays. « Tous ces gens-là qui veulent déstabiliser notre pays doivent répondre à leurs actes. La justice, les forces de l’ordre doivent impérativement prendre ses responsabilités », a-t-il souligné avant de poursuivre, « la justice doit les arrêter avant qu’il soit trop tard. »

Force est de constater que ce parti reconnait et se félicite des résultats provisoires et le déroulement du scrutin dans l’ensemble du territoire national. Cette formation politique insiste que les élections du second tour, ses militants et sympathisants ne lâcherons pas le combat pour un intérêt commun.

KDBA

 

Après les résultats contestés par la majorité des candidats, Mohamed Elhad Abbas avait rencontré la presse la semaine dernière pour manifester son mécontentement face aux résultats. Convaincu que les procès-verbaux sont confisqués, le candidat malheureux a adressé un courrier au président de la Ceni, le samedi dernier, pour lui communiquer les extraits des PV pouvant lui permettre de se défendre légalement.

Mohamed Elhad Abbas 

Mohamed Elhad Abbas s’insurge contre la confiscation des extraits des procès-verbaux par la commission électorale nationale indépendante. Selon lui, la possibilité de se défendre légalement est incertaine faute des procès-verbaux. Le candidat relève avec amertume tous les dysfonctionnements observés dans l’organisation comme dans le déroulement du double scrutin du 24 mars ayant même, dit-il, induit beaucoup de violences dans plusieurs localités.

« Suite à la proclamation des résultats provisoires des élections du 24 mars 2019, entant que candidat au poste de gouverneur, je me trouve aujourd’hui dans l’impossibilité matérielle de me défendre légalement, les extraits des PV étant confisqués par votre institution, certains bureaux saccagés ainsi que la possibilité légale d’accéder dans les lieux de dépouillement », déplore Mohamed Elhad Abbas qui s’adresse à Dr Djaza, président de la Ceni.

Et lui de poursuivre, « face à une telle situation mélancolique, je vous demande en tant que responsable organisateur et gestionnaire de ces élections de me communiquer en urgence les copies des extraits des procès-verbaux qui vous ont permis de diffuser les résultats provisoires afin que je puisse d’une part me défendre légalement auprès du juge du contentieux électoral, et d’autre part, évaluer le seuil des électeurs ayant été empêché d’accomplir leurs devoirs. »

La rédaction

Le candidat retenu à l’issu des résultats provisoires annoncée par la Ceii-Ngazidja, Aboudou Soefo (23,10%) a tenu un point de presse hier à Moroni. Le candidat s’affrontera avec la candidate de l’alliance de la mouvance présidentielle, Sitti Faouata Mouhidine (38,44%). Aboudou Soefo se dit surpris des résultats provisoires.

Quelques heures après les résultats provisoires des élections gubernatoriales, le candidat placé en deuxième position a fait une sortie médiatique. L’occasion pour Aboudou Soefo de se féliciter. Malgré la situation actuelle dans le pays, les résultats dont la Ceii l’attribué est de 23% contre 38%. Des résultats qui lui apparaissent plus suspects. « Ce sont des résultats qui semblent relever d’une certaine manipulation, à mon égard », a déclaré Aboudou Soefo.

Le fils de Tsinimoichongo dans le Badjini se dit qu’il s’attendait à des résultats meilleurs malgré cette chance de passer au second tour. Occuper la deuxième position n’était pas dans sa vision, selon lui.  « Les règles du code électoral ont été violées notamment, celles relatives au dépouillement des bulletins  de vote dont les opérations se sont déroulées sans la présence de ses représentants », dénonce-t-il.

Malgré les évènements surpassés le dimanche dernier lors des élections du premier tour et vu la situation actuelle du pays, ce candidat invite la population de l’ile autonome de Ngazidja de rester calme pour préserver la paix civile pour la poursuite dans les règles du processus électoral. Aboudou Soefo lance un appel à tous les électeurs et électrices de cette ile, aux différents partis politiques et à la société civile de s’unir en un large front et se mobiliser autour de sa candidature pour faire réussir le projet de société : « Ngazidja, une île intègre et prospère. »

Dans cette même lancée, le challenger de la candidate du pouvoir interppelle aux organes en charge de l’organisation et du déroulement des élections à faire preuve de plus exigence pour un second tour honorable. « La population comorienne plus particulièrement les Wangazidja doivent prendre conscience de la situation actuelle et lutter contre les troubles. Rien ne peut se faire sans préserver la paix et la tranquillité. La paix avant toute chose car il n’y aura pas des bons résultats sans la stabilité », a conclut Aboudou Soefo.

H.H

Après la proclamation des résultats provisoires par la Ceni et les Ceii, le ministre en charge des élections Mohamed Daoudou a rencontré la presse ce mercredi dans ses locaux pour faire l’état du scrutin du dimanche dernier. Certes, il y a eu quelques incidents, mais selon le ministre, les élections se sont déroulées dans le calme et la sérénité.

Au milieu Mohamed Daoudou, ministre de l’intérieur

Le ministre en charge des élections Mohamed Daoudou a convié la presse et se félicite du déroulement du scrutin du 24 mars dernier. Le ministre confirme la réélection d’Azali Assoumani aux présidentielles et Anissi Chamsidine aux gubernatoriales à Ndzuwani dès le premier tour tout en encourageant les candidats au second tour à Ngazidja et Mwali. Le ministre de l’intérieur met en garde à quiconque qui veut mettre du désordre pouvant détruire la stabilité et l’unité de la nation.

« Chacun doit jouer un rôle important pour la démocratie de notre pays », a-t-il déclaré. Selon le ministre en charge des élections, certaines urnes sont saccagées et certains candidats contestent le déroulement des élections et les résultats provisoires. « Il y a des procédures à suivre pour réclamer son droit. On ne permettra personne à porter atteintes à l’ordre public. Nous sommes dans un pays démocratique. Il faut se défendre par des vois légales », a fait savoir Mohamed Daoudou.

Pour le ministre de l’intérieur, les manifestations et marches pacifiques doivent être autorisées par les autorités compétentes. Les candidats, selon Mohamed Daoudou, ont appelé ses militants à saccager les urnes et ils ne reconnaitront jamais les résultats puisque « ce sont les candidats eux-mêmes qui ont semé les troubles. »

KDBA

La commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé les résultats provisoires du double scrutin tenu le dimanche 24, dans la soirée du mardi dernier. C’est à travers une conférence de presse tenu hier à Moroni que le candidat Mohamed El-Had Abbas a contesté la décision prise par les 12 candidats de l’opposition.

Mohamed El-Had Abbas devant la presse

Alors que la Ceni s’est pliée, Mohamed Elhad Abbas candidat déchu appelle à une séance de vérité et de réconciliation. Le candidat malheureux aux élections des gouverneurs dans l’ile de la grande-Comore relève les dysfonctionnements observés dans l’organisation comme dans le déroulement du scrutin ayant même introduit tant de violences dans les différentes localités. Mohamed Elhad Abbas s’insurge contre le fait que les candidats ne soient pas en mesure  de se défendre légalement. « Les extraits de PV étant confisqués par la Ceni dont la possibilité légale d’accéder dans les lieux de dépouillement est incertaine », dit-il.

Manque des moyens légaux pour se défendre

Soucieux de la situation actuelle que traverse le pays, l’ancien garde sceaux pense que le présidant Azali Assoumani va prendre ses responsabilités pour la sécurité de ce pays. « Azali est conduit en erreur car les membres du gouvernement n’utilisent que la force alors qu’ils ont tous les moyens. Les résultats publiés sont erronés et que le constat est amère. Malgré l’absence des moyens légaux pour se défendre car on se trouve dans l’impossible », a-t-il fait savoir. Pour Mohamed Elhad Abbas, « c’est donc au président Azali de se demander s’il est réellement réélu dans une catégorie légitime ou illégitime. »

A cette occasion, le candidat malheureux a noté que vu la situation qui se présente dans le pays, il croit que l’opposition a mal réagi. « Il faut assumer les dégâts car  nous étions tous au courant de l’enjeu depuis le départ alors que nous avons pris l’initiative de prendre part à ces élections. Nous étions appelés à continuer le combat mais pas d’abandonner en pleine séance », montre Mohamed Elhad Abbas. « Je n’apprécie pas cette idée et je ne suis pas surpris de la situation actuelle. Nous sommes tous avertis. Je pense que le président Azali Assoumani doit tirer des conclusions car il est temps de passer à une séance de vérité et réconciliation pour le bien de notre pays », lance Mohamed Elhad Abbas. Selon lui, le président doit rectifier son équipe qui utilise la force comme étant la seule solution pour tout résoudre. Ce candidat condamne fermement l’attitude partisane de la Ceni qui risque d’enlever le caractère légitime de ces élections.

« L’opposition a pris une mauvaise décision »

Pendant que les autres candidats envisagent d’autres moyens pour montrer leurs désarrois face à ces élections dont l’opposition énonce un « coup d’état électoral », le candidat Abbas insiste qu’il n’y a plus les moyens légaux pour se défendre. Il se montre différent des autres candidats. « L’opposition a pris une mauvaise décision. Au lieu de se battre, les candidats ont préféré retirer leurs assesseurs dans les bureaux de vote. Je n’avais pas l’intention de poursuivre cette démarche mais mes assesseurs m’ont prévenu de la situation tendue alors qu’ils n’avons plus d’assurance. Ce n’était pas ni le moment ni l’endroit d’abandonner le combat », a-t-il montré. 

Du forcing ? Le candidat malheureux aux gubernatoriales, Mohamed Elhad Abbas dénonce le comportement de la Ceni ainsi que celui des candidats de l’opposition. Il ne partage pas le combat et le mouvement soulevé par les 12 candidats de l’opposition, qui ces derniers, ne reconnaissent pas les élections ni les résultats provisoires de la commission électorale nationale indépendante.

H.H

Au lendemain de la publication des résultats provisoires des élections du 24 mars dernier, l´alliance de la mouvance présidentielle se félicite des résultats et du déroulement du scrutin à travers une conférence de presse tenue hier dans son quartier général. Cette formation politique affirme que les résultats enregistrés sont les fruits du combat mené depuis deux ans.

La mouvance présidentielle en conférence de presse

« Le dépouillement et le comptage ont eu lieu en présence des membres des bureaux de vote et des assesseurs. Ce n´est plus une mascarade », a déclaré le directeur de campagne de l´alliance de la mouvance présidentielle, Houmedi Msaidié. Selon lui, le président Azali Assoumani a prôné l´émergence depuis 2016 et pour qu´il ait émergence, « il y a des bases et ces élections font parmi les bases. » La mouvance présidentielle a rappelé qu´elle avait présenté 4 candidatures. Une candidature aux présidentielles à savoir Azali Assoumani réélu dès le premier tour et trois candidatures aux gubernatoriales à savoir Anissi Chamsidine réélu également dès le premier tour à Anjouan et Sitti Farouata a Ngazidja et Mohamed Said Fazul à Mohéli qui passent au second tour.

Concernant le déroulement du vote, le directeur de campagne de la mouvance présidentielle a fait savoir que certains candidats de l´opposition n´avaient pas des assesseurs surtout à Ndzuwani et « c´est parmi les causes du boycott. » « Des assesseurs des candidats de l´opposition ont manifesté un esprit de civisme car ils ont refusé de quitter les bureaux de vote. C´est le camp de l´opposition qui a tout saboté et saccagé les urnes », a souligné Houmedi Msaidié.

A l´en croire le secrétaire général de l´alliance de la mouvance présidentielle, Ali Mliva Youssouf, la mouvance présidentielle s´est engagée main dans la main depuis deux ans à soutenir Azali Assoumani et à battre campagne pour lui contrairement aux autres candidats. « Les résultats proclamés sont les fruits de notre combat », dixit Mliva.

Cette formation politique se dit satisfaite du déroulement des élections tout en saluant la mission observatoire internationale des élections de son engagement. Selon la direction de campagne, la mission de l´Union Africaine a porté des recommandations et nous pouvons demander au gouvernement de porter des rectificatifs, dit-elle.

Kamal dine Bacar Ali

Appel de Marseille

Appel de Marseille

Communiqué

Les électeurs et les électrices comoriens ont été appelés aux urnes, dimanche 24 mars 2019, à l’occasion des élections présidentielles et des gouverneurs anticipées, pour choisir de nouveaux dirigeants pour leur pays.

Ce scrutin a été précédé d’une campagne électorale qui s’est déroulée dans des conditions acceptables et un climat relativement apaisé. Tous les candidats ont pu développer devant le peuple comorien leur vision en vue de solliciter sa confiance.

Ce climat aurait du continuer jusqu’au soir du dimanche pour que les électeurs des trois îles puissent départager les candidats de façon libre et transparente. Malheureusement, cela n’a pas été le cas.

Le gouvernement, l’Armée nationale et la CENI ont choisi de bafouer toutes les règles électorales, afin de favoriser un seul candidat, à savoir le président sortant M. AzaliAssoumani. 

Et la suite on la connait très bien : Bourrage des urnes dans les trois îles, fausses procurations fournies par la justice, tirs à balles réelles ayant causé des morts et des blessés graves à Anjouan et à Ngazidja, expulsion des assesseurs des bureaux de vote. Cela a été souligné par la presse locale et internationale, l’observatoire national des élections, et même la mission des observateurs internationaux conduite par l’Union africaine.

Cette dernière a clairement déclaré que le scrutin de dimanche n’a été ni transparent ni crédible.

Face à cette mascarade organisée pour faire gagner M. Azali par la force, 12 des 13 candidats à l’élection présidentielle se sont retirés du processus électoral après avoir essuyé le refus de la CENI de les recevoir pour qu’une solution soit trouvée à temps.

Ces 12 candidats ont par ailleurs appelé leurs assesseurs à se retirer des bureaux de vote et à ne signer aucun procès verbal. Par conséquent, ils ont rejeté le scrutin et le résultat qui en est issu. Dans la foulée, ils ont déclaré illégitime le gouvernement en place tout en appelant à la formation d’un gouvernement d’Union nationale de transition qui aura pour mission de rétablir l’ordre dans le pays.  

Le lundi 25 mars, l’ensemble de ces candidats sont descendus dans la rue de la capitale des Comores pour manifester leur désaccord et dénoncer la mascarade et l’escalade de dimanche, mais la manifestation a été réprimée, et encore une fois les militaires ont tiré à balles réelles et fait de nombreux blessés dont des candidats.

Conscients de la gravité des conséquences d’une telle situation dans notre pays, les Comoriens de l’étranger, plus particulièrement de France, ne peuvent pas restés insensibles. Ils doivent agir.

C’est la raison pour laquelle nous nous sommes réunis en collectif unique depuis Marseille pour apporter notre soutien aux 12  candidats, à l’ensemble de nos compatriotes qui défendent les valeurs de la démocratie et de la paix en Union des Comores.

Nous faisons appel à tous les Comoriens, notamment de l’Extérieur, pour qu’ils rejoignent ce mouvement afin d’organiser la résistance contre la dictature qui veut s’installer dans notre cher pays.   

Les Comores méritent la paix, la prospérité, et les Comoriens ont droit à une vie meilleure. Les Comoriens de l’Extérieur, de par leur engagement de toujours pour les Comores, leur intelligence, et leur attachement à la nation comorienne ont un devoir à accomplir dans ces circonstances.

 

Marseille le 26 mars 2019

Le collectif des Comoriens de l’Extérieur

collectif.comoriens.etrangers@gmail.com

Hier à l’hôtel Golden Tulip, les 12 candidats de l’opposition ont organisé une conférence de presse juste après leur rencontre avec la mission d’observation électorale. «  Nous ne reconnaitrons jamais  les résultats quels que soient  le pourcentage fourni » tel est le mot d’ordre de cette rencontre avec la presse.

«Faire tous les moyens nécessaires d’ordre civile pour chasser le colonel Azali, est notre priorité » disent-ils avec fermeté les 12 candidats de l’union de l’opposition,  à travers une conférence de presse qui a eu lieu hier mardi à l’hôtel Golden Tulip. Tous reviennent sur le même but selon lequel  la bataille pour les dernières élections est loin de prendre fin. Pour l’union de l’opposition, les dernières élections n’ont connu aucune fierté. Ils défient le régime en place et leurs partisans que personne d’entre eux n’est ni satisfait, ni certains qu’il est gagnant parce que tout est archifaux «  Nous persistons dans l’intransigeance par respect de notre pays et  nous y irons jusqu’au bout d’une manière ou d’une autre au point de faire disparaitre l’anarchie dans notre pays » lancent les candidats de l’opposition.

Tenant compte du rapport de l’Union Africaine qui ne reconnait pas la fiabilité et la transparence  des élections du 24 mars prochain, les candidats de l’opposition se sente victorieux et épauler par les organisations internationaux pour renverser le coup d’Etat orchestré par le régime du colonel Azali  Assoumani, qui tente de s’éterniser au pouvoir. Parmi les intervenants, le candidat aux présidentielles Ali Mhadji, ce dernier laisse entendre que   « Le Colonel Azali n’a ni le droit de retourner à résidence présidentielle car c’est un gouvernement illicite » dit-il. Selon lui, il s’agit d’un combat pour tous le peuple Comorien  mais pas seulement pour les douze candidats. « Notre pays doit être libre, toutes les instances juridiques doivent travailler librement sans aucune pression de quelconque » concluent les candidats de l’opposition avant la fin  de la conférence.

Nassuf.M.Abdou

Mbéni assiégée par les jeunes

Mbéni assiégée par les jeunes

Un climat de peur se poursuit sur le terrain depuis le dimanche 24 mars dans les trois iles de l’archipel des Comores. Toutes les institutions Etatiques au sein de la ville de Mbeni ont été fermées par les habitants hier mardi. A Mitsamiouli la route est barrée.

Ni entrée ni sorti, tous les issus étaient barrés. Hier mardi, la ville de Mbeni était sous un climat de colère. Les institutions étatiques cadenassées. Un   ras-de bol manifesté par la jeunesse locale contre le régime en place. Pourtant, une minorité de la population du pays est convaincu de l’émergence. Depuis midi la capitale régionale de Hamahamet, Mbeni, décide de mettre en boucle toutes les institutions étatiques qui s’y trouvent. Un correspondant du journal Al-fajr résidant à Mbeni affirme que «  tout est fermé et cadenassé. Les employés ont été chassés de leurs services et sont rentrés chez eux. »

Qui est donc le bouc-émissaire de la situation étrange que traverse  l’Union des Comores ces derniers temps ? Trop vite, ce sont rendues sur place les forces de l’ordre qui n’ont malheureusement pas pu remettre à l’ordre. La jeunesse de Mbeni était déterminée dans la décision. Les institutions ne sont pas les seules à connaitre l’impasse, d’ailleurs personne n’était en mesure de d’entrer ni de sortir  avec un automobile. La ligne goudronnée de M’béni et d’autres villes de la région de Hamahamet a été barricadée. Des pierres jetées en plein rue pour empêcher la circulation.

Pareil à  Mitsamiouli où la nouvelle  route goudronnée prend une nouvelle allure. De la gendarmerie jusqu’au stade de Saïd Mohamed Cheikh, aucune voiture ne pouvait traverser la zone. La population régionale crie et appelle à la force  de l’ordre pour libérer la route de Mitsamiouli vers l’aéroport.

Nassuf.M.Abdou (stagiaire)